Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟹𝟺, 𝙺𝚒𝚎𝚛𝚎𝚗

Note d'autrice

Bon dimanche ! 

L'enquête continue, Kieren et Adrian travaillent ensemble comme si de rien n'était... jusqu'à quand ça va durer ? Mystère hehe

En tout cas je vous souhaite une bonne lecture ! Et j'espère qu'Adrian et Kieren ne vous lassent toujours pas ❤️ Je vous suis très reconnaissante de voter ainsi pour chaque chapitre malgré leur nombre qui augmente encore et encore aha


L'appartement est grand, haut de plafond, avec une vue sur les toits du centre-ville.

Il est aussi rempli du sol au plafond par toutes sortes de babioles, par des livres, des albums, des jeux, des DVDs, et d'autres choses que Kieren n'arrive pas à identifier. Le ménage est bâclé, les lieux puent la poussière et la moisissure. Il n'y a ni cuisine, ni lit. Juste un fauteuil, dans un coin, et d'immenses rideaux qui recouvrent ces belles baies vitrées qui doivent, la journée, laisser entrer une grande quantité de lumière.

Ils se sont renseignés : le chauffage n'est jamais allumé, l'eau ne coule presque pas. Il n'a souscrit un contrat avec une compagnie d'électricité que pour faire fonctionner l'immense frigo à deux portes qui contient les nombreuses bouteilles de sang, avec quinze variétés et goûts différents.

— L'humidité a commencé à faire moisir le contour des fenêtres, remarque Adrian depuis l'autre côté de la montagne de bouquins à côté du fauteuil.

Kieren se redresse. L'appartement le dégoûte un peu ; au fond, c'est exactement ce à quoi le lieu de vie d'un vampire ressemble en général, et il n'aime pas ça. Eliott pouvait être aussi arrogant et détaché qu'il le voulait à l'Agence, mais finalement son lieu de vie montre tout ce qu'ils ont besoin de savoir.

Un vampire seul, ennuyé, sans sensations. Un vampire qui ne s'intéresse plus qu'au sang et au savoir.

— T'as trouvé quelque chose ?

Kieren sort quelques tickets de caisse de la poubelle.

— Il aimait bien le sang caféiné, apparemment.

Il les compare, relève que l'adresse est la même.

— C'est pas près de l'Agence, ça.

— Quoi ?

— Il se rendait souvent dans un café du quartier est.

Adrian contourne le fauteuil pour s'approcher de lui.

— Tu connais ?

— Je pense que Mika va trouver plus de précisions dans ses mails, mais il faisait sans doute membre d'un Comité.

Son capitaine fronce les sourcils.

— Les réunions entre vampires, qui se font dans les bibliothèques...?

C'est un raccourci, pourtant ça résume très bien ce que sont les Comités. Il y en a de différentes sortes, peut-être une dizaine en ville : des vampires mûres — et on dit que le titre de nouveau-né disparaît trois ans après la morsure car c'est à peu près le temps que met le corps pour se débarrasser des dernières traces humaines — qui se réunissent pour parler. C'est peut-être la seule vie sociale de certains ; ils boivent du sang, parfois au cou même d'humains consentant grassement payés, discutent politique, philosophie ou histoire.

Apparemment, la transformation rend tout bien plus ennuyant et secondaire. Ceux qui ne peuvent plus se payer un train de vie correct sont soit acceptés dans des associations soit relégués dans les fonds des quartiers est, qui ne sont aujourd'hui plus que des ruines inaccessibles. La demeure des nouveaux-nés, jusqu'à ce qu'ils finissent par manquer de sang, attaquer un humain, et se faire attraper ou exécuter.

Adrian le fixe avec étonnement, et il ne lui faut qu'un instant pour deviner ce qu'il se dit.

— Je n'en fais pas partie, précise-t-il. Je n'ai été qu'une fois dans un Comité, et ça n'était pas à mon goût.

Le mot est faible. Ce qu'il a vu, ce sont des zombies détachés de la réalité, attendant la mort ou plutôt le courage de faire le premier pas vers elle, du sang qui n'avait plus aucun goût dans leurs bouches, des corps puants au-delà de la poussière, presque de la cendre.

Les conversations étaient molles et vides. L'intérêt n'était plus là. Cela dépendait des acteurs, bien sûr : certains vampires sont plus tenaces que d'autres, espèrent encore que la vie, l'humanité va revenir.

Peut-être qu'Eliott était comme ça. Ou peut-être qu'il cachait très bien son jeu.

