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Chapitre premier

Les hivers étaient bien plus rudes sur Terre qu'ils ne l'étaient au Royaume, mais ma fascination pour ces derniers ne semblait avoir aucune limite. Dès que les premiers flocons se mettaient à tomber sous les fenêtres, je me postais derrière elles, pouvant passer des heures entières à observer ces magnifiques petites étoiles de glace tomber sur le sol qui, bientôt, se couvrirait d'un splendide manteau d'un blanc immaculé.

Mon premier hiver avait été de ceux qu'on ne pouvait oublier. Probablement parce qu'un très grand nombre de choses s'y était déroulé.

***

« Ika ! Dépêche-toi, on n'a pas de temps à perdre, les Drash nous attendent ! Je ne veux pas arriver en retard le premier jour ! »

Enfilant à la va-vite un vieux manteau de fourrure, qui était censé me permettre de me rendre plus présentable, je quittai avec un soupir las la fenêtre derrière laquelle j'avais élu domicile. Avant de sortir de la pièce, je jetai un dernier regard au pauvre morceau de verre réfléchissant sale qui nous servait alors de miroir.

Mon nom était Ikaëla. J'avais fêté mes seize ans la veille, et je peinais, à ce moment encore, à m'en rendre compte, tout comme les gens autour de moi. Mon physique n'était pas atypique : des cheveux bruns et bouclés, quoi que trop épais pour être véritablement beaux, des yeux bruns, généralement cachés sous ma frange longue, et enfin, une minceur trop prononcée, liée à mon cruel manque de nourriture. Ma seule caractéristique physique un tant soit peu particulière était fermement attachée dans mon dos, par d'épaisses bandes qui me faisaient souffrir le martyre.

Blanches, larges, et d'une douceur infinie, mes ailes n'avaient pas servi depuis près de six mois entiers. Si cela se déroulait comme pour mon frère, Ezraël, on me les retirerait le jour de mes dix-huit ans. Ce jour, pour mon frère, resterait à jamais dans ma mémoire tant ce dernier avait souffert.

« Ikaëla, si à cinq tu n'es pas sortie de cette chambre, je te jure sur la loyauté que je porte à Gabriel II que j'y entrerai sans aucune gêne. »

Je finis par ouvrir la porte sur le visage de mon frère.

Lorsqu'on parlait d'un visage angélique, c'était généralement le visage de mon frère qui venait à l'esprit. Ses grands yeux semblaient être faits pour se perdre à l'intérieur de leur immensité bleue, et tranchaient à la perfection avec les jolies boucles d'or qui tombaient de son front jusqu'au bas de ses oreilles.

Mais niveau comportement angélique, Ezraël ne répondait pas aux critères. Plutôt colérique et, il fallait l'avouer, prétentieux, sa réputation de tombeur le précédait chez à peu près tous les domestiques des manoirs alentours, aussi bien chez les belles demoiselles que chez les virils jeunes hommes. Mon frère avait, à n'en pas douter, brisé en un an presque autant de cœur que je pourrais jamais en briser en une vie, et avait fréquenté les lits de tous types de personnes que ce monde ait un jour pu porter.

« Même si tu préférerais mourir que de l'avouer, lui glissai-je, c'est de ta faute si nous sommes obligés de retrouver un nouvel emploi. »

Les joues d'Ezraël rougirent imperceptiblement. Sa dernière bourde de l'année avait été d'être pris dans le même lit que le fils du maître de maison, en pleine action... peu recommandable disons.

« Écoute... Ce n'est pas le moment de mettre toutes mes actions sur la table, il nous reste à peine trois quarts d'heure.

- Oui oui... », marmonnai-je en sortant finalement de la chambre.

Il finit par me lâcher un sourire.

« J'ai vraiment cru que tu ne sortirais jamais d'ici... Tu es magnifique, sinon. »

Je rougis un peu.

« Tu trouves ?... demandai-je.

