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Kitaichi I


-Tobio ? Réveille-toi, mon chéri.

-Hmm...

C'était la voix de sa mère, qui le secouait gentiment dans l'obscurité de sa chambre.

-Jsuis réveillé..., marmonna-t-il.

Elle le laissa donc, et il replongea la tête dans son oreiller quelques minutes supplémentaires avant de se résoudre à se lever. Il jeta un œil à son réveil, et son cœur s'arrêta : il était sept heures ! Il était en retard pour son entraînement, comment se faisait-il que son réveil n'ait pas sonné ? Il se précipita vers son armoire pour en tirer des vêtements, et réalisa assez vite que quelque chose clochait.

Son uniforme de Karasuno n'était pas là. Il avait beau faire passer les cintres, il ne reconnaissait aucun de ses vêtements de seconde... Et l'armoire lui paraissait un peu démesurée, d'ailleurs. C'était pourtant bien sa chambre ! Il attrapa un T-shirt dont il était pourtant sûr qu'il avait fini à la poubelle et se dirigea vers la salle de bains.

Il jeta un œil au miroir en entrant, et s'arrêta net. D'habitude, il se voyait bien dedans, enfin, il pouvait voir son visage, son cou, ses épaules et son torse. Là... Il se hissa sur la pointe des pieds pour que toute sa tête rentre dans le cadre, et ne put retenir un cri de stupeur.

C'était lui, mais... Beaucoup plus jeune. Au moins vingt-cinq centimètres en moins, de bonnes joues, les yeux arrondis, les sourcils moins fournis, une petite bouille toute lisse et toute douce dans laquelle il ne reconnaissait pas les angles habituels de son visage adolescent. Même ses cheveux étaient plus courts... Il colla son nez au miroir dans l'espoir que ses yeux l'abusent, puis se pinça. Mais rien à faire, il était retourné à ses... quoi, douze ans à tout casser ? Avant sa poussée de croissance et la puberté, en tout cas...

Et ce n'était pas le seul. Il repérait dans son environnement des détails qui avaient changé, tel tableau manquant, un mur repeint, des serviettes dont il se souvenait mais qu'il n'avait plus vues depuis des années. Ce n'était pas lui qui avait rajeuni... Il était revenu dans le passé ! La panique l'étouffa un bref instant. Comment sortir de là ? Comment revenir à sa vraie vie, celle du lycée ? Il était prisonnier ici dans son corps de douze ans, à l'époque de ses douze ans, mais avec la conscience de ses seize ans !

Il s'habilla comme un automate, ne sachant que faire d'autre, et descendit. Ses parents étaient là, plus jeunes de quelques années, eux aussi... A l'époque, sa mère lui préparait encore son petit-déjeuner. Il s'assit docilement, essayant de se souvenir comment il se comportait à l'époque, mais ne réussit pas à manger, trop perturbé pour toucher à son jus de fruit.

-Ça ne va pas ? s'inquiéta sa mère. C'est le stress, mon chéri ?

-Ça peut se comprendre, sourit son père. C'est son premier jour de collège !

Et c'est là que tout tomba en place. Les étoiles filantes, le vœu, le souhait de revenir en arrière, de tout recommencer... Aujourd'hui, il allait rencontrer l'équipe de volley de Kitagawa Daiichi, Oikawa, Iwaizumi, Kunimi, Kindaichi. A partir de ce jour, il pourrait faire les bons choix...

Mais et toute sa vie d'avant ? Et les années qui séparaient ce moment de celui où il se trouvait la veille, dans la plaine ? Tout était-il perdu, ne pouvait-il pas retourner d'où il venait ? Sa tête se mit à tourner. Il allait devoir tout refaire, revivre trois, quatre ans qu'il avait déjà vécus ?

Il dut courir pour avoir son bus, et sentit l'appréhension l'étreindre quand il franchit les grilles de Kitagawa Daiichi. Le lieu ne lui laissait pas de très bons souvenirs... Mais ces souvenirs n'existaient pas, ici. Pas encore. N'existeraient jamais, peut-être, s'il jouait finement. Il se glissa au milieu des autres élèves de première année et attendit les listes pour aller se ranger devant sa classe attitrée.

