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Chapitre 51

Stan

Il y a quelqu'un à côté de moi. Et je suis dans mon lit. 

Oh bordel. Me dites pas que c'est une des KK...

Je ne me rappelle pas être allé me coucher. Je ne me rappelle pas grand-chose, en vérité : j'ai le vague souvenir d'avoir lutté pour ne pas m'endormir, mais ma mémoire fatiguée me montre Jeonho et Minjin babillant dans le jardinet de l'hôtel. J'imagine que je me suis endormi sur ma chaise. Ou dans mon lit ?

La (les?) personne(s) bouge(nt) dans mon dos. Je me crispe. Je dois me tirer de ce mauvais pas au plus tôt ! Avant que Kloé ne me voie, ou pire, avant qu'un adulte responsable ne me voie !

Le ventre noué comme jamais, je repousse la couverture aussi discrètement que possible... et me fige. Qu'est-ce que la fenêtre fait en face du lit ? N'était-elle pas à gauche hier ? 

Un grommellement me crispe. Puis une phrase. En coréen. Voix masculine. Hébété, je me tourne pour découvrir une touffe de cheveux roses et des yeux fatigués qui peinent à s'ouvrir. Il parle encore, en anglais cette fois. 

Mon cerveau n'imprime pas. Ni sa question ni la situation. 

Je suis au lit avec Jeonho (tout habillé, heureusement) ? Comment ? Pourquoi ? Quand ? Il se redresse, me couve d'un regard concerné :

— Stan ? Are you okay ?

— Tu es vraiment là ? Je veux dire, je rêve pas ?

— I don't understand french yet, bougonne-t-il avec une moue que je trouve adorable malgré-moi.

Oui, bien sûr qu'il ne comprend pas le français et qu'il le dise m'ancre dans la réalité. Il ne comprend pas le français. Si nous étions dans un rêve, je doute que mon cerveau érigerait cette barrière. 

Peinant encore à y croire, je tends la main, l'immobilise juste avant d'effleurer sa joue. Ses cils immenses battent. Sa bouche rosée s'entrouvre. Si j'osais... si j'étais sûr qu'il le voulait aussi... je l'embrasserais. 

Demande-lui.

— Jeonho...

Il frémit. Moi aussi.

— Yeah ?

— May I... 

Son souffle bute contre ma joue. Son corps se tend vers moi.

— Yeah ?

Il est suspendu à mes lèvres ; je suis suspendu aux siennes d'une toute autre manière.

— May I k...

— STTTTTAAAAAAAANNNN, t'es où le vieux ?

Les yeux de Jeonho s'arrondissent, parfait reflet des miens, j'en suis sûr. La furie beugle encore et nous reculons tous les deux comme si nous étions pris en flagrant délit. 

— Is it... your sister ? chuchote-t-il. (C'est ta sœur ?)

— Well, that's what my father told me but I always doubted it, grommelé-je avant de me lever en grimaçant comme si j'étais atteint d'arthrite. (C'est ce que mon père m'a dit, mais j'en ai toujours douté)

Il étouffe un rire sans parvenir à cacher l'angoisse qui le grignote. Malgré lui, son attention dérive vers la fenêtre. Risquer de se faire surprendre au lit avec un autre homme par une gamine qui a la fâcheuse manie de tout filmer pour le buzz ne doit pas l'enchanter. Je cherche à lui dire que je m'en occupe sans trouver les mots, me contente de lui dire de ne pas bouger, de ne pas sortir tout de suite avant de me trouver stupide.

Évidemment qu'il ne va pas sortir : il connaît les risques. Quel besoin avais-je de le lui préciser ? Je ne sais pas et je préfère ne pas y réfléchir. Après une excuse bafouillée, je me précipite dehors en refermant la porte aussi vite que possible. 

Il fait... froid. très froid. Et comme un idiot, je n'ai pas pensé à mettre un manteau. Je ne sais même pas où est « mon » manteau ! 

Le ciel rougeoie à peine, le jardinet reste plongé dans une pénombre qui ne m'empêche pas de distinguer Kamilla. Les mains sur les hanches, tournée face à la mer, elle m'appelle encore d'un ton mécontent. 

— Arrête de gueuler, tu vas réveiller tout le monde, bougonné-je sans l'approcher et en sautillant pour me réchauffer.

Elle gargouille un son indéfinissable et pivote avec vivacité pour m'offrir son visage chiffonné. Un cadeau dont je me serais passé de si bon matin.

— Quoi ?

— T'étais où ? J'ai mal ! File-moi tes antidouleurs ! Et faudra que tu changes mon pansement !

Elle est sérieuse, là ? Moi aussi j'ai mal ! Enfin, plus trop, mais suffisamment pour ne pas pouvoir (ni avoir envie) de m'occuper d'elle. 

Kamilla agite sa main enrubannée avant d'exagérer un râle de souffrance.

— Dépêche-toi, là, je souffre ! C'est ton rôle !

— J'suis pas ton père et si je l'étais, ça me donnerait envie de partir acheter du lait. 

— Hein ? Pourquoi ? Pour ton café ?

J'ouvre la bouche. La referme. Cette gamine parviendra toujours à me surprendre, et jamais dans le bon sens, c'est fascinant ! 

