Je fus interrompue par une voix féminine dans le haut-parleur de la cabine.

- Équipe Falcon appelée immédiatement sur le pont supérieur.

Sans hésitation, nous nous levâmes rapidement et nous dirigeâmes vers nos cabines respectives, afin d'enfiler nos armures.

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Nous nous regroupâmes tous sur le pont. Le commandant, Adam Archer, était là, comme à son habitude, le dos bien droit, un air implacable dans le regard, intensifié par son crâne rasé et sa mâchoire carrée. Nous le saluâmes avant qu'il prenne la parole.

- Je ne vous ai pas appelé pour une simple mission de routine. Si vous êtes ici en ce moment, c'est certainement pour accomplir le plus important acte de bravoure de votre vie (Il marqua une pause pour donner plus d'impact à ses paroles).  Demain, vous partirez avec deux de nos vaisseaux, chacun contenant dix membres d'équipages, soient vingt soldats. Votre but sera d'infiltrer le plus discrètement possible l'un des vaisseaux mères des Haeras, et de le détruire de l'intérieur. (Il balaya nos visages médusés du regard). Nos plus éminents scientifiques sont arrivés à la conclusion que leurs vaisseaux mères utilisés -tout comme pour leurs vaisseaux de plus petite envergure- un cœur central chargé d'énergie noire. Nous vous donnerons une bombe à placer à l'endroit où vous trouverez ce cœur afin de le faire exploser. Une fois la bombe posée, vous aurez trente minutes pour quitter les lieux et vous éloigner le plus vite possible du vaisseau.

A ce moment-là, nous étions tous beaucoup trop surpris pour prononcer le moindre mot. Paco émit un petit rire nerveux, pensant certainement à une blague, mais voyant que personne ne le suivait, il s'arrêta aussitôt.

- C'est de la folie, laissa tomber Nolan. Vous nous envoyez à une mort certaine.

- Vous êtes des soldats d'élites, et ceux qui vous accompagnerons font partis des meilleures recrues que nous possédons. Vous y arriverez, lui répliqua le chef.

Nolan ne répondit pas, mais il serrait si fort les dents que les muscles de sa mâchoire ressortaient, à tel point qu'on aurait pu croire que d'un instant à l'autre, ses dents céderaient sous la pression. Son regard, également, en disait long sur son avis, pourtant le commandant ne semblait pas décidé à faire marche arrière.

- Rendez-vous demain, sur le pont, à six heure, conclut-il.

Puis il se dirigea vers la sortie, mettant un terme à toute discussion. A peine avait-il franchi le seuil de la porte qu'un brouhaha s'éleva de notre petit groupe.

- Il n'a pas le droit de nous condamner comme ça ! s'exclama Paco.

- C'est de l'abus de pouvoir, il doit bien y avoir un moyen pour le contrer, fit Julie.

Seuls Nolan et moi gardions le silence. J'avais les neurones en surchauffe et supposais qu'il en allait de même pour lui. Nous savions tout deux qu'Archer avait les pleins pouvoirs sur le Grand Conseil qui régissait la défense terrestre et spatiale. Il nous serait donc impossible d'aller à l'encontre de sa décision, à moins de vouloir perdre notre poste, voire pire. Les autres membres de l'équipe le savaient également, même s'ils s'obstinaient à vouloir chercher une échappatoire, alors que nous deux en étions déjà bien loin. Il nous fallait un plan d'attaque pour accomplir cette mission, et vite. Si nous parvenions à le faire, les Haeras seraient privés d'un de leurs vaisseaux mères et de certainement plusieurs centaines de soldats, nous permettant alors de gagner un avantage considérable dans cette guerre qui semblait sans fin.

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- Je suppose qu'ils vont nous fournir les quelques vaisseaux de la flotte capables de mimétisme, ça nous permettra d'atteindre sans trop d'encombres la porte ventrale de leur vaisseau.

Nolan nous exposait son plan, en nous montrant du doigt l'endroit en question sur la grossière représentation 3D que quelques pilotes téméraires avaient pu tirer en s'approchant un peu du vaisseau mère ennemi. Nous étions tous penchés au-dessus de la table de planification, écoutant notre chef avec attention.

- A partir de là, nous trouvant au niveau le plus inférieur, je suppose que nous devrons traverser plusieurs étages avant d'arriver enfin au cœur du vaisseau. Inutile de vous dire que c'est extrêmement risqué, mais que nous n'avons pas le choix. A moins qu'il y est une sorte d'ascenseur, mais aucun moyen d'en être sûr, ce qui nous ramène à notre plus gros problème : le manque d'informations à notre disposition.

Rubis secoua la tête et s'écarta un peu de la table en soupirant.

- On y arrivera jamais. Dans chaque plan quel qu'il soit, il y a toujours cette petite variante qu'on a oublié de prendre en compte, et qui nous fout bien dans la merde sur le coup. Mais alors là, il y a trop de variantes possibles, et pas assez de données pour les satisfaire. A un moment ou à un autre, l'un de nous fera une faute qui lui sera fatale, voire qui le sera aussi pour d'autres.

Je baissai les yeux, les mains soudain crispées sur la table.

- Évidemment je parle des soldats qui nous accompagnerons, pas de notre équipe, ajouta-t-elle précipitamment en me jetant un regard, visiblement embarrassée.