La journée fut interminable. Il revit tous ses professeurs, la plupart qu'il avait oubliés ; certains cours débutèrent, et il se trouva chamboulé de tout comprendre, pour une fois. Oui, il avait déjà fait tout ça auparavant, puis l'avait approfondi pendant des années... Trouver un cours simple ne lui était jamais arrivé, et il se demandait encore ce qui se passait en se rendant au gymnase, sa fiche d'inscription pour le club de volley en main.

Il n'y avait encore personne et la salle était fermée. Il s'assit sur les marches et regarda ses petites mains, tiquant en voyant ses ongles trop longs. C'est vrai, il n'avait pris l'habitude de se les limer qu'en voyant Oikawa faire ça un jour, et ça ne pouvait pas être le cas puisqu'il ne le connaissait en théorie pas encore... Il se mit à faire sa moue boudeuse, peu satisfait de se retrouver coincé dans une petite silhouette qui ne dépassait certainement pas le mètre soixante.

-Eh, salut... Tu... Tu veux faire du volley aussi ?

Il tourna la tête pour se retrouver nez à nez avec un Kindaichi miniature. Il avait l'air tellement naïf comme ça que Tobio eut envie de se moquer, mais ce ne serait pas idéal pour recommencer sur de bonnes bases... L'attaquant était déjà grand pour son âge –lui devait faire un mètre soixante, mais pas beaucoup plus- avec la même coupe de cheveux que Kageyama avait toujours connue. Il avait l'air d'un enfant... Oui, se reprit-il intérieurement, on est des enfants.

-Salut, répondit-il donc. Oui, je veux m'inscrire, toi aussi ?

Kindaichi brandit sa propre fiche d'inscription d'un air angoissé :

-Oui ! Mais ça va être trop stressant de jouer avec les grands ! Tu crois qu'ils vont se moquer de nous ?

Oikawa-san, certainement, songea Tobio. Mais je ne peux pas te dire ça maintenant.

-J'espère pas, déclara-t-il donc.

Kindaichi shoota dans un caillou avant de s'asseoir à côté de lui sur les marches. Je devrais peut-être prendre un air stressé aussi, songea Kageyama en remarquant que les mains de l'attaquant tremblaient. Ses neurones tournaient à toute allure, essayant de se rappeler si ce moment avait déjà eu lieu, s'il avait rencontré Kindaichi de cette manière... Non, non. Il n'avait jamais vu la salle verrouillée en arrivant, elle était déjà ouverte, il était arrivé plus tard parce qu'il s'était perdu dans le collège. Et là, forcément, il le connaissait déjà... Rien que quelques minutes d'avance, et voilà, il était le premier ami que se faisait Kindaichi à la rentrée.

Il s'apprêtait à énoncer des espoirs naïfs sur leur année sportive, quand l'autre reprit la parole d'une voix aiguë (et Kageyama songea en grimaçant que lui non plus n'avait pas mué, à l'époque) :

-Je m'appelle Kindaichi Yuutarou. Et toi ?

-Kageyama Tobio.

-On va être coéquipiers pendant trois ans, tu te rends compte !

Ça partait bien, très bien, pour reforger des bases plus saines, songea Tobio en lui adressant un petit sourire. Au même moment, des bruits de pas se firent entendre et le reste de l'équipe arriva dans un joyeux brouhaha. Tous les deux se relevèrent pour saluer, et Kageyama sentit son cœur tambouriner contre ses côtes en reconnaissant tous les joueurs. Il s'intima de ne pas fixer.