- Bien sûr ! s'exclama-t-il. Ma petite sœur adorée est la plus belle créature du monde à mes yeux, tu le sais bien ! »

Il m'embrassa sur la joue, avant d'ouvrir la porte de notre petit appartement minable.

« Allons-y, alors ! »

***

Les rues de Londres étaient couvertes d'un magnifique manteau blanc. Partout, les femmes étaient enveloppées dans de magnifiques manteaux de fourrure brune, blanche ou hermine, et laissaient sur les trottoirs pleins de poudreuse des empreintes de chaussures à talons. À leur bras, des hommes emmitouflés dans de belles redingotes noires jetaient des coups d'œil de temps à autre à leurs montres de gousset, vérifiant s'ils seraient à l'heure pour le repas après leurs emplettes.

Les fêtes de Noël arrivaient à grands pas. Chacun jouait des coudes pour se frayer une place à l'entrée des grands magasins pour avoir la chance de pouvoir acheter au moins quelques cadeaux. Des valets traînaient des pieds derrière d'imposantes femmes, les bras chargés de mille et un paquets aux continus plus coûteux les uns que les autres.

Cet enthousiasme était contagieux, si contagieux que je m'arrêtai devant certaines vitrines, au grand dam de mon frère, pour observer la frénésie qui se jouait derrière les grandes portes et vitres des bâtiments. J'aurais tout donné pour pouvoir y pénétrer, et mon frère finit, étonnamment, par céder.

« Tu as dix minutes, me déclara Ezraël. Dix maximum.

- D'accord... soupirai-je en poussant la porte d'un magasin. À dans dix minutes, en ce cas... »

À peine avais-je tourné la tête qu'il avait déjà disparu je ne sais où.

Je m'émerveillai face à toutes ces babioles et tous ces bijoux, dont l'inutilité brillait autant que les diamants montés sur certaines bagues.

Un vieil homme me percuta soudain. Alors que je m'apprêtais à m'énerver et à lancer un véritable débat sur la manière de traiter les dames, aussi pauvres soient-elles, son attitude me laissa totalement au dépourvu.

« Cela vous est donc impossible de regarder devant vous ! s'exclama-t-il. Vous les anges ! Vous êtes insupportables ! Toujours à traîner dans les pattes des autres ! »

Il attrapa mon bras. J'étais paralysée par l'effroi.

« Comment... comment avez-vous su que j'étais une ange ?... »

Un rire, aussi gras que l'homme qui venait de le produire, franchit ses lèvres. Il passa une main potelée et sale sur mon visage.

« Tout dans vos traits me dégoûtent... Tout. Alors je sais reconnaître quelque chose qui me dégoûte.

- Venant de votre part, c'est étonnant, Lord Allivan... Vous devriez avoir honte de sortir au vu de la laideur de votre visage, lâcha soudainement une voix derrière l'imposant noble. Imaginez seulement comment doivent se sentir les gens à qui la laideur donne de l'urticaire, tout comme vous... Je doute que sa survie s'élève à plus d'une heure... »

Un adolescent me souriait. Il devait avoir mon âge. Ses cheveux noirs parsemés de mèches blanches tombaient sur son front, attachés en partie en queue-de-cheval, coiffure peu habituelle chez les jeunes hommes. Sa redingote semblait assez chère, mais peinait à s'ajuster autour de ses épaules très minces. Sa carrure était très peu impressionnante : ç'aurait été mentir que de dire qu'il dépassait cinq pieds et demis et que son poids atteignait plus de cent dix livres.

Un long bruit de gifle traversa l'air.

« Espèce de petit ingrat ! Sans moi, votre famille n'aurait pas pu atteindre sa richesse culminante ! Vous n'êtes même pas digne de porter le nom de votre famille, Enoch Drash ! »

Je me figeai en entendant la déclaration de l'homme.

La famille à la richesse supérieure à celles de tous les autres foyers londoniens.

Enoch Drash.

Le jeune homme qui me faisait face n'était autre que le fils de mon futur employeur.

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