
Chapitre 10 - Pourquoi ?
Le dimanche précédent la fête de mon frère, je passais la journée à travailler. Les préparatifs allaient attendre, le gala était bien plus important. Il ne me restait que cinq jours pour tout finaliser. Et j'étais bien trop inquiète d'oublier le moindre détail pour m'autoriser un jour de repos.
A mon réveil, Liam avait préparé le petit déjeuné parfait pour me donner l'énergie nécessaire afin de respecter l'emploi du temps que je m'étais imposé. Ce dernier avait tenté de me faire débuter plus tard que prévu, mais il était hors de question que mes horaires soient décalés. Il avait alors capitulé quand il comprit que je n'allais pas succomber à ses tendres baisers. J'en avais eu envie, mais ma carrière passait avant tout. Surtout en ce moment. Ce gala était le l'occasion de faire mes preuves auprès d'Aliénor.
En une vingtaine de minutes, ma chambre ressemblait à celle de mon cousin de huit ans : le désordre comme je le détestais. Il me fallait de l'espace pour entreposer tout ce dont j'avais besoin pour faire de ce gala une exception. Je comptais bien prouver à Aliénor qu'elle n'avait pas commis d'erreur en me prenant sous son aile. Ne me connaissant que trop bien, Niall se permit de me déranger qu'une seule minute afin de me donner de quoi me restaurer et ne pas me dessécher : un smoothie pêche, fraise, banane et orange, celui que je pouvais boire à longueur de journée.
En dehors ma chambre, j'entendis Thaïs demander à mon frère pourquoi est-ce que je m'étais enfermée de la sorte. Ce dernier lui apprit alors que, et depuis mon plus jeune âge, j'étais une bosseuse. A l'école, j'étais souvent première de la classe. Ou parfois deuxième lorsque cette peste de Solène s'acharnait à être meilleure que moi. Cependant, elle me donnait l'occasion de montrer le meilleur de moi-même et de me surpasser un peu plus tous les jours. Le jour de notre entrée à l'école, elle m'avait tiré les cheveux en prétendant qu'ils seraient plus beaux sur elle. Depuis ce jour-là, elle n'avait cessé de s'en prendre à moi. Et ce fut encore pire lorsque nous étions entrées au lycée. Elle se servait de mes problèmes d'anxiété et de timidité pour se rendre intéressante auprès des garçons. Puis elle avait fini par sortir avec LE garçon, celui auquel je pensais tous les soirs en rentrant à la maison. Et du jour au lendemain, ses parents avaient déménagé à Las Vegas pour vivre la vie de riche qui rendait cette famille si insupportable.
Lorsque je levai enfin la tête de mes documents, le soleil était déjà couché. Les yeux fatigués après des heures de concentration, je les frottai en sortant de ma chambre. L'appartement était totalement vide, et ce depuis des heures. De toute l'après-midi, je n'avais entendu aucun bruit. Aucun son de voix, pas de musique ni de télé. Mon frère avait dû gentiment demander à ce que personne ne me dérange et, pour ce faire, ils avaient préféré quitter les lieux.
Dans mon jogging et ce pull de Liam qui sentait si bon, je me rendis dans l'appartement d'en face. Je m'attendis d'abord à tomber sur l'Insolence qui m'aurait fait remarquer que ma tenue du jour n'avait rien à voir avec le tailleur rouge de l'autre fois. Mais il n'était pas là. Personne n'était là. Les sourcils froncés, je descendis alors les marches qui nous séparaient du troisième appartement « familial ». L'oreille collée contre la porte, j'attendis de pouvoir m'assurer qu'ils étaient bien tous ici avant de rentrer. Sans prendre la peine de frapper, je m'avançai doucement dans cet appartement encore jamais visité. Les mains dans les poches, je suivis les voix et arrivai dans un salon moderne habillé de blanc et de bois.
— T'as enfin décidé de te détendre un peu, sourit mon frère en m'invitant à m'asseoir avec eux.