Oikawa déverrouilla le gymnase, puis demanda aux nouveaux de s'aligner et se présenta en premier. Il était grand, moins qu'il ne le serait en terminale bien sûr, mais Kageyama n'était plus habitué à avoir autant d'écart avec lui et devait lever le nez pour le regarder. Il faisait plus jeune, les courbes de son visage étaient plus douces, ses cheveux plus plats ; et il semblait ravi en déclarant :

-Je m'appelle Oikawa, je serai votre capitaine cette année. J'espère qu'on pourra s'entraîner dur et tout donner pour gagner. L'objectif sera bien sûr de se qualifier pour le tournoi national. Présentez-vous, s'il vous plaît.

Chacun donna son nom, son école primaire et son expérience dans le volley.

-Hashikami Kaito, dit l'un, et Kageyama reconnut en se penchant un peu celui qui serait leur capitaine, en troisième année.

Il entendit Kindaichi, puis Kunimi se présenter. Ils ne se connaissaient pas encore... Son tour arriva finalement, et il se souvenait encore de ce qu'il avait dit la première fois.

-Je m'appelle Kageyama Tobio, je viens de l'école primaire Akiyama. Je fais du volley-

Depuis le CE1.

-J'ai fait un peu de volley. J'ai hâte de m'entraîner avec vous !

La phrase passa sans souci, et il déglutit nerveusement alors que le suivant enchaînait. Il se souvenait d'une exclamation qui avait jailli, peut-être de la bouche d'Iwaizumi, dans son passé précédent ; celle qu'il s'était mis au sport vraiment tôt. Et s'il voulait éviter de passer pour le petit génie de service, autant faire profil bas pour l'instant.

Oui, c'était pour ça qu'Oikawa ne l'aimait pas, avait-il fini par comprendre. Son talent naturel, et son entraînement rigoureux, tout ce qui le mettaient au-dessus des autres. Une vraie menace pour ceux qui étaient sur le même poste et dans la même équipe que lui. Oikawa n'en avait fait les frais qu'une fois, se souvint-il, la nuit où il avait failli le frapper... Mais pour Suga, ça avait été définitif. Même si le passeur de Karasuno avait bien réagi, Tobio avait déjà surpris des discussions entre terminales où Asahi et Daichi vantaient sa patience et sa capacité à se mettre à l'arrière-plan sans effusion de rage ou de jalousie.

Alors quel était le plan ? Kageyama n'en avait qu'un seul en tête. Ne pas ressembler à un bon joueur. Ainsi, Oikawa ne le verrait pas comme une menace, plutôt comme un cadet en détresse avec une belle marge de progression. Ça pouvait fonctionner, il en était sûr. Le tout était de savoir à quel niveau se fixer.

Après l'échauffement, il fut temps de prendre les ballons, et Kindaichi lui demanda de commencer par faire quelques passes avec lui. Tobio décida d'adapter son niveau à celui de son futur coéquipier, et rata sciemment quelques réceptions. Quant aux passes, il les faisait tantôt trop hautes, tantôt trop basses, trop près, trop poussées, bref, repoussant au loin la précision qui était d'habitude son atout technique.

Certains ratés, à son grand agacement, n'étaient même pas volontaires. Avec son décalage en termes de taille et de muscle, il lui arrivait de trop écarter les mains, au point que la balle finisse par passer entre ses doigts et rebondir sur son front.

-C'est pas du foot ! lui cria Iwaizumi un peu plus loin.

Tobio sentit ses joues flamber. Iwaizumi qui se moquait de lui...

-Oh, laisse-le, Iwa-chan, c'est un première année.

Et Oikawa qui le défendait ? Etait-il tombé dans un univers parallèle !? Oui, certes... Mais le renversement des rôles le laissa choqué, bouche ouverte, même quand son capitaine s'avança :

-C'est quoi ton nom, déjà ?

-Kageyama Tobio, articula-t-il.

-Tu devrais rapprocher tes mains, Kageyama Tobio.

Oikawa sembla contempler le plafond un instant, un index levé comme en pleine réflexion ; puis, lentement :

-To-bi-oooh.

Un large sourire s'épanouit sur son visage :

-C'est un joli prénom. J'aime comment ça sonne. Je vais t'appeler Tobio-chan.

