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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟹𝟷, 𝙰𝚍𝚛𝚒𝚊𝚗 | 𝟷

Note d'autrice

Actuellement en route pour le concert de Taylor Swift, je vous salue bien bas ! Et je vous souhaite une bonne lecture (chapitre chill) ❤️


Les yeux écarquillés, Adrian regarde Kieren lever une cuillère pleine jusqu'à sa bouche. Il la passe entre ses lèvres, n'en laisse qu'un pauvre grain de riz, mâche lentement, puis déglutit avec une expression satisfaite, comme si c'était délicieux.

Kieren refait le processus au moins trois fois avant de remarquer qu'Adrian n'a pas touché à son plat et qu'il le fixe sans même s'en cacher.

Tout à coup, il semble gêné.

— Quoi ? fait-il en se renfrognant.

— Non, rien. C'est juste... je pensais pas que tu pouvais vraiment le faire.

Le vampire hausse les épaules.

— J'aime bien manger de temps en temps, pas besoin d'en faire tout un plat.

Il n'a sûrement jamais vu Kieren aussi mal à l'aise. Si on retire la proposition d'Adrian de boire son sang, qui semble être, pour lui, l'équivalent d'une intimité véritable, alors le voir manger s'en approche tout autant.

Tout ce qui paraît toucher à son identité de vampire, en vérité, le perturbe assez. Maintenant qu'il y pense, il n'a jamais vu Kieren flasher ses yeux sur qui que ce soit. Même la veille, quand il buvait directement à sa nuque, le bandeau l'empêchait de voir quoi que ce soit.

Adrian penche la tête sur le côté.

— J'ai jamais vu de vampire manger de la nourriture humaine, c'est tout. Je pensais même que c'était impossible, en fait, avoue-t-il.

Dans la culture populaire, les vampires sont souvent présents à la TV ou dans les livres, et les clichés sont si nombreux que pendant des années personne ne savait ce qui était vrai ou ce qui était faux. Ils sont plus rares que toutes les autres races, dû à leur transformation difficile, à leur impossibilité de se reproduire, et au grand nombre de suicide.

En vérité, Adrian s'est rapidement rendu compte en sortant avec Rose qu'il n'avait jamais vraiment fréquenté de vampires. Elle lui a appris des choses, mais il ne s'est sûrement pas montré aussi curieux qu'il aurait dû.

Il ne l'a jamais vu manger, elle.

Alors quand Kieren lui a demandé d'en faire un peu pour lui, quand il s'est mis à découper les légumes qui trainaient dans le frigo pour en faire un curry revisité, il a été étonné. Il n'y croyait pas. Il veut faire comme moi, il veut éviter de se sentir à l'écart.

Mais non, il mange, et avec appétit en plus.

— Ça ne te... fait rien ?

Kieren fronce les sourcils.

— Comment ça ?

— Je veux dire, tu ressens encore la faim ? Tu peux vraiment digérer la nourriture ? Tu sens le goût ?

Le vampire sourit et hausse un sourcil.

— T'es bien curieux tout à coup, capitaine.

Le titre manque de le faire grimacer. Kieren ne l'a jamais appelé par son prénom : dès la première seconde, c'était toujours capitaine. Et il sait très bien ce qu'il essaye de faire, là tout de suite : garder cette distance, entre eux, qui refuse encore de se réduire.

Dans sa poitrine, son loup en grogne presque.

— Et bien oui, dit-il en croisant ses bras sur son torse. Je suis curieux. Et très honnêtement, si on m'avait demandé mon avis sur ton embauche simplement à partir de ton dossier, j'aurais dit non immédiatement. Y'a rien dedans. On sait pas d'où tu viens, ce que t'as fait avant. Même sur tes capacités, on est pas sûr de ce que tu peux vraiment faire. Alors tu vois, là tout de suite, j'aimerai bien quelque chose. Dis moi un truc sur toi, n'importe quoi.

Kieren s'arrête de manger. Il le regarde, le regarde vraiment, avec des miettes autour de la bouche et une expression étonnée. Il cligne des yeux.

Puis il avale sa bouchée, se nettoie brièvement les lèvres avec le dos de sa main, repose sa fourchette et se redresse sur sa chaise.

— Je... pensais pas que ça t'intéressait. Personne ne m'a posé de questions non plus.

Adrian plisse les yeux.

— D'accord. Tu viens d'où ?

Le visage de Kieren se détend. Comme si penser à sa maison lui fait plaisir.

— J'ai grandi avec mon père, dans la grande forêt du nord.

— Quel village ?

— Pas vraiment un village. Plutôt... une cabane ? Juste tous les deux.

Adrian se détend aussi. Il desserre ses bras, les pose sur la table.

— T'as vécu en autarcie avec ton père ?

— Presque toute ma vie, confirme-t-il.

— Ca explique le manque de culture.

— Il me ramenait des livres. Et il me faisait cours, aussi. Je sais tout ce qu'il faut savoir en histoire, en maths ou en littérature.

Il défend son père, comme si l'expression d'Adrian lui avait donné l'impression qu'il le jugeait.

— Mais..., continue-t-il en faisant la moue, il m'a pas parlé de certaines choses.

— Comme quoi ?

— Comme les âmes sœurs. C'est Océane qui m'a dit que ça existait vraiment. Je pensais que c'était juste une belle légende. Comme le Père Noël. Chouette histoire, d'ailleurs, j'ai hâte de pouvoir offrir des cadeaux aux enfants.

Son sourire lui retourne l'estomac. Parce que rien que l'entendre dire les enfants pour parler de la famille d'Adrian lui fait de l'effet.

— Les âmes sœurs, hein, souffle Adrian en commençant à manger son propre plat.

La conversation se fait plus douce, plus tranquille. Ce n'est plus un interrogatoire, c'est une vraie discussion.

— Je me demande ce que ça fait. Ça doit être chouette, d'avoir quelqu'un d'aussi certain à ses côtés. D'être sûr qu'on sera jamais vraiment seul.

Ses pupilles sont moins sombres. Son appartement n'est pas grand, un studio en forme de L qui réussit quand même à séparer légèrement le lit du reste, mais qui fait se rejoindre la cuisine et le salon. Il n'y a pas de TV. Un petit bar, avec deux tabourets de chaque côté, sur lesquels ils sont assis.

Il regarde le mur d'en face, se souvient de la manière dont il l'a embrassé l'autre jour.

— Tu penses pas que c'est de l'amour forcé ? demande-t-il.

Il regrette sa question presque aussitôt.

Il y pense parfois : il sait que sa nature de loup lui fait ressentir le lien encore plus puissamment que n'importe quelle autre race magique ou n'importe quel humain. Il sera toujours celui qui est le plus attaché.

Et de temps en temps, le soir dans son lit, quand il caresse distraitement Olympe qui s'est invitée dans sa chambre, il se demande si un lien comme ça est bien. Si c'est réel. Deux personnes destinées à être ensemble ont-elles encore un choix ?

Si la personne d'en face est le pire individu sur Terre, a-t-on tout de même le choix de ne pas s'approcher ?

A-t-il eu, lui, la moindre possibilité de rester à l'écart ?

Kieren le fixe, un sourcil haussé.

— Je pense pas que c'est de l'amour, répond-il.

Adrian ouvre légèrement la bouche.

— Quoi ?

— Je pense pas que c'est de l'amour, répète-il. C'est un lien. On peut en faire ce qu'on veut, non ? L'amour vient après, quand on apprend à connaître l'autre, quand on s'autorise à se rapprocher.

Un petit sourire sur les lèvres du vampire, et Adrian l'observe attentivement. Son cœur bat sûrement trop fort sur l'instant, mais il n'arrive pas à s'en faire pour ça.

Ses mots résonnent dans son esprit pendant plusieurs secondes.

— Pour quelqu'un qui n'y connaissait rien il y a quelques semaines, tu me parais bien sûr de toi.

— C'est ce que je pense. Mais peut-être que j'ai tort, hein, capitaine.

Il lui fait un petit clin d'œil, et pendant un instant Adrian a l'impression qu'il sait.

Mais la seconde suivante, il se contente de hausser les épaules et demande :

— Et toi ? Ça fait quoi d'être un Descendant ?


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