Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 53

J'ai toujours été très courageux. Courageux comme dans « Courage, fuyons. » Ou encore comme dans cette très célèbre définition : fuir, prendre son courage à deux pieds. 

Oui, je suis très courageux. La preuve, je fuis à merveille ! 

Je pourrais passer toute la journée à fuir sans problème ! Peut-être même tout mon séjour en Corée. Ce n'est pas comme si j'avais attendu, espéré et presque prié pour revoir Jeonho, après tout ! Pas comme si lui avait fait des pieds et des mains pour me rejoindre à Jeju ! Dans mon hôtel. Avec tout son groupe. Parce que « plus fleur bleue que ce mec tu peux pas faire. »

Une brusque vague de panique enfle en moi. Elle grignote mon ventre. Elle se répand dans mes veines. Elle affaiblit mes jambes. J'ai l'impression de suffoquer.

Tout ça... ça ne peut pas être vrai. Ça ne peut pas m'arriver, à moi. Ça doit être une erreur. Un problème d'interprétation. De culture différente. Il faut que j'en parle à Steph. 

Du bout des doigts, je cherche mon téléphone dans ma poche, avant de me souvenir que j'ai justement fui avec l'excuse d'aller le chercher. 

C'est trop pour moi.

Le manque de sommeil, le froid, Jeonho, Minjin, c'est trop. 

Je ferme doucement la porte derrière moi, m'y adosse, me laisse glisser jusqu'au sol et reste prostré là, accroupi, la tête tombante. Je suis fait pour écrire les histoires d'amour, pas pour les vivre ! C'est beaucoup trop d'émotions pour mon petit cœur.

Respire, Stan, respire. Et réfléchis. 

Que ferait un de mes héros dans ma situation ? Un de mes héros introvertis et un peu étranges. Et qui ne s'aime pas vraiment. Et qui doute constamment. Mais qui aurait déjà couché avec son crush et qui flipperait quand même à mort à l'idée de se prendre un râteau alors que son crush est visiblement le plus en crush des deux.

Jamais j'écrirais un personnage aussi bancal, moi. Le scénariste de ma vie a vraiment un problème !

— Mais qu'est-ce que tu fous ?

Un très gros problème. Il était obligé de réveiller Kloé ? Obligé de faire en sorte qu'elle me voit en train de faire la drama queen ?

Je me relève comme si de rien n'était, fais mine de m'épousseter. 

— Je dormais. Parce que des épouvantails ont squatté mon lit.

Elle rougit. Tente de se coiffer en glissant ses doigts dans sa tignasse emmêlée. Me dévisage avec des yeux de merlan frit, comme si j'étais censé ajouter quelque chose.

— Quoi ? finis-je par lâcher.

— Tu me demandes pas pourquoi j'étais dans ton lit ?

— Non. J'm'en fous. 

En plus d'être très courageux, je suis aussi très sociable. Et attentif aux autres. Je m'intéresse à eux d'emblée, je suis très ouvert à l'être humain. Toujours désireux d'en savoir plus sur eux, de comprendre leur manière de fonctionner. J'aime l'ironie et le sarcasme aussi, mais ça, je suis certain que ça se voit à peine. 

— Et je te demande pas non plus pourquoi tu restes ici, mais j'aimerais bien que tu dégages, quand même. 

— Bah, je peux pas partir sans Kamilla... tu sais pas où elle est ?

Le bruit d'une douche nous parvient pourtant depuis la salle de bain, mais comme cette gamine n'est pas le galet le plus poli de la plage...

— Elle est retournée dans votre chambre. T'as qu'à la suivre.

— Sérieux ? Et elle me l'a même pas dit ? J'croyais qu'elle voulait se doucher, moi !

J'ignore si je cesserai d'être surpris par sa stupidité un jour. En tout cas, ce ne sera pas pour aujourd'hui. Je m'humecte les lèvres, lui fais simplement signe de partir, peu désireux de repartir dans une de nos conversations sans queue ni tête. 

