En se réveillant, le lendemain matin, Hermione était sur un petit nuage. Elle avait passé une super soirée en compagnie de Fred. Elle se leva avec un grand sourire ; elle allait passer deux semaines avec lui au Square Grimmaurd, pour les vacances.

Elle retrouva Ron et Harry dans la salle commune ; tous les deux avaient passé une soirée fantastique. Ils marchèrent jusqu'au Poudlard Express qui devait les ramener à King's Cross. Arrivée à la gare de Pré-au-Lard, Hermione essayait de trouver son rouquin, ne le voyant nulle part, elle entra dans le train. Les trois amis cherchèrent un compartiment vide. A peine avaient-ils refermé la porte, qu'elle se rouvrit sur les jumeaux Weasley.

- Y'a une place pour nous ?

George entra le premier, suivit de Fred qui s'immobilisa quand il vit les occupants du compartiment. Hermione le vit tirer le bras de son double, mais celui-ci s'assit à côté de son petit frère, en face d'elle. Fred ne pouvait plus reculer, il se mit donc à côté de son jumeau. Il leur fit un petit bonjour, et ne participa à aucune conversation.

Le train traversait déjà les campagnes écossaises, et Fred n'avait toujours pas dit un mot. Derrière son livre, Hermione jetait un coup d'œil toutes les cinq minutes pour voir s'il la regardait, mais son regard était désespérément attiré sur ses chaussures. Les trois autres parlaient Quidditch, et ne faisaient pas attention à eux. La lionne se décala pour se mettre en face de lui. Elle lui donna un petit coup de pied, et il daigna enfin à lever les yeux sur elle, mais les rabaissa immédiatement.

Exaspérée par son comportement, Hermione se leva et sortit du compartiment.

- Bah Hermione, où tu vas ? Demanda Ron.

Elle ne répondit pas et alla chercher Ginny ; elle avait besoin de lui parler. Elle fit le tour du train, et finit par la trouver. Elle était en compagnie de Luna, mais elle s'en fichait.

- Oh, Hermione ? Tu as l'air préoccupé. Dit Luna, de sa voix perchée. C'est peut-être les nargoles...

- Euh... oui. Ginny je peux te parler ?

- Oui bien sûr ! Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Vous voulez que je vous laisse ?

- Non, Luna, c'est bon tu peux rester.

La préfète s'assit en face des deux amies.

- De quoi tu veux me parler ?

- De ton frère.

- De mon frère ? Mais lequel ?

- Fred.

Et la brune commença son récit. Elle leur parla de son attirance pour lui, de ce qui s'était passé pendant les vacances, leur punition commune. Elle continua avec les péripéties du bal, et enfin leur baiser. Une fois son monologue terminé, la rousse eut une expression de stupéfaction, tandis que la blonde n'avait certainement pas écouté et regardait par la fenêtre le paysage. Après un long silence, Ginny s'exclama :

- Ah bah, ça alors ! Qui aurait cru que Hermione Granger et Fred Weasley ressentaient quelque chose l'un pour l'autre...

- Tu savais déjà, n'est-ce pas ?

- Effectivement.

- Mais comment ?

- Hermione ! Ca crève les yeux !

La brune n'en revenait pas, ça se voyait tant que ça ?

- Et alors, il embrasse bien, mon frère ?

- Oh Ginny ! Ce n'est pas pour ça que je suis venue, voyons. Dit-elle, gênée.

- Bon, c'est quoi le problème alors ?

- Il m'évite...

- Comment ça ?

Elle prit le temps de lui parler de son comportement dans le compartiment, et de comment elle le ressentait. Ginny l'écoutait attentivement, en hochant la tête.

- Typique de mon frère ça...

- C'est vrai ?

- Oui ! Jamais il n'assume ce genre de chose. Il a peur de l'engagement, je crois.

Hermione ne savait pas quoi répondre. C'est vrai que sur ce point elle ne pouvait donner son avis ; elle ne le connaissait pas aussi bien que sa sœur. Ginny réfléchissait à comment aborder ce genre de situation. Elles ne parlèrent pas pendant quelques minutes, puis Ginny finit par dire :

- Ecoute, je ne vois qu'une seule solution.

- Dis-moi tout.

- Va lui parler, il n'y a rien d'autre à faire.

- Mais pour dire quoi ? Et quand ?

- Hermione ! Tu as toutes les vacances pour ça, et tu vas vivre dans la même maison que lui pendant tout ce temps. Alors ça, ce n'est pas un problème.

Elles finirent le voyage ensemble, jusqu'à la gare de King's Cross.

Quand Hermione entra dans sa chambre au 12, Square Grimmaurd, elle se sentit perdue. Durant tout le trajet pour rentrer de la gare, Fred n'avait même pas essayé de lui parler, Hermione, elle, avait essayé à de nombreuses reprises, sans y parvenir et avait finalement laissé tomber après plusieurs essais.

Cela faisait deux heures qu'ils étaient rentrés. Hermione était toujours enfermée dans sa chambre, en compagnie de son fantastique roman. Quand les deux protagonistes de son livre se déclarèrent leur amour, Hermione ressentit un pincement au cœur et posa le roman. Elle tourna la tête et vit que Ginny trafiquait quelque chose, elle ne l'avait même pas entendu entrer dans la chambre. Elle gribouillait sur un parchemin. Hermione se leva et s'approcha de son amie, mais celle-ci retourna la feuille avant même que la préfète ait pu y jeter un coup d'œil.

- Tu me caches quelque chose ? S'inquiéta Hermione.

- Non, non ne t'en fais pas, c'est juste que, euh, c'est une lettre personnelle. Pour Michael tu vois ?

- Oh, oui ! Bien sûr, répondit-elle en lui faisant un clin d'œil.

- Ah et Hermione ? Je crois que nous allons bientôt passer à table, lui dit la rouquine, alors qu'elle replongeait dans sa lecture romanesque.

Les deux Gryffondor descendirent quelques minutes plus tard. Tous les habitants de la demeure étaient déjà attablés. Ginny s'assit à côté de son père et la seule place restante était bien évidemment en face du grand rouquin. Hermione aurait du s'en douter. Elle lança un regard noir à la cadette, qui fit mine de rien.

Le repas se passa dans un silence gênant, comme si tout le monde était au courant de ce qui s'était passé la veille. Hermione se dit qu'elle devait se préoccuper pour rien. Elle mangea vite et quitta la table avant tous les autres en prétendant être épuisée. Quand elle retourna dans sa chambre, elle remarqua qu'un papier froissé se trouvait sur son lit. Elle le déplia et ne reconnut pas l'écriture qui s'y trouvait ; fine et serrée.

Retrouve moi sur le balcon du dernier étage, à minuit tapante. Ne me fais pas faux bond, je t'en prie. Je suis désolé.

Hermione comprit immédiatement qui était l'auteur de la lettre. Et sentit tout le poids du monde s'enlever de ses épaules.

Quand minuit sonna, Hermione sortit de son lit, marcha sur la pointe des pieds jusqu'à la porte pour ne pas réveiller Ginny et sortit de la chambre. Elle gravit les marches interminables de l'escalier de la maison, jusqu'au dernier étage. Il n'y avait encore personne ; il est vrai que la ponctualité n'est pas la plus grande qualité de Fred, pensa-t-elle. Quand elle entendit le bois grincer son cœur se mit à battre de plus en plus fort dans sa poitrine. Elle ne savait ce qui allait se passer, elle ne contrôlerait absolument pas la situation, et ça, ça lui pesait.