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Chapitre 10 : Blues


♦︎ Narration : Kate Harrington ♦︎


Je n'avais jamais vraiment voulu connaître le sexe du bébé. Pendant des semaines, j'avais dit à tout le monde, y compris à Ethan, que ça n'avait pas d'importance. Mais là, allongée sur la table d'examen, une sonde froide sur mon ventre, j'avais changé d'avis.

Gynécologue : Vous êtes prêts ? demanda-t-elle, le regard bienveillant mais professionnel.

Je pris une inspiration.

Moi : Oui, répondis-je finalement.

Gynécologue : Eh bien, félicitations, dit t-elle avec un sourire chaleureux. C'est un garçon.

Un garçon. Ces deux mots résonnèrent dans ma tête. Je sentis un soulagement immédiat, comme si un poids invisible que je n'avais jamais vraiment reconnu venait de disparaître.

Moi : Un garçon, murmurai-je, presque pour moi-même.

Ethan : Tu es contente ? demanda t-il doucement, ses doigts effleurant les miens.

Je tournai la tête vers lui, le regardant droit dans les yeux.

Moi : Oui. Vraiment contente que ce ne soit pas une fille.

Il fronça légèrement les sourcils, un mélange de curiosité et d'inquiétude dans son expression.

Ethan : Pourquoi ?

Je haussai les épaules, esquissant un sourire qui n'atteignait pas mes yeux.

Moi : Je ne sais pas. Juste une préférence.

Ethan n'insista pas, respectant ce mur invisible que j'élevais toujours entre mes émotions et le monde extérieur. Mais je savais qu'il se posait des questions, même s'il ne les exprimait pas.

Pendant que la gynécologue continuait l'examen, mes pensées dérivèrent. Des images floues remontèrent à la surface, des souvenirs que je refusais de regarder en face. Des pleurs étouffés, des promesses murmurées, des nuits sans sommeil. Je secouai mentalement la tête, forçant ces souvenirs à retourner dans leur boîte scellée. Pas maintenant. Pas ici.

La gynécologue nous laissa avec quelques clichés du bébé. Ethan semblait émerveillé par la petite silhouette indistincte sur l'écran. Moi, je restais silencieuse, mes pensées un mélange confus de soulagement et de peur.

Quand j'ai vu la porte s'ouvrir et ma mère entrer, un mélange d'irritation et de surprise m'a envahie. Je savais qu'Ethan était derrière ça. Il avait ce regard coupable qui ne laissait aucun doute.

Moi : Qu'est-ce qu'elle fait là ? demandai-je sèchement, sans même me retourner vers lui.

Ma voix trahissait mon agacement.

Ethan : Je pensais que ce serait bien qu'elle soit là, répondit-il, l'air légèrement mal à l'aise. C'est une grande étape pour vous deux.

Maman : Bonjour, ma chérie, dit-elle, ignorant manifestement l'atmosphère tendue.

Elle s'approcha de moi pour m'embrasser sur la joue.

Maman : Je ne voulais pas manquer ça. Une échographie, c'est tellement spécial.

Je n'ai pas répondu. Pas directement. Au lieu de ça, j'ai serré les mâchoires et me suis concentrée sur l'écran d'échographie. Peu importe ce que je ressentais envers ma mère en ce moment, je ne voulais pas gâcher ce moment. C'était supposé être une belle journée. Victoria était visiblement émue. Elle s'extasiait sur chaque détail, chaque mouvement à l'écran.

Maman : Regarde comme il est parfait, murmura-t-elle, une larme roulant sur sa joue. Il ressemble déjà à un petit Harrington.

Ses réactions me tapaient sur les nerfs. Je pouvais sentir mon irritation grandir à chaque mot. Pourquoi fallait-il qu'elle en fasse autant ? Ce n'était pas son bébé. Mais je n'ai rien dit. Pas ici, pas maintenant.

Quand ce fut terminée, la gynécologue nous laissa dans la salle pour discuter un moment. Victoria prit ma main dans la sienne.

