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Kitaichi VII


Trois semaines. Et ensuite ? C'était la question que se posait Kageyama chaque jour, et ils défilaient bien trop vite à son goût.

Une panique sourde l'étreignait désormais chaque fois qu'il se levait, craignant d'arriver dans un futur complètement différent de ce qu'il connaissait, une autre dimension dont il ne savait rien et qu'il aurait ouverte par toutes les petites failles temporelles créées sans le savoir en se comportant différemment. Alors quoi ? Essayer de rétablir un équilibre en redevenant volontairement le roi du terrain ? Provoquer des disputes avec Kindaichi, révéler son vrai talent à Oikawa ? C'était ce qu'il aurait dû faire... mais impossible de s'y résoudre. Pas quand il touchait finalement au bonheur sur tous ces plans.

-Ça va, Kageyama ? lui demanda finalement Kindaichi en levant le nez de son maïs grillé. Tu ne dis rien, ce midi.

Tobio porta ses yeux sur lui. Il avait l'air sincèrement inquiet, le regard posé sur lui avec sollicitude. Kunimi, à côté, fit un imperceptible hochement de tête pour l'appuyer.

-Je suis juste un peu fatigué, plaida le passeur.

Ce n'était pas même un mensonge, tant ses pensées le tenaient éveillé. Est-ce que les étoiles filantes fonctionneraient, déjà ? Il n'en était pas sûr, et en était presque à souhaiter que ça rate : d'une part, l'inconnu qu'il y avait derrière elles l'effrayait, et d'autre part, il commençait à se sentir vraiment bien ici ; même si quatre ans était terriblement long, il était prêt à rester ici avec Kindaichi et Kunimi et à garder la situation sous contrôle.

-Faut que tu dormes ! s'écria Yuutarou en levant ses baguettes vers lui. J'ai besoin de tes passes, moi !

Pour l'instant.

-Je ferai de mon mieux, assura Tobio.

Une semaine s'était déjà écoulée depuis le camp. Depuis, il avait continué à suivre les cours avec aisance, au point que certains de ses camarades avaient commencé à lui parler pour avoir un peu d'aide –et jamais il n'avait songé avant ce jour à se sociabiliser avec les autres élèves de sa classe. Il se prêta au jeu sans pour autant se forcer ; après tout, même dans un passé modifié, il restait Kageyama Tobio et ce n'était pas le plus extraverti des étudiants. Les autres ne semblèrent pas pour autant avoir peur de lui –sa bouille de l'époque était clairement moins impressionnante que sa moue de lycée- et ils le remercièrent en rangeant leurs cahiers.

Au volley, tout allait pour le mieux. Oikawa avait jugé ses lancers assez réussis pour lui apprendre à faire ses pas d'appel, lui montrant plusieurs fois ses propres techniques, et Tobio buvait littéralement ses paroles et la vue de ses exemples. Même plus jeune et avec un niveau clairement moindre, Oikawa lui paraissait toujours aussi époustouflant ; et plus d'une fois, en rentrant seul jusqu'à chez lui, il se gifla des deux mains pour éclaircir ses pensées à l'égard de son aîné. Dans son contexte, elles étaient complètement déplacées... mais dans le contexte d'où il venait aussi, songea-t-il avec une pointe de tristesse. Qu'il soit trop jeune ou qu'il soit un ennemi, il y aurait toujours quelque chose pour l'éloigner d'Oikawa.

Avec Kindaichi, tout allait toujours pour le mieux, et leurs attaques commençaient vraiment à prendre forme, au grand plaisir du coach. Il avait laissé entendre qu'ils seraient probablement sur la même ligne pour les trois ans à venir, et le central s'était mis à rayonner quand il avait compris le sous-entendu : ils seraient certainement titularisés dès leur deuxième année. C'était, en tout cas, ce qui s'était passé dans leur vrai passé.