Même Zayn était là, à côté de Louis à lui parler de sa dernière toile en lui expliquant les procédés de peinture utilisés en fonction des couleurs choisies. Lorsque Niall s'était adressé à moi, le brun avait levé les yeux en ma direction avant de les reposer sur son ami comme si de rien n'était. A chaque fois qu'il nous honorait de sa présence, j'osais espérer que la soirée allait bien se passer. Parce que, s'il était là, c'est qu'il était de bonne humeur.
Autrefois, je n'aurais jamais osé faire ce que je m'arrêtais à faire. Mais je n'avais qu'une seule envie : me blottir contre Liam. Alors, de mon petit être, je décidai de m'asseoir sur ses genoux et de remonter les miens contre moi. Le fauteuil sur lequel il était assis pouvait supporter un poids en plus. Personne ne dit rien, il avait dû leur annoncer la nouvelle. Ma capuche sur la tête, je fermai les yeux pour décompresser de cette journée de folie. Liam passa l'une de ses mains dans mon dos tandis que l'autre caressait mes jambes sans prendre la parole. Il savait que j'avais seulement besoin de sa tendresse.
Plus les minutes passaient, plus je sentais un regard peser sur moi. J'ouvris alors les yeux pour découvrir ceux de Zayn encrés sur ma personne. Il n'était pas arrogant, comme à son habitude, il n'était pas triste non plus. Pour la première fois, j'eu du mal à distinguer ce qu'il ressentait à l'instant présent. Ce ne fut que quand son frère me chuchota quelque chose qu'il cligna des yeux comme pour revenir à la réalité et se rendre compte qu'il s'était perdu dans ses pensées, en me fixant.
— Est-ce que tu veux monter ?
Ma réaction le fit sourire, effrayée par l'arrivée de ce jour, je prenais toutes ses phrases pour des sous-entendus. Liam était un garçon après tout, et les garçons aimaient ce genre de chose.
— Juste pour être plus au calme, ne t'en fais pas, précisa-t-il.
Soulagée, je déclinai sa proposition en lui assurant que j'allais bien, pour l'instant. Il se pourrait que, au cours de la soirée, l'envie de m'éloigner un peu de tout ce monde se fasse ressentir.
Liam se contenta de me serrer un peu plus contre lui après avoir déposé ses lèvres sur le coin de ma bouche.
Lorsque nous nous apprêtions à passer à table, Louis me demanda discrètement de le suivre. Alors que tout le monde se dirigeait vers la cuisine, nous partions de l'autre côté. En silence, je le suivis dans le couloir qui nous mena à sa chambre. Lorsqu'il m'invita à entrer, j'observai tous les détails de la pièce. Les photos accrochées sur ses murs attirèrent mon attention. Surtout celle du pont qui séparait la ville en deux. Je la trouvai magnifique. C'était surtout grâce à la lumière du soleil couchant, rendant le rouge du monument encore plus éclatant.
— Je voulais te donner mon manuscrit, si tu es toujours d'accord.
Le sourire aux lèvres, j'attrapai les pages reliées qu'il hésita à me tendre.
— Je m'engage à t'apporter un retour avant la fin du mois.
Là, un sourire timide vint étirer ses lèvres et il me prit contre lui très rapidement. En plus de ne pas être un adepte de la parole, Louis rencontrait une difficulté avec le contact physique. C'était sa façon de se tenir qui m'avait mis la puce à l'oreille. Souvent recroquevillé sur lui-même, il s'asseyait toujours dans son coin, loin des autres.
Dans le salon, je déposai le manuscrit avant me joindre au repas. Malheureusement, il était sur le point de mal commencer. Derrière moi, Zayn attrapa le papier et fronça les sourcils en lisant le titre.
— Qu'est-ce que tu fais avec ça ? demanda-t-il comme si j'étais une voleuse.
Pour me sauver d'une éventuelle dispute, Louis répondit avant moi. Peut-être aurait-il le pouvoir d'apaiser les choses et de faire en sorte que Zayn reste avec nous pour le dîner.