Maman : Kate, je sais que les choses sont tendues en ce moment, mais je veux que tu saches que je suis là pour toi. Pour tout ce dont tu pourrais avoir besoin.

Je retirai doucement ma main.

Moi : Merci, Maman. Mais je vais bien.

Ethan, qui avait tenté de rester neutre jusque-là, rompit le silence.

Ethan : C'était une belle échographie, n'est-ce pas ? Je suis content que tu sois venue, Victoria.

Je jetai un coup d'œil à Ethan. Il essayait de désamorcer la tension, comme toujours. Mais cette fois, je ne pouvais m'empêcher de lui en vouloir. De retour dans la voiture, je me suis affalée sur le siège, laissant échapper un soupir exaspéré.

Moi : Tu n'aurais pas dû l'appeler, dis-je finalement.

Ethan : C'est ta mère, répondit-il doucement. Et malgré tout, elle tient à toi. Peut-être qu'un jour, tu verras ça différemment.

Je n'ai rien répondu. J'ai simplement regardé par la fenêtre, laissant mes pensées dériver vers des endroits où ni Ethan, ni Victoria ne pouvaient me suivre.

Le trajet du retour fut étrangement silencieux. Ethan était concentré sur la route, mais je sentais son regard se poser sur moi de temps à autre. Je fixais la fenêtre.

Ethan : Kate, finit-il par dire doucement, rompant le silence. Je peux te poser une question ?

Je tournai la tête vers lui, feignant l'innocence.

Moi : Bien sûr. Qu'est-ce qu'il y a ?

Il hésita une seconde, ses mains serrant un peu plus le volant.

Ethan : Tu es distante... depuis un moment maintenant. Et c'est pire depuis le début de la grossesse. Je ne veux pas te mettre mal à l'aise, mais... est-ce que tu me caches quelque chose ?

Mon cœur se serra. J'avais redouté ce moment, cette confrontation.

Moi : Ethan, tu sais que je traverse beaucoup de choses en ce moment, répondis-je calmement, évitant son regard. Ce n'est pas que je te cache quelque chose. C'est juste... beaucoup à gérer.

Il hocha légèrement la tête, mais je pouvais voir qu'il n'était pas convaincu.

Ethan : Je comprends que ce soit difficile, ma puce. Mais on est une équipe, toi et moi. Si quelque chose te tracasse, tu peux m'en parler. Tu sais ça, n'est-ce pas ?

Je déglutis, cherchant mes mots.

Moi : Je sais. Et je t'assure, tout va bien. Je n'ai rien à te cacher.

Il soupira, un mélange de soulagement et de résignation.

Ethan : Promets-moi juste une chose, dit-il, me jetant un coup d'œil bref mais intense. Si jamais il y a quelque chose... n'importe quoi... promets-moi de ne pas le garder pour toi. Parle-moi. Je ne veux pas que tu portes tout ça seule.

Je sentis mes mains trembler légèrement sur mes genoux.

Moi : Je te promets, Ethan, murmurai-je, la gorge nouée.

Il me sourit faiblement avant de reporter son attention sur la route. À cet instant, un poids étrange s'abattit sur mes épaules. Je venais de lui faire une promesse que je savais ne pas pouvoir tenir entièrement. Et pourtant, le voir me regarder avec une telle confiance et une telle patience me donnait envie de croire que je pourrais. Mais au fond de moi, je sentais l'étau se resserrer.

Une fois à la maison, je m'étais isolée dans la chambre pour prendre cet appel du détective.

Madame, commença-t-il, sa voix grave et posée. Il y a du nouveau.

Mon souffle s'accéléra légèrement. Je ne répondis rien, le laissant poursuivre.

Il est possible qu'il bénéficie d'une grâce présidentielle, dit-il calmement, comme s'il essayait d'adoucir l'impact de ses mots. Cela pourrait conduire à une libération anticipée.

Mon cœur s'emballa. Non. Ce n'était pas possible.

