Je me gare sur le parking et sors de la voiture avant de claquer la portière. J'ai les mains moites et le cœur qui pompe plus vite que d'habitude. Je n'ai rien pu avaler ce matin tellement je redoute ces prochaines vingt-quatre heures. Je souffle, expire le plus lentement possible tout l'air que j'ai dans les poumons et m'avance enfin vers le bâtiment. Pour TaeHyung. Je le fais pour TaeHyung.

Je vais directement voir la directrice. J'avale ma salive et toque à sa porte qui semble toujours restée grande ouverte. Elle lève la tête vers moi et me sourit lorsqu'elle me reconnaît.

_ Monsieur Jeon ! Vous êtes ponctuel dites-moi. Comment allez-vous ?

_ Un peu stressé, j'avoue, embarrassé.

_ Oh, il ne faut pas. Elles vous attendent dans la salle de jeux. Avez-vous tout ce qu'il faut pour ce weekend ?

_ Oui.

Les sièges-autos sont correctement attachés et le lit superposé est monté depuis un mois dans leur future chambre. TaeHyung a encore vérifié ce matin qu'on ait bien tout ce dont elles auraient besoin. Il ne manque plus que des jouets pour qu'elles s'occupent.

_ Qu'avez-vous prévu ?

_ On va faire des courses. Il manque quelques jeux dans le jardin et ça me permettra de savoir ce qu'elles aiment manger. Ensuite, je les emmène à la maison pour qu'elles prennent leurs marques. Peut-être qu'on visitera le quartier aussi.

_ Vous êtes tendu, relaxez-vous. Elles ne sont pas méchantes.

_ C'est juste que TaeHyung n'est pas là alors je me sens un peu...perdu.

À vrai dire, je suis complètement paumé. Je n'ai aucune idée de comment ça va se passer et même si je suis de bonne foi, il faudrait qu'un miracle arrive pour que je ne fasse pas un pas de travers avec elles. Enfin, quand je dis « elles », c'est surtout à Yeri que je pense. Parce que cette petite fille est très exigeante et a « un fort caractère » comme dirait TaeHyung même si je préfère ma version : un vrai caractère de merde. Je n'ai jamais vu une fillette être aussi irritante qu'elle.

_ Tout va bien se passer. C'est nouveau pour vous comme pour elles. Ne l'oubliez pas. Et au moindre problème, vous m'appelez.

_ Oui, bien sûr.

J'espère ne pas devoir le faire à un moment donné. Parce que ça signifierait que je ne suis pas capable de m'occuper d'elles et qu'à cause de ça, TaeHyung ne pourrait pas les adopter.

_ Allons les retrouver.

Un sourire bienveillant sur les lèvres, elle se lève et me dépasse pour nous emmener dans la salle de jeux. Aussitôt arrivés, on entend Yeri qui pousse une petite colère sur un gamin qui n'a visiblement rien demandé.

_ De toute façon, t'es qu'un méchant ! Tu veux jamais jouer avec nous et t'as tué Peluche !

_ Yeri ! La gronde la directrice. S'il ne veut pas jouer avec toi, tu dois le laisser tranquille. Vas mettre tes chaussures, ton Papa est arrivé.

Yeri, qui a pourtant bien envie d'aller bouder dans son coin, obéit et va chercher ses chaussures. Je repose mon attention sur la petite table où Yein dessine accompagné du petit garçon sur lequel Yeri vient de passer ses nerfs. Petit n'est pas le mot exact. Il doit bien avoir dix ans et je le comprends : moi non plus je n'aurais aucune envie de jouer avec Yeri et ses poupées. Pourtant, quelque chose me donne froid dans le dos lorsque je pose mes yeux sur lui. Il a un regard noir et tellement profond qu'on aurait peur de s'y plonger. Il ne respire pas la joie, ça c'est sûr. Et ça me revient. C'est l'enfant que j'ai vu avec le chef de Visual l'autre fois. C'est peut-être pour ça qu'il ne me donne pas envie de l'approcher.

_ Papa.