— Je lui ai demandé de le lire.
Etonnement, il était le seul à lui tenir tête. Il osait lui dire les choses et n'avait pas peur qu'il se mette en colère. C'était peut-être ce qui les avait rapprochés. Zayn avait besoin de quelqu'un qui ne soignait pas ses mots pour l'attendrir.
— Pourquoi ?
C'était le seul mot qu'il put prononcer. Là, je parvins à déceler ce qu'il ressentait : de la trahison, et de la jalousie. Louis l'avait trahi en me demandant, à moi « l'ennemi », de lire son projet. Enfin, c'était sans doute ce qu'il pensait.
— Ecoute, Zayn, ton avis est très important et tu le sais pertinemment mais...
— Bonne lecture.
Le brun n'avait pas pris la peine de laisser son ami finir la phrase. Violemment, il plaqua le manuscrit sur ma poitrine et quitta l'appartement.
Louis, apparemment exaspéré, soupira en fermant les yeux. Puis il m'expliqua que lors de sa rencontre avec Zayn, ce dernier avait ressenti le besoin de le protéger des brutes du collège qui s'en prenaient à lui du fait de son « intelligence ». De deux ans son cadet, Louis avait prit Zayn comme exemple. C'était la raison de leur relation si fusionnelle.
De retour dans la cuisine, je pris place aux côtés de Liam qui me demanda où est-ce que j'étais passée.
— Où est Zayn ? s'inquiéta sa sœur.
— Partit faire sa crise ailleurs, répondit simplement Louis.
***
Sur autorisation de ma patronne, je pus quitter le travail deux heures plus tôt pour organiser la fête d'anniversaire de mon frère. Sa dernière leçon terminait à dix-huit heures, il me restait donc deux heures et demie avant qu'il ne se pointe. Une fête entre nous aurait été l'idéal, mais Niall avait décidé de faire venir les quelques potes qu'il s'était fait depuis notre arrivée. Fêtard, il avait aussi accepté que Liam propose à ses nombreux amis de se joindre à la fête. Nous allions être une trentaine, tout ce que je détestais. Mais je le faisais pour mon frère, alors j'allais prendre sur moi et ne faire aucune remarque de toute la soirée.
— Bonjour, ma beauté.
Me prenant au dépourvu, Liam venait d'ouvrir la porte de son appartement. Rapidement, il m'attira contre lui pour m'embrasser fougueusement, son dos contre le mur.
— Des chambres sont à votre disposition de chaque côté de ce palier, merci de les utiliser.
Gênée, mais amusée par la remarque d'Harry, les bras chargés, je décollai mes lèvres de celles de Liam en riant. Sans plus tarder, je me m'attelai à la tâche à mon tour, l'entraînant avec moi. Rapidement, Thaïs, Louis et même Zayn se joignirent à nous.
Pendant une bonne dizaine de minutes, Louis et l'Insolence discutèrent de l'évènement de la veille. Lorsque je tournai de nouveau la tête vers eux, Zayn était en train de serrer son ami dans ses bras. Il était même son meilleur ami, au vu de la relation qu'ils entretenaient. Face à la douceur dont il pouvait faire preuve, mes lèvres s'étirèrent en un léger sourire qu'il remarqua. Ayant préféré qu'il ne m'aperçoive pas sourire en sa direction, je repris immédiatement mon sérieux. C'était ce qui semblait l'amuser : me voir changer d'humeur en un claquement de doigts dès qu'il était dans les parages. Je prenais sur moi, de plus en plus pour tenter de ne pas rentrer dans son jeu stupide. Mais il était si infect, que j'étais obligée de me défendre ou de lui répondre. Il n'était pas le genre de personne à laisser tomber si on l'ignorait. Bien au contraire, il continuait encore et encore jusqu'à nous faire craquer. Alors, pour ne pas me contenir jusqu'à exploser, je me laissais aller de temps en temps en lui lançant une remarque cinglante qui lui plaisait tant.