Pendant quelques minutes, personne ne dit plus rien. Chacun s'étant éloigné de la projection holographique, nous étions tous perdus dans nos pensées. Puis Nolan s'étira et trépigna un peu. Je savais depuis longtemps analyser son comportement, et devinais donc qu'il était en pleine hésitation.

- Qu'est-ce qu'il y a ? je lui demandai de but en blanc.

Les autres se retournèrent. Il me regarda une fraction de seconde sans répondre, visiblement étonné, puis son expression de confusion disparue au moment même où il me répondait.

- J'ai peut-être une solution pour éliminer quelques variantes, mais elle est risquée, fit-il.

- Certainement pas plus que ce plan, lança Paco.

Nolan hésita encore un peu avant de nous révéler ses projets.

- On a qu'à demander de partir seulement nous cinq, sans les autres soldats. Ça fera peut-être moins de tueurs d'Haeras, mais également moins de chair à canon. En plus, on a l'habitude de procéder uniquement ensemble, sans se mélanger, et puis, on serait aussi plus discrets.

- Moins d'agneaux dans la tanière des loups, plus de discrétion... Ça me va ! dit Julie avec enthousiasme.

Nous hochâmes tous la tête en même temps. Le plan était lancé.

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Alors que Nolan était parti exposer son plan au commandant, Rubis nous avait proposé d'aller manger tous ensemble. Mais Paco et Julie -prétextant une séance d'entraînement en vu du lendemain- avaient gentiment rejeté sa proposition. Ils pensaient encore que nous n'avions pas remarqué leur petit rapprochement, mais on ne passe pas des mois à se lancer des regards ambigus sans attirer l'attention des autres. Je ne savais pas réellement ce qu'ils comptaient faire, mais je soupçonnais plus une partie de jambes en l'air qu'un simple entrainement.

- Franchement, je comprends pas pourquoi ils ne nous en parlent pas, laissa tomber Rubis juste après leur départ de la salle. On est leurs coéquipiers quand même !

- Je sais pas, après tout, tout le monde aime avoir ses petits secrets, même toi je suis sûre, lui répondis-je avec un sourire en coin.

Elle me lança un regard étrange que je ne compris pas, puis au bout de quelques secondes un léger sourire étira ses lèvres et elle détourna les yeux.

- Bon, on va manger ? lui demandai-je pour mettre un terme au silence gênant qui s'était installée entre nous deux.

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J'avais écourté le repas du soir, expliquant à Rubis que j'étais fatiguée et que j'allais me coucher immédiatement, lui conseillant d'ailleurs d'en faire de même si elle voulait être en forme pour le lendemain. Même si ce n'était pas totalement faux, autre chose m'avait poussé à regagner précipitamment ma cabine. Ma cicatrice recommençait à me faire souffrir. D'habitude, les veilles de grandes missions ne me stressaient pas au point de se répercuter sur elle, mais l'épreuve qui s'annonçait cette fois-ci m'inquiétait beaucoup plus. Je me dirigeais vers la salle de bains et prenais un antidouleur dans le tiroir sous le lavabo, priant silencieusement de ne pas faire de crise demain. Ensuite, je m'allongeais sur mon lit, les yeux perdus dans le vague. Je me disais que j'aurais peut-être dû demander à Rubis si on pouvait passer la soirée ensemble, je suppose qu'elle non plus ne devait pas être rassurée. Mais au lieu de ça, je l'avais laissée seule. Je pouvais me montrer égoïste parfois, sans le vouloir, et ça m'énervait.

Je relevai la tête quand la voix du haut-parleur de la porte m'annonça la venue de quelqu'un. M'attendant à voir Rubis sur l'écran de surveillance, je fus surprise d'y trouver le visage de Nolan à la place. Je le fis entrer et il m'expliqua rapidement qu'Archer, bien que peu emballé par l'idée au premier abord, avait fini par accepter la proposition, et ainsi par nous laisser risquer nos vies seuls. Mais il n'était pas sûr d'avoir bien fait en proposant ça, il avait peur qu'on y reste tous, alors je tentai de le rassurer en lui disant que c'était mieux comme ça, qu'il avait eu raison.

- Merci de me soutenir encore, malgré tout ce qui s'est passé entre nous, fit-il d'une petite voix.

- Ce qui est passé est passé, on ne peut pas revenir en arrière, mais on peut pardonner à ceux qu'on aime.

Mon sous-entendu eu comme l'effet d'un électrochoc sur lui. Après m'avoir observé quelques instants sans bouger, il parcourut la distance qui nous séparait d'un grand pas, prit mon visage entre ses deux mains, et s'empara de mes lèvres. Je m'abandonnai à lui, bien trop consciente que c'était peut-être la dernière fois que je pourrai le faire ainsi.

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Yo ! Enfin j'ai réussi à poster un nouveau chap' de Falcon, j'étais inspirée pour le coup ^^

Si vous remarquez des fautes où je me plantes entre la 1ère pers.sing. de l'imparfait et la 1ère pers.sing. du passé simple des verbes en -er, faites le moi remarquer svp, j'ai un peu du mal avec ça --'

Ah et à part ça j'ai changé la face claim de Lexa, maintenant elle n'est plus incarnée par Kat de Lieva mais Adelaide Kane.