Chapitre XV : Les lois du destin
Une forte lumière émanait de la grande fenêtre. Il était allongé sur le canapé, enlacé à Hermione. Il fut d'ailleurs étonné de la voir si près de lui. Mais ça ne le déplaisait pas le moindre du monde. Elle était si belle endormie, son visage contre son torse, sa poitrine se levant et s'abaissant au rythme de sa respiration. Il se surprit à sourire comme un idiot d'amoureux, mais il s'en fichait. Personne n'était là pour le juger, les juger.
Il passa sa main dans les cheveux en pétard de la jeune fille, la glissa juste qu'à son front, ses joues, puis sur ses lèvres, ses douces lèvres...
- Qu'est-ce que tu fais, Fred Weasley ? Demanda-t-elle d'une voix délicatement pâteuse en se réveillant sous ses caresses.
- Encore et toujours ce même refrain, tu m'exaspères Granger... Et qu'est-ce que je fais ? Je vais t'embrasser.
Et c'est ce qu'il fit, un doux et tendre baiser. Hermione le lui rendit, elle avait essayé de se battre contre elle-même mais son côté fleur bleue prit le dessus sur son côté orgueilleuse.
Elle finit tout de même, à contre cœur, par s'écarter du rouquin et sortir de leur petite couchette.
- Pourquoi tu t'en vas déjà ? On était pas bien là tous les deux ?
- Ce n'est pas la question, et puis je pensais que tu ne voulais pas être vu avec moi ? Tu sais qu'ils ne vont pas tarder à se réveiller...
- Je m'en fiche, la coupa-t-il, peu importe leur avis... Ah Ginny !
- Salut, bien dormis ? Vous faites quoi ?
- Oh eh bien... hésita Hermione.
- Hermione était en train de lire quand je suis descendu et puis là elle a proposé qu'on prépare le petit-déjeuner pour vous, voilà c'est tout...
Hermione hocha la tête. Ginny avait une assez grande imagination pour qu'on lui remplisse de détails qu'elle n'avait pas besoin de savoir. La brune sortit du salon et alla préparer le repas pour confirmer les dires de Fred.
La journée se déroula sans faille. Hermione la passa avec ses deux amis de toujours. Elle les avait persuadés de commencer les devoirs pour la rentrée ; il y en avait une quantité exceptionnelle. Leurs professeurs voulaient à tout prix qu'ils aient leurs buses, plus de doute. De plus, la préfète savait pertinemment qu'après Noël et les fêtes de fin d'année, elle ne pourrait plus rien faire pour eux.
Eh oui, le réveillon était déjà le lendemain. Elle se rendit alors compte, que pour la première fois de sa vie, Hermione avait oublié d'acheter des cadeaux pour ses amis et les Weasley. Quelle idiote ! pensa-t-elle. C'était bien la première fois qu'une chose pareille se produisait. Elle avait été tellement focalisée sur les derniers contrôles du trimestre et sur les préparatifs du bal qu'elle en avait omis ce détail.
Elle faussa alors compagnie à Ron et à Harry, qui, elle le savait très bien, arrêteraient immédiatement d'écrire sur leur parchemin au moment même où elle franchirait le pas de la porte de la chambre. Mais elle essaya tout de même :
- Continuez vos devoirs, je sors une petite heure, pour faire quelques achats, quand je reviens je veux cinquante centimètres de parchemins, dit-elle sévèrement en claquant la porte derrière elle pour ne pas les laisser protester.
Elle sortit dans les rues de Londres, enneigées, presque poudreuses. Elle passa devant de nombreuses boutiques qui ne l'attiraient pas plus que ça. Elle marcha plusieurs minutes dans le froid, sans vraiment savoir où elle allait. Elle avait décidé cette année de n'offrir rien de sorcier comme elle le faisait pour chaque Noël et anniversaire. Mais ne trouvant pas plus d'idées que ça, elle se décida à entrer dans sa librairie préférée. On trouve toujours quelque chose d'intéressant dans les livres, se dit-elle.
