La salle commune était pratiquement vide, seuls quelques première année étaient assis sur des fauteuils, en train de jouer aux échecs version sorcier et à la bataille explosive. A la vision de ces jeunes Gryffondor, la préfète se remémora sa première année à Poudlard. Les heures passées à la bibliothèque, avec Harry et Ron, en train de résoudre des énigmes pour leur enquête sur la pierre philosophale.

Hors de la tour des Gryffondor, les couloirs étaient vides et sombres, presque effrayants. En descendant les marches du grand escalier, elle tomba sur Malefoy, Crabbe et Goyle. Le blond se posta juste devant elle pour l'empêcher de descendre une autre marche. Elle essaya de le pousser, mais il résistait.

- Tu essayes d'aller où comme ça, espèce de sang-de-bourbe ! Cracha-t-il.

Elle sortit sa baguette mais Malefoy la désarma. Soudain, Hermione sentit une force passer juste à côté d'elle ; quelqu'un venait de lancer un sortilège. Drago se mit à danser et à dégringoler les quelques marches qui restaient. Les deux autres Serpentard essayèrent de l'attraper par le bras mais il allait trop vite. Ils s'enfoncèrent dans un couloir et Hermione les perdit de vue.

Elle récupéra sa baguette, oubliant presque que quelqu'un était derrière ce tango endiablé, elle se retourna. Elle vit avec étonnement une tête rousse, un grand sourire s'affichait sur son visage.

- Je n'allais pas le laisser t'insulter quand même, dit Fred.

- Merci, dit-elle timidement en lui souriant.

- Ne me remercie pas, c'est normal, t'es comme ma deuxième petite sœur.

La jeune fille sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Elle n'était donc qu'une sœur pour lui ? Comme elle restait plantée là, il la prit par le bras et l'emmena vers la grande salle.

- C'est là que tu allais, non ? Je t'accompagne sinon tu vas encore te faire embêter par des Serpentard.

Elle lui fit un petit sourire. À l'entrée de la salle, il la laissa ; il avait déjà mangé avec son frère plus tôt dans la matinée, il lui fit un signe de la main et partit.

Hermione s'installa à côté de Ginny. Celle-ci paraissait de très bonne humeur. Elles discutèrent pendant un moment, de tout et de rien. Comme la rouquine n'était qu'en quatrième année, les deux amies ne pouvaient pas partager leur dortoir et leurs moments seules se faisaient plus rares. Après le repas, Hermione alla dans son sanctuaire secret, mais pas si secret que ça : la bibliothèque.

La matinée était déjà bien entamée, et le ciel menaçait toujours d'éclater. Hermione lisait, dans un coin de la bibliothèque, une romance très palpitante. C'était le roman le plus avant-gardiste qu'elle avait eu l'occasion de lire. Elizabeth était sous l'emprise de ce Dracy, qui était, soit dit en passant, un être abominable et vaniteux, rempli d'orgueil. En cet endroit, le temps était comme arrêté pour la jeune fille. Elle s'y sentait bien. Mais l'heure du déjeuner sonna et sous les grondements de Mrs Pince, elle quitta son univers.

La grande salle était plus silencieuse qu'à son habitude quand elle y entra, et Dumbledore se tenait derrière son pupitre ; l'endroit où il faisait ses discours. La préfète s'attendait à tout, ce n'était pas forcément bon signe qu'il se tienne là. Une fois les derniers chuchotements arrêtés, la salle tomba dans un silence à vous glacer le sang. Mais soudain, la voix calme et chaleureuse du directeur s'éleva dans l'immensité de la pièce :

- Chers élèves, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer!

Silence. Les élèves étaient tous captivés. Qu'est ce qui était aussi important pour toute cette cérémonie ? Un nouveau décret ?

- J'ai l'immense plaisir de vous informer, que, sous l'accord du ministère évidemment, il fit un petit signe en direction d'Ombrage, nous organiserons un bal de noël cette année !

Explosion de joie dans la salle, surtout pour les filles ; les garçons, eux, poussèrent tous un soupir. Harry et Ron se regardèrent, le bal de l'année dernière avait été une torture, plus que toutes les épreuves du tournoi des trois sorciers, réunies. Hermione, elle, avait su, depuis le moment où elle était entrée dans la grande salle, que ça ne signifiait rien de bon.

- Le bal se déroulera le vendredi soir, avant les vacances. Tous les élèves, à partir des quatrième année, y sont conviés. Sur ce, bon appétit !

Le repas se fit dans un brouhaha, pratiquement jamais connu à Poudlard. Toutes les conversations étaient centrées sur ce bal. Hermione se demandait si elle allait vraiment y aller, après tout, elle n'en était pas obligée. De toute façon aucun garçon ne viendrait l'inviter, et en plus ses deux meilleurs amis avaient l'air aussi enthousiastes qu'elle.

Durant le reste de la journée, les premières demandes pour le bal se faisaient. Harry, Ron et Hermione étaient installés dans un canapé de la salle commune. Les deux Gryffondor faisaient une partie d'échec et parlaient du premier match de Quidditch qui opposerait les lions et les serpents, et la jeune fille lisait, toujours.

-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-

Les jours passaient et le bal était de plus en plus proche. Tout le monde ne parlait plus que de ça, et du premier match de Quidditch, qui approchait aussi, évidemment.

Hermione n'avait toujours pas été invitée, alors que toutes ses amies avaient déjà un cavalier. Mais Cormac Mclaggen n'arrêtait pas de lui lancer des regards furtifs, n'étant pas tombée de la dernière pluie, elle se doutait qu'il n'allait pas tarder à lui faire une demande. Qu'elle refuserait évidemment.

- Pourquoi tu n'irais pas avec lui ? Lui demanda Ginny.

En ce mercredi après-midi ensoleillé, les deux Gryffondor étaient installées sous un arbre dans le parc. La belle rousse, qui allait au bal avec Michael Corner, essayait désespérément de convaincre son amie d'arrêter de faire sa prude et d'essayer de trouver un cavalier.

- Parce qu'il est arrogant, hautain, méprisant et doté d'un QI inférieur à la moyenne. Répondit-elle.

- Bon d'accord, j'ai compris. Mais il est mignon, et ce n'est que pour une seule soirée ! Tu ne veux pas finir ta vie toute seule, dans un vieil appartement de Londres avec ton chat ?

- Tu caricatures un peu là.

- Possible, mais c'est la vérité. Fais un effort ma vieille !

- Bon d'accord je vais y réfléchir. Mentit la brune, sachant pertinemment qu'elle perdait son temps avec Ginny, têtue comme une mule, elle ressemblait à sa mère, pensa-t-elle.

-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-

En fin d'après-midi, le lendemain même, Mclaggen attendait la préfète devant la classe de sortilège. Il s'était dit que c'était le moment de se lancer, c'était un Gryffondor tout de même ! Mais pour être tout à fait honnête, Hermione lui faisait un petit peu peur. Il savait qu'elle avait son caractère et n'était pas une de ces filles qui gloussaient pour un rien. Toute la classe était déjà sortie quand la jeune fille pointa le bout de son nez. Quelle intello, pensa-t-il, à discuter avec les professeurs à la fin des cours. C'était une fille, certes, intelligente mais aussi un peu coincée. Elle avait de nombreux défauts, mais c'était aussi une fille resplendissante.

- Salut, euh...je peux te parler ?

Phrase banale pour approcher quelqu'un à qui on n'a jamais parlé. Se dit-elle.

- Oui, oui bien sûr.

Ils marchèrent dans les couloirs et sortirent dans la cour. Après quelques minutes de silence, il lui demanda :

- Tu voudrais venir au bal avec moi ? Je sais qu'on ne se connaît pas très bien mais...

Hermione ne l'écoutait déjà plus. Elle regardait les étoiles. Il était d'un ennui mortel, mais elle repensa à ce que lui avait dit Ginny. Après tout pourquoi ne pas lui laisser sa chance ? En plus, le seul garçon qui l'intéressait un peu, n'avait manifesté aucun signe de vie. Elle le regarda pendant un moment, comme si elle l'analysait et l'évaluait. C'était le genre de mec qui avait plus de muscles que de cervelle. Le genre sportif, qui se la frime, mais qui est bête comme ses pieds. Voyant qu'elle le regardait intensément, il fut un peu déstabilisé.

- Tu m'écoutes ? Alors ?

- Oh euh, désolée j'étais perdue dans mes pensées. Euh... ouais... pourquoi pas ?

A cet instant, les jumeaux Weasley passèrent à côté d'eux. Fred la regardait bizarrement. Elle ne réfléchit pas et sauta sur l'occasion de le rendre, un tant soit peu, jaloux.

- Oh, oui avec plaisir ! je t'accompagnerais au bal ! Dit-elle, assez fort pour être entendue par le rouquin, et elle fit un bref bisou sur la joue de Mclaggen.