-Arrête de donner des surnoms à tout le monde, imbécile ! réagit Iwaizumi.

Oikawa lui tira la langue et s'esquiva pour aller aider le groupe de Kunimi, laissant Kageyama et Kindaichi plantés là.

-Il a l'air gentil, le capitaine, dit finalement Kindaichi.

Tobio hocha la tête, mais n'avait rien enregistré, toujours tourné vers Oikawa. Bien des fois il s'était demandé d'où sortait ce surnom ridicule. Bien sûr, le –chan était un peu la marque de fabrique d'Oikawa, tout le monde y passait, mais il n'avait pu s'empêcher de remarquer qu'il était le seul à le trouver accolé à son prénom. Il avait tenu pour établi, dans son passé précédent, que c'était juste un moyen de l'infantiliser et de l'humilier, de lui faire comprendre qu'il était toujours en-dessous... Et il n'avait pas imaginé un seul instant qu'Oikawa l'appelait Tobio parce qu'il aimait comment ça sonnait. Il eut la désagréable impression de rougir, et se hâta de revenir à ses passes, gardant le conseil en mémoire pour compenser ses doigts trop petits et pas assez robustes.

L'entraînement se termina finalement, et il réussit à garder sa ligne de conduite et de ne pas tout dévoiler de son talent. Il était déjà doué à douze ans, alors s'il laissait libre court à son potentiel adolescent, les gens le prendraient vraiment pour un ovni. Il se força à réduire sa détente pour attaquer, à taper trop vers le haut, à mal choisir son timing pour les blocks, bref, il se sentit absolument nul, mais ça n'avait l'air de ne déranger personne et il se fondit dans la masse sans problème.

-Tu repars par où ? demanda Kindaichi une fois sortis du gymnase.

-De ce côté, répondit Tobio, sachant fort bien qu'ils ne prenaient pas la même direction.

-Oh, d'accord. Moi, je vais par là.

Ils restèrent tout de même debout l'un en face de l'autre, tous les deux trop maladroits pour juste se tourner le dos et rentrer chez eux.

-Ça me rassure que tu sois là, dit finalement Kindaichi.

Tobio eut l'impression qu'on venait de le frapper en pleine poitrine. Il fallait répondre, mais que dire ?

-Kindaichi...

Ne me laisse pas devenir un connard égocentrique. Ne me laisse pas devenir le roi du terrain. Ne me regarde pas sombrer.

-J'espère qu'on sera amis, dit-il finalement.

Kindaichi lui sourit :

-Bien sûr !

Ils finirent par partir chacun de leur côté, et Kageyama avait l'impression qu'il allait exploser d'euphorie. C'était probablement la meilleure journée au collège qu'il ait vécue. Kindaichi et lui allaient être amis, vraiment, cette fois, une amitié que l'attaquant ne pourrait renier plus tard... et Oikawa ne le détestait pas, il lui avait même donné un conseil ! De son plein gré, sans que Tobio n'ait à s'incliner plus bas que terre pour le supplier !

-Alors, cette première journée ? Oh, ça a l'air de s'être bien passé ! s'exclama sa mère quand il rentra.

Quand il alla se laver les mains avant d'aller manger, il surprit son reflet dans le miroir qui surmontait le lavabo. Se voir à l'âge de douze ans lui faisait toujours un choc, mais ce qui l'étonna plus encore fut la joie sur son visage. Il avait eu cette expression, à l'époque... Mais il ne pensait plus qu'il se reverrait ainsi. Peut-être que l'espoir était permis.

Quand il s'endormit, ce soir-là, il se demanda s'il allait se réveiller dans son monde, celui de Karasuno, comme si rien ne s'était ; ou bien s'il resterait encore là pour des années, jusqu'à... quand ? rattraper le moment de son retour en arrière ? ou bien devait-il oublier tout le futur qu'il avait connu, condamné à terminer sa vie dans cette dimension-ci ?

Il le saurait probablement demain.

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