Ce soir, Liam avait été chargé de la nourriture. Tous les tapas avaient été confectionnés de ses mains et je résistai durement pour ne pas un goûter un sur le champ.
Bien trop petite pour accrocher cette banderole toute seule, je devais demander de l'aide. J'étais sur le point d'appeler Liam, mais me ravisai en prononçant le prénom de sa sœur. Il fallait que l'on aille l'une vers l'autre, petit à petit. Dans les secondes qui suivirent, elle se présenta devant moi, une partie de ses cheveux encore bouclée. Je grimaçai en comprenant que je l'avais dérangée, mais elle m'offrit un sourire comme pour me dire qu'il n'y avait aucun mal à cela.
— J'aurais besoin que tu accroches ce bout ici, juste au-dessus du meuble, s'il te plaît.
Une fois sa mission accomplie, elle retourna à son brushing en me souriant de la même manière qu'à son arrivée. Déconcertée, je restai sur place quelques secondes. Les efforts allaient finir par payer, mais la voir passer du coup de poing au sourire éclatant était quelque peu déstabilisant.
A dix-huit heures pétantes, je fis un message à mon frère pour lui demander de se dépêcher en lui faisant croire que notre réservation au restaurant était pour dix-neuf heures. Le connaissant, il allait rappliquer en moins de trente minutes. Jusqu'à dix-huit heures vingt, des invités arrivaient encore. De plus en plus stressée à cause de tout ce monde, je me mis en arrière pendant quelques minutes. Dans mon dos, je sentis des bras entourer ma taille et l'odeur enivrante du parfum de Liam me détendre. Ses lèvres sur mon cou, il me répétait que tout allait bien se passer et que dès que je me sentais mal je pouvais venir le chercher.
Sur la terrasse, Harry vint me prévenir lorsque Niall sortit de sa voiture en bas de l'immeuble. Rapidement, je mis tous les invités dehors, du côté de l'appartement des frères Malik. Tandis que nous, prenions nos places habituelles dans le salon.
— On attendait plus que toi, sourit le bouclé en le voyant entrer.
Toute fière de ma surprise, je me jetai sur lui avant qu'il ne voie la décoration. A ce moment-là, le reste des personnes entra dans la maison pour lui souhaiter un bon anniversaire. Alors qu'il aurait dû être heureux, il posa son regard sur moi lorsqu'il sentit mon corps se tendre.
— Davina, je ne veux pas de cette fête si tu ne te sens pas bien.
Niall était l'une des rares personnes, même la seule, à tout faire en fonction de moi. Il était prêt à annuler ses vingt-cinq ans juste pour mon bien-être. Alors cette fois-ci, c'était à mon tour de lui faire plaisir. Pour le rassurer, j'attrapai sa main.
— Ne t'inquiète pas pour moi, amuse-toi. Promets-le-moi, insistai-je.
D'un hochement de tête, il déposa un baiser sur mon crâne avant de rejoindre la fête. Le blond me regarda une dernière fois, et je lui fis mon plus sincère sourire. Il était hors de question que je gâche son anniversaire.
La nuit tombée, la fête battait son plein. Une chance que nous soyons les seuls habitants de cet immeuble. Les étages en dessous des nôtres n'étaient de que des vieux appartements inhabités depuis des années. Pourtant, l'immeuble en question avait été totalement rénové. Ce devait encore être une manigance de la famille Malik. Payer des loyers dont ils n'avaient pas usage simplement pour ne pas être embêtés par de quelconques voisins.
Comme prévu, je restai en retrait de la foule. Harry et Thaïs dansaient l'un contre l'autre ce qui me fit chaud au cœur. J'aurais aimé partager ce même moment avec Liam, mais j'en étais tout bonnement incapable. D'ailleurs, je découvris que ce dernier aimait les fêtes au moins tout autant que mon frère, ce qui faisait de nous des personnes assez différentes en fin de compte.
— Est-ce que ça va ?
Debout contre le mur de la terrasse, je décidai de ne pas le regarder.
