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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟺𝟼, 𝙰𝚍𝚛𝚒𝚊𝚗

Note d'autrice

Petit flashback dont j'avais complètement oublié l'existence je dois avouer, aha

Bonne lecture <3


Dix-sept ans plus tôt

— Tu as eu de la chance, le juge était gentil pour un humain.

Les yeux baissés, Adrian fixe le bois de la table sur lequel est posé un plateau. Son dîner a l'air bon, pour quelqu'un dans sa situation. C'est du réchauffé et du tout fait, c'est certain, mais ça n'a pas l'air infecte pour autant.

Malgré ça, il n'a pas la moindre intention d'y toucher.

— Avec ce que tu as fait, même si tu es mineur, tu aurais pu rester au centre jusqu'à ta majorité et faire encore quelques années de plus en prison.

Son avocat croise les jambes et soupire franchement. Il doit encore rester avec Adrian jusqu'à sa prise en charge par les autorités, qui le conduiront jusqu'au centre où il va devoir rester vingt mois, sans sursis ni possibilité d'aménagement.

L'homme le déteste clairement, et même si la fortune des McHale a pu se payer les services du meilleur avocat de l'Atrium, qui a déjà représenté nombre des familles les plus influentes de la ville lors de procès plus matériels comme le détournement de fonds ou le trafic d'argent, cela ne change rien à son comportement.

Il a fait son boulot admirablement, l'a défendu durant le procès comme son travail le lui ordonne, mais en privé rien ne l'oblige à cirer les pompes d'Adrian comme tous semble le faire depuis sa naissance. Depuis la mort de son arrière-grand-mère, la grand-mère de sa mère, la Descendante, le jour précis de sa naissance.

Adrian ne répond rien, mais acquiesce tout de même.

— Tu ne comptes pas manger ?

Il pointe son dîner du doigt, particulièrement le pain et le beurre.

— Non, dit-il et sa voix est tellement enrouée qu'il se ratatine sur sa chaise.

Son avocat, Zandre, est un humain à la peau noir qui semble croire que son métier et son statut suffisent à transcender son humanité. Il considère les vampires de Type 4 et 5 comme des moins que rien, les loups comme des êtres primitifs, les sorcières comme des femmes hystériques, et les mages comme des fous qui parlent aux flammes, à la terre, à l'air ou aux fontaines.

Alors même si Adrian n'a que douze ans, qu'il a laissé sa rage le submerger au point d'en oublier son nom, qu'il est peut-être effectivement le plus primitif des loups, il n'en reste pas le Descendant : un seul geste de sa part et il peut se transformer en une bête gigantesque qui serait capable d'arracher la gorge de Zandre aussi facilement qu'il l'a fait avec son meurtrier de père.

L'image du corps sans vie de sa mère lui revient en mémoire en même temps que la sensation du sang dans sa bouche, et il serre les poings.

— Quelle heure il est ? demande-t-il au bout de plusieurs minutes.

Zandre a déjà dévoré son pain, et jette un coup d'œil à sa montre. Il ne lui répond pas directement, mais devine que ce n'était pas vraiment l'heure qu'Adrian demandait.

— Ils devraient pas tarder. Je dois te répéter comment ça va se passer ?

Il n'a même pas le temps de secouer la tête — car non, il a bien compris quand le juge le lui a dit — que l'avocat se met à dire :

— Vu ce que t'as fait, ça sera un centre pour mineurs de niveau 2. T'es pas encore au niveau des gamins fous, des sorcières avec un don de mort ou des mages à moitié sauvage, mais le parricide c'est quand même...

Il hausse les épaules.

— Heureusement que ça a été considéré comme de la légitime défense, disons. Quand les flics viendront te chercher, t'auras quelques minutes pour parler avec ta famille avant d'être emmené. Tout ce que t'auras à faire là-bas, c'est te tenir tranquille. Tu fais ce qu'ils te disent, tu te bas pas avec les autres, tu défis pas l'autorité, et tu suis les cours qu'ils vont donner pour pas prendre du retard sur ta scolarité. Il n'y aura qu'un lycée qui acceptera de te prendre à ta sortie, alors t'as intérêt à avoir des notes correctes si tu veux au moins avoir le diplôme de fin d'étude.

Le ventre d'Adrian se serre.

