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𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟿, 𝙺𝚒𝚎𝚛𝚎𝚗 | 𝟷

Note d'autrice. 

Bon dimanche ! Je suis comme d'habitude très contente de vous poster un nouveau chapitre, et j'espère beaucoup qu'il vous plaira =) petit à petit, Kieren et Adrian sont obligés de se rapprocher, qu'ils le veulent ou non... Et Kieren est aussi obligé de s'impliquer, malgré son objectif de rester à bonne distance de tout le monde 

Merci beaucoup pour vos réactions sur le chapitre précédent, je suis tellement contente d'entendre vos retours à chaque fois <3 Le chapitre 9 est assez long alors il est coupé en 3 parties, voici la première !

Je vous dis à mercredi et bonne fin de week-end <3


Il n'hésite qu'une seconde.

La suivante, Kieren court déjà vers une petite allée étroite entre deux immeubles, à l'abri des regards : il ne vérifie pas si personne ne le voit faire, car presque aussitôt il se met à escalader la façade et se hisse sur le toit le plus proche. Ses muscles tirent, son estomac se retourne, et il se souvient enfin de la sensation satisfaisante d'utiliser sa force.

Ce côté là de la ville est tout en buildings et en gratte-ciels, alors rejoindre son immeuble est un peu plus long que prévu. Sauter de toit en toit est assez facile quand il vient de boire autant de sang, et il doit se freiner à plusieurs reprises pour ne pas laisser des marques dans le béton lors de ses atterrissages. A un moment, il passe devant des fenêtres de bureau et a l'impression de croiser le regard interloqué d'une employée.

Il met dix minutes à rejoindre son appartement, deux pour attraper ses clés et descendre jusqu'au parking souterrain, et une de plus pour attendre que le portail de l'entrée s'ouvre enfin sur son passage.

En tout, Kieren grille peut-être une dizaine de feus, et dépasse de presque cinquante kilomètres heures les limitations. Aucune voiture de police ne réussit à éviter la circulation comme il le fait, et quand il arrive enfin près de l'entrée de la réserve, personne ne se trouve derrière lui.

La première chose qu'il remarque, même avec son casque épais sur la tête et la visière baissée, ce sont les odeurs paniquées qui partent dans tous les sens. De nouvelles voitures sont présentes devant l'appenti qui protège habituellement celles de la famille de Mika et Adrian, et Kieren les observe un instant avant de couper le moteur et de filer vers la porte d'entrée.

Il a à peine le temps de l'ouvrir que deux mains puissantes attrapent son gilet et le plaquent contre le mur le plus proche.

— J'aimerai bien savoir comment un putain de vampire ose se pointer ici, gronde l'inconnu au dessus de lui.

Tout le corps de Kieren se tend et il utilise le peu de calme qui lui reste pour ne pas simplement tordre les doigts de ce loup pour se libérer immédiatement. Son corps sent la terre, le cigare, et son t-shirt serré retient difficilement ses larges épaules. Il n'a jamais vu ce type, pourtant en voyant ses cheveux roux et ses sourcils épais, il devine facilement le lien de parenté qui a dû l'attirer jusqu'ici.

— Je te conseille de me lâcher, prévient Kieren en articulant lentement et en levant le bras, avant que je —

Mais il n'a pas le temps de finir, car le type se fait tout à coup éjecter sur le côté. Son visage se déforme sous la surprise, ses yeux quittent le visage irrité de Kieren, et tout son énorme corps tombe en direction de la porte, glissant sur presque un mètre.

Debout, à quelques centimètres de Kieren, Adrian grogne en direction de l'homme. Le surplombant de plusieurs bons centimètres, le Descendant parait hors de lui : ses yeux brillent de leur éclat si particulier, violet et jaune, et Kieren peut appercevoir ses crocs pointus qui tentent de se percer un chemin sous ses lèvres.

— Putain mais t'es malade ou quoi ? s'exclame le loup en sautant sur ses pieds.

— Il est avec nous, gronde Adrian. Touche-le encore une fois et —

Il s'arrête, se mordant presque la lèvre, et jette un coup d'œil à Kieren. Quand leurs regards se croisent, le vampire a presque l'impression de sentir sa colère jusque dans sa poitrine. Sa colère, et une bonne dose de peur.

Il ne sait pas, en revanche, à qui cette dernière appartient.

— Mika n'aurait pas dû t'appeler.

— Elle l'a fait, pourtant.

Adrian ne répond rien. Il se contente de faire un petit mouvement de la tête pour l'inviter à le suivre.

Le salon est complètement renversé. Deux loups transformés que Kieren ne connaît pas relèvent la tête à son approche et l'un d'eux grogne tout bas quand il s'approche de Mika. Aux pieds de Neil, une louve au pelage noir couine doucement, le corps recroquivillé.

Il n'a pas besoin de l'avoir déjà vu ainsi pour savoir que ce loup-là est Kayu. Au-dessus d'elle, les mains plongées dans son pelage, les yeux de Neil sont rouges et gonflés, et chacune de ses respirations est plus tremblante que la précédente. Accroché à son t-shirt et assis sur le tabouret d'à côté, la petite Lizzie mord nerveusement ses ongles.

Ses yeux aussi brillent dans la lumière vacillante de la fin de journée.

— T'es venu, souffle Mika en arrivant vers lui.

De crainte qu'elle ne tente de lui sauter dans les bras, Kieren recule d'un pas. Son corps est presque brûlant sous l'inquiétude, son arrivée à moto, et sa course sur les toits d'immeubles. Il jette quelques coups d'oeil à toutes les nouvelles personnes de la pièce avec nervosité — deux hommes, les deux autres loups, et une femme bien plus âgée à l'air sévère qui ne cache absolument pas son dégoût en l'observant.

La dernière fois qu'il s'est retrouvé au milieu d'autant de loup, il avait seize ans et courait comme un fou à la pleine lune.

Il ne manque pas la petite expression blessée qui traverse les traits de Mika, en voyant son geste de recul, bien vite balayée par le soulagement de le voir.

— Qui a invité un vampire ici ? balance l'un des autres.

— Il pue le sang, renchérit un autre en reniflant.

Celui qui l'a accueilli passe à côté de lui en essayant de donner un coup d'épaule, mais Kieren l'évite, l'air de rien. L'homme manque de trébucher et se retourne pour le fusiller du regard.

— C'est moi, siffle Mika. C'est mon ami, alors tout le monde ferme sa gueule, c'est clair ?

Kieren cligne des yeux en les voyant lever les yeux au ciel, se renfrogner, mais finalement obéir. A ses côtés, il sent l'aura étrangement lourde d'Adrian. Cette fois, impossible d'ignorer son statut : la puissance s'échappe de lui en vague, et il voit chaque personne de la pièce s'écarter légèrement sur son passage quand il s'approche de Mika.

Il ne semble même plus parvenir à contrôler sa présence.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? demande Kieren d'une voix plus douce.

Adrian pose sa main sur la nuque de sa sœur, et ils échangent un regard. Kieren ne sait pas à quoi peut bien ressembler un lien entre les loups d'une même meute, mais peut-être que cela permet des choses comme ça — se parler sans dire un mot. Ou peut-être que ce sont simplement les liens du sang : dans un cas comme dans l'autre, il n'y connait rien.

— Viens avec moi à l'étage, dit-elle en passant à côté de lui pour se diriger vers l'escalier.

Toutes les fenêtres ouvertes laissent entrer le vent humide, mais les regards qu'il reçoit rafraîchissent encore davantage la pièce. Quand il lui emboite le pas, il remarque qu'Adrian fait de même.

Il est déjà allé dans la chambre des enfants : celle de Zoey, pour aller la coucher un soir où Kayu s'est endormi avec eux sur le canapé, celle de Lizzie où la petite a tenue à finalement lui montrer sa collection de bandes dessinées, et celle d'Ari car quelques jours plus tôt il n'a pas semblé en forme alors Kieren l'a porté jusqu'à son lit pour qu'il se repose.

C'est la porte du fond, une pièce qui fait l'angle de la maison, que Mika ouvre.

Et presque aussitôt, Kieren sert le poing et une colère froide lui fait plisser les yeux.

— Ça s'est passé il y a... une heure et demie, je crois.

La fenêtre est brisée, éparpillant des centaines de petits morceaux de verre au pied de la commode placée devant. Le lit est déplacé, abîmé, rempli de coups de griffes impressionnants. Le tapis est en morceaux. Le lustre est par terre. Les rideaux sont déchirés.

Kieren peut presque voir la façon dont Ari a dû appeler à l'aide.

Ce petit qui, le premier soir, s'est collé à lui comme s'il avait toujours été là. Et qui lui a demandé, un jour à table, pourquoi il n'habitait pas avec eux. Ce n'était pas innocent, pas comme le sont les questions des enfants : tout le monde autour de la table a entendu ce qu'il y avait derrière.

Kieren ne l'a pas compris, mais personne ne l'a ignoré.

Tout le monde a entendu Ari penser meute.

Tout le monde l'a entendu penser Kieren.

Tout le monde l'a entendu penser à nous.

Personne n'a répondu, ce soir-là. Mais le lendemain matin, Adrian a semblé presque triste en le voyant arriver au bureau.

Et là, tout ce que Kieren entend, c'est le bruit du vent qui entre dans la pièce et qui fait claquer les rideaux.

— Comment ça se fait que vous ayez rien entendu ? demande-t-il d'une voix qu'il essaye de contrôler.

— Ils doivent avoir une sorcière ou un mage avec eux, répond Adrian. On a rien senti, rien entendu, et aucun de nous n'arrive à suivre leur piste. C'est comme si les odeurs se mélangeaient.

— Océane ?

— Elle a pris l'avion pour aller voir son père, souffle Mika en fixant les peluches sur le lit. Elle n'atterrit pas avant deux heures encore, et le temps qu'elle revienne...

Elle baisse les yeux, et Kieren n'a pas besoin de lien pour savoir ce qu'elle pense.

— Les autorités ?

— C'est nous, les autorités, gronde Adrian.

— Une autre équipe, je veux dire. Océane n'est pas la seule —

Adrian secoue la tête.

— L'équipe 3 est déjà sur une intervention, et l'équipe 2... ne peut pas venir ici.

Kieren fronce les sourcils.

— Et Océane est la meilleure, continue Adrian. Les disparitions, c'est censé être notre domaine.

Le vampire s'apprête à demander Et les humains ? mais ravale sa question ridicule.

Une petite odeur de sang remonte jusqu'aux narines de Kieren, entraînant son regard jusqu'au poing fermé d'Adrian. Ce dernier remarque le mouvement, car il se relâche immédiatement et essuie le sang de sa paume sur son jean.

— J'ai jeté un œil à ton dossier, le premier jour, confit soudain Mika.

Kieren se tourne vers elle. La jeune femme affiche une mine coupable, ses longs cheveux tombant devant son visage.

— Je suis désolée, je m'excuserai comme tu le voudras plus tard mais... mais j'ai vu les commentaires dans la marge, les suppositions qu'elle avait sur tes capacités étranges. T'as eu le certificat de Type 4, je sais, et j'ignore si t'as menti pour pas avoir de problèmes, mais...

Elle renifle tout à coup, et relève la tête vers lui. Ses yeux, habituellement chaudement marrons, tirent aujourd'hui vers le jaune. Aucun loup ici ne parvient à garder l'animal en cage, pas dans ces circonstances.

— Tu lis dans les pensées, ça on le sait. Mais y'avait aussi... Tu peux pister le sang ? C'était marqué. Et on a...

Adrian s'avance soudain dans la pièce. Il marche jusqu'au lit, ouvre une boîte à chaussure qui traine à côté, et retire le couvercle. Kieren n'a presque pas besoin de regarder ce qu'il y a à l'intérieur, il l'a senti en entrant dans la pièce.

Une petite chaussette d'enfant, pleine de sang, gît dans le carton.

— Pourquoi ils ont enlevé Ari ? demande Kieren dans un souffle. Et pourquoi vous avez l'air de savoir qui a fait ça ?

Mika serre les lèvres en croisant son regard, mais Kieren remarque le mouvement involontaire qu'elle fait en direction d'Adrian.

Ce dernier marche lentement dans sa direction, la boîte à la main. La peine et la culpabilité qu'il voit sur son visage lui donnent l'impression de louper une marche.

— C'est mon rôle de protéger la réserve. De protéger la meute. On s'entend pas tous très bien, et notre tante m'en veut depuis des années, mais c'est quand même ma famille. Et c'est au Descendant de s'assurer que... que ces terres restent à nous.

Il dépose la boîte sur une étagère, à gauche de la porte. Son bras frôle l'épaule de Kieren.

— On a toujours reçu des menaces. D'autres meutes, en général, celles qui ont perdu leur maison et qui croient à cette vieille légende comme quoi les terres des McHale ont des propriétés... magiques. La chance, la sécurité. La possibilité de faire naître un héritier Descendant, malgré l'absence de sang de Représentant dans les veines.

— C'est impossible, remarque Kieren.

— Bien sûr que c'est impossible. Mais pour des loups perdus, ces histoires sont comme un oasis en plein désert. En général, on s'en sort correctement. Aucun loup ne peut réellement me faire de mal, pas si je le décide. C'est le pouvoir d'un Descendant.

Kieren acquiesce lentement. Il a lu des histoires, s'est renseigné davantage après avoir vu la transformation d'Adrian pour la première fois. Sous sa forme de loup, il lui suffirait d'un hurlement pour mettre une cinquantaine de loups à genoux, piégés par le pouvoir d'un être qui les dépasse.

— Alors ? demande Mika d'une voix tremblante. Tu peux vraiment pister le sang ? Est-ce que tu pourrais...

Son regard glisse jusqu'à la boite, et Kieren serre les lèvres.

Sa voix est lourde quand il répond :

— Je peux suivre la trace des vampires, Mika. Seulement des vampires. Je suis désolé.

Il voit le faible espoir s'éteindre dans leurs yeux à tous les deux. La frustration force Adrian à serrer la mâchoire, et Mika acquiesce doucement.

— Je vois. Je suis désolée, j'ai simplement supposé... ton dossier n'était même pas complet, c'est moi qui...

Il devine la boule qui étreint sa gorge en la voyant déglutir.

— Redescendons, dit-elle en passant à côté de lui, la tête basse.

Elle est déjà à l'autre bout du couloir quand Kieren se met en marche pour la suivre. Adrian fait de même, son grand corps à quelques centimètres de lui.

— On va sûrement tous se transformer pour partir à sa recherche. La forêt est grande, on a de la surface à couvrir. Si ça te dérange pas, peut-être que tu pourrais... nous aider.

Quand Kieren se retourne, que leurs regards se croisent, celui d'Adrian a repris sa couleur d'origine. Des pupilles claires, d'un marron fondant qui se transforme en or au soleil, il l'a déjà vu. Il s'entend répondre :

— Bien sûr. Je ferais tout ce que je peux.


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