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Chapitre 39

— Qu'est-ce qu'on fout là ? râle Kloé. J'croyais qu'on allait à Yoomang Entertainment pour faire retirer la vidéo et on s'retrouve dans la boue, c'est quoi, ça !?

— J'vois pas comment ça pourrait être un raccourci pour y aller, on est à Namsan, là ! C'est nul, Namsan ! 

Agacé, je contiens une pique et préfère vérifier que mes chaussures sont bien lacées.

Je ne suis pas plus ravi que les vipères par le programme : suer et cracher mes poumons pour monter jusqu'à une tour célèbre ne m'intéresse pas. Elles ne peuvent pas en dire autant puisque, d'après ce que j'ai compris, elles ont rendu Magalie dingue jusqu'à ce qu'elle accepte d'ajouter la N Seoul Tower à la longue liste de nos destinations. 

— Les filles, gronde Magalie, ça suffit ! C'est vous qui vouliez voir les « cadenas des Kdramas », pas moi ! Et je parie que ça n'intéresse pas Stan non plus.

— Je confirme : je sais pas ce que c'est et j'ai pas envie de savoir. 

Je réajuste les bretelles de mon sac à dos, m'éloigne un peu de la voiture. Malgré l'heure matinale, le parking est déjà bondé et les allées noires de monde.

— Mais c'était AVANT de voir la vidéo, m'man ! Comment tu peux accepter que mon image soit utilisée et ternie comme ça ! C'est pas croyable ! 

— Quelle image ? rétorqué-je. Vos noms sont cités nulle part, le seul moyen de vous retrouver, c'est que VOUS disiez quelque chose, alors fermez-là et tout ira bien. 

Kloé bat des paupières, ouvre la bouche. Je recule d'un pas, les épaules soudain crispées. Elle ne va quand même pas recommencer ! Elle se lèche les lèvres, se tourne a demi vers sa mère... et s'éloigne en bougonnant.

— Enfin, ne puis-je m'empêcher de soupirer, extatique.

J'en avais plus que marre de son comportement déplacé ! 

Hier soir, pendant que les KK conspiraient, enfermées dans la chambre de Kloé, j'ai trouvé le courage d'aborder le sujet « flirt » avec Magalie. La pauvre femme a écarquillé les yeux, choquée du comportement de sa fille. Elle m'a demandé de répéter, puis a sombré dans le déni : je devais me faire des idées. Avoir mal compris. Et puis, pendant le repas, elle a eu la « joie » d'assister en direct au rentre-dedans de sa fille... et à mes tentatives de la rabrouer sans aucun tact. 

J'imagine qu'elles ont dû avoir une conversation mère-fille musclée, après ça. Tant mieux. Ce n'était plus possible. 


L'ascension qui ne devait durer que quarante minutes aura duré deux heures. Deux longues heures. Deux interminables heures. 

Tout d'abord, Kloé a oublié sa gourde dans la voiture, alors nous avons dû faire demi-tour pour aller la chercher. Puis Kamilla a ralenti en chouinant qu'elle avait mal aux talons. Évidemment, quand on met une paire de baskets sans chaussettes, on risque de récolter des ampoules. Il a donc fallu faire un détour pour aller acheter des pansements (Magalie a même pris une trousse de secours complète au cas où). Après ça, ce sont les escaliers qui ont posé problème... 

Je plaide coupable pour celui-là : je ne suis pas sportif, alors devoir monter des marches à une cadence infernale m'a fait cracher mes poumons. En plus de ça, mes genoux couinaient. Mes chevilles grinçaient. Mes hanches suppliaient. J'aurais eu besoin de dix minutes pour récupérer, sauf qu'on bout de cinq, les vipères m'ont tellement houspillé que j'ai eu peur de finir avec leurs crocs plantés dans mon âme. Ils l'étaient dans ma patience, en tout cas. 

Tout ça pour arriver plus vite à une zone où des cadenas surchargent les rambardes. Ou des boutiques fleurissent sur les bords des allées. Où les couples se comptent fleurette sur des bancs. Sur tous les bancs : il ne reste pas la moindre place pour que j'y échoue ma carcasse fatiguée. 

En désespoir de cause, je m'accoude à une rambarde. Au moins, la vue sur Séoul est splendide. L'immensité de la ville, la multitude de bâtiments, de maisons, d'immeubles me font me sentir tout petit. Insignifiant. Je trouve ça étrangement rafraîchissant. Ce rappel que nous ne sommes que des paillettes dans l'univers. Que nous sommes les paillettes d'une paillette, même, mais je m'égare un peu.

À quelques pas de moi, un couple roucoule. Elle l'embrasse sur la joue. Il l'embrasse sur les lèvres. Leurs mains se lient. Ils tirent chacun de leur poche un cadenas dont je distingue la couleur (vert clair pour lui, rose pour elle, pas très original, mais ça fonctionne à tous les coups cette combinaison, tous les designers du moment les associent !), mais pas la forme. Ils se chamaillent un instant (ou font semblant ?) avant de décider de prendre le rose (j'imagine puisque lui range le vert dans sa poche) pour le fixer à la rambarde après avoir écrit quelque chose dessus. Elle tape des mains. Il jette son bras autour de ses épaules et, après un selfy avec leur « œuvre d'art », ils repartent bras dessus bras dessous jusqu'à une sorte de boîte aux lettres rouges où ils jettent la clef. 

— Ils étaient mignons, non ?

Mon estomac effectue un looping : j'en avais presque oublié que je n'étais pas venu seul. 

Un sourire tendre aux lèvres, Magalie les regarde s'éloigner. Je hoche la tête, parce que je me vois mal lui répondre « Bah non, ils étaient quelconques ». 

— C'est une des premières choses qu'on a faites quand on est arrivés en Corée, avec mon mari. Il doit être là, quelque part... 

Elle laisse sa phrase en suspens, comme si elle attendait que j'intervienne. Après un blanc, je me racle la gorge :

— Personne les enlève jamais ? À paris, ils ont carrément dû les interdire.

— Oh, je ne sais pas du tout ! Si tu vois un joli cadenas doré avec écrit dessus Magalie et Jonathan, fais-moi signe ! Je vais chercher de ce côté !

Je hoche la tête machinalement, découvre avec stupeur au but d'une vingtaine de secondes qu'elle s'attend vraiment à ce que je l'aide et m'écarte en soupirant de la rambarde. Je n'ai aucune intention de chercher dans tout ce fatras, mais je peux au moins faire semblant. 

Je n'arrive pas à trouver belle cette effusion d'amour. Ça ressemble à des grappes de raisins mutants gonflées aux OGM et dont les grains auraient pris des formes aléatoires. Des carrés. Des rectangles. Des ronds. Des oursons. Des globes. Des cœurs. D'autres cœurs. Encore des cœurs. Beaucoup de cœur. Et des coques de téléphones portables.

C'est drôle ; je ne comprends pas l'intérêt de venir jusqu'ici avec un cadenas (voire l'acheter sur place), au milieu d'une foule d'inconnus, juste pour accrocher ensemble un objet qui va rouiller et se détériorer avec le temps. Et en même temps, je meurs d'envie de le faire avec Jeonho. Pas pour lui promettre un amour éternel, ça, je n'y crois pas (et puis, on ne peut pas parler d'amour entre nous pour le moment), mais pour la symbolique romantique du geste. S'ils sont si nombreux à le faire, c'est que c'est un symbole important... et c'est cette importance que j'ai envie de reproduire.

Je suis plus à une incohérence mentale près... je me fatigue moi-même. 

Une idée aussi soudaine que saugrenue se fiche dans ma cervelle. Un sourire en coin étire mes lèvres alors que je tire mon smartphone de ma poche. Je cadre. Prends une photo. L'envoie à Jeonho assorti d'un message ô combien stupide : « Devine où je suis ? »

Comme s'il pouvait l'ignorer, lui qui est né à Séoul. Je le sais parce qu'hier soir, après avoir échappé aux vipères déchaînées et leur demande loufoque, je me suis retrouvé en train de lire sa page d'informations sur Nautiljon, un site qui référence les groupes de KPOP, leurs membres, qui a leur biographie, leur parcours, leur discographie, les récompenses et sans doute bien d'autres choses encore.

Je ne me souviens pas de tout ce que j'ai lu, mais j'ai retenu que son groupe a débuté en 2020, qu'il est né en septembre (comme moi), qu'il est le plus jeune de leur groupe (le... maknae ?), qu'il chante, qu'il danse et qu'il écrit parfois des chansons.

Qu'il est célibataire aussi. Même si j'étais un peu au courant, de ça. Quoi que... maintenant que j'y pense... 

Il m'a révélé ses sentiments. J'y ai répondu favorablement, même si je suis resté vague. Ça fait quoi de nous ? Un couple potentiel ? Un couple tout court ? Un « on verra ce que ça donne, osef ? ».

Mon cerveau essaie de se convaincre de la troisième alors qu'il veut croire à la première. Pas la deuxième. La deuxième n'a rien de logique. La deuxième ne peut pas arriver sans que les deux partis soient au courant et jusqu'à preuve du contraire, je ne suis au courant de rien. 

Et puis, nous n'avons pas pu reparler, encore. Peut-être que de travailler jusqu'à l'épuisement lui aura remis les idées en place. Qu'il se rendra compte qu'un zombie loser n'a rien d'attirant et qu'il vaut mieux l'oublier. Le supprimer. Le bloquer. 

Subitement, je me trouve idiot de lui avoir envoyé ce message. Encore plus idiot qu'au moment de le poster, en tout cas. Ridicule aussi.

J'devrais juste l'effacer. 

C'est ce que me dictent ma raison, ma lâcheté et ma peur et je dois lutter de toutes mes forces pour ne pas les écouter. Je négocie avec moi-même : s'il n'a pas vu le message quand je remonterai en voiture, alors j'aurais le droit de le supprimer (autant dire que je le supprimerai puisque que Jeonho est surbooké encore trois jours, il y a peu de risque qu'il puisse le lire !). D'ici là... d'ici là je vais continuer de me prendre la tête et de penser à tout un tas de choses superflues. 

Peut-être que je devrais juste aider Magalie à chercher son cadenas. Ou bien peut-être que je devrais aller voir ce que font les vipères, si elles vont bien, si... Non. Je les vois de loin en train de glousser, ça me suffit. Peu importe ce qu'elles font, tant qu'elles ne fuguent plus, tout va bien.

Ou alors, je feins d'être fatigué pour que nous redescendions au plus vite. Ce deadline que je me suis mis m'agace déjà, je n'arrive pas à penser à autre chose ! Non. Magalie poserait des questions, et je n'ai envie de répondre à rien. Elle ignore que je suis resté en contact avec deux des Six ThunderLights (enfin, un et demi, Minjin ne compte qu'à moitié), et je n'ai pas l'intention de l'en informer.

Une place se libère sur un banc ; je m'empresse de la prendre. Ferme les yeux. Ne parviens pas à me détendre et retourne sur instagram. À ma première vérification,  Jeonho n'a pas encore ouvert le MP. À la deuxième non plus. À la troisième, je vois en direct le petit « vu : à l'instant » s'afficher. Puis un emoji cœur apparaît en dessous de mon message. Enfin, des mots se mettent à danser en bas de mon écran.

Au moins, ça règle mon problème : il est trop tard pour effacer. 

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