
★ Chapitre 8
Cependant, je n'osais pas lever les yeux vers elle, je n'en pouvais plus de paraître faible, de paraître avoir besoin d'aide, même si c'était le cas. Alors, je jouais la fille forte, enterrant au plus profond de mon âme mes angoisses, mais je savais que ce n'était qu'une boîte de Pandore, prête à tout moment à s'ouvrir.
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Nolan ouvrit la porte latérale du vaisseau et nous fit signe de passer devant, tout en nous donnant à chacun une arme et des munitions, avant de quitter à son tour le chasseur. N'étant plus second de notre chef, je me retrouvais positionnée entre Julie et Paco, tandis que Nolan prenait la tête de notre petit groupe et que Rubis fermait la marche. Je me sentais surprotégée, placée comme cela au milieu de tous, et ça m'agaçait bien plus que ça ne me rassurait. Je savais que Rubis s'en voulait d'avoir pris ma place de seconde suite à ma destitution, pourtant nous en avions longuement discuté et c'était même moi qui l'avais convaincu d'accepter ce poste.
Nous avancions à pas de loup, en nous dissimulant derrière des caisses de cargaisons métalliques, et je savourais particulièrement ce sentiment d'être enfin le prédateur de ces aliens et non la proie. Aucun de nous n'osait parler. Certes, nos casques diminuaient considérablement le son de nos voix, mais elles n'étaient pas forcément inaudibles pour autant. Nolan se contentait donc de communiquer ses ordres par des gestes clairs et fluides. Nous devions rester autant que possible en formation groupée, pour éviter que l'un de nous ne se soit isolé et pris au piège en cas de conflit. Mais plus nous avancions, plus cela devenait compliqué, puisqu'en approchant de l'escalier central, les caisses de cargaisons se faisaient plus rares et les Hélios plus nombreux. Tandis que nous observions les alentours à la recherche d'une solution, Rubis quitta sa position et passa à côté de moi pour remonter jusqu'à Nolan. De là, elle pointa du doigt un recoin assombri par l'ombre du grand escalier. En y regardant plus attentivement, je commençais à entrevoir les contours d'une petite porte de service. Bien joué Rubis !
Nous continuions donc en direction de cette porte, le dos courbé. Malheureusement, elle s'avéra fermée, uniquement ouvrable grâce a une empreinte digitale. Je laissai les autres se creuser la tête, cherchant une solution pour l'ouvrir, et faisais demi-tour. Accroupie derrière une caisse, j'attendis patiemment qu'un Hélio imprudent passe par là. Cinq minutes à peine s'écoulèrent avant que l'occasion ne se présenta. Dès qu'il dépassa l'angle de la caisse, je sortis mon couteau de combat de ma ceinture et d'un mouvement vif lui plantai dans la jugulaire tout en l'attirant avec moi à couvert. Je jetai quelques coups d'œil furtifs aux alentours, afin d'être sûre que personne ne m'avait repéré, mais même mes compagnons d'armes semblaient ne rien avoir remarqué, encore tournés comme ils l'étaient un peu plus tôt vers la porte. Je traînai alors le cadavre jusqu'à eux, appréciant le fait que les Hélios soient bien plus grands que lourds. C'est seulement une fois arrivée à quelques mètres deux qu'ils se retournèrent enfin, tous en même temps, tels un seul corps. Certains eurent même un léger mouvement de recul.
- Qu'est-ce que t'as foutu ? s'étonna Nolan.
- Je nous ai juste débloqués de cette fâcheuse situation, lui répondis-je d'un ton brusque, sur la défensive.
Il ne releva pas, et me fit à la place un signe nonchalant de la main, en direction de la porte. Je soupirai et tentai de soulever l'Hélio. Rubis vint m'aider et ensemble, nous le portâmes jusqu'à l'interface digitale. Après m'être assurée que mon amie le tenait bien, j'attrapai la main du mort et la posai contre l'écran. Au début, il eut du mal à la détecter, le corps devant être déjà bien refroidi, mais après quelques tentatives, un léger "bip" se fit entendre et la porte coulissa. Nous jetâmes un dernier regard derrière nous, puis nous engouffrâmes dans le couloir noir qui s'offrait désormais à nous.
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Ce vaisseau était un vrai labyrinthe, je me demandais même comment ses occupants arrivés à s'y repérer, d'autant plus que l'obscurité engloutissait tout. Heureusement, nos casques étaient équipés de la vision infrarouge, mais je préférais tout de même la clarté à l'obscurité, c'était beaucoup plus simple pour se repérer. Ce long couloir, privé de lumière et de gardes devait être un couloir de maintenance. Nous n'étions tombés que sur deux Hélios depuis que nous avions passé la porte et nous avions donc pu les tuer sans difficulté. Mais ces deux cadavres étaient aussi deux indices indiquant à l'ennemi que des intrus s'étaient introduits dans leur vaisseau, et donc deux fois plus de chances que notre mission échoue.