Ai-je déjà tenu une seule conversation qui ait le moindre sens avec les KK ? Non. Je n'en ai pas le souvenir. Leur niveau intellectuel est aussi bas que mon envie de faire des efforts. 

La clenche de la porte n'a pas encore chuinté que je me traîne déjà vers le lit, récupérant mon téléphone au passage. Je ne le consulte pas : le moelleux de la couverture m'appelle. J'ai beau avoir sombré profondément aux côtés de Jeonho (ce qui est plutôt étrange, j'ai le sommeil léger d'ordinaire), je n'ai qu'une envie à l'instant : rejoindre Morphée. 

Si j'étais un héros de romance, j'aurais le cœur à l'envers, les mains moites ( bon, d'accord, je les ai) et une envie irrépressibles de tout faire pour séduire Jeonho, m'assurer qu'il ressent la même chose que moi. Je serais aussi éperdument amoureux pour que mon scénariste puisse gribouiller un « Il est tombé le premier, mais l'auteur est tombé plus fort ! ».

Sauf que pour l'instant, à part dans une doline, je ne suis tombé nulle part. Mon poignet s'en souvient, même s'il va beaucoup mieux. Jeonho est tombé le premier, oui, mais tellement fort qu'il doit encore avoir des hématomes partout. 

L'indécision m'étourdit. Un instant, je décide d'écouter les conseils de Steph, de me laisser porter et advienne que pourra. L'instant suivant, je me liquéfie d'angoisse à l'idée d'un changement dans ma vie, dans mes sentiments, dans ma routine pourtant inexistante. 

Je ne sais pas ce que je veux. Et en même temps, à part « écrire des livres », je n'ai jamais su ce que je voulais sur aucun des pans de ma vie. Ha, si. Je sais que je ne veux pas d'enfants : je n'arrive pas à me gérer moi-même, je ne vais pas m'accabler de cette responsabilité en plus. 

On dirait les aspirations d'un sims. « écrire un roman » ; « peur d'avoir un bébé ». ; « peur de faire une fête » ; « Peur de rater son diplôme universitaire » (Ha, non, ça c'est pas une peur, mais la réalité). Mon scénariste doit aussi être gamer à ses heures perdues, en fait. Comme moi.

Je roule sur le dos, le téléphone serré dans ma paume. Inutile de le consulter. En France, c'est déjà la nuit, Steph doit être en train de dormir sur sa chaise. Mon père, je n'ai rien à lui dire et Jeonho est à quelques mètres de moi, lui envoyer un message maintenant serait aussi ridicule que synonyme de friendzone. Enfin, je crois. 

Au terme d'une dizaine de minutes durant lesquelles je somnole, la vipère libère enfin ma salle de bain. Elle ne trouve rien de mieux que de m'aboyer dessus (pas banal pour un serpent).

— Qu'est-ce que tu fous encore ici ?

— Je sais pas, peut-être que je reste parce que c'est ma chambre. Au hasard.

— Nan, mais je croyais que t'étais retourné avec tes nouveaux potes, là. Franchement, t'as choisis les pires mecs du monde, là. Enfin, non, les pires, c'est les Stray Kids !

Et la voilà repartie. Et pas plus que pour sa copine, je n'ai l'énergie pour argumenter. C'était drôle au début, cette petite guerre. À présent, c'est juste répétitif et lassant.

Pourtant, je ne peux m'empêcher de râler, plus pour moi que pour elle.

— Mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait ces enfants pour que tu les détestes autant !

— C'est pas des enfants, hein. Stray Kids, c'est juste le nom du groupe. Ils sont nuls. Leur musique, c'est du bruit. En plus, l'espèce d'angelot à la voix grave, là, il est juste ridicule. Et puis, Jeonho des Thunders en est fan, ça suffit pour que je les aime pas.

L'angelot à la voix grave ? Mon coup de cœur de cette nuit ? Celui que je n'ai pas retrouvé ? Je me redresse et déverrouille mon téléphone avant de lancer tiktok et d'appuyer sur la loupe de recherche. Mon index frémit. Se fige.