Finalement elle acheta deux gros livres de recettes moldues et délicieuses pour Molly, une grosse encyclopédie sur les dernières découvertes du siècle pour Arthur, des journaux sportifs sur le football et le rugby ainsi que des maillots de l'équipe nationale pour ses deux amis et George ; bien qu'elle lui fît la tête, Hermione voulait offrir quelque chose de spécial à Fred ; et pour Sirius un livre de blagues moldues, comme il aimait tant en faire. Pour Ginny, Hermione pensa à lui acheter des livres de romances.
Elle se dirigea donc vers son rayon favori mais qu'elle ne fut pas sa surprise de découvrir deux grands rouquins juste devant ses bouquins à l'eau de rose.
Fred ne l'avait pas remarquée mais son double, oui. Il donna une petite tape sur l'épaule de son frère et la pointa du doigt en pouffant de rire. Elle s'avança vers eux, un sourire aux lèvres.
- Je peux savoir ce que vous faites là tous les deux ? demanda-t-elle d'un air sérieux alors qu'elle avait envie de rejoindre George dans son fou-rire.
- Eh bien, euh... , essaya Fred.
- On... Aha... cherchait un... un... cadeau pour toi, aha ! expliqua George entre deux exclamations, quand il se calma, il poursuivit : bon la surprise est gâchée, on va trouver autre chose, tu viens Fred ?
Il l'attrapa par le bras, et Hermione les vit disparaitre derrière un autre rayonnage. Qu'est-ce qu'ils pouvaient être cachotiers ces deux-là ! pensa-t-elle. Enfin bon, cette rencontre lui avait presque fait oublier pourquoi elle était là. Elle continua donc ses recherches de cadeaux pendant une demi-heure, et quand la nuit tomba, elle décida qu'il était temps de rentrer.
Seule, dans les rues de Londres, la jeune fille croisait un tas de couple, heureux et souriants, mangeant quelques sucreries de Noël, elle eut alors un pincement au cœur et pensa subitement à son rouquin. Elle continua de marcher, la neige craquelant toujours sous ses pieds.
- Hey ! Ma jolie !
Deux hommes venaient de l'appeler, mais elle ne fit pas attention et accéléra le pas.
- Eh ! On te cause !
Elle tourna dans une rue étroite et sinistre pour ne plus être vue par les deux hommes. Mais elle se rendit compte qu'on la suivait. Elle accéléra le pas et entendit deux personnes dans son dos faire de même.
Elle se retourna et ses doutes se confirmèrent ; les deux gros balaises la suivaient. Elle commença à courir et les deux hommes firent de même. Personne ne se trouvait dans les parages, personne pour l'aider. Les deux malfrats la rattrapèrent finalement car ses sacs remplis de livres la ralentissaient inévitablement.
- Pourquoi tu nous réponds pas quand on t'adresse la parole ? Malpolie va !
- Tu vas où comme ça ?
Elle essaya de reculer mais l'un des deux l'attrapa par le bras tandis que l'autre lui arracha ses sacs des épaules. Le premier passa sa main dans ses cheveux.
- Elle est mignonne elle ! J'en ferai bien mon quatre-heure, dit-il à son ami comme si Hermione n'était pas là.
Les deux hommes devaient avoir cinq ans de plus qu'Hermione, tout au plus.
- Laissez-moi, je vous donne mes sacs et mon argent si vous voulez, mais laissez-moi partir ! les supplia-t-elle.
Elle essaya de faire lâcher prise son agresseur mais il resserra son emprise au niveau des poignets. Il la plaqua contre le mur d'une vielle baraqua abandonnée, commença à ouvrir sa veste et à passer sa main sur son corps. Hermione ne pouvait rien faire, elle était complètement bloquée et devenue muette. Sa gorge était sèche, elle n'arrivait plus à sortir un seul mot. Elle se débâtit, sans succès.
- Arrête de bouger, pétasse.
- Eh, Greg ! Y'a deux grands mecs qui viennent par là, viens on se tire.
- Non, j'm'en fiche !
Son pote prit quand même la fuite. Les voix des deux "mecs" comme le disait l'homme se rapprochaient, Hermione pouvait les entendre clairement et les reconnut. Tout à coup, son agresseur fut écarté et elle put enfin reprendre sa respiration normalement, comme si tout ce temps elle avait été en apnée. Elle eut tout juste le temps de voir un grand rouquin courir après les deux malfrats et ses sacs et son double, qui la rattrapa quand elle tomba.
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