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Chapitre 28

Une voix qui ne m'avait pas manqué et ne me manquera jamais trouble mon sommeil. Ce ne sont même pas des mots. Juste du bruit. Un bruit qui ne colle pas avec les images défilant derrière mes paupières closes.

Franchement... depuis quand Jeonho chante-t-il avec cette voix de crécelle ? Enfin, je ne sais pas comment il chante puisque je ne l'ai jamais entendu, mais je suis certain à 100% que son timbre ne ressemble en rien aux beuglements désagréables qui percent actuellement ma torpeur. 

Je bats des paupières et, par réflexe, jette un œil à mon téléphone portable. Toujours cassé, évidemment. Et celui de Magalie a disparu. 

Des deux mains, je m'appuie sur l'accoudoir pour me redresser... et piaffe quand une aiguille électrique court de mon poignet à mon épaule. La douleur pulse quelques interminables secondes. S'évanouit comme elle est venue.

D'accord. Note à moi-même : ne pas utiliser la main gauche. 

Le salon privé dans lequel je me trouve toujours est désert. La porte close. Je suis tenté d'y rester à l'abri, loin de deux vipères. Tenté de laisser Magalie gérer la situation. Sauf que si je me fie aux cris contrariés qui proviennent de la salle principale, elle n'est pas apte à gérer quoi que ce soit en ce moment. 

Si Magalie est hors-jeu, il ne reste pas grand monde pour contenir les deux terreurs. Missouk ? Non, la pauvre, elle se ferait houspiller et manquer de respect dans la seconde. Son fils ? Même lui abandonnerait. Jeonho ? Vu comme il a quitté le fansign, je ne pense pas. Minjin ?

Hmmm. Non. Minjin se battrait avec elles, voir les éliminerait sans état d'âme. Le pauvre finirait en prison. Son groupe de musique serait dissous. Les autres membres sombreraient dans la dépression et l'oubli, tout ça parce que j'ai préféré dormir encore un peu dans ce confortable fauteuil. 

Je me lève en soupirant, secoue la tête pour chasser mon imagination débordante. Je suis peut-être un auteur médiocre, mais on ne peut pas m'enlever ça : j'ai toujours des idées folles et farfelues qui cavalent et piétinent ma cervelle ! Peut-être que si elles piétinaient moins, j'écrirais des romans un poil plus vendables, d'ailleurs. Parce que bon, les space operas de Noël, les fantasys avec des Angelots vengeurs et ce genre de chose, ça n'intéresse quasi personne. Mes ventes en sont la preuve. 

J'ai essayé, une fois, d'écrire un roman basique... et par là, je veux dire un roman dans un seul genre, sans dériver, sans saupoudrer le tout de déjanté... ma romance entre deux étudiants a fini dans un monde vampirique menacé par une entité extra-terrestre. 

J'admire les auteurs et autrices qui parviennent à suivre leur plan, vraiment. Mais moi, je m'ennuie devant mon clavier si je ne disperse pas des paillettes de n'importe quoi partout. 

La première chose que je vois en poussant la porte, c'est Magalie, toujours à notre table, la tête prise en étau entre ses mains ; soit elle s'est endormie dans cette position, soit elle cuve son soju.

La deuxième chose, c'est que les idols ne sont plus là, ni les trois Thunder (tiens, miracle, je me souviens d'une partie du nom !), ni les deux Pink. Je chasse la contrariété qui menace de s'installer à l'idée de ne pas avoir pu dire au revoir à Jeonho. Et de ne pas avoir pu lui demander la signification de... de... mince. J'ai oublié le mot. Salanghé ? Minjin m'avait prévenu, mais je suis déçu quand même.

La troisième, c'est l'horloge qui indique presque minuit ; les pauvres propriétaires doivent désespérer de nous voir partir. Dès que Magalie refera surface, il faudra qu'on décampe ; depuis le temps, son taux d'alcool a dû revenir à la normale. 

La quatrième chose que j'avise, hélas, ce sont les deux gamines débraillées qui gesticulent.

Je prends une profonde inspiration. Leur promenade nocturne ne les a pas calmés, c'est à moi de le faire. Comme un adulte. Je vais leur exposer mon idée d'offrir mon billet à Magalie et elles vont devenir aussi douces que des chatons. Des chatons démoniaques, mais des chatons quand même. 

Le problème, c'est qu'elles sont si remontées qu'elles ne sont pas disposées à m'écouter. 

— Pourquoi vous nous avez pas laissé partir, braille la vipère indocile sitôt que j'ouvre la bouche. On était bien dehors ! On comptait rentrer à pied pour aller aux concerts, mais vous êtes tous des casse-couilles briseurs de rêves !  Et toi, Stan, pourquoi tu me cherchais pas, d'abord ? T'es resté là, tranquille pendant que je me caillais dehors ? Je vais le dire à Papa !

C'est pas la cohérence qui l'étouffe.

— Fais ça et je dis à Flavie que tu as fugué en pleine nuit, rétorqué-je avec humeur. Vu comme vous êtes chiantes, j'suis sûr que personne vous a forcé à revenir, alors fermez-là, asseyez-vous et écoutez-moi.

Kamilla blêmit. Eh oui, notre père et Flavie, ce n'est pas le même combat. Ma belle-mère ne laisserait jamais passer cette fugue. Elle m'en voudrait certes un peu, mais j'accepterais volontiers le risque de me prendre une soufflante pour voir la vipère se faire sermonner jusqu'à décomposition totale.

— Mais comment tu nous parles, s'offusque Kloé. Et dire que j'étais limite de ton côté parce que t'es mon futur mari, mais t'as craqué, on parle pas comme ça à sa future femme, hein !

Oh bon sang, mais c'est pas possible.

— Le froid t'a grillé le cerveau ou quoi ? Je croyais qu'on était clair à ce sujet : tu regardes les mecs de ton âge et tu me fous la paix. Une gamine de quatorze ans a rien à faire avec un gars de vingt-trois. Dans aucun monde. Jamais. 

— Tu dis ça maintenant, mais attends que j'aie dix-huit ans et des gros seins ! Là, tu changeras d'avis et moi je te ferais ramper à mes pieds pour me venger !

Je me pince le nez. Je regrette déjà qu'elles ne soient pas elles aussi tombées dans une doline. Cela dit, ça peut s'arranger... je n'ai qu'à proposer une petite balade encadrée pour nous aérer la tête, les mener au fond du champ et... 

Non Stan, non. Ce n'est pas sérieux.

— Ouais, faisons ça, lancé-je à Kloé. Et tant que je rampe pas à tes pieds, tu m'oublies, marché conclu ?

— Hein !? Mais c'est pas ce que j'ai dit ! 

— Kloé... maman a mal à la tête... couine Magalie qui semble avoir achevé la phase de cuite pour enchaîner avec celle « maux de tête ». Est-ce que tu pourrais s'il te plaît crier en chuchotant un peu plus ? 

— Je croyais tu dormais, bougonne l'interpellée.

Que tu dormais. Mais si je le dis à vois haute, elle va redémarrer.

— Stanni a eu une idée brillante pendant que vous étiez aux toilettes, les filles !

Elles étaient pas aux chiottes, mais dans les bois, punaise. Hmm... ça aussi, je vais le garder pour moi.

— Et on va en parler pendant qu'on rentre, proposé-je en incitant Magalie à décoller ses fesses de la chaise. J'attendais que tu émerges, on a un peu trop abusé de l'hospitalité des proprios, là.

— Oooh, Stanni, tu as le permis ?

— Euh, oui, mais...

— Tu vas conduire, alors ?

— Hein ? Non, j'ai un poignet en vrac, mais tu as assez dégrisé, non ?

Sa bouche se froisse. Son regard dévie sur le côté. La loi coréenne est bien plus dure que la loi française. Si Magalie se fait arrêter en l'état, elle risque jusqu'à 5 ans de prison. Les deux gamines se lamentent. Je réfléchis. À part dormir dans la voiture, je ne vois pas bien ce que nous pouvons faire. Malgré leurs réticences, les filles finissent par se ranger à ma proposition : nous nous installerons dans l'auto de Magalie, avec le chauffage, et partirons dès qu'elle aura atteint le seuil légal. Un seuil très très bas : 0,03 mg/l, soit ce qui peut encore être trouvé dans le sang une heure après avoir pris un unique verre de soju. Et Magalie en a sifflé presque dix.

Je serais pas étonné qu'elle aille vomir pas tard, tiens. Vaut mieux sortir avant.

— Avant de partir, on devrait prévenir Missouk... ou son fils, si elle dort déjà. Histoire qu'ils ne s'inquiètent pas de nous trouver sur le parking demain matin.

— Oh, oui. Je vais voir.

Magalie se lève. Chancelle. Se rattrape à moi. Elle tente un pas seule, mais ses jambes flageolent. Au final, c'est à quatre (dont deux qui gloussent et font des messes basses) que nous nous dirigeons vers la porte de service. Il y a forcément encore quelqu'un et ils savent forcément que nous sommes encore là, n'est-ce pas ?

Je ne peux pas imaginer le scénariste être assez stupide et cliché pour nous avoir fait enfermer ici à notre insu et à celle du personnel... si ? 

Le couloir de service est éteint. Les cuisines baignent dans la pénombre. Il n'y a personne non plus du côté des toilettes ou du salon privé. Je commence à paniquer quand je me souviens de la salle de bain, à l'étage. Étage où habitent Missouk et son fils.

Dans les dents, le scénariste ! L'enfermement serait pas crédible !

Nous nous arrêtons devant la porte qui marque la limite entre le restaurant et l'habitation. 

— Attendez, grommelle Magalie. On peut pas y aller sans accord, ce serait extrêmement irrespectueux. 

Elle tangue jusqu'à la porte, sur laquelle elle frappe deux coups secs. Des pas ne tardent pas à résonner en réponse et le battant s'ouvre sur une Missoyk fringante et souriante. Elle parle très vite à Magalie. Indique nos pieds avant de rire quand elle me voit toujours en chaussettes (Est-ce que je l'avais remarqué ? Non. Est-ce que je serais sorti comme ça ? Probablement), puis elle remonte en trottinant sans refermer derrière elle.

— Eh bien, on dirait qu'on ne va pas dormir dans la voiture, souffle Magalie. Mi-sook nous a préparé des lits !

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