Moi : Et qu'est-ce que ça signifie ? murmurai-je, la gorge serrée.

Pour l'instant, ce n'est qu'une possibilité. Mais c'est sérieux. Son avocat a déposé une requête solide, et la décision pourrait être prise dans les semaines à venir. Je voulais que vous en soyez informée.

Je fermai les yeux, essayant d'assimiler cette nouvelle. Mais ce qu'il ajouta ensuite me coupa presque le souffle.

Il y a autre chose. Pendant sa peine, il a tenté de vous contacter à plusieurs reprises. Des lettres, des appels. Mais vos parents ont intercepté toutes les correspondances. Rien ne vous a été transmis.

Je restai figée. Des lettres ? Des appels ? Tout ce temps, il avait essayé de me joindre, et je n'en savais rien.

Je comprends que cela puisse vous choquer, continua t-il. Je pensais que vous devriez le savoir.

Moi : Non... c'est... c'est bien, balbutiai-je.

Ma voix s'éteignit. Je savais que si j'avais reçu ces lettres, je les aurais probablement déchirées sans même les ouvrir. À l'époque, je ne pouvais pas supporter l'idée d'entendre sa voix ou de lire ses mots. Du coup je ne leur en veux pas de m'avoir caché ça, au contraire.

Moi : Merci de m'avoir informée, murmurai-je, raccrochant avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit.

Le téléphone glissa de ma main, tombant sur le lit. J'eus un vertige soudain, la pièce semblant tourner autour de moi. Je me laissai tomber contre les oreillers, fermant les yeux pour tenter de calmer le tourbillon dans ma tête.

Ethan entra quelques instants plus tard. Il s'arrêta net en me voyant.

Ethan : Mon amour, tout va bien ? Tu es pâle.

Moi : Ce n'est rien, mentis-je, tentant un faible sourire.

Ethan : Tu n'as pas l'air bien. Tu devrais te reposer, insista-t-il, venant s'asseoir à mes côtés.

Je hochai la tête, trop épuisée pour protester. Ethan tira doucement la couverture sur moi, sa main se posant brièvement sur mon front. Je fermai les yeux, laissant le poids de ses mots me réconforter, même si je savais qu'ils ne pouvaient rien alléger.

Je n'avais pas prévu la visite de mon père à mon réveil de ma sieste, encore moins la tournure qu'elle allait prendre. Quand il est entré dans le salon, un sourire aimant sur les lèvres mais une tension perceptible dans ses yeux, j'ai su qu'il avait quelque chose en tête.

Papa : Ma Kate, dit-il doucement, m'attirant dans une étreinte chaleureuse. Tu es rayonnante. La grossesse te va à ravir.

Mon père, d'ordinaire si maître de lui, semblait nerveux, presque mal à l'aise.

Moi : Merci, Papa, répondis-je, me détachant doucement. Mais je suppose que tu ne viens pas juste pour m'encenser.

Il esquissa un sourire qui ne parvint pas à masquer son trouble. Il prit place sur le canapé, et je m'assis en face de lui, mon cœur battant légèrement plus vite.

Papa : Mon ange, il y a quelque chose dont je dois te parler, commença-t-il. C'est au sujet d'Amelia.

Je fronçai les sourcils, surprise. Il hésita, choisissant soigneusement ses mots.

Papa : Son état de santé est préoccupant. Les médecins pensent qu'il s'agit d'une maladie génétique rare. Et...

Il marqua une pause, cherchant mon regard.

Papa : Je suis presque certains que ça ne vient pas de nous.

La pièce sembla soudain se refermer autour de moi. Mon souffle devint court, et je sentis une chaleur glaciale m'envahir.

Moi : Pourquoi tu me dis ça ? demandai-je, ma voix tremblante. C'est à vous de gérer ça. Moi, je... je ne vois pas en quoi ça me concerne.

Papa : Kate, écoute-moi, insista-t-il, sa voix plus douce mais tout aussi ferme. Je sais que tu veux être en dehors de tout ça, mais c'est sérieux. Son état empire, et si cette maladie est héréditaire, alors...