— Je suis heureuse que mon frère passe une bonne soirée.
Pendant un instant, il ne répondit rien. Puis il s'adossa à son tour contre le mur, sa capuche sur la tête pour contrer l'effet du vent dans ses cheveux déjà bien défaits.
— Oui mais toi, comment tu te sens ?
Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Si je n'avais pas été capable de retenir mes paroles, je l'aurais envoyé bouler. Mais il n'était pas nécessaire de mettre le feu aux poudres lorsqu'il se comportait si gentiment. J'aimais cette part de lui, celle qui le montrait tel qu'il était réellement.
— J'ai hâte que toutes ces personnes quittent l'immeuble, avouai-je. Et toi, qu'est-ce qui t'amènes ici ? Il y a tellement de personnes avec qui tu préférerais sûrement être.
— J'ai arrêté de boire et de faire la fête depuis l'accident, me répondit-il sans avoir prit la peine de réfléchir.
C'était comme s'il avait préféré me dire ces mots avant qu'ils ne restent coincés dans sa gorge. Prise de court, j'eu du mal à lui répondre quelque chose. J'étais bien trop triste pour lui, mais j'étais surtout à l'origine de la dispute avec son frère à ce sujet. Alors, il valait mieux que je me taise.
— Je ne buvais pas tant que ça, avant, clarifia-t-il de peur que je le prenne pour un alcoolique. Mais depuis que c'est arrivé, je me suis juré de ne plus jamais toucher une goutte d'alcool. Je pense que je me perdrai bien trop facilement dans cette addiction si jamais je me laissais aller. Et puis, ce type qui les a renversées... il était complètement bourré, tu sais ? Je refuse de me retrouver à sa place, de prendre le volant sans en avoir la capacité, de prendre des vies et de détruire des familles entières.
Zayn m'avait déballé le fond de sa pensée d'une traite. Maintenant que j'étais au courant, il était peut-être plus facile pour lui d'en parler.
Pour le réconforter, je posai ma main sur la sienne sans réfléchir. Surprit de mon geste, il s'immobilisa sans pour autant me regarder. Ses yeux divaguèrent entre les individus à l'intérieur de l'appartement. Alors qu'il commençait à se détendre et à lier ses doigts aux miens, Louis se joignit à nous. Dès qu'il le vit, Zayn retira sa main pour la ranger dans la poche de son pantalon. Exaspérée, ou peut-être blessée par son acte, je levai les yeux au ciel avant de sourire à celui qui tenta de lancer la discussion. Rapidement, Harry et Thaïs nous rejoignirent, essoufflés après leurs efforts pour bouger en rythme avec la musique.
— Niall a vraiment l'air de passer une bonne soirée, souligna le bouclé en le désignant du menton.
Ce dernier, son bras sur l'épaule de Liam, chantait à tue-tête, un verra d'alcool à la main. Heureusement pour lui que le mardi était un jour où il n'avait de cours à donner qu'à partir de quatorze heures. Il aurait été vraiment mal en point et son séjour au lycée se serait arrêté bien plus vite que prévu.
Lorsque Liam posa, par hasard, ses yeux sur moi il m'envoya un baiser auquel je répondis par un sourire. Contrairement à tous les autres, il était apparemment le seul à se retourner le cerveau en enchaînant les verres. Autre point divergent entre nous deux.
— Pourquoi ?
De nouveau, Zayn s'adressa à moi. N'étant d'abord pas sûre que ce soit le cas, je mis quelques secondes à poser mes yeux sur son visage assombrit par le noir de sa capuche. Le ton de sa voix était le même que la veille, lorsqu'il s'était sentit trahit par Louis.
— Pourquoi c'est lui que t'as choisis ?
Où voulait-il en venir ? Qui d'autre aurais-je dû choisir d'après lui ?
— Il est égoïste. Par respect pour Thaïs et moi, tout le monde a arrêté de boire, ou du moins de se mettre des cuites. Mais lui, dès qu'il trouve l'occasion de faire la fête, il se défonce sans même réfléchir.