Je tourne la tête vers Yein qui m'appelle. Avec tout ça, j'ai oublié de leur dire bonjour. Je m'accroche d'elle et m'agenouille pour être à sa hauteur. Elle ouvre les bras vers moi et je m'empresse de l'enlacer.

_ Salut toi.

Elle se colle contre moi, entourant mon cou de ses bras fins et me chuchote à l'oreille un :

_ Dis quelque chose de gentil à JungHan.

Elle se détache de moi et fait semblant de continuer son dessin mais je vois très bien qu'elle m'a à l'œil. Alors je me repose mon attention sur le petit qui a le regard dans le vide. Je ne sais pas ce que je pourrais lui dire. Je n'en ai strictement aucune idée. Je ne vais pas m'excuser du comportement de ma future fille parce qu'il doit être au courant que c'est une vraie chieuse et ce n'est pas ma faute si elle est comme ça. 

Finalement, Yein ouvre la bouche.

_ T'es sûr que tu ne veux pas faire un dessin ? Lui demande-t-elle.

_ Non.

Il est tellement chaleureux cet enfant...Je peux comprendre pourquoi le chef des Visu vient lui rendre visite.

_ Tu attends Kim SeokJin, c'est ça ? Je lui lance.

Il dévie son regard sur moi et fronce les sourcils. Il n'a pas l'air ravi d'entendre que je connaisse la personne qui vient le chercher. J'ai même l'impression qu'il me fusille du regard rien que pour avoir prononcé son nom.

_ Je ne veux pas vous parler.

_ D'accord, tu n'es pas obligé.

Ça m'arrange à vrai dire. Il se remet à fixer le vide alors que Yeri vient vers nous.

_ De toute façon, ils sont pas beaux ses dessins, dit-elle.

_ Yeri arrête, je réponds. Ce n'est pas parce que tu n'aimes pas quelqu'un que tu dois être méchante avec lui.

_ Mais c'est vrai ! Il y a toujours plein de noir et de rouge et il dit que c'est du sang et il nous fait peur !

_ Ne fais pas attention à lui alors. Ignore-le, laisse-le dans son coin.

Yeri croise les bras et se replie sur elle-même, fronçant les sourcils et tout son visage. C'est tellement cliché que ça me ferait presque rire. Presque parce qu'il s'agit quand même de ma future fille qui se dispute avec le protégé du chef de Visual. Et c'est pas sympa du tout.

_ Vous êtes prêtes ? Je lance, pour changer de sujet.

Yein hoche la tête, rangeant les feutres. Je ne fais pas attention à Yeri qui est en train de bouder dans son coin. Yein me tend alors son dessin et je dois encore une fois me réjouir de son gribouillis. C'est le cinquième qu'elle m'offre et je suis étonné de voir que ça représente encore une fois nous quatre devant une maison. À croire qu'elle ne sait rien dessiner d'autre. Faudrait que je lui apprenne un de ces jours.

_ Il n'y a pas de feutres à la maison mais comme on va faire des courses, on en achètera.

_ On va faire des courses ?

Tiens, Yeri ne boude plus.

_ On pourra acheter une maison de princesse ?

_ On va acheter ce qui est nécessaire et si vous êtes sages, vous aurez le droit à un jouet. Mais un seul, okay ?

Faire plaisir mais à petite dose sinon ça ne finira jamais. Et un jouet, c'est suffisant.

_ Chouette !

_ Au revoir JungHan. Amuse-toi bien avec le grand monsieur.

Alors qu'on sort de la salle de jeux, Yein fait un coucou de la main à cet enfant ingrat qui ne lui répond même pas. Il pourrait au moins lui sourire.

_ Pourquoi t'es gentille avec lui ? Lui demande Yeri. C'est qu'un méchant.

_ Il n'est pas méchant avec moi, répond Yein.

_ Est-ce que le grand monsieur vient souvent le voir ? Je demande, reprenant son expression pour désigner Jin.

_ Parfois.

_ Il est riche, ajoute Yeri. Est-ce que Papa TaeHyung et toi vous êtes riches aussi ?

_ Non.

_ On n'aura pas de maison de princesses alors ?

_ On verra.

