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Chapitre 33

Je pourrais résumer la totalité de mes interactions avec Jeonho à : mais qu'est-ce qui m'a pris, punaise ?

La dernière de mes bourbes me reste en travers de la gorge. Je ne pouvais pas prendre une pire décision.

Je me sens coincé. Obligé de regarder son profil. De liker ses photos privées.

Mon premier réflexe a été de cliquer sur le bouton « demandé » pour ne « plus le suivre » sans attendre. Je ne suis pas allé au bout de la démarche. Parce que je ne sais pas s'il recevra quand même une notification ou non.

Si mon intuition est aussi juste que les mots de Magalie, alors donner ce faux espoir à Jeonho pour le lui retirer aussitôt serait cruel. Et s'il m'arrive parfois d'être cruel (comme à tout être humain doté de défauts et de faille), ce n'est jamais à dessein ni consciemment.

Mon deuxième réflexe a été d'envoyer un message paniqué à Steph qui n'a pas encore eu le temps de me répondre, bien sûr.

Vu l'heure à laquelle j'ai envoyé mon appel à l'aide, c'est normal. En France, il devait être quoi... 9 heures ? Et on est quoi... jeudi ? Steph devait être en plein boulot, en présentiel de surcroît. À 11 h 45 heure de Paris, au moment de sa pause, je recevrai une réponse, c'est certain.

Dans plus d'une demi-heure, quoi.

— Raaah, je fais quoi maintenant, hein ?

Ma voix rebondit contre les murs de la salle de bain de l'hôtel sans trouver la moindre réponse.

Mes doigts ébouriffent mes cheveux d'un geste rageur. Je lance un regard ulcéré à mon reflet qui ne m'est d'aucune utilité. Sincèrement... il me sert à quoi, à part me renvoyer l'image de l'échec ?

Ha. À découvrir que le stress fait ressortir ma peau d'adolescent. J'ai un bouton qui pousse sur le nez et deux sur le menton. Génial.

Pendant dix minutes, je me débats avec les trois indésirables qui ont élu domicile sur mon visage. J'abandonne lorsque les zones sont plus rouges et plus moches que jamais. Je traîne mes pieds nus jusqu'à la chambre, attrape mollement mon ordinateur et m'affale sur le lit.

Une fois n'est pas coutume, je n'ouvre pas le fichier de mon roman en cours. Je n'ai pas envie. Vraiment pas. J'ai beau chercher, je ne trouve pas la moindre miette de motivation. Je traîne un peu sur twitter, où mon compte est proche du tracé plat. Puis je passe sur facebook, qui n'est guère plus vivant que le précédent. J'ignore délibérément instagram pour le moment ; je n'aurai pas le choix d'y aller plus tard pour voir si Steph m'a répondu, inutile de me torturer avant l'heure.

Pour occuper les quelque dix minutes qu'il me reste (au lieu de les passer à angoisser et me ronger les ongles), je me connecte à la plateforme littéraire où je publie mon roman. Peut-être que ma dopamine augmentera grâce à quatre ou cinq notifications.

Sauf que c'est un véritable emballement qui enflamme mes veines. J'ai 158 notifs.

Cent. Cinquante. Huit.

Ça ne m'est jamais arrivé d'en avoir autant en une seule nuit ! La seule fois où j'ai dépassé les 100, c'était pendant une semaine de vacances où Je n'avais, hélas, pas de connexion internet. Un calvaire. Je me suis fait chier comme un rat mort à chaque fois que je revenais au gîte. Cela dit, comme il n'y avait pas non plus de lave-vaisselle, j'avais trouvé une super occupation en compagnie d'une éponge en lambeaux. Ce fut la seule fois après être partie de la maison où je suis allé en vacances avec mon père.

Une semaine Père et fils pour resserrer les liens familiaux, qu'il disait. Mouais. Ça a surtout resserré mon envie de vivre en ermite.

Les mains moites d'excitation, je me redresse dans l'intention de me faire un café avant de me souvenir que... je ne suis pas chez moi : je n'ai pas ma senseo à disposition.

Bah, un verre d'eau fera l'affaire.

Tant que l'auteur en moi se calme un peu et redescend de ses subits rêves de gloire, tout va bien. C'est ça le plus terrible dans le fait d'être un auteur raté. Deux à trois fois par an, un évènement donne de l'espoir.

On se tient « Cette fois, c'est la bonne ! Je ne vais pas percer, mais au moins, au moins, je vais vendre un peu ? Ou avoir des lecteurs ! »

Spoiler alerte : ça n'arrive jamais. Ce sont toujours des faits isolés qui me font certes plaisir sur le coup (je suis reconnaissant à chacun de mes lecteurs), mais qui me donnent aussi envie d'arrêter. Parce que ce sont des faits isolés, justement.

Argh, j'ai plus envie de regarder mes notifs maintenant.

Je me laisse retomber sur le matelas. Roule sur le dos.

Pour la première fois depuis que mon père m'a téléphoné, il y a une éternité (deux jours, c'est une dinguerie ce voyage), j'ai un moment de tranquillité. Un long moment. Et je ne sais pas comment m'occuper.

Tout ça à cause d'un mec.

Sans lui, je traînerais sur instagram ou tiktok. Sans lui, je serais peut-être sur mon chapitre. Sans lui, je ne craindrais pas youtube... non, là, je suis de mauvaise fois, je ne vais jamais sur youtube. Ma chaîne a une demi-douzaine d'années et je l'avais lancé pour poster des vidéos de mes chats. J'ai arrêté de la mettre à jour quand je suis parti faire des études : je n'ai pas voulu arracher mes poilus à leur territoire. Et puis, Flavie les adore et s'occupe d'eux à merveille.

Sans lui, je ne serai pas incapable de me focaliser sur quoi que ce soit parce que j'attends les précieux conseils d'un ami. Avec Steph, nous bitchons plus souvent que nous n'avons de conversations sérieuses. Bitcher, c'est un de mes plaisirs coupables, la bêtise des gens, leur côté borné et les conseils à côté de la plaque sont une mine d'or pour ça. S'ajoute à ça notre mauvaise foi quand l'humeur n'est vraiment pas au beau fixe.

En ce moment, l'humeur est rarement au beau fixe. Je traverse plus de périodes déprimantes qu'exaltantes. Plus de remises en question que de réussite. Plus de « Mais pourquoi je persiste dans cette voie ? » que de « J'ai eu tellement raison !".

Et mon pilier, à chaque fois, c'est Steph. J'aime notre relation. J'aime que nos tranches de fou rire. J'aime nos bitchages. Et j'aime voir dans ses mots le reflet des miens. C'est parfois un peu effrayant de voir quelqu'un penser de manière si similaire à la sienne, mais quand on s'est senti extra-terrestre toute sa vie, c'est aussi rassurant. Alors, même si c'est bizarre à dire, j'aime savoir que Steph est là si besoin. Dans mes moments les plus sombres, c'est la personne sur qui je peux compter. Qui sera toujours là pour essayer de me rassurer.

Ses mots peuvent être maladroits. Ils peuvent parfois me sembler exagérés. Je doute souvent parce que j'ai peur de l'ennuyer, mais Steph reste là, à mes côtés. Indéfectible.

Peu importe ce qu'il me dira quand il aura mon message : qu'il aille dans mon sens ou qu'il me contredise, ce n'est pas l'important. Parce que je sais que Steph va forcément chercher le meilleur pour moi même si ça doit me bousculer. Mais ce n'est jamais irrespectueux et c'est pour ça que notre relation m'est si précieuse.

On peut dire que Steph est mon âme sœur littéraire. Mon double. Mon autre moi qui n'est pas moi. Mon jumeau spirituel, né des années avant moi.

— Haaa, Steph, répooonds ! J'ai besoin de toi !

Je roule à nouveau, rive les yeux sur l'heure qui s'affiche en bas à droite de mon écran. 11 h 40.

Un soupir enfle ma poitrine. Un de ces soupirs exagérément dramatiques qui se termine dans un râle plaintif.

Pathétique.

Du bout des doigts, je repousse mon ordinateur pour enfouir ma tête dans la couette. Et je reste là, immobile. À tambouriner sur le montant métallique de mon lenovo. À grogner pour passer les interminables minutes qui restent.

Le pire ? Je sais que Steph ne va sans doute pas se ruer sur sa messagerie instagram à la minute où sa pause débutera. Peut-être même qu'il devra filer à la cantine sans avoir le temps de me répondre.

Mon impatience ne supportera jamais ça !

Oh, je sais !

Des yeux, je cherche où j'ai abandonné mon smartphone. Puis, après avoir vérifié qu'il était en mode vibreur et que les notifications des messages étaient bien activées, je le serre dans ma main et me roule en boule sur le lit, les yeux clos.

Avec un peu de chance, je vais m'endormir. Et les vibrations me réveilleront sitôt que Steph répondra.

Il ne faut pas longtemps avant que les images se mélangent dans ma tête. Avant que les phrases perdent leur sens.

Une vibration me fait frémir. Le soulagement me submerge. Enfin ! Une deuxième vibration chatouille ma paume alors que je prends le temps de calmer un peu l'excitation angoissée qui pétille dans mes veines.

Je bats des paupières. Une troisième vibration m'extirpe totalement du sommeil qui m'avait engourdi.

Un sourire satisfait étire mes lèvres : steph est bavard. Quand Steph est bavard, c'est qu'il a des questions sur la situation, ou plein de solutions. Vu que la situation n'a quasiment pas changé par rapport à cette nuit, je penche pour la deuxième option. C'est parfait !

Sauf que ce n'est pas le cas. Steph m'a bien répondu, oui un beau « Tes doigts ont leur propre cerveau, maintenant ? » suivi d'un « Et du coup ? T'a trouvé une solution depuis ? Ou tu t'es liquéfié d'angoisse ?".

Soit deux messages.

Je ne suis même pas étonné de voir qui m'envoie le troisième, même si mon estomac se retourne et que mes veines palpitent au point de me donner la tête qui tourne.

Jeonho.

Forcément.

Foutu scénariste.

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