Moi : Non, le coupai-je, me levant brusquement. Non, Papa. Je ne veux pas en entendre plus. Ce n'est pas mon problème. Ce n'est pas...

Je sentis ma voix se briser, les mots m'échappant. Mon père se leva à son tour, posant ses mains sur mes épaules avec une douceur qui ne faisait que renforcer mon agitation.

Papa : Je suis désolé, chérie. Je ne voulais pas te bouleverser. Mais je devais te le dire.

Il m'embrassa doucement sur le front, puis baissa les yeux vers mon ventre.

Papa : Ton petit garçon va avoir une maman formidable, Kate. Ne doute jamais de ça.

Sa main effleura mon ventre, et il me sourit tristement avant de se diriger vers la porte. Je le regardai partir, incapable de bouger, figée par une tempête d'émotions que je ne pouvais contenir.

Dès qu'il franchit le seuil, les digues cédèrent. Je m'effondrai sur le canapé, mes larmes jaillissant sans retenue. Le poids des secrets, de la culpabilité et des non-dits devenait insoutenable.



♦︎ Narration : Cynthia Benett ♦︎


L'attente dans la queue du parloir était devenue une habitude. Dix-sept ans. Dix-sept ans à revenir ici, à supporter les contrôles, les regards curieux ou las des autres visiteurs. Le même rituel, mois après mois. Pourtant, aujourd'hui, une étincelle d'espoir m'accompagnait. Peut-être était-ce les mots de l'avocat, ou peut-être simplement l'idée que, bientôt, tout cela pourrait changer.

Quand j'entre enfin dans la salle, mon regard se pose sur lui. Mon fils. Son sourire est faible, mais il est là, comme une promesse silencieuse. Je m'assieds et attrape le téléphone. Il fait de même de l'autre côté de la vitre. Le poids de ces années s'estompe, ne serait-ce qu'un instant.

Moi : J'ai parlé à l'avocat, commençais-je, sans perdre de temps. Il est optimiste. Il dit que tu pourrais bénéficier d'une grâce. Peut-être que tu pourras sortir plus tôt que prévu.

Je le vois relever légèrement la tête, un éclat nouveau dans ses yeux. Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, j'ajoute, presque en défi.

Moi : Et même les Harrington ne pourront rien faire pour empêcher ça.

Il hoche la tête lentement, mais son sourire disparaît. Son regard devient sérieux.

Shawn : C'est une bonne nouvelle, dit-il, sa voix calme. Mais tu sais aussi bien que moi que je ne suis pas là par hasard. Les Harrington ont leurs raisons de me haïr. Je ne peux pas leur en vouloir de se comporter comme ça.

Je sens une vague d'agacement monter en moi. Comment peut-il encore justifier leur comportement ?

Moi : Non, crachais-je fermement, le regard fixé sur lui. Ce n'est pas qu'une question de ce que tu as fait. Oui, tu as fait une erreur, mais tu as payé bien plus que ce que tu devais. Et eux... eux, ils ne sont pas innocents. Ils ont manipulé cette affaire pour te faire passer pour bien pire que tu ne l'étais. Je le sais. Elle n'a pas tout dit, j'en suis sûre. Elle a menti ou caché des choses, et c'est pour ça que je veux lui parler. Tout ça a trop duré.

Ma voix se brise légèrement à la fin, mais je me ressaisis rapidement. Il reste silencieux, son regard passant de la vitre à moi. Je sais qu'il comprend, même s'il ne veut pas l'admettre. Je suis convaincue que la vérité est là, enfouie quelque part, et que je dois la déterrer, coûte que coûte.

Le soupir de mon fils résonne à travers la vitre. Son regard, habituellement si direct, se perd dans un point invisible, quelque part entre nous deux.

Shawn : Peut-être, reprit-il finalement, sa voix empreinte d'une étrange mélancolie. Mais ça n'efface pas ce que j'ai fait. Si on est là, c'est surtout à cause de moi.

