Emy PDV

16h25... Plus que cinq petites minutes avant que la sonnerie n'annonce enfin les vacances de Toussaint. Cinq minuscules minutes avant que je n'explose de frustration dans cette salle de maths, où je suis en train d'imaginer crier, seule, pendant que tout le monde reste concentré sur des calculs. Ils s'affairent à trouver la distance exacte à laquelle un train de six conteneurs pourrait s'éloigner d'un volcan... Et moi, je ne pense qu'à la distance à laquelle je peux m'échapper de cette école pendant les deux prochaines semaines.

𝘛𝘳𝘪𝘯 𝘵𝘳𝘪𝘯 𝘵𝘳𝘪𝘪𝘪𝘪𝘪𝘪𝘪𝘪𝘪𝘪𝘪𝘪𝘪𝘪𝘯𝘯𝘯

La classe éclate, tout le monde se précipite pour ranger ses affaires comme si c'était une alerte d'évacuation. Je prends une seconde de plus pour éviter d'être écrasée par le flot d'élèves avant de sortir et de me diriger vers les casiers pour y déposer mes livres. Un à un, je m'en débarrasse - chacun pèse bien deux tonnes. Tout à coup, je sens quelque chose tomber sur moi, et en un éclair je crie. Le regard de tous les élèves alentour se tourne dans ma direction. Pas besoin de me demander d'où ça vient... Je sais très bien qui est l'abruti responsable.

Je suis encore accroupie lorsque la tête moqueuse de Théo apparaît dans mon champ de vision.

- Bah quoi, Emy ? T'as peur d'une araignée en plastique ? me lance-t-il en faisant danser le jouet tout près de mon visage.

- Tu te crois drôle, Théo ? dis-je en frappant la fausse araignée pour la faire tomber au sol.

- Oui, répond-il avec un sourire provocateur.

- Alors va te faire voir ! criai-je.

- Roooh, ça va. Si on peut même plus s'amuser... rétorque-t-il, faussement vexé, avant de tourner les talons.

Je me relève, et une fille à lunettes me tend une affiche. Je la prends distraitement sans y prêter trop d'attention, range mon sac et pars vers l'arrêt de bus. Mais bien sûr, le bus est en retard, et pour couronner le tout, il se met à pleuvoir. Évidemment, je n'ai pas de parapluie. Quelle journée !

Trempée jusqu'aux os, je rentre enfin à la maison. Et là, dans notre salon, devine qui est là, assis comme chez lui ? Théo. Mon frère, Yann, est à ses côtés et, dès que je franchis la porte, l'autre idiot éclate de rire en me voyant.

Yann, lui, se lève pour me tendre une serviette tandis que Théo continue de me fixer avec son sourire provocateur.

- T'as pris une douche sous la pluie ? ricane-t-il.

- Arrête d'embêter ma sœur, dit Yann en m'aidant à me sécher.

- Qu'est-ce qu'il fait ici ? demandai-je, exaspérée.

- On organise une soirée pyjama pour Halloween, répond Yann avec enthousiasme.

- Maman est d'accord ?

- Bien sûr, dit-il avec un sourire complice. Va te changer avant qu'on passe à table. Tu vas attraper froid.

Je monte dans ma chambre, et après une bonne douche chaude et avoir séché mes cheveux, je redescends. En bas, Théo est occupé à mettre la table.

- Tu veux un coup de main ? demandai-je, bien que peu enthousiaste.

- Non, ça va, mais tu pourrais aller chercher une cuillère ? J'ai oublié la tienne, dit-il.

Sans méfiance, je vais vers le placard et, en l'ouvrant, je tombe nez à nez avec... la tête d'un clown qui surgit brusquement ! Mon cœur rate un battement, et je crie si fort que Yann arrive en courant.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? demande-t-il, l'air inquiet.

- C'est ton ami psychopathe qui m'a encore fait une de ses blagues stupides, dis-je, me réfugiant dans ses bras.

Yann lance un regard noir à Théo.

- Sérieux, mec ? Je vais dire quoi à ma mère si elle fait des cauchemars de clowns maintenant ? dit-il, agacé.

- Ça vaaa, c'était pas si effrayant, dit Théo avec un sourire fier.

- Ouais, ben, tu viendras lui chanter une berceuse si elle n'arrive pas à dormir, réplique Yann. On finit par tous s'installer pour manger.

Une fois le repas terminé, je souhaite bonne nuit à Yann et monte dans ma chambre.

- Bonne nuit, soeurette ! Bonne nuit, Emy, j'entends vaguement la voix de Théo depuis le salon.

- Ouais, ouais, dis-je en montant les escaliers.

Je me laisse tomber sur mon lit. L'affiche que la fille aux lunettes m'a donnée plus tôt tombe de ma table de chevet, flottant jusqu'à mon visage. Je l'observe un instant.

« Farces ou friandises ? »

C'est pour une fête organisée par les élèves pour Halloween, avec des friandises, des jeux, et évidemment, des farces. Yann et Théo préparent sans doute leurs habituelles plaisanteries. Tous les ans, c'est la même rengaine : surtout Théo, qui adore faire vivre des cauchemars aux autres, et moi, je suis sa cible préférée. Quant à Yann, il se contente de l'aider à promouvoir son stand de farces et attrapes, en plus d'être le gars populaire du collège.

Je repose l'affiche. Cette fête ne m'intéresse pas, comme toujours. Je n'ai pas besoin de ce truc pour passer une bonne soirée.

Enfin, je ferme les yeux et m'endors.

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ℍ𝕒𝕡𝕡𝕪 ℍ𝕒𝕝𝕝𝕠𝕨𝕖𝕖𝕟 (en avance) !!! 🎃👻🍬

(PS : La suite sera pour... dans deux jours dcp ?... Ou maintenant... jsp je verrai)

Irish Lilaas