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Chapitre 54

Si je devais déterminer quel objet me représente en ce moment, mon choix se porterait sur une boule. Une grosse boule. Une énorme boule. Une boule de stress. Une boule de stress velcro à laquelle s'accrochent tous les désagréments qui passent. Tout ce qui n'est pas désagrément aussi, d'ailleurs.

Côtoyer et supporter les KK fait partie de la première catégorie. Elles passent leur temps à chouiner : parce que je leur ai menti pour me « débarrasser d'elles » ; parce que les 6ThundersLights sont dans le même hôtel ; parce qu'il n'y avait pas de Chocapic dans le restaurant où nous avons déjeuné (elles croyaient quoi ?) ; parce qu'elles ont vu le chat « méchant » et eu peur de se faire attaquer (raté, elles ont croisé l'autre chat, celui qui devient un shamallow dès qu'on le flatte. Samy n'était nulle part en vue ce matin !) ; parce que je ne veux pas écouter leur groupe de KPOP avec elles ; parce que j'ai osé chercher « Stray Kids » sur mon smartphone ; parce que je traîne sur mon smartphone au lieu de leur accorder toute l'attention qu'elles méritent (elles usent ma patience à une vitesse inhumaine). Parce que j'ai pu garder mon smartphone dans le bus et pas elles.

Dans la seconde catégorie, je classe les 6ThunderLights. Même si rien de ce qui se rapporte à eux n'est désagrément, ils font exploser mon taux de stress.

Déjà, parce que j'ai encore du mal à différencier la plupart d'entre eux, ce qui m'agace prodigieusement ; certes, il y a une ressemblance entre eux, mais comme entre deux Allemands ou deux Italiens, alors pourquoi mon idiot de cerveau refuse de s'y faire ? Cela dit, je confonds aussi mes voisins. Et je ne reconnaissais pas mes profs en dehors du lycée.

Ensuite parce que Minjin ne cesse de me balancer des sous-entendus à propos de Jeonho. Je ne comprends pas pourquoi il fait ça. Ce qu'il attend de moi. Suis-je censé faire le premier pas (si on peut appeler ça un premier pas) vers Jeonho ? Ou bien il essaie de savoir si je suis réceptif ? Ou bien... ou bien je ne sais pas. Et enfin, Jeonho.

Jeonho me stresse.

Il a fait tout ce chemin pour venir jusqu'à moi. Il a secoué son groupe, angoissé son manager et pleurniché (selon Minjin) auprès du staff pour venir à Jeju. Et maintenant, il agit comme s'il avait peur de moi. Ou comme s'il était déçu.

Bon, d'accord, je n'aurais peut-être pas dû m'enfuir ce matin pour m'enfermer dans ma chambre et n'en ressortir que pour aller manger. Bon, je n'aurais aussi pas dû m'installer à l'autre bout de la salle du restaurant quand j'ai vu qu'ils étaient là, eux aussi. Et sans doute que je n'aurais pas dû sursauter et reculer quand je les ai vus venir au même arrêt de bus que nous. Peut-être aussi que j'aurais dû répondre autre chose qu'un smiley clin d'œil quand il m'a envoyé un message pour m'avouer avoir hâte de fuir le tournage de leur émission pour me rejoindre cet après-midi.

Oui, bon, d'accord, c'est le retour du comte Stanislas de la Flipette. Ou alors c'était un baron ? Un Duc ? Je sais plus.

En tout cas, je le déteste, ce de la Flipette. Je le déteste de se défiler, d'avoir peur et de trouver toutes les excuses possibles pour s'autosaborder.

Je pince les lèvres et contiens un soupir. Je fais tout le temps ça. M'autosaborder. J'ai mis longtemps à comprendre pourquoi. J'ai passé des heures à me trouver anormal. J'ai fini par prendre conscience que cette impulsivité me prenait le plus souvent quand j'avais peur d'échouer ou d'être rejeté. Je me rendais inconsciemment acteur de ma propre déchéance, et étrangement, les échecs étaient plus faciles à accepter. Alors j'ai cessé de m'en vouloir d'être celui que je suis. Parce que ça fait partie de moi.

Sauf qu'aujourd'hui, ça ne fonctionne pas.

Je m'en veux. Je me déteste. Parce que, fautif ou non, je ne veux affronter aucun échec et aucun rejet.

Je ne veux pas que Jeonho me rejette, alors je le fuis.

Une logique, t'as peur.

À défaut de logique, je devrais faire preuve de courage. Allez, Stan, retourne-toi et fais-leur un signe. Allez. Allez stan. Courage. Sois courageux. Maintenant. Dans une minute. Cinq. Dix ? Je peux tout aussi bien attendre que nous arrivions, rien ne presse. Et puis, ça évitera qu'il y ait des témoins.

Oui, bon... en dehors des KK, y a pas de témoins possible, mais c'est un détail.