Kunimi aussi s'améliorait de jour en jour, et même s'il ne se donnait pas toujours à fond, Kageyama savait qu'il cachait simplement son jeu. Autrefois, il l'aurait disputé ou méprisé pour ne pas tirer parti de ses capacités au maximum, mais à présent qu'il connaissait Kunimi à la fois comme coéquipier et comme adversaire, il savait que c'était son arme. Essayer de l'en dépourvoir serait commencer les hostilités... Et il n'y tenait pas.

Il avait aussi des temps d'entraînement avec toute l'équipe, au cas où il faudrait remplacer Oikawa d'urgence au cours d'un match ; tous les attaquants défilaient alors, et il devait faire de son mieux pour s'adapter à chacun d'entre eux. Souvent, Oikawa se tenait à côté de lui pour lui indiquer leurs préférences :

-Pour lui, haut et très décollé du filet. Voilà. Ce joueur-là, tu peux y aller en tendue.

C'était le moment où garder ses capacités pour lui était le plus difficile. Il s'exhortait de rater, au moins un peu, de ne pas révéler la précision réelle de ses passes et de rester banal. Surtout quand c'était Iwaizumi ; le champion semblait un peu moins proche de lui qu'autrefois, n'étant pas obligé de le défendre constamment contre Oikawa, mais il restait une présence rassurante. Tobio aurait voulu lui faire frapper ses meilleures passes... Mais Iwaizumi était le meilleur ami d'Oikawa, et si Tobio créait avec lui une complicité plus flagrante, il craignait que son aîné ne le prenne mal. Et il se força à mettre sa balle un peu trop bas, même si le champion réussit tout de même son attaque.

-C'est bien, tu progresses, déclara Oikawa ce jour-là, et Tobio ne savait plus s'il fallait dire « merci » ou « pardon ».

Une semaine donc, et au sortir du week-end, ils apprenaient qu'un match d'entraînement était prévu le jeudi pour préparer le tournoi interlycées, qui arriverait bien assez vite –mais pas assez pour que Tobio le voie en ayant toujours une conscience différente. Tout le monde s'entraîna avec ardeur jusqu'à ce jour-là, et Kageyama feignit de se joindre à Kindaichi et Kunimi quand ils se demandèrent s'ils avaient des chances de jouer ; ils arrivèrent à la conclusion que non.

Tobio avait comme un étrange pressentiment en entrant dans le gymnase le jour du match, quoique sachant parfaitement que tout était comme d'habitude –il n'avait rien trahi. Il comprit en voyant l'équipe adverse... Il se souvenait parfaitement d'eux, de leurs attaquants, de la position de leur block. Il avait déjà joué contre eux. Il ouvrit de grands yeux en comprenant ce que ça signifiait.

C'était ce jour-là.

Le jour où Oikawa avait perdu son calme en plein match, où il avait raté d'innombrables combinaisons pour finalement se faire sortir. Tobio se rappelait encore la sensation de sa paume contre le sienne au moment où ils échangeaient leurs places –lui courait vers la lumière du terrain, et Oikawa, défait, déchu, se laissait tomber sur le banc. Tout s'était bien passé pour Kageyama, il avait réussi à redresser la situation de l'équipe... et était resté dans le gymnase ce soir-là, à regarder Oikawa s'entraîner au service encore et encore, sourcils froncés, dents serrées, sans lui accorder un regard.

Il s'était approché tout de même, trop envieux de la technique pour passer à côté, pensant peut-être que son aîné le trouverait digne d'apprendre maintenant qu'il avait fait ses preuves sur le terrain... « apprends-moi à servir ». Tout ce dont il se souvenait ensuite était le regard d'Oikawa, puis Iwaizumi avait surgi entre eux deux pour le tenir à distance, et avait dit à Tobio de rentrer chez lui.