Jusqu'à présent, ma cicatrice se tenait tranquille. Parfois, à cette manière que j'avais de la désigner, elle me donnait l'impression d'être un démon qui tentait de prendre possession de mon corps. Un frisson me parcourut l'échine à cette pensée, et la dite cicatrice me brûla légèrement. Les battements de mon cœur s'accélèrent tandis qu'une sueur froide commençait à couler le long de mon dos. Respire Lexa, si tu respires, tout se passera bien. Je prenais alors plusieurs grandes respirations et, petit à petit, réussissais à me calmer. Si j'avais réussi à contrôler ce début de crise d'angoisse aussi facilement, je réussirai également la prochaine fois que ça arriverait. Je me concentrais donc de nouveau sur l'environnement qui m'entourait et continuais d'avancer d'un pas bien plus assuré.
Nous arrivâmes finalement jusqu'à une nouvelle porte. Tandis que Nolan et Paco tentaient de percevoir des voix de l'autre côté, l'oreille posée contre le métal, Julie, Rubis et moi montions la garde, l'arme au poing. Au bout d'un moment, Nolan fit demi-tour, nous intimant d'un simple geste de rester ici. Je fronçais les sourcils et, me retournant vers la porte, compris son intention. Elle était, tout comme la première, verrouillée et uniquement ouvrable grâce à une emprunte digitale. Notre chef revint rapidement, l'un des Hélios que nous avions tué précédemment jeté sur son épaule. De la même manière que la première fois, nous déverrouillâmes donc la porte. Elle donnait sur un couloir beaucoup plus large et bien éclairé. Notre premier réflexe fut de vérifier la présence éventuelle d'ennemis, puis celle de caméras. Rien. Nous en déduisions alors que ce corridor n'était pas très important, peut-être donnait-il sur les dortoirs ou encore les cuisines. Tant mieux, cela voulait dire qu'il serait également peu fréquenté, surtout en ce début de matinée. Nolan prit une fois de plus la tête de la marche et, plus attentifs que jamais, nous le suivîmes vivement. Les murs du couloir étaient noirs et seuls les très nombreux tuyaux grisés qui les suivaient tranchés avec cette couleur. La lumière venait de néons rectangulaires bleus qui paraissaient comme incrustés dans le plafond. En effet, ils étaient plats, dépourvus d'une quelconque épaisseur.
Nous finîmes par arriver à un croisement, nous pouvions soit prendre à gauche, soit continuer tout droit. Nolan s'arrêta et releva son bras droit. Il appuya sur un bouton situé sous son avant-bras et la carte du vaisseau Haera -qu'il avait enregistré dans son armure- apparut en trois dimensions. Le vaisseau était parcouru par une multitude de traits plus ou moins épais : les couloirs. En son centre, un gros point bleu marquait l'emplacement du cœur de l'immense appareil. D'une pression sur un second bouton, à côté du premier, il afficha notre position, représentée par un point rouge. La carte n'était pas aussi précise que nous l'aurions souhaité, due notamment au fait que les radars des chasseurs qui l'avaient enregistrée n'étaient ni assez précis ni assez développés. Ainsi, le couloir dans lequel nous nous situions n'apparaissait pas, et le point rouge semblé donc perdu au milieu de nul part. Mais non loin de lui, un trait épais trahissait la présence d'un corridor plus important, certainement joignable par celui où nous nous trouvions. De plus, il finissait par rejoindre notre objectif. Nous prîmes tout de même le temps de peser le pour et le contre, puisque si nous l'empruntions, nos chances de rester incognitos étaient quasi nulles, alors qu'en suivant des couloirs plus petits certes, nous prenions plus de temps, mais nous réduisions également l'éventualité de nous faire repérer. Il fut finalement décidé de continuer notre expédition par les couloirs plus étroits et moins fréquentés, soient plus sécuritaires. Il fallait donc continuer tout droit, car le couloir de gauche était le plus proche du grand corridor que nous avions aperçu sur la carte.
Au moment où nous allions reprendre notre route, nous entendîmes des bruits de pas venants de la gauche. Nolan nous ordonna d'un geste de nous coller contre le mur. Presque simultanément, trois Haeras apparurent en pleine discussion et -à notre plus grand soulagement- continuèrent leur chemin par le couloir opposé. Je laissai échapper l'air que j'avais continu dans mes poumons pendant plusieurs secondes.
- Restez bien sur vos gardes, lâcha Nolan. Comme vous le voyez, nous ne sommes pas uniquement entourés d'Hélios.
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Il se passe pas grand chose dans ce chapitre, mais bon, j'attends vos avis avec impatience ! J'ai remarqué que Falcon à l'air de plaire a de plus en plus de monde, même à ceux qui ne lisent pas Aeternam Galaxia ! ^^ D'ailleurs, pour ceux qui lisent Falcon mais pas AG, je vous conseille vivement d'aller lire cette histoire, puisque c'est tout de même l'histoire principale et que Falcon n'en ai qu'une nouvelle ;)
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