Lorsque ces deux pestes ont découvert que le bus avait été privatisé pour les 6ThundersLights, leurs visages se sont plus ridés que des vieilles pommes. C'était drôle. Quand elles ont appris que nous avions exceptionnellement le droit de monter aussi, elles ont renâclé comme des poneys malades. Puis elles ont boudé et ça, c'était bien parce qu'en dehors des chuchotements en provenance des Thunders et de leur staff, le silence régnait sur le bus. Dommage que ça n'ait duré que cinq minutes.

Depuis, leurs jacassements (classés aux aussi dans la catégorie désagrément) varient entre (sans surprise), leur groupe de Kpop et (malheureusement) le site que nous allons visiter. Visiter un tube de lave, ça les botte. Ça les fascine. Elles trouvent ça « vraiment trop cool » d'imaginer qu'avant, c'était de la lave en fusion (moi, ça me crispe comme pas possible). Elles « espèrent vraiment trop » qu'un des volcans se réveillera pendant le séjour (pardon ???) et que nous irons assister à l'éruption (mais ça va pas ?) pour nous filmer devant les « roches volantes ».

Raaah, mais pourquoi je pense à ça maintenant, moi ? Elles en parlent pas, là !

Je me tortille sur mon siège, tente d'apaiser on âme agitée, en vain. Je toussote. Me tords les mains. Me racle la gorge et jette malgré moi un coup d'œil vers le fond du bus. Je crève d'envie de croiser le regard rassurant de Jeonho, malheureusement, il est absorbé dans une conversation avec... avec... avec un autre membre.

— Mais pourquoi tu les regardes, franchement ? J'vais finir par croire qu'il y en a un qui te plaît.

Penchée par dessus son siège, Kamilla me toise, sa bouche tordue en rictus moqueur. Du fauteuil voisin apparaît Kloé. Je pince les lèvres.

— Même si c'était le cas, je vois pas trop en quoi ça vous regarde, soufflé-je entre mes dents.

— Bah, ils sont hyper moches, là ! Me dis pas que c'est ces trucs, ton style ! couine Kloé.

Une bouffée d'agacement me submerge. Elles ne vont pas recommencer, tout de même !

— Vraiment, ils ressemblent à rien, là ! renchérit la vipère.

Si. Elles recommencent. J'inspire longuement pour garder un calme de façade.

— Le pire, c'est Jeonho. Les cheveux roses, là, c'est immonde, se moque Kloé. On dirait les barbies que j'avais quand j'étais p'tite, mais en ratées.

Mes poings se serrent. Je relève le menton.

Trop, c'est trop.

— Sinon, vous avez prévu de la mettre en veilleuse ou j'dois vous éteindre de force, les pick-me ?

La bouche arrondie de stupeur, Kloé hoquette. La vipère à ses côtés retrousse les lèvres sur ses crocs.

— Ça va, reste souple, hein, on l'a pas insulté non plus, ronchonne-t-elle.

— Vous êtes juste soûlantes à répéter toujours la même chose. Ça va, j'ai compris, vous aimez pas les Thunders, vous les trouvez moches, pas talentueux, stupides et tout ce que vous voulez, mais vous savez quoi ? Je m'en fous de votre avis. Moi, je les aime bien, Jeonho est canon avec ses cheveux roses et Minjin a plus de neurones actifs quand il est bourré que vous deux réunies au maximum de vos capacités.

— Quoi ? bafouille Kloé.

— Hein ? balbutie Kamilla en même temps.

— En d'autres termes, il vous dit de la fermer, intervient une voix hilare.

Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir qui est derrière moi. Le ton moqueur, la timbre de la voix : c'est Minjin, forcément.

— Si ça peut vous rassurer, susurre-t-il à l'intention des adolescentes, on vous aime pas non plus. Vous ne savez pas vous habiller, vous ne savez pas vous maquillez, vos mèches de couleur, il vaut mieux pas en parler et en plus, la dinde de droite croit qu'elle a une chance avec Stan, c'est tellement ridicule. Stan-chou, tu permets ?

Sans « attendre ma réponse, Minjin se laisse tomber sur le fauteuil libre à côté de moi. La vipère se transforme en taureau fulminant. Narines dilatées. Yeux écarquillés. Bouche écumante ( ou presque).

— Toi... toi, je vais te dénoncer ! J'vais dire à tout le monde comment tu nous as parlé !

— Oh, tu parles anglais, maintenant ? s'amuse l'idol.

— Hein ? Bah non !

— Coréen, peut-être ?

— Non plus, t'es bête ou quoi ?

— Alors personne ne te croira puisque je ne parle pas français.

Elle frémit. Sa bouche se tord de contrariété.

— Mais tu me parles français, là !

— T'as des preuves ? contre-t-il immédiatement.

— Mais je t'entends !

— C'est pas une preuve, ça.

— Bah tu veux qu'on prouve ça comment, hein ? réagit Kloé.

— Vous pouvez toujours filmer... oh, mais non ! Suis-je bête, on vous a confisqué vos téléphones le temps du trajet ! Quel dommage, alors, vous n'avez rien du tout.

La hargne qui déforme les traits de Kamilla n'a pas de prix. Elle tente de répliquer, ne produit que des gargouillis incompréhensibles et finit par disparaître derrière son dossier, aussitôt imitée par son ami. Nous parviennent ensuite des chuchotis vindicatifs on ne peut moins discret qui m'amusent autant qu'ils amusent Minjin.

Tranquille, ce dernier extirpe une liseuse avant de me montrer l'ebook qu'il est en train de lire, un sourire malicieux aux lèvres. Mon cerveau se liquéfie et gèle en même temps. C'est un de mes livres. Pourquoi Minjin a un de mes livres. Je veux dire, il a écumé mon compte Wattpad, d'accord, mais pourquoi est-il allé payer pour lire un de mes livres ? Et quelle est la réaction appropriée en ces circonstances ? Le remercier ? Lui souhaiter une bonne lecture ? L'ignorer ? Faire comme si j'avais oublié ce roman ?

— J'en suis à la moitié, m'apprend Minjin en balayant l'écran de l'index. Ma plus grande déception, c'est de ne pas pouvoir l'acheter en physique. T'as jamais songé à le faire traduire en coréen ?

— Y a même pas une semaine, le seul truc que je connaissais de la Corée du Sud c'était Psy.

— Oui, je vois pourquoi le marché littéraire en Corée n'a jamais fait partie de tes priorités, du coup, rit-il. En anglais alors ?

— Trop cher. Pas rentable.

— Et si c'était moins cher ? Ou si t'avais l'argent ?

— J'aime pas les si, ils sont déprimants, ceux-là. Ils te font imaginer tout plein de trucs, et après, la réalité te met une tarte dans la tronche.

Il éclate de rire. Les KK se plaignent. De nouveau, je jette un regard vers l'arrière du bus, et surprends cette fois Jeonho qui nous dévisage. Il me semble chagriné. Fermé. Je soupire.

— Je crois que j'ai contrarié Jeonho...

— Si peu, marmonne mon voisin de siège. Tu lui as foutu plus de vents en un jour qu'il en a eu pendant toute sa vie, le pauvre.

Il retourne sa liseuse sur ses genoux. Une expression sérieuse pare son visage et quand il reprend la parole, sa voix n'est plus qu'un souffle à peine audible.

— Je suis pas juste venu te voir pour te sauver de ta sœur, en vrai. Je veux savoir tes intentions. T'as l'air d'apprécier Jeonho, mais tu le fuis. S'il t'intéresse pas, faut que tu sois clair avec lui. Ne joue pas

— Je joue pas, protesté-je sur le même ton. Je suis juste lâche.

— T'oses pas lui dire non, croit deviner Minjin. Stan, je t'aime bien, mais si tu te montres cruel comme ça...

— C'est surtout que mon cerveau n'arrive toujours pas à intégrer le truc. Je veux dire... tu l'as vu ? Tu m'as vu, moi ? C'est ridicule...

— Tu... fuis parce que tu as peur qu'il se moque de toi malgré tout ?

Je hoche la tête.

— Entre autres, ouais.

Minjin lève les yeux au ciel, et fait mine de reprendre sa lecture. Seulement, ses yeux ne suivent pas les lignes.

— Il serait pas venu jusqu'à Jeju pour toi, remarque-t-il platement.

— Peut-être...

— Il t'aurait pas demandé de mettre un cadenas à la N Seoul tower, aussi.

— Sans doute...

— Il n'aurait pas eu les larmes aux yeux quand il a compris que tu l'avais pas fait.

— Moui... attend, quoi ?

Mince ! La photo du cadenas ! J'ai totalement oublié de la lui envoyer ! Non seulement ça, mais en plus, je ne me souviens pas pourquoi je ne l'ai pas fait. Ai-je été interrompu ? Ou bien trop lâche ?

Probablement la deuxième solution.

— Je crois que je l'ai jamais vu aussi déçu et dévasté que quand tu n'as pas envoyé cette photo. Je ne comprends pas vraiment pourquoi, à vrai dire, mais ça lui a fait mal. Je crois que c'est pour ça qu'il hésite à venir te parler frontalement. Il a fait comme s'il était compréhensif, comme si tu avais juste pas compris le but du truc, ou comme si c'était trop tôt, mais il au fond, il se dit que tu oses juste pas le jeter vraiment. Et avec ton comportement de ce matin, j'ai commencé à penser la même chose.

J'expire un bruyant soupir. Déverrouille mon téléphone. Ouvre la galerie. Affiche la photo en gros plan avant de la montrer à Minjin, les joues brûlantes de honte.

— Vous vous trompez tous les deux... je suis juste vraiment, mais vraiment très lâche.

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