Louison

Mes trois amies avaient été chacune réparties dans des maisons différentes. C'est-à-dire que j'avais trois chances sur quatre de me retrouver avec l'une d'entre elle, ce qui aurait dû me rassurer, mais j'avais la désagréable impression que le destin en déciderait autrement. Donc à l'évidence, je ne me sentais pas très bien. Mais malgré cela, je n'étais pas vraiment inquiète à l'idée de ne pas me retrouver avec mes amies : je pourrais tout de même déjeuner, aller en cours et sortir avec elles - non ?

C'était plutôt la quatrième maison de Poudlard, Serpentard, qui me donnait des frissons dans le dos : des tons froids, des regards noirs en direction des autres maisons, aucune conversation à leur table - et donc aucune ambiance. Brrr, pensais-je, ça doit pas être la joie d'être là-bas ! Non, décidément, j'espérais que ce ne serait pas ma maison.

Après que Cléo Londubat fut répartie à Gryffondor, McGonagall jeta un coup d'œil à sa liste de nouveaux élèves et cria mon nom :

"Miller, Louison !"

Je relevai la tête, légèrement surprise d'être interrompue dans mes pensées. Je me dirigea alors vers l'estrade où les professeurs regardaient tranquillement la répartition se faire, à part le professeur McGonagall qui tenait le choixpeau magique près du tabouret. Je rejoins celui-ci, un peu mal à l'aise sous les regards insistants de presque cinq cents élèves. Je décidai d'ignorer la table des Serpentards, qui me faisaient presque peur, et reporta mon regard vers les tables des autres maisons. Je ressentis un pincement au cœur en remarquant que Manon discutait avec entrain avec des élèves de première année et que Thaïs riait à la plaisanterie d'une Poufsouffle sans faire attention à moi, mais, en voyant Mathilde me lancer des regards encourageants et des pouces levés, je réussi à effectuer un demi-sourire.

Je pris place sur le tabouret et vit la directrice laisser tomber sur ma tête le choixpeau. J'entendis soudain une petite voix aiguë qui, à ma grande surprise, semblait provenir du choixpeau. Pour le moins abasourdie, je le laissa parler sans intervenir sur le petit monologue qu'il faisait sur moi.

"Voyons voir, où vais-je te mettre ? Je vois du courage, de la loyauté et de la ténacité... Et surtout beaucoup de franchise, oui, tu es une sorcière très honnête ! Peut-être aurais-tu ta place à Gryffondor, mais...  Au fond de toi je sens que tu as une âme d'une véritable... SERPENTARD !"

Serpentard. Pourquoi pas, après tout. La seule maison où je ne serais avec personne... Youpi ! Mais bon, après tout, peut-être qu'ils ne sont pas si mal, ses Serpentards. Faudrait voir... pensais-je en me levant pour rejoindre la table des vert et argent qui applaudissaient platement avant de m'écraser sur le banc.

"Bonjour. Je suis Alexander Zabini, le préfet de Serpentard. Bienvenue à la noble maison du serpent. J'espère que tu sauras en rester digne."

Je levai la tête. Un garçon d'une quinzaine d'années me regardait avec indifférence. Je ne pus m'empêcher de demander :

"Ah, cool, merci. Tu en fais à tout le monde, des petits discours d'encouragements comme ça ?"

Ses joues rosirent légèrement, mais il se reprit vite et me fixa avec dédain.

"Me parler ainsi, c'est me provoquer, petite sotte. Alors je te conseille de te reprendre rapidement si tu ne veux pas avoir affaire à moi."

Je l'ignorai et tournai la tête vers la répartition. Un sorcier aux cheveux bruns et aux yeux verts atteignait l'estrade pendant que toutes les tables se mettaient à murmurer entre elles.

"C'est le fils Potter !"

Ah oui, Potter... Je me souvins des dires de Mathilde : Harry Potter ? C'est un héros ! Il a vaincu Voldemort... C'est vrai qu'il ressemblait assez à la photo de la carte de Chocogrenouille de Thaïs. C'est normal, vu que c'était son père...

"SERPENTARD !"