— Je n'insinuais rien. Tu peux bien...

— ... faire ce que je veux ? Je sais.

Il sourit, et se détourne.

Ils retournent tout l'appartement, fouillent chaque endroit : il est grand, mais finalement il n'y a que trois pièces et dans la salle de bain la couche de poussière est tellement épaisse qu'ils n'y restent que quelques minutes. La chambre est vide, sert de remise comme tout le reste de l'appartement.

Ils ne trouvent rien de plus, rien d'intéressant : Eliott était un vampire puissant, c'est certain, mais personne ne venait chez lui, et Kieren peut presque l'imaginer, seul dans le noir, assis sur son fauteuil pendant des heures la nuit.

A côté, il repense à ses soirées à la réserve, à table avec Mika, Neil, Kayu et les enfants. Il repense à Lizzie, qui raconte vivement sa journée, à Ari qui mange en silence. Il pense à l'odeur de l'atelier de Kayu, quand elle lui a montré quelques-unes de ses peintures l'autre jour. Il pense au bureau de Neil, au plan de ses nombreuses maisons qu'il vend à des entreprises du monde entier.

Il pense à leur chaleur, aux films dans le canapé.

Tout à coup Mika lui manque, et la réserve aussi.

Dans le silence de l'appartement, le téléphone d'Adrian vibre deux fois. Kieren regarde vaguement le sien, voit qu'il a des notifications sur leur conversation de groupe.

— Océane a trouvé quelque chose, on rentre tout de suite.

Le tableau est à nouveau presque complètement rempli.

Le dossier a doublé de volume : il y a des photos, des conversations, des cartes, des analyses de route.

Ivan Bridges, Isabella Ross, Ellis Robertson, Aida Khalil, Maddison Fraser et Éloïse Rodin.

Toutes les victimes, depuis presque huit mois. Mage, sorcière, loup, mage, sorcière et loup. C'est un schéma, à ce stade, et l'équipe 2 s'en est rapidement rendu compte : si le tueur continue comme ça, alors la prochaine victime sera un mage, très certainement. Pour l'instant, aucun corps n'a été retrouvé, mais les jours sont comptés et surtout les durées entre les meurtres raccourcissent de plus en plus.

Aida Khalil, la mage, et Maddison Fraser, la sorcière, sont mortes pendant le mois dernier. Depuis, il y a eu Éloïse Rodin, mais cela commence à remonter : en écoutant le résumé qu'en fait Océane, Adrian crispe ses doigts sur ses bras croisés.

— On est sûr qu'il n'y a eu que six victimes ? On a rien loupé d'autre ?

— Rien qui ressemble à ce qu'on a. Le système opératoire est très précis, affirme-t-elle en pointant une photo de corps.

Ce n'est pas la scène du crime, simplement un cliché pris avant l'autopsie.

— Du venin de vampire qui a pénétré complètement le sang, et une transformation qui a commencé à se faire et qui est la raison de la mort. Il y a des traces sur les poignets et les chevilles, et pour Ellis Robertson de la poudre d'argent a été retrouvée sur ses vêtements mais le corps a traîné dans une ruelle déserte pendant deux jours : ça pourrait n'avoir aucun rapport.

Kieren fixe les photos sur le tableau. Les noms, les adresses, les amis proches. Il y a une copie du dossier sur leurs ordinateurs, avec encore plus de détails concernant les emplois du temps des victimes et de leur entourage.

Mais ce qu'il ne peut s'empêcher de regarder, ce sont les photos des scènes de crime. La manière dont les corps étaient brisés, tordus, dont ils se sont rebellés contre un venin qui n'aurait pas dû pouvoir leur faire quelque chose.

— Donc cette affaire n'a aucun rapport avec le meurtre d'Eliott ? murmure Kieren sans trop y croire.

— Il n'y a aucun vampire parmi les victimes.

— Il pourrait avoir trouvé quelque chose, propose Océane. Et le meurtrier l'a retrouvé pour le faire taire.

Lace soupire.

— C'est une possibilité. On ne peut pas vraiment écarter de pistes pour l'instant, dit-il en haussant les épaules.

Adrian grogne d'irritation.

— Mika, t'as trouvé quoi dans son téléphone ?

La jeune femme pianote une seconde sur sa tablette. Kieren n'a pas le flair des loups, assez sensible pour renifler n'importe quelle odeur sur un simple manteau, mais il remarque tout de même que quelque chose chez elle n'est plus comme avant. Il a l'impression qu'ils n'ont pas parlé depuis des lustres, et s'il avait su que sa simple fuite de la réserve ce soir-là les aurait éloignés comme ça, il aurait peut-être pensé à une autre solution.