Il se sentait anxieux pendant l'échauffement et ne cessait de lancer des regards nerveux à Oikawa. Celui-ci le surprit, mais sa seule réaction fut un sourire et un pouce levé –et Tobio était à peu près sûr qu'il n'avait pas fait ça dans son passé précédent. Quand le match commença, il était avec les autres remplaçants, se trémoussant un peu sur place d'un air stressé en regardant les balles s'échanger d'un terrain à l'autre avec fluidité. Oikawa avait l'air en parfaite condition, ses passes étaient toutes bien réussies et bien frappées, et leur équipe avait pris un léger avantage.

Tout le temps que durèrent les trois sets, il ne cessa de guetter un moment qui n'arriverait pas –celui où Oikawa se tromperait, où les combinaisons rateraient, où la pression accumulée sur ses épaules commencerait à craquer. Mais il n'y avait pas de pression, dans ce monde-ci, pas plus loin qu'Ushijima deux fois par an et encore. Et le match se termina paisiblement sur une jolie victoire sans que Tobio ait seulement été appelé... Ce qu'il ne regrettait pas, d'ailleurs, et moins encore quand il vit Oikawa passer près de lui toujours souriant de leur qualité de jeu.

L'autre équipe s'en alla, tout le monde remballa, et comme à l'époque, Oikawa déclara qu'il restait un peu pour s'entraîner au service. Dans son autre passé, Kageyama était resté aussi et avait fait profil bas, tapi dans les ombres du gymnase à le regarder servir, tenant un ballon contre sa poitrine ; devait-il rester cette fois-ci ? Il avait l'étrange conviction que tout allait finir par dérailler, mais quand Oikawa lui lança qu'il avait le droit d'apprendre le geste de service, il n'hésita pas à reposer son sac et s'attarder dans le gymnase.

-Qu'est-ce que tu as pensé du match ? lui demanda Oikawa tout en le regardant « s'entraîner » aux différents mouvements à maîtriser une fois en l'air.

-C'était...bien, répondit Tobio sans trop savoir jusqu'où aller. On voit que nos attaquants te font confiance. Et puis, on a gagné.

-Ouais, c'est toujours mieux de gagner, sourit son aîné. Et cette année, je compte bien tout gagner.

Peut-être, songea Tobio. Maintenant qu'Oikawa pouvait se focaliser sur Ushijima, sans avoir perdu de temps à craindre le génie dans sa propre équipe, peut-être trouverait-il le moyen de le défaire. Mais ce n'était qu'une possibilité... Après tout, Oikawa s'entraînait moins rigoureusement que dans la version où il devait absolument rester le meilleur à son poste. Et inévitablement, il serait toujours un peu plus faible que la version qu'avait connue Kageyama.

Ils s'entraînèrent encore un moment, puis rangèrent le gymnase, les chariots, les ballons, les poteaux et le filet. Après ça, Oikawa verrouilla derrière eux, et ils firent quelques pas ensemble vers la sortie du collège.

-Eh, Tobio-chan ? demanda soudainement Oikawa.

Kageyama se tourna vers lui. Son aîné ne le regardait pas, pour une fois, les mains fourrées dans les poches de sa veste et l'air un peu distant.

-Oui ?

Oikawa ouvrit la bouche, puis la referma. Ses yeux se portèrent enfin sur lui, brillants d'espièglerie.

-Non, rien.

Tobio haussa les sourcils, et se mit à marmonner pour lui-même, trop bas pour qu'Oikawa l'entende. C'était quoi encore, cette blague ? Mais le capitaine ne relança pas, et ils se souhaitèrent bonne nuit en prenant chacun leur chemin de retour.