_ C'est nul.

Arrivés à la voiture, je les fais monter à l'intérieur et les attache sous l'œil enjoué quoiqu'un inquiet de la directrice qui nous regarde. Je l'avais presque oubliée celle-là.

_ Soyez sages avec votre papa, d'accord ? Lance-t-elle aux fillettes.

_ Oui.

_ Si on s'amuse bien, on sera gentilles, ajoute Yeri.

Sans déconner...Je ferme les portières et on fait un signe de la main à la directrice alors que je démarre. Et comme à chaque fois que je me retrouve avec elles, je ne sais pas quoi leur dire. TaeHyung a essayé de me rassurer en me disant que même en parlant de rien, elles seraient contentes. Mais parler de rien, c'est pas trop mon truc.

Heureusement pour moi, Yeri ne tarde pas à ouvrir la bouche.

_ Elle est grande la voiture. Mais la couleur est pas belle. J'aime pas noir. C'est pas beau. Pourquoi elle est noire ?

Okay, le « heureusement » n'était pas approprié.

_ Parce que si elle est sale, ça se voit pas, je réponds.

_ C'est toi qui a choisi ?

_ La couleur oui mais c'est TaeHyung qui a choisi la voiture.

Et comme je m'y attendais, il a choisi celle qui faisait la plus familiale possible.

_ Ah, d'accord. On va voir quand papa TaeHyung ? Pourquoi il est pas là ?

Comment leur dire que je dois passer un weekend seul avec elles pour voir si le courant passe entre nous ? Je voudrais être honnête, le plus possible, mais sachant qu'elles vont tout raconter à la directrice qui en informera TaeHyung ensuite, je sais que je ne dois pas dire n'importe quoi.

_ Il veut qu'on fasse connaissance tous les trois, sans lui.

_ Il me manque. On va où faire des courses ? On peut avoir des bonbons ? Je veux des bonbons.

_ Et du chocolat, ajoute Yein.

_ Oui mais pas trop.

Parce que si elles ont mal au ventre ou des caries, ça sera forcément ma faute.

_ On habite loin ? Comment elle est la maison ? Elle est grande ? Est-ce qu'elle est rose ? C'est beau une maison rose.

_ J'aime bien le bleu, lance Yein.

_ Non, bleu c'est pour les garçons et nous on est des filles. Quand est-ce qu'on arrive ?

Pourquoi est-ce que les enfants sont toujours obligés de parler et de poser des questions ? Pourquoi est-ce qu'il doit toujours y avoir du bruit avec eux ? J'évite de soupirer, restant positif. Je n'ai pas encore eu le droit à des « j'ai faim » ou « je dois faire pipi » donc je n'ai pas de raison de me plaindre. Enfin, presque pas.

- - -

Je peux enfin souffler. Après cette virée au supermarché qui était plus que fatigante, après leur avoir montré la maison et le jardin, après avoir monté le toboggan qui va de pair avec la balançoire, je peux enfin m'asseoir et respirer. Les voir jouer dans le jardin est tellement plus agréable que de les entendre dire toutes les minutes des « Je veux ça ! Pourquoi on peut pas avoir ça ? ».

Je dois aussi dire que j'adore Yein. Cette fille est un cadeau du ciel. En même temps, quand on a Yeri à côté, on ne peut trouver cette fille douce et calme que magnifique. Elle n'a pas râlé une seule fois et m'a obéi sans rechigner. Alors que Yeri a presque piqué une crise quand je lui ai dit qu'elle ne pouvait pas avoir la super poupée princesse avec sa licorne volante parce qu'elle coûtait trop cher. Finalement, les jouets sont à peine sortis de leur emballage et elles jouent dans le jardin.

Je comprends maintenant pourquoi TaeHyung est toujours crevé en rentrant du travail : s'occuper des gosses toute la journée, c'est éreintant. Malgré tout, il me manque. Ça doit vraiment être plus simple à deux et j'aurais aimé le voir jouer avec elle dehors. Juste pour lui, je prends les deux filles en photo en train de descendre le toboggan en même temps, en éclatant de rire.