C'était donc pour ça que Zayn était constamment en colère contre son frère. Il lui en voulait de ne pas prendre au sérieux l'horreur qu'ils avaient vécu plusieurs années en arrière.
Et alors, discrètement, sans que personne ne s'en aperçoive, ce fut lui qui prit ma main dans la sienne. Ses doigts se lièrent aux miens si fort que je ne pus les retirer. Etonnement, son contact me fit le plus grand bien. J'exerçai alors une légère pression sur sa main pour lui faire comprendre que je me ne m'en n'irai pas. Parce que c'était ce dont il avait eu besoin en réalisant ce geste, de réconfort.
Plus tard dans la soirée, mon frère souffla ses bougies sous une trentaine d'applaudissement et de verres levés en son honneur. Surexcité, comme à chaque fois qu'il buvait, le blond me prit dans ses bras en me remerciant une dizaine de fois. Puis, il reprit le cours de sa fête, me permettant de retourner dehors.
Accompagnée des mêmes personnes que tout à l'heure, je me sentais un peu mieux qu'à l'intérieur. Les heures défilaient et personne n'avait apparemment envie de partir. Lorsque les montres et téléphones affichèrent deux heures du matin, certains invités commencèrent à partir. Maintenant que la pièce était moins remplie, je pu apercevoir Liam, appuyé contre l'un des meubles du salon à tenter de rester debout. Zayn et Thaïs le regardèrent sans agir, tous deux avaient ce regard noir qui me glaça le sang. Comme personne ne sembla s'en préoccuper, je me dirigeai vers lui en me frayant un chemin entre les personnes restantes.
— Davina, ma beauté.
Dès lors qu'il me vit, il quitta son meuble et perdis immédiatement l'équilibre. Je le retins à temps pour qu'il ne s'étale pas par terre et le traînai jusqu'à la salle de bain. Il n'était pas en mesure de se rendre jusqu'à chez lui. Assis à côté des toilettes, je le laissai rejeter tout l'alcool qu'il avait ingurgité. Je comprenais quelque peu la réaction de son frère et de sa sœur. Ils avaient vécu un drame à cause de la drogue qu'était l'alcool, et Liam devenait ivre dès qu'il le pouvait.
— Excuse-moi, soupira-t-il une fois qu'il eut terminé.
Sans lui répondre, j'allumai l'eau du robinet pour qu'il vienne se débarbouiller le visage. Je n'étais pas du genre à me disputer pour ce genre de chose. Puis nous n'étions ensemble que depuis quelques jours, et ce n'était pas à moi de lui dire ce qu'il avait le droit de faire ou non. Je ne supporterais pas qu'il se permettre de le faire envers moi.
Les pointes de ses cheveux mouillées collèrent sur son front. Face au miroir, il soupira bruyamment en essayant de retrouver ses esprits. Mais il allait surtout lui falloir une bonne nuit de sommeil pour récupérer.
En m'approchant de lui, je relevai ses cheveux pour dégager son visage et déposer mes lèvres sur sa joue. Je ne lui en voulais pas, il était jeune et aimait faire la fête. Il n'y avait pas de mal à ça. Ce n'était simplement pas la façon dont moi je fonctionnai.
Après une bonne demi-heure enfermés dans la salle de bain, je proposai à Liam d'aller se coucher. Toujours pas capable de se déplacer seul correctement, je passai mon bras autour de sa taille pour le soutenir.
L'appartement était quasiment vide, il ne restait que quelques personnes en train de récupérer leurs affaires pour quitter la fête touchant à sa fin.
— Niall, ça va ?
Assis sur le fauteuil, il monta son pouce en l'air pour me répondre. Dans le même état que Liam, il allait aussi lui falloir de l'aide pour rejoindre son lit. Voyant mon regard désespérée, Harry le prit en charge alors que Louis et Thaïs commençaient déjà à ranger le gros du bazar. Zayn, lui, avait disparu. Je parcouru les alentours du regard, mais il n'était plus là.
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