Kids... Kids... Kids quoi, déjà ?

— Comment t'as dit que le groupe s'appelle ?

— T'as cru j'allais t'aider à retrouver les Stray Dogs ? 

Straight Kids ? Street Kids ? Peu importe, j'ai confiance en tiktok : il me trouvera le vrai nom.

Un frisson d'excitation m'envahit alors que le visage du chanteur à la voix de basse apparaît sur mon écran. 

— Stray Kids ! C'est ça ! C'est lui !

Un sourire béat étire mes lèvres. C'est drôle, mais le retrouver me fait davantage plaisir que les cadeaux de Noël qu'a pu me faire Rémi.

En même temps, une chemise en soie cintrée et un parfum... 

Alors que je suis dodu, que j'aime les Hoodies et déteste les odeurs trop artificielles...

— Attends, Stan, tu vas pas staner ce groupe ! J'te renie si tu fais ça, t'es plus mon frère !

Je ne vois pas trop en quoi c'est un argument convaincant.

— Raison de plus pour les suivre ! Tiens, regarde, HOP ! Abonné à leur compte !

Je viens de faire d'une pierre deux coups : j'ai outré la vipère et me suis donné l'opportunité de retrouver facilement le chaton au rugissement de lion. Inutile de dire à Kamilla que je n'ai pas l'intention de staner qui que ce soit. Que j'agis par pure curiosité, mais qu'au fond, je me doute bien que je serai passé à autre chose dans deux jours. 

— Rassure-moi, t'es pas abonné aux Thunder, grince-t-elle, les dents serrées, comme si j'avais commis une faute irréparable.

—  Si. Tiens, en parlant d'eux, tu devrais surveiller Kloé, je crois qu'elle est allée draguer le Leader. Elle en avait marre que je lui foute des râteaux. À elle, pas au Leader. J'ai pas mis de râteau au leader.

— Quoi ? T'es pas sérieux, là !

— Ha, si, si ! Il est beau gosse, mais c'est vraiment pas mon genre. 

— Je parle de Kloé, espère de neuille !  Elle peut pas tomber aussi bas !

Je grimace un sourire tordu.

— Tu devrais aller vérifier. Au cas où. 

L'incrédulité transparaît par tous les pores de sa peau et après une dernière hésitation, elle détale. En laissant la porte grande ouverte.

Une bourrasque glacée s'engouffre aussitôt dans la pièce, me force à quitter le confort du lit pour me traîner jusqu'à la porte. 

Dehors, la vipère s'est figée. À mi-chemin entre ma chambre et la table de pique-nique où se tiennent quatre des six Thunders. 

Pas la moindre trace de Kloé. Pour le leader, je ne sais pas puisque j'ignore à quoi il ressemble. Et parce que mon regard est irrémédiablement attiré par l'adorable jeune homme aux cheveux roses qui me dévore des yeux. Un soupir d'aise gonfle ma poitrine. Ma main lui adresse un signe avant que mon cerveau n'en ait conscience. Son visage s'illumine, et je sais que le mien aussi.

Bon, peut-être que je suis un peu tombé, moi aussi, mais pas plus fort que lui.

Et puis l'instant se brise. Sans discrétion, l'homme à sa gauche lui donne un coup de coude dans les côtes. Jeonho s'ébroue. Se détourne. 

Normal, on est en public.

Par bonheur, Kamilla n'a rien vu. Non, elle... charge vers moi comme une furie ! Des rires éclatent dans son dos. Minjin lance un tonitruant « À tout à l'heure à Manjanggul » qui tombe à point nommé puisqu'il détourne l'attention de la vipère juste assez longtemps pour que je puisse refermer ma porte et la verrouiller.

Les mots résonnent dans ma tête. S'y font un chemin. Prennent enfin leurs sens.

Comment ça, à tout à l'heure à Manjanggul ?!


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro