Epilogue
5 ans plus tard.
Le voyage avait été un véritable calvaire. Un cauchemar sans nom.
Déjà, le jeune homme avait pensé que le monde entier s'était retourné contre lui, que le ciel lui était tombé sur la tête. Dès qu'il avait reçu ce message, le message...Il avait déguerpi aussi vite qu'il avait pu de la galerie et avait sauté dans au volant de sa voiture.
Il avait roulé aussi vite qu'il avait pu, risquant sa vie au moindre carrefour, afin de rejoindre son petit appartement parisien. Lorsque qu'il fut arrivé, ses mains avaient tremblé devant la serrure de la porte, mais il n'y avait pas prêté attention et avait déboulé comme un voleur dans sa propre maison, sous les yeux fuyants de son animal. Il avait couru partout, avait fouillé son petit placard à l'entrée pour en sortir la première valise qui lui était tombé sous la main.
Il avait couru jusqu'à sa chambre, toujours tremblant des pieds à la tête, balançant des vêtements sans même réfléchir dans sa maigre valise. Trop ou pas assez, il s'en fichait. Il fallait partir, et vite.
Il avait couru jusqu'à sa salle de bain. Il avait certainement dû faire tomber pleins de choses sur le sol dans sa précipitation, son appartement avait fini en sacré bordel. Mais là encore, il s'en foutait royalement. Il fallait partir.
Après avoir rempli sa valise des choses les plus essentielles à son voyage, il avait attrapé son ordinateur qu'il avait enfoncé par-dessus ses vêtements sans peine, avait attrapé son sac à bandoulière et était rapidement reparti en claquant la porte.
Avant de redémarrer le moteur de la voiture, il avait envoyé un message à sa voisine afin de la prévenir qu'il retournait chez lui, lui demandant de prendre soin de son petit chien pendant son absence indéterminée.
Il ne savait pas lorsqu'il rentrerait.
Chose faite, il avait balancé son portable sur le siège passager et avait démarré sur les chapeaux de roue, en direction de l'aéroport. Les larmes avaient vite dégouliné sur son visage, et l'avait rendu presque aveugle. Il s'en fichait.
Il fallait partir, et vite.
Heureusement, il avait réussi à prendre un billet de dernière minute pour Séoul. Encore aurait-il fallu qu'il existe un vol express, avait-il pensé.
Quelques escales, un sommeil qui n'était jamais venu et des flots larmes incessantes plus tard, il mettait de nouveau le pied sur le sol coréen.
Il se jeta sur le premier taxi. On aurait dit qu'il était fou.
Il s'en fichait.
« Où allez-vous Monsieur ? »
Le jeune homme jeta un coup d'œil à son portable, puis à sa montre avant de reposer son regard brouillé les larmes sur le chauffeur, dans le rétroviseur central.
« Severance Hospital au plus vite, s'il vous plaît ! Faites vite ! »
Sa voix sonnait étrangement autoritaire et elle avait tremblée. Elle tremblait parce qu'il avait peur. Elle tremblait parce qu'il avait mal.
Mal au cœur, comme jamais il n'avait eu mal.
Lorsque le taxi s'arrêta devant l'hôpital, le jeune homme jeta sa monnaie au chauffeur et descendit au plus vite du véhicule, attrapant ses bagages avec peine. Il se précipita à l'accueil, le visage pâle et les yeux cernés jusqu'à la mort.
« La chambre de Monsieur Park, je...Je dois...La chambre de Park Jimin...» essaya t-il de dire, complètement essoufflé.
La jeune femme à l'accueil lui répondit en fronçant alors les sourcils, quelque peu déconcertée par son comportement. Il était évident que cet homme semblait perdu et totalement en proie au désarroi le plus profond.
« Êtes-vous un membre de la famille, Monsieur ? »
Le jeune homme tapa d'un poing sec sur le bois un peu trop cher du bureau derrière lequel elle se cachait.
« Bordel dites moi juste son numéro de chambre ! La chambre ! »
« Euh...Je...C'est la chambre 218 au deuxième étage...Monsi...Monsieur ! »
Trop tard.
Le jeune homme courait déjà jusqu'à l'ascenseur le plus proche.
Bordel de merde, fais chier. Karma de merde.
L'ascenseur ne semblait pas vouloir venir de si tôt.
Tant pis.
Le jeune homme resserra alors sa poigne sur son bagage et le souleva d'une main en courant jusqu'aux escaliers. Il fallait faire vite.
Il avait certainement perdu tout son souffle dans son interminable montée, mais enfin, il poussa une porte. Celle qui menait dans les couloirs du deuxième étage.
Il chercha partout un panneau qui pouvait lui indiquer le plan de l'étage, afin de trouver cette fichue chambre.
Couloir de gauche.
Les murs étaient blancs, si blanc, qu'ils pouvaient rendre malade n'importe qui. Un mal de tête indescriptible, une vue complètement floue.
Il s'en fichait.
Il courut en lisant mentalement et à moitié les numéros de chambres qui défilaient sous ses yeux.
208...
209...
210...
211...
Putain mais qui avait insisté pour faire un couloir aussi long ?
213....
214....
215...
Faites qu'il n'était pas arrivé trop tard, que pour une fois le tout puissant l'entende.
Juste une fois.
217...
218.
Le jeune homme s'arrêta net, levant la main dans sa frénésie la plus totale sur la porte qu'il s'apprêtait à pousser quand soudain...
Au même moment, au même endroit, dans le même hôpital, devant la même porte.
Une autre main se posa, en même temps, sur cette porte qu'il redoutait tant.
Cette main, le premier jeune homme aurait pu la reconnaître au premier regard.
Déjà parce que même après tant d'années, il n'avait jamais oublié la couleur de sa peau, ou bien encore les légères et fines veines qu'on pouvait distinguer sous son doux épiderme. Et puis, elle était tatouée. Sur les doigts, sur les phalanges. Elle était tatouée, maintenant.
Leurs deux mains reposaient désormais l'une sur l'autre, sur cette même porte aux couleurs verdâtres.
Doucement, leurs deux visages se tournèrent l'un vers l'autre. Comme au ralenti, alors que tout semblait filer à cent à l'heure il y avait encore quelques secondes.
Deux regards furent échangés, dans l'incompréhension la plus totale.
Ils le savaient, pourtant. Ils auraient pu s'en douter.
Il savaient bel et bien qu'un jour, leurs chemins finiraient par se recroiser.
Peut-être pas dans ce genre de circonstance, du moins. Mais ils avaient pu le sentir, ils l'avaient toujours su.
Alors que leurs yeux ne se quittaient plus et que leurs mains étaient restées collées l'une à l'autre, la porte s'ouvrit lentement. Elle s'ouvrit sur un autre jeune homme, un peu plus grand que dans leurs souvenirs, les cheveux un peu plus longs aussi, plus long que la dernière fois que le noiraud l'avait vu. Il avait pris un plus de carrure et portait des vêtements certainement choisis à l'arrache.
Son visage semblait totalement vide, il était épuisé. On pouvait le comprendre rien qu'en voyant l'état des cernes qu'ils portaient sous les yeux. Yeux qui étaient rougis par les larmes.
Tout comme les leurs.
Puis, ce grand jeune homme les regarda un à un s'éloigner de l'autre, confus.
« Taehyung, Jungkook. Vous êtes là. »
Les lèvres tremblantes, Taehyung déposa son regard sur le visage de son vieil ami, et la seule chose qui lui vint en mémoire fut la réception de son dernier message, qui avait complètement chamboulé sa petite vie tranquille.
Ce message qui en un rien de temps, avait bousillé tous ses espoirs.
Ce message qui, en un rien de temps, l'avait rendu malade.
Malade au point d'avoir envie de crever sous les rails d'un train.
Oui, ce message faisant encore écho dans son crâne. Comme la plus terrible des chansons d'amour.
"Les mecs...Où que vous soyez, venez vite. Jimin a fait une tentative de suicide. Yoongi est en train de virer. S'il vous plait, j'ai besoin de vous. On a besoin de vous." - Namjoon.
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