Cela fait des jours que les policiers sont arrivés chez lui en plein milieu de la nuit. Il se souvient à peine des heures qu'il a passé avec un collier de contrôle en argent au cou, dans une cellule, surveillé par des agents effrayés à l'idée de le voir se transformer. Il se souvient à peine de Leyna, les yeux irrités et les mains tremblantes, qui parvient enfin à le voir et lui dit qu'elle a contacté un avocat. Il se souvient à peine de sa déposition, de ses explications soudain trop justes.

Ils étaient liés.

Mais il lui faisait du mal. Tout le temps.

J'ai entendu du bruit en bas. Ça m'a fait mal, dans la poitrine. Je suis descendu. Et son cœur battait déjà plus. Il m'a repoussé. J'ai eu mal à la tête quand il m'a jeté contre le mur.

Et ensuite... ensuite je ne sais plus.

La rage, par contre, il s'en souvient parfaitement. La manière dont son loup, qu'il pensait être une partie de lui, qu'il pensait contrôler, l'a tout simplement évincé.

— Je ne ferais pas de vagues, promet-il d'une petite voix.

Il entend les pas dans le couloir bien avant Zandre, qui s'irrite légèrement de le voir tourner la tête en direction de la porte. Quand deux hommes armés arrivent dans la pièce, il se lève de lui-même et les suit sans discuter. Zandre ne lui dit même pas au revoir, ne fait pas un commentaire de plus : il se contente d'attraper le reste de son repas et de piocher dedans, l'air de rien.

Ils l'emmènent d'abord en bas du bâtiment. Adrian entend le moteur des voitures à l'extérieur qui tourne, les murmures des hommes entre eux, mais ne peut penser à autre chose qu'à l'odeur de la meute qu'il commence à percevoir.

— Oh, Adrian, souffle Leyna quand la porte d'une étroite pièce s'ouvre devant lui.

Dans son dos, l'un des hommes leur dit d'une voix bourrue :

— Vous avez dix minutes.

C'est sûrement une faveur qu'on leur fait, une faveur envers leur famille.

La porte se referme dans son dos, et il soupire de soulagement en remarquant que Leyna et Connell n'ont pas amené Mika. Elle est trop jeune, elle ne comprendrait pas. Elle est tout le temps collée à moi, pense-t-il en laissant sa grande sœur le prendre dans ses bras. Comment elle va faire, quand je serais parti ?

— On est désolés, souffle-t-elle en le serrant fort, et il sent ses yeux s'humidifier à nouveau. On est désolés, on aurait dû faire quelque chose, c'était à nous de...

Leyna vient tout juste de devenir majeure. Neil est au lycée depuis quelques mois.

— Vous m'en voulez ? demande-t-il d'une petite voix.

Neil est juste à côté, hésitant à venir pour les serrer tous les deux contre lui. En entendant sa question, son expression se froisse douloureusement. Sa lèvre inférieure se met à trembler.

— Non, murmure-t-il. Bien sûr que non.

Lui s'en veut, en tout cas. Parce que c'était son père. C'était leur père à tous.

Il ne sait simplement pas s'il s'en veut de l'avoir fait, ou de ne pas être intervenu avant qu'il ne tue leur mère.

— On sera là quand tu sortiras, d'accord ? On viendra te voir toutes les semaines, lors des visites autorisées. Si quelqu'un te fait du mal, tu devras nous en parler. Et on fera ce qu'il faut. Ça passera vite tu verras, et...

Elle respire fort dans son cou, et Adrian sait ce qu'elle fait car il a envie de faire exactement la même chose.

Il mérite pire que vingt mois dans une cellule aménagée avec des cours le matin et du travail obligatoire l'après-midi. Mais si ce futur ne l'effraie même pas, trop médusé par les derniers jours, ce qui le fait trembler jusque dans son âme c'est la possibilité de vivre sans eux.

Sans sa meute.

Sans sa famille.

Sans leur odeur, leurs cris, leurs rires, sans Mika qui lui lance ses jouets dessus quand il refuse de jouer avec elle, sans Leyna qui leur dit d'aller crier plus loin parce qu'elle révise, sans Neil toujours en train de dessiner sur la table à manger du salon.

Sans leur mère qui leur sourire doucement quand leur père est au travail.

Rien ne sera comme avant.

Alors il respire l'odeur de sa sœur, l'odeur de sa meute, l'odeur de chez lui.

Et, alors qu'il se promet que jamais il ne laissera ce lien rageant détruite à nouveau n'importe quel membre de sa famille, il murmure :

— Je suis vraiment, vraiment désolé.

Cette fois, son frère n'arrive pas à retenir ses sanglots. 

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