Mathilde

Je m'étirai dans mon lit. Ce matin, on était mercredi. Nous partions en vacances de la Toussaint ce week-end. J'avais hâte de revoir mes parents ! Je me levai et m'habillai de l'uniforme d'hiver des filles de Serdaigle. Je frissonnai. Louison a raison, ces jupes ne sont vraiment pas pratiques. Qu'est ce que je donnerais pour un bon jean bien chaud !

Après avoir salué mes camarades de dortoir, je dévalai les escaliers pour rejoindre les filles. Mes meilleures amies se dépêchaient d'avaler leur porridge avant d'aller en cours. Je les saluais, un sourire étiré sur mon visage à l'idée de revoir bientôt ma famille et ma petite sœur. Bien que je croisais assez souvent Anaëlle, nous ne nous parlions pas beaucoup et je comptais profiter de ces vacances bien méritées pour renouer le contact.

"Salut les filles ! annonçais-je en arrivant à la table des Gryffondors.

 - Salut Mathilde..."

Louison semblait épuisée, tout comme Manon. Thaïs, ayant davantage d'énergie même à huit heures, m'adressa un sourire éclatant. Je m'asseyais parmi mes amies et me servis des toasts grillés tout en questionnant la brune :

"Comment ça se fait que tu sois autant en forme ?

 - Ben, j'ai suivis la méthode d'Albus, déclara cette dernière. Au début, j'étais plutôt sceptique à l'idée de dormir dans la salle commune... Mais ça a marché ! Plus de cauchemar. Depuis, j'ai recommencé le même shéma tous les soirs, et, même si le canapé ne vaux pas un bon lit bien confortable, je dors beaucoup mieux. Et puis, avec une couette et un oreiller, ça passe.

 - Cool ! C'est génial que tu ailles mieux. Mais du coup, ça veut dire que... Dans ton dortoir, il y a quelque chose qui te fait faire ces rêves ?"

Thaïs hocha la tête, l'air grave.

"Apparemment. Il faut en parler à Albus.

 - Il faut me parler de quoi ?"

Le brun aux yeux verts s'était approché de notre table, suivi de Scorpius. Thaïs se tourna vers lui pour lui annoncer de but en blanc :

"Ta technique a marché, je n'ai plus ces cauchemars lorsque je ne dors pas dans ma chambre. Du coup, ma possession est forcément liée à un objet se trouvant près de mon lit.

 - Ah, ça explique pas mal de choses, marmonna le beau brun. Bon, de toute façon, on aura les réponses à cela bientôt.

 - Comment ça ? réagit Manon.

 - Qu'est ce que tu dis ?" ajoutais-je.

Il eut un sourire énigmatique, puis sortis de sa poche une lettre pliée en quatre, qu'il aplatit sur la surface de la table avant d'annoncer, brandissant le bout de papier et déclamant d'un air théâtral plus ridicule qu'impressionnant :

"J'ai reçu la réponse de mes parents ! Ils sont d'accord pour nous parler, mais ils veulent nous rencontrer en vrai. On part chez eux pendant les vacances !"

Cela fit son effet. A coups de "Quoiii ?" "Dis moi que tu blagues !" "Super !" "Tu leur avais écrit une lettre ? Je savais pas !" "Oh là là ça va être trop bien !" "Je vais voir Harry Potter !" et autres, les quatre filles devinrent surexcitées. Quelques visages mécontents d'être dérangés dans leur repas se tournèrent vers nous, mais nous n'y prêtions pas attention. Le tapage dura quelques minutes. Moi-même je n'y croyais pas mes yeux.

"Mais pour aller voir nos parents ? demanda Louison.

 - Vous irez la première semaine, et la seconde, on ira chez les Potter, répondit Scorpius. Comme ça, vous pourrez également les voir.

 - Je peux voir la lettre ?" questionnais-je.

Comme réponse, le fils Potter me tendis le parchemin que je m'empressai de lire :

Salut Albus ! 

Nous avons reçu ta lettre lundi, ainsi, nous avons tenté de te répondre le plus rapidement possible. Ainsi, tu penses qu'une de tes amies a été victime de possession ! Voilà qui es plutôt grave. Bien que tu nous as fourni quelques informations utiles, nous aimerions rencontrer cette demoiselle en vrai; ainsi, nous pourrions déterminer quel est son type de possession et comment s'en débarrasser. C'est pourquoi nous te proposons : pourquoi ne l'amènerais tu pas, elle et ses amies, chez nous, pendant les vacances ? Ginny a déjà parlé de la situation à Hermione et elle serait ravie de venir voir le cas de cette Thaïs : après tout, c'est la sorcière la plus intelligente de Grande-Bretagne !

Bien sûr, nous ne forçons à rien tes amies, c'est normal qu'elles préfèrent refuser alors que cela fait à peine deux mois que vous êtes proches. Mais si certaines d'entre elles acceptent, pourquoi pas nous retrouver le dimanche 27 octobre, à la gare de King'Cross, pour la dernière semaine des vacances ? Nous attendons ta réponse avec impatience. Nous t'embrassons,

Tes parents qui t'aiment.

P.S : Nous serions également ravis d'héberger ton meilleur ami Scorpius Malefoy, dont tu nous as parlé plus d'une fois dans tes nombreuses lettres. S'il veut venir, bien sûr.

Je relevai la tête de la lettre, des étoiles plein les yeux. Mes amies m'arrachèrent le papier des mains pour le lire à leur tour, et Louison, enthousiaste, s'écria :

"Mais évidemment qu'on veut venir ! Rater une occasion pareille ?

 - On va aller chez les Potter ! renchérit Manon. Oh, il faut absolument que je fasse ma valise... J'ai trop hâte que ce soit les vacances !

 - Et toi, Mathilde, qu'est ce que tu en penses ?"

C'était Thaïs qui avait parlé. Cinq têtes se tournèrent vers moi, en attente de la réponse. J'étais presque en état de transe. Mes yeux brillaient. J'hésitais entre hurler de joie ou pleurer de reconnaissance.

"Je vais rencontrer Hermione Granger..." articulais-je en murmurant.

Mes amis explosèrent de rire. L'excitation nous gagna. Nous étions ravis. Et moi, j'allais rencontrer mon idole ! C'était le rêve de ma vie ! La sonnerie de neuf heures nous ramena à la réalité : on avait cours. Pour ne pas être en retard, nous nous précipitâmes dans les couloirs en courant pour arriver à temps, des sourires béats sur nos visages enjoués.