Il discuta par messages avec Kindaichi et Kunimi ce soir-là, qui discutèrent un peu du match qu'ils avaient vu avant de parler d'autre chose –le volley, les devoirs, puis leurs familles et ce qu'ils avaient mangé. Rien que de très banal, mais ils se construisaient une amitié de plus en plus solide, et ça faisait plaisir à Tobio de savoir qu'il en faisait partie. Son téléphone vibra à nouveau, et il s'en empara de nouveau, s'allongeant sur le ventre pour lire les messages tout à son aise :

Kindaichi, 22h14 : « Vous voulez venir chez moi la semaine prochaine ? »

Kunimi, 22h14 : « Ouais pourquoi pas »

Kageyama hésita, ses pouces tournant machinalement au-dessus de son écran. Dans son passé précédent, jamais Kindaichi ne l'avait invité chez lui... L'excitation et l'angoisse se mélangeaient dans son esprit, et il rejoignit Kunimi :

Moi, 22h15 : « Si ça ne dérange pas, avec plaisir »

Kindaichi, 22h16 : « Ça ne dérange pas du tout ! »

Tobio souriait pour lui-même en roulant sur le dos. Ils étaient amis. Meilleurs amis, probablement, même s'il avait la drôle d'impression de tromper Hinata. Puis son euphorie décrut peu à peu ; la semaine prochaine... il ne resterait alors plus que quelques jours avant la nouvelle pluie d'étoiles filantes. Le temps filait à toute allure, prêt à l'emmener vers un avenir qu'il ne connaissait pas.

Le lendemain passa rapidement –c'était le vendredi, les cours étaient plus légers. Le midi, il commença à s'organiser avec Kunimi et Kindaichi pour se voir la semaine suivante, un soir, avaient-ils convenu, décidés à demander chacun de leur côté à leurs parents jusque quelle heure ils pouvaient rester.

-Je peux ramener des jeux vidéo, si vous voulez, proposa Kunimi.

-Cool ! Qu'est-ce que t'as ? s'enthousiasma Kindaichi.

-Un peu de tout.

Kageyama ne savait pas vraiment ce qu'il aimait, et se contenta de dire qu'il s'adapterait ; au mieux, ce serait l'occasion d'apprendre tous ensemble et d'en rire, s'il ne maîtrisait toujours pas. Même s'il n'avait pas l'habitude de jouer (sa dernière expérience remontait au jeu qu'avait ramené Tanaka, que toute l'équipe avait essayé dans l'espoir de vaincre un boss, entraînant une fin assez triste pour la console), il ne s'estimait pas non plus particulièrement faible dans ce domaine. Et puis, en proposant un jeu qu'il connaissait de son adolescence, il craignait de faire des anachronismes.

Le dernier entraînement de la semaine fut assez rigoureux, comme le tournoi interlycées se profilait ; mais Kageyama ne le verrait pas, il n'arrivait que dans deux semaines... et lui serait déjà parti. Dommage, ça aurait pu être un bon indicateur pour situer le « nouveau » niveau d'Oikawa ; mais se confronter à une version future serait sûrement plus probant pour voir son évolution.

Mais dans quel futur ? se demandait sans cesse Tobio. Karasuno ? Aoba ? Shiratorizawa ? Ailleurs ? Peut-être allait-il se réveiller à Itachiyama, après tout. Et si... Et s'il découvrait qu'il avait arrêté le volley, par choix ou par contrainte ? Ce genre de pensées ne faisait que l'effrayer, et il s'efforçait de ne pas trop s'attarder sur ces éventualités. Il le découvrirait bien assez tôt.

Une option, pourtant, ne trouvait pas grâce à ses yeux. Peu importe dans quel futur il allait, il ne voulait pas perdre les amitiés qu'il avait réussi à construire ici... et était prêt à faire des choix pour être sûr de les préserver. Hors de question de perdre Kindaichi, Kunimi, Oikawa, alors qu'ils l'appréciaient ici ; hors de question d'être le roi et le prodige. Ici, dans ce passé, il avait l'impression d'être Tobio, juste Tobio, et ça lui allait parfaitement ainsi, même s'il devait toujours dissimuler certains aspects de lui-même.

Et s'il voulait assurer cet avenir, garder ses amis à ses côtés pour les années qui s'annonçaient, alors, il n'avait pas le choix : il devait leur parler directement et faire en sorte que, destin ou pas, il ne refasse pas les mêmes erreurs.

En d'autres termes, il allait encore passer pour un détraqué.

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