Je me demande si Chan s'amuse lui aussi. Je ne sais pas pourquoi je pense à lui mais je m'inquiète. J'ai plusieurs fois tenté de parler de lui à TaeHyung mais n'ai jamais osé. Pourtant, je pense souvent à lui. D'accord, pas souvent mais de temps en temps. Je me demande s'il va bien, s'il joue avec les autres enfants ou toujours dans son coin. Je me demande s'il n'est pas tombé, s'il mange bien. À chaque fois que nous allons rendre visite à Yeri et Yein, je regarde aux alentours et j'espère le croiser. J'aimerais bien le revoir. C'est étrange parce que jamais un gamin ne m'avait donné envie de le revoir. Même ces deux filles qui jouent dans mon jardin et qui vont devenir les miennes ne me manquent pas autant que Chan.

- - -

Je vais certainement paraître ingrat en disant ça parce que je vais sûrement bientôt devenir leur père mais je suis bien content de les ramener à l'orphelinat. M'occuper d'elles pendant vingt-quatre a été beaucoup plus dur que je ne le pensais. J'ai appris qu'il fallait les surveiller quand elles prenaient leur bain sinon elles inondent la salle de bain, qu'elles ne savent pas encore tenir leur baguette correctement pour manger, que Yeri peut piquer une crise dès que quelque chose ne lui plaît pas et que Yein fait encore pipi au lit. La première chose à laquelle je pense en les ramenant, c'est à la sieste que je vais pouvoir faire en rentrant.

Lorsqu'on entre dans le bâtiment pour rejoindre la directrice dans son bureau, elles sautent de joie en y voyant TaeHyung en train de nous attendre. Elles sautent dans ses bras puis racontent ce qu'on a fait en parlant en même temps, ce qui amplifie mon mal de crâne, et TaeHyung se contente de hocher la tête en souriant. Franchement, je ne sais pas comment il fait. Sûrement l'habitude.

_ Et si vous alliez jouer quelques instants dans la salle de jeux ?

La directrice congédie nos fillettes gentiment pour pouvoir entendre mon rapport. Il n'est pas bien glorieux mais cela l'a fait simplement rire. À croire qu'elle se fiche de moi. J'attends le soutien de mon époux mais il préfère l'imiter.

_ Monsieur Jeon, il n'y a pas de solution miracle pour nous apprendre à devenir de bons parents. Mais vous êtes prêt. Savoir ne pas céder à leurs caprices et réagir aux problèmes imprévisibles fait partie du jeu. Je vais voir ce qu'elles en pensent de leur coté mais pour moi, tout cela est positif.

Elle m'invite à sortir du bureau pour pouvoir leur parler. J'en profite pour aller prendre l'air quelques minutes et coup de chance, je repère vite quelqu'un que j'ai envie de voir dans un coin. Je m'approche de lui. Je ne sais pas ce qu'il est en train de faire, agenouiller les fesses sur les talons, mais il a l'air très concentré.

_ Salut Chan.

Il sursaute en m'entendant, sûrement parce qu'il pensait être surpris par quelqu'un d'autre, mais me fait un grand sourire quand je m'agenouille à côté de lui.

_ Qu'est-ce que tu fais ?

_ Je regarde des vers de terre. J'ai envie de les laver pour enlever la terre qu'ils ont mais j'ai peur qu'ils se noient.

_ Je ne pense pas qu'ils puissent se noyer. Tu devrais essayer.

_ J'ai peur de me faire gronder.

_ Ah oui...Tu devrais juste continuer à les regarder alors.

Il continue donc son activité, reprenant un air très sérieux. Ça me fait rire parce que ce ne sont que des vers de terre.

_ Tu vas bien ?

_ Oui. J'ai plus me bobos, me sourit-il. Mais j'ai un bleu sur le coude, me suis cogné.

_ Ah.

Je n'ajoute rien et il ne semble pas vouloir parler non plus. Et pour une fois, je ne me sens pas gêné de simplement rester avec un gosse sans lui parler ou lui donner de l'attention. On se contente de regarder les trois pauvres vers de terre qui bougent à peine et de temps à autres, je lui pose une question. Sur sa vie, sur ce qu'il mange, sur n'importe quoi. Il me répond toujours avec des réponses courtes et simples mais ça me suffit.