Ses mots me serrent le cœur, même si je les ai entendus des milliers de fois. Il a ce talent pour endosser des fardeaux qui ne sont pas entièrement les siens. Après un moment de silence, il relève les yeux vers moi.

Shawn : Tu as de ses nouvelles ? Elle t'a répondu ?

Je secoue la tête, essayant de dissimuler l'amertume qui me gagne à chaque fois que cette question revient.

Moi : Non. Rien, dis-je d'un ton sec. Depuis que j'ai envoyé cette lettre dans les Hamptons, ils m'ont fait envoyer une injonction. Si je m'approche d'eux, je risque des poursuites.

Je fais une pause, laissant mes doigts glisser nerveusement sur le bord du téléphone. Mon ton devient plus grave, presque murmurant.

Moi : Mais... quelque chose a changé chez eux. Avant, ils étaient sûrs d'eux, arrogants même. Ils avaient cette aura d'intouchabilité. Mais maintenant...

Je marque un temps, rassemblant mes pensées.

Moi : C'est comme s'ils avaient peur. Pas seulement de toi ou de moi. De quelque chose d'autre. Ils cachent quelque chose, j'en suis certaine.

Je le vois froncer légèrement les sourcils, absorbant mes paroles. Peut-être que lui aussi commence à sentir ce que je ressens : ce n'est pas seulement une question de passé. C'est une histoire qui n'a jamais été entièrement racontée. Au bout d'un moment, les mots me brûlent les lèvres. Je ne peux plus garder ça pour moi.

Moi : Je suis allée chez eux il y a quelques semaines, avoué-je enfin. J'ai vu Victoria, et... on a eu une altercation verbale.

Mon fils me fixe, surpris, mais je continue avant qu'il ne puisse poser une question.

Moi : Et j'ai rencontré leur dernière enfant. Amelia.

Shawn : Amelia ? répète-t-il, levant un sourcil intrigué. Je ne savais pas qu'ils avaient eu un autre enfant après Ilona.

Moi : Moi non plus, dis-je en hochant la tête. Et cette rencontre... c'était étrange. Quand je l'ai vue, j'ai ressenti quelque chose que je ne peux pas expliquer.

Je marque une pause, cherchant les mots pour décrire ce sentiment inexplicable qui m'a traversé en voyant cette jeune fille.

Moi : Elle est différente. Physiquement, elle ne ressemble pas à Victoria ou à Edward. Ni à ses frères et sœurs, sauf Kate. Mais elle m'a dit qu'elle allait avoir 16 ans, et... ça coïncide. Je pense que soit Victoria a trompé son mari, soit Amelia n'est pas vraiment leur enfant.

Il fronce les sourcils, visiblement troublé.

Shawn : Qu'est-ce que tu insinues ? Ce ne sont pas nos affaires maman, ça ne nous regarde pas.

Je prends une profonde inspiration, sentant mes mains trembler légèrement.

Moi : Quand je l'ai vue, elle m'a rappelé Kate, dis-je lentement, pesant chaque mot. Mais il y avait quelque chose d'autre. Quelque chose qui m'a fait penser à... toi.

Un silence pesant s'installe. Son regard s'assombrit, et il secoue la tête.

Shawn : Je ne vois pas où tu veux en venir.

Moi : Si, tu le sais très bien...

Shawn : Et je ne crois pas à cette théorie.

Moi : Et si je ne me trompe pas ? Et si tu...

Je ne peux même pas terminer ma phrase avant qu'il me coupe.

Shawn : Je sais que tu la détestes, maman, murmure-t-il, sa voix plus calme, mais empreinte d'une certaine fatigue. Mais moi, je n'y arrive pas. Je n'ai aucune raison de la détester. Elle n'est pas comme ça. Ce n'est pas ce que tu penses.

Je serre les lèvres, sentant la frustration monter. Mais au lieu de répondre, je fouille dans mon sac et en sors mon téléphone, montrant une photo que j'ai trouvée sur les réseaux sociaux. Une photo d'Amelia.