— Bah quoi ? me lance-t-elle.

Elle ne fait pas semblant : elle n'a vraiment pas compris. Je pourrais lui laisser le bénéfice du doute, me dire qu'elle ne connaît juste pas cette « blague » (pas vraiment drôle, il est vrai) sur les pères absents, mais je n'en ai pas envie.

— T'es mignonne, mais j'en ferai pas un élevage. 

— T'es bizarre, ce matin, toi. Et t'as dormi où ? Non, je m'en fiche en fait.

Elle se frotte les mains (visiblement, penser à grimacer à chaque fois n'est pas dans ses cordes) et souffle sur ses doigts. Puis elle m'indique ma chambre du menton.

— On rentre ? Faut que tu t'occupes de ma main.

Son regard suffisant me détaille, froid et calculateur. Elle me tourne le dos, galope vers la porte. Je ne suis pas contre rentrer au chaud, mon nez menace de tomber, mes orteils ont commencé à se recroqueviller et ma langue s'engourdit. Je ne la laisserai pas avoir gain de cause pour autant.

— C'est Magalie qui a la trousse à pharmacie, énoncé-je en m'efforçant de camoufler mon ton moqueur. Si tu veux, je vais la réveiller.

Le frisson d'horreur qui la secoue me fait jubiler : au vu de notre programme surchargé, Magalie nous a donné des horaires stricts à respecter. Puisqu'elle n'est pas encore en train de crapahuter dans le jardinet, c'est qu'il n'est pas encore l'heure de se lever.

— Hein ? Ça va pas ou quoi ! On va se faire engueuler !

— Oh, quel dommage alors. On va pas pouvoir s'occuper de ta main.

— Mais on va faire quoi, alors ? grognonne-t-elle.

— Hmmm. On va attendre que ça s'infecte, puis on ira à l'hôpital et HOP : amputation ! Problème réglé. On rentre ?

— Mais ça va pas !

La faible luminosité ne me permet pas de déterminer si ses prunelles brillent de colère ou d'épouvante. Peu importe, les deux réponses me conviennent.

— Je veux pas finir handicapée, c'est la honte !

— Tu devrais crier plus fort, Thierry et Mag ont pas dû t'entendre. Et la seule honte ici, c'est de parler comme ça du handicap.

— Mais c'est handicapant d'être handicapé, j'y peux rien ! beugle-t-elle comme si elle voulait vraiment réveiller tout le monde.

Et ça fonctionne, en partie du moins. Une lumière précède l'aube. Une porte s'ouvre sur une silhouette ébouriffée.  

— Yo... vous voulez pas vous taire un peu ? J'voulais pioncer encore.

Un jeune homme emmitouflé dans un pull plaid d'apparence chaude et moelleuse s'avance vers nous d'un pas traînant. Minjin.

Je hausse les épaules, impuissant, montre ma demi-sœur du menton en claquant des dents.

— C'est elle, moi, j'veux rentrer.

— Tu m'étonnes, pourquoi t'es sorti habillé comme ça ? s'esclaffe-t-il.

— Bonne question. Un élan de stupidité ? 

Avant qu'il ne puisse répondre, Kamilla s'interpose entre nous, les mains levées, paumes tournées vers nous.

— Euh, stop, là ! Pause ! Stop ! Qu'est-ce qu'il fout là, le nugu ?

Ses pupilles de vipère m'étudient. Elles étudient l'idol. Puis de nouveau moi.

— Sorry, I don't speak french, se moque Minjin.

Ce n'est pas la première fois qu'il fait la blague, mais je la trouve toujours aussi drôle.

— Quoi ? Il a dit quoi le trouduc ?

— Il dit qu'il parle pas français, traduis-je en étouffant un rire.

J'étouffe aussi un éternuement qui n'échappe pas à Minjin. Il plisse les yeux, mais ne fait rien. 

Cela dit, je vois pas trop ce qu'il pourrait faire. 

Abasourdie, Kamilla m'attrape le poignet et le secoue comme si ça allait l'aider à ordonner ses pensées. C'est peine perdue : elle n'a pas de cerveau fonctionnel ! Au moins, la faible décharge de douleur me réchauffe... pour quelques secondes.

— Mais qu'est-ce que tu racontes, il vient de parler français ! Qu'est-ce qu'il fout là ? Qu'est-ce que tu fous là ? Tu nous as suivis ? Tu nous espionnes ?

— Bah voyons, il a que ça à faire, marmonné-je en me libérant.

— T'as dû rêver, s'amuse Minjin. Je ne parle pas français. Du coup, je ne peux pas répondre à ta question : je ne l'ai pas comprise ! 

— Il se fout de moi, le nugu, là ? siffle la vipère.

Si peu.

— J'oserais pas, rétorque Minjin, faussement contrit.

— J'vais lui refaire le portrait tellement bien que même sa mère le reconnaîtra pas !

Un sourire carnassier se dessine sur les lèvres de Minjin qui esquisse un pas vers Kamilla. Elle recule. Déglutit. Il la surplombe.

— Tu crois que tu y arriveras ? susurre-t-il.

Elle ne répond pas. Déglutit encore. Et finit par détaler sans demander son reste.

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