Chapitre III : Un entrevu inattendu
Deux semaines s'étaient écoulées, deux semaines qui avaient engendré de la fatigue, du stress et de l'émotion ; ils travaillaient d'arrache-pied pour rendre la maison des Black plus présentable, Harry n'était pas renvoyé de Poudlard, et Hermione et Ron avaient été désignés comme préfets, au grand plaisir de la brune et de Mrs. Weasley, mais au grand déplaisir des jumeaux qui seraient fortement surveillés par la jeune préfète, et qui les empêcheraient de faire trop de bêtises.
Hermione passait ses journées dans un salon, plongée dans des livres de romance moldus. Depuis ses conversations avec Ginny, elle adorait lire ces romans à l'eau de rose. Même si ça n'arrivait pas dans sa vie, ça se passait au moins dans sa tête. Elle aimait lire ce qu'on pouvait ressentir en aimant et en étant aimée. Harry et les frères Weasley, se moquaient de ses livres où tout était rose, remplis de sentiments non réciproques ou d'amour impossible. Mais elle s'en fichait pas mal, elle était amoureuse des mots écrits, de l'odeur des livres neufs et de la lecture en général.
Depuis toute petite, elle avait toujours préféré la compagnie des livres à celle des gens. Etant fille unique, elle ne devait pas manquer d'imagination pour ne pas s'ennuyer.
La préfète révisait aussi le règlement de Poudlard, elle voulait être la préfète la plus irréprochable que l'école n'ait jamais connue. Sirius disait que la jeune fille lui rappelait la mère d'Harry, Lily, à leur âge. A cette réflexion, Harry avait posé tout un tas de questions sur ses parents, et sur leur vie à Poudlard.
On ne voyait plus beaucoup les jumeaux. Ils étaient enfermés pendant des heures dans leur chambre, à préparer tout un tas d'inventions pour leur septième et dernière année. Hermione n'avait pas le droit d'entrer, à la différence des autres, dans ce laboratoire à farces. Ils ne voulaient pas, sous aucun prétexte, laisser la future préfète entrer et lui laisser la possibilité de déjouer leurs plans.
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Les jours passaient sans aucune nouvelle du Mage Noir. Et la chaleur de l'été était étouffante. Un soir, après une journée chargée de tâches diverses, Hermione se rendit dans la salle de bain, pour prendre une douche bien méritée. L'eau fraîche coulait à présent sur les épaules de la jeune fille, elle se lava, resta un long moment à profiter de cet instant de répit, puis sortit de la douche. Au moment où elle essuyait le miroir embué par la vapeur, la porte s'ouvrit. Un grand roux, les cheveux en bataille, les lèvres entrouvertes et vêtu d'un vieux maillot de Quidditch qui moulait parfaitement son torse, entra dans la salle de bain, sans s'apercevoir qu'il n'était pas seul. Une demi-seconde plus tard, il s'aperçut de la présence d'Hermione complètement abasourdie par cette situation quelque peu embarrassante.
Soudain, remarquant qu'il était toujours là, à la contempler d'un air béat, elle croisa son regard ténébreux, ses yeux couleur noisette, et lui dit d'un ton calme et sévère :
- Frédéric Weasley, elle était certaine que c'était lui, elle était une des seules à savoir différencier les jumeaux et en était très fière, veux-tu avoir l'obligeance de sortir et de me laisser me rhabiller, s'il-te-plait.
Sa voix se voulait détendue, même si en réalité elle était totalement déconcertée et paniquée.
Après quelques secondes à l'admirer, il se rendit compte qu'elle lui parlait. Alors sur le même ton que la jeune fille, il lui répondit avec son sang-froid habituel :
- Mais volontiers très chère. Excusez-moi pour ce désagrément.
Avec un sourire en coin qui le connaissait bien il sortit de la salle de bain, en lançant un dernier regard à Hermione, puis ferma délicatement la porte derrière lui.
Fred n'en revenait pas. Il n'avait jamais remarqué que Hermione était si belle. Les cheveux mouillés et seulement recouverte d'une serviette, elle était magnifique. Le jeune homme repassait la scène dans sa tête. Pour lui, la jeune fille était comme sa deuxième petite sœur, il n'y avait jamais fait véritablement attention. Il n'en revenait toujours pas de n'avoir jamais remarqué son joli visage et ses courbes féminines. Et puis, elle avait cette répartie, ce tempérament de feu hors du commun qui la rendait unique.
Marchant dans les couloirs, sans but précis, il réfléchissait, et il se souvint de ce qu'avait dit son frère : « tu sais ce que Ronnie ressent pour elle... ». Il est vrai que Ron a toujours été attiré par la brune, ça se voyait. Hermione l'attirait, il ne fallait pas se le cacher. Mais ils étaient trop amis pour que son jeune frère tente quelque chose, trouillard comme il est, pensa Fred, il n'essayera certainement jamais.
Mais en fait il s'en fichait, Fred n'était pas amoureux, comment pouvait-il être tombé amoureux de miss parfaite, le rat-de-bibliothèque et future préfète des Gryffondors. Non, il la trouvait simplement belle, il n'y avait pas de mal à ça. Les jumeaux Weasley ne tombaient pas amoureux, c'était un fait. Ils n'avaient pas le temps pour ça.
Et puis, il pouvait toujours lui faire des farces, malgré leur promesse. Embêter la miss-je-sais-tout était du gâteau, elle réagissait au quart de tour et avait du répondant, double plaisir pour les jumeaux. C'est dans cet esprit embué de pensées douteuses que Fred regagna sa chambre.
Pendant ce temps, du côté d'Hermione.
Elle n'en revenait pas. Il aurait pu toquer ! Elle était outrée, on ne pouvait même plus être seule, cinq minutes dans cette maison.
Elle s'habilla rapidement, sortit et se dirigea vers sa chambre. Ginny n'y était pas, elle devait aider sa mère à préparer le repas. Pourtant à ce moment-là, elle aurait donné n'importe quoi pour pouvoir parler à sa confidente. Comme si les pensées d'Hermione étaient criées haut et fort, Ginny entra dans la chambre.
Hermione ne perdit pas une seconde et raconta toute sa mésaventure. Ginny l'écoutait attentivement, elle buvait ses paroles. Quand ces deux-là discutaient, tout tournait souvent autour de la cadette, la brune n'avait jamais rien de très croustillant à raconter. Mais aujourd'hui, les rôles s'étaient inversés.
Une fois le récit terminé, les deux filles se regardèrent dans le blanc des yeux, après quelques secondes de silence, qui avait permis à la rouquine de réfléchir, elle le rompit :
- Ecoute Hermione, en tant que sœur de six frères, j'ai l'habitude. Et pour moi ce n'est pas vraiment grave. Mais je te comprends. Je lui dirais deux mots...
- Non, non surtout pas, la coupa la brune. Ce n'est pas grave, comme tu l'as dit.
- Mais je...
- Non ne t'inquiètes pas, tu sais parfois j'ai l'impression qu'avoir grandie avec six frères ça t'a endurci...
- M'en parle pas !
Et c'est le cœur léger, que les deux amies discutèrent, pratiquement toute la nuit. Après réflexion, Hermione se dit que ça ne valait pas la peine de se mettre dans des états pareils pour si peu. Au pire des cas elle se vengerait si vraiment il le fallait.
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