J'aimerai rester plus longtemps avec lui mais mon téléphone sonne. TaeHyung. Je décroche, me disant qu'ils ont sûrement fini.

_ T'es où ?

_ Dehors, j'arrive.

Je raccroche et me relève.

_ Je dois partir mais on se verra sûrement une prochaine fois.

_ Au revoir hyung.

_ Salut Chan.

Je reviens sur mes pas et croise mon mari en chemin.

_ Où est-ce que t'étais ?

_ J'étais avec Chan.

Il hausse en sourcil mais je lui fais signe de ne pas poser de questions.

_ C'est l'amour fou entre Yeri et toi, sourit-il, amusé. Elle a raconté que tu lui avais tiré les cheveux.

_ J'ai pas fait exprès, je me défends, un peu embarrassé. C'est juste que je ne sais pas coiffer une fille. Surtout quand elle bouge tout le temps.

_ C'est ce que Yein a dit. On doit rejoindre la directrice pour le bilan final.

Je hoche la tête et il me prend la main avant que l'on ne pénètre à nouveau à l'intérieur. Mais peu avant le bureau, je le stoppe.

_ Attends.

Il se tourne vers moi, un sourcil en l'air.

_ Qu'est-ce qu'il y a ?

_ Si jamais ça ne fonctionne pas avec elles...

_ Ça va aller, me sourit-il. Il n'y a aucune raison que ça ne fonctionne pas. T'as été super.

_ D'accord alors je vais dire ça autrement. Que ça fonctionne avec elles ou non, je voudrais...

Je m'arrête un instant, me rendant compte que ma demande va lui paraître vraiment inattendue. Même à moi, ça me paraît incroyable.

_ Est-ce qu'on pourra adopter un troisième enfant ?

_ Quoi ?

Il a l'air de tomber des nues. Pas que je ne m'y attendais pas mais je ne sais pas s'il est ravi ou non de m'entendre demander un énième mioche alors qu'on en a pas encore et que, de base, je déteste ça.

_ JungKook, est-ce que tu vas bien ?

Je lève les yeux au ciel.

_ J'ai jamais voulu d'enfant, et encore moins des filles, mais il y a ce gosse...

TaeHyung me regarde avec des yeux ronds. Quand il retire sa main de la mienne pour croiser les bras, je devine qu'il a compris où je voulais en venir.

_ Vas-y, je t'écoute, m'invite-t-il à continuer.

Son ton n'est pas des plus amicaux mais je sais qu'au fond, ça lui fait plaisir de voir que je m'implique dans ce qui va devenir « notre famille ».

_ Il s'appelle Chan, il a le même âge que Yeri et Yein. Je l'ai rencontré le premier jour où on est venus ici et...je sais pas mais je l'aime bien. J'ai jamais été proche d'un gosse mais lui, je sens qu'il est différent. Il est un peu comme moi quand j'étais petit et...je veux juste qu'il soit heureux. T'auras tes filles, et je les aimerais aussi, mais je veux aussi pouvoir choisir un membre de notre famille pour qu'elle soit vraiment à nous deux, tu comprends ?

Pendant quelques secondes, il continue de me regarder le plus sérieusement possible. J'ai soudainement peur qu'il se braque, qu'il rejette mon idée pour seulement se concentrer sur Yein et Yeri. Ce que je comprendrais, évidemment. Mais ce qu'il fait m'étonne beaucoup plus. Son visage s'éclaire d'un coup, son sourire venant élargir le coin de ses lèvres et il vient me coller contre son torse.

_ Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux de t'entendre dire ça JungKook. Pince-moi, j'ai pas envie que ce soit un rêve.

J'éclate de rire.

_ Je vais pas te pincer, tu vas encore avoir mal.

_ Je ne sais pas si on pourra adopter trois enfants d'un coup mais je pense que c'est à mon tour de faire des efforts. Si tu veux un fils, on en aura un. On sera heureux tous ensemble, je te le promets.