Il ne regrette pas d'avoir sauvé Ari, pas le moins du monde : parfois, il se dit qu'il aurait dû être là ce soir-là, peut-être que lui aurait entendu quelque chose, peut-être que ses sens seraient passé à travers la magie de la sorcière sans qu'il n'ait besoin de trop forcé.

Peut-être que c'est arrogant, de sa part, mais après l'épisode du manoir il a bien compris que l'arrogance était un trait de sa personnalité. Se croire au-dessus de tout, capable de tout résoudre d'un claquement de doigt.

S'en rendre compte est peut-être une progression en soi.

— Pas tant de choses que ça. Il discutait parfois sur un forum, une discussion ouverte aux membres d'un Comité. Je vous ai envoyé l'adresse du lieu.

Adrian et Kieren s'échangent un regard.

— Il n'avait pas l'air d'avoir plus d'amis que ça. Et ses parents sont morts depuis très longtemps. Pareil pour son petit frère : mort de vieillesse depuis presque sept ans. Le dernier message qu'il a envoyé et qui aurait pu indiquer l'endroit où il a disparu, c'est justement sur ce forum : il a indiqué qu'il allait être présent à leur réunion d'avant-hier soir.

Elle se mord la lèvre.

— Je vous passe les contenus intéressants de sa vie privée presque inexistante, mais...

— Quoi ?

— Il avait pris rendez-vous dans un CFVV.

Océane laisse échapper un hoquet surpris. Lace se contente d'écarquiller les yeux en silence. Et Kieren sent quelque chose tomber au fond de son estomac. Quelque chose de lourd qui soulève son cœur immobile.

Un CFVV, un lieu tenu par les services de surveillance des vampires du gouvernement. Ce sont eux qui sont chargés de tester les vampires après leur transformation, qui renouvellent tous les ans les cartes d'identité vampiriques nécessaire pour travailler dans n'importe quel endroit et qui obligent les nouveaux vampires qui arrivent en ville à venir se déclarer. Ils surveillent tout, tout le temps, et obligent les Types supérieurs à 4 à venir faire évaluer leur taux de venin tous les mois.

Et l'une de leur branche, la CFVV, est l'une des plus connues.

Le Centre de fin de vie pour vampires.

— Il comptait mourir ? demande Kieren d'une petite voix.

Seul le silence lui répond. Mourir n'est pas souvent un terme qu'on utilise pour parler des vampires, mais même le centre utilise le terme de "fin de vie".

Kieren trouve que ça veut bien dire ce que ça veut dire.

— On ne l'a pas dit à l'équipe 2. On trouvait pas ça nécessaire.

Adrian acquiesce lentement.

— D'accord, souffle-t-il. D'accord.

Il inspire, se tourne vers le tableau. Pendant quelques secondes, seul le silence traverse la pièce.

— Bon, voilà ce qu'on va faire.

Le capitaine se redresse. Il s'avance vers eux, passe une main dans ses cheveux. Kieren observe son mouvement, repense à la façon dont il a également touché ses mèches épaisses : il peine encore à calmer son corps, même dans une situation pareille où ça devrait être le dernier de ses soucis.

— On ne peut pas laisser l'affaire du tueur en série de côté, sinon on nous la retirera. Et aucune équipe n'est libre, alors pour le moment elle ira sûrement du côté de la police humaine.

— Et on sait à quel point ils sont efficaces, grimace Lace.

— Exactement. Alors on va essayer de faire les deux. Lace, Océane et moi on va aller au Comité. Les vampires non-invités ont pas le droit d'y entrer, et Kieren t'es que consultant alors t'as pas l'autorité nécessaire pour outrepasser ça. Donc toi et Mika, en attendant, vous planchez sur le tueur.

Presque aussitôt, Lace attrape son manteau et Océane réunit ses affaires pour les mettre dans son sac. Mika lui lance un petit coup d'œil.

— Je veux tous les détails sur les victimes, je veux des points communs, je veux savoir où elles ont disparu, à quel moment on a remarqué leur disparition. On n'en avait que trois quand on a bossé dessus, maintenant on en a six : il me faut une frise chronologique, et il me faut des détails sur la manière dont ils sont morts.

Son regard se fait plus dur quand il termine :

— Il va bientôt frapper à nouveau, alors on a pas de temps à perdre. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro