Manon

"Bizarre... marmonnais-je dans ma barbe.

 - Qu'est ce que tu dis ? demanda Thaïs, curieuse.

 - Non, rien..."

La Poufsouffle haussa les épaules et finis de manger distraitement sa salade de pommes de terre. Elle semblais pensive. A côté d'elle, Mathilde regardais son assiette qu'elle avait à peine touchée. Nous étions à la table des Gryffondors, Fred et Steven n'arrêtaient pas de faire des blagues débiles et à rire mais, contrairement à d'habitude, je ne le faisais pas avec eux.

"Il nous reste une demi-heure avant les cours, annonça la bleue et bronze. Et si on allait voir si Louison est dans sa salle commune ?

 - Bonne idée, fis-je en me levant précipitamment. Au fait, Thaïs, tu sais où s'est, les dortoirs des Serpentards ?

 - Oui, c'est à côté de la mienne, répondit-elle avec un sourire espiègle. C'est parti !"

Nous nous levâmes aussitôt de table et nous dirigeâmes vers la "salle aux escaliers". Sous les directions de Thaïs,  nous prîmes un escalier qui descendait dans les cachots et, après une longue descente dans l'obscurité, nous nous trouvâmes devant une lourde porte de bois, orné d'un serpent de pierre magnifiquement sculpté.

"Le mot de passsssse ?" siffla t-il.

Thaïs eut un sursaut, mais Mathilde demandai, imperturbable :

"Euh, nous ne sommes pas des Serpentards, mais il faut qu'on aille voir une amie.

 - Je me fiche bien de votre raissssson d'être issssi. Quel est le mot de passsssse ?" s'énerva le serpent.

Nous nous regardâmes, inquiètes, quand un garçon arriva. Il avait quinze ou seize ans, le port fier et, selon les couleurs de sa cravate, il était à Serpentard. En nous voyant, il demanda avec une suffisance qui m'agaça :

"Que faites vous ici ? Les autres maisons ne sont pas les bienvenues. Vous ferez mieux de partir, à moins de vouloir mourir dans d'atroces souffrances."

J'éclatai d'un rire léger, mais le Serpentard était plus que sérieux. Il me foudroya du regard.

"Tais-toi donc, petite sotte de Gryffondore.

 - Hey ! protestais-je. Je ne suis pas une...

 - J'ai dis TAIS-TOI !" cria t-il.

Il sortis sa baguette d'un geste brusque et en fit jaillir des flammes d'un vert foncé plutôt étrange. Celles-ci se rapprochaient de nous petit à petit, léchant les murs de pierre en nous forçant à reculer vers la sortie. Stupéfaite, je me tournai vers mes amies. Thaïs pâlit en voyant les flammes qui avançaient vers nous. Mais Mathilde, malgré ses tremblements, tendis sa baguette devant elle et elle prononça, la voix serrée par la peur :

"Aguamenti."

De l'eau sortit de nulle part pour arroser les flammes, en grande quantité. Mais le feu vert semblait les avaler, les engloutir. Il devint encore plus gros et les flammes, qui montaient de plus en plus haut, rugissaient, comme une menace.

"Ce n'est pas un feu normal, balbutia Mathilde.

 - En effet, rétorqua le garçon, qui avait l'air de prendre un malin plaisir à nous faire peur. Maintenant, PARTEZ !"

Nous ne le fîmes pas dire deux fois et courûmes vers les escaliers. En bas, le Serpentard riait avec satisfaction. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine et je continuai à courir. Soudain, une Serpentarde avec de longs cheveux noirs et épais me bouscula en descendant. Je ne la reconnus pas mais, apparemment, Thaïs la connaissait.

"Meriemme ! s'exclama t-elle. Ne va pas en bas ! Il y a un Serpentard qui a fait un feu... pas normal. Il pourrait te tuer !"

La dénommée Meriemme fronça les sourcils.

"Quoi ? Qu'est ce que vous racontez ? Enfin bref, désolé mais je dois y aller, j'ai oublié mon livre de métamorphose !"

La brune descendit aussitôt, sans qu'on puisse rien lui dire.

"Elle risque de mourir, bredouilla Thaïs.

 - Pas sûr, rétorquai-je. C'est une Serpentarde aussi, il ne lui fera pas de mal.

 - Mais...

 - On doit y aller !" la pressai-je.

La jaune et noire soupira et se remit à courir jusqu'à la grande salle. Nous arrivâmes, épuisées, là-bas. Les élèves qui déjeunaient se tournèrent vers nous en nous voyant en sueur, la respiration saccadée. Céleste, me voyant avec mes amies, arriva vers nous et demanda, les sourcils froncés :

"Qu'est ce qu'il se passe les filles ? fit-elle, visiblement inquiète.

 - Dans... les cachots... il y a... commença Mathilde.

 - Rien, la coupais-je brusquement. Il n'y a... rien. On a... juste... courut.

 - Vous êtes sûres ?

 - Oui."

Thaïs et Mathilde me lancèrent un regard interrogateur. J'attendis que Céleste fut partie pour leur chuchoter furieusement :

"On ne doit le dire à personne. Sinon, quand il l'apprendra, il sera fou de rage. Il voudra sûrement se venger.

 - Mais il faut le dire aux professeurs ! protesta Thaïs.

 - Non, déterminais-je. Je connais des gens comme lui. On ne dit rien, OK ?

 - Mais... fis Mathilde.

 - OK ?"

Les deux filles s'échangèrent un regard, avant de pousser un soupir et de me répondre en chœur :

"OK."

Je hochai rapidement de la tête, quand la cloche sonna. Je leur dit d'un ton plus léger, comme si nous n'avions jamais eu cette conversation :

"Bon, moi j'ai Sortilèges. A toute Thaïs et Mathilde !"

Nous nous séparâmes en allant vers nos classes respectives, avec les souvenirs de ce qui s'était passé dans les cachots à l'esprit.

***

Un peu plus d'action dans ce chapitre... Bref ! Thanks pour the 46 abonnés and the 985 vues (oh my Rowling bientôt 1k !) Yes I talk franglais ! (Mdrr ça veut rien dire XD) Bisous,

Deamignis