Moi : Regarde, dis-je doucement. Regarde bien.

Il fixe l'image longtemps. Trop longtemps. Le silence devient presque insupportable, mais je ne bouge pas, attendant son verdict.

Moi : Tu vois ce que je vois, n'est-ce pas ?

Il détourne les yeux, refusant de répondre. Mais je sais. Je sais qu'il le voit. Tout comme moi.

Shawn : Maman, arrête. S'il y avait une vérité là-dessous, je l'aurais su. Ça ne sert à rien. Parlons d'autre chose.

Mais pour moi, ça ne s'arrête pas là. Je me penche légèrement en avant, fixant mon fils droit dans les yeux.

Moi : Quoiqu'il en soit, je ne vais plus les laisser nous gâcher la vie, dis-je. Je vais les confronter une bonne fois pour toute. Injonction ou pas, ils me doivent des réponses.

Il secoue la tête, comme pour me dissuader, mais je vois dans ses yeux que, pour la première fois, il n'est plus sûr de rien. Soudain, il change de sujet, l'air préoccupé.

Shawn : Et toi, comment ça va ? La dernière fois, tu disais que tu avais des rendez-vous médicaux à cause de tes douleurs.

Je suis légèrement prise au dépourvu par la question. Esquissant un sourire forcé, je réponds rapidement.

Moi : Ça va... Je gère. Les médecins disent que c'est tout va bien donc tu n'as pas à t'en faire pour moi.

Il me regarde avec une attention silencieuse, percevant ce que je ne dis pas. Après un moment, il poursuit, une pointe d'inquiétude dans la voix.

Shawn : Et grand-mère ? Comment elle va ? Comment se passe le traitement de sa Polykystose rénale... c'est ça ?

Mon sourire disparaît, remplacé par une ombre qui traverse mon visage. Je détourne légèrement le regard avant de répondre, d'une voix plus basse .

Moi : Ce n'est pas simple. Elle est sous dialyse maintenant. On espère qu'elle pourra tenir jusqu'à ce qu'un don soit possible. Le traitement est si couteux... on ne sait plus vraiment quoi faire à vrai dire. Et avec toutes les autres maladies qu'elle avait déjà, c'est de mal en pire. Tout ce qu'elle souhaite c'est te voir, mais malheureusement elle ne peut pas venir jusqu'ici...

Je soupire profondément, comme pour me libérer d'un poids invisible.

Moi : Mais elle reste forte. Comme toujours.

Il hoche lentement la tête, absorbant cette information. Je vois son expression se durcir légèrement, mêlant inquiétude et frustration.

Shawn : C'est injuste, murmure-t-il, presque pour lui-même.

Je n'ajoute rien. Shawn, pensif, fixe un point invisible devant lui, ses sourcils légèrement froncés.

Shawn : Ça fait beaucoup dans la famille quand même. Ça te fait pas réfléchir ? À quel point on est tous connectés par ces choses...

Je sens mon estomac se nouer, mais je reste silencieuse, mal à l'aise avec la direction que prend cette conversation. Finalement, je me force à répondre, cherchant à détourner l'attention.

Moi : Ce qui m'importe, c'est que tu sorte enfin d'ici. Le reste, on gérera.

Il tourne la tête vers moi, un regard scrutateur dans ses yeux. Il hésite un instant, puis lâche, l'air plus troublé.

Shawn : Tu penses que ça pourrait nous concerner, toi et moi ? Que je pourrais... enfin... être touché aussi ?

Je secoue rapidement la tête, essayant d'apaiser ses craintes.

Shawn : Non, pas toi. Tu n'as jamais montré de symptômes. Et pour moi, ce ne sont que des migraines.

Son regard s'assombrit, et je vois bien qu'il n'est pas convaincu. Il me fixe longuement, son visage une mosaïque d'émotions : perplexité, inquiétude, frustration, sous-entendus.

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