Chapitre 18 Directeur Duxx
Six ans plus tôt !
Géraldine s'observait anxieuse dans le miroir des toilettes. Elle serait incapable d'affronter le regard glacial du directeur Duxx. Dhalya avait tenu promesse, Stanley avait confirmé le rendez-vous !
Dans la chambre, Lydia n'était pas totalement convaincue de la réussite de Géraldine. Elle n'était pas très futée !
Elle avait commis une grossière erreur de jugement en évitant de se rendre au rendez-vous.
La porte s'ouvrit subitement, un inconnu d'une quarantaine d'années en appui sur une canne à la main gauche fit subitement irruption !
— Lydia, tu dois me suivre.
Elle dévisagea longuement l'arrivant boitant d'une jambe.
— Qui êtes-vous ?
Il approcha avec peine pour l'empoigner tendrement.
— Je suis ton oncle maternel, Mathieu Pinon.
— Ma mère n'avait pas de frère !
— Nous avions le même père, mais une mère différente !
Elle observa un court instant pour ajouter.
— Que voulez-vous ?
— Me faire passer pour ton oncle Gérald Ventys afin d'ôter toute suspicion au directeur Duxx !
Lydia ne pouvait s'empêcher de détourner le regard vers son étrange visiteur. Elle en ignorait la raison, mais elle lui faisait confiance.
Ils croisèrent le directeur Duxx dans le couloir menant au quartier visiteur.
— À quoi jouez-vous, mademoiselle Ventys ?
— Mais, à rien, je ne comprends pas ?
Le directeur de la sécurité de l'E.S.A refusait d'être le dindon de la farce, il choisit de ne pas poursuivre.
— Quelle est la raison de votre présence, monsieur Ventys ?
— Il était prévu que je rende visite à ma nièce !
Mathieu observa longuement Duxx dont le léger sourire malicieux démontrait un homme suspicieux, calculateur. Ils le suivirent jusque dans une salle inoccupée ou le directeur de la sécurité de l'ÉSA prit place à table.
— Parlez-moi de votre compagne de chambrée, Géraldine Grandjean ?
Elle comprit de suite que sa réponse serait déterminante pour la suite.
— On s'entend bien, mais je la soupçonne d'être jalouse de mes réussites.
Duxx ne fut pas totalement convaincu par la remarque.
— Pourquoi, Géraldine aurait-elle fait une bétise ? Vous savez, Dlya fait attention à sa silhouette, c'est normal que son amie soit... complexée ! Elle est assez grasse. Vous savez, à ses douze ans, ma petite puce a pleuré en apercevant des grosseurs au niveau de... enfin, vous voyez ce que...
— Tonton, c'est bon, c'est embarrassant !
— Mais, non, ma puce, c'est naturel. Tu n'as pas été précoce, la poitrine arrive...
— Tonton !
Leur visiteur souffla d'ennui en croisant les doigts sur la table.
— Géraldine est lâche, timide, d'un tempérament assez stupide, elle n'aurait jamais eu assez de courage pour prendre ta place, Lydia.
Elle sursauta en entendant son prénom, ce n'était pas anodin.
— Mon surnom est Dlya, pas Lydia. Qui est Lydia ?
— Personne.
Mathieu éclata d'un rire grotesque.
— Tu sais que ton père avait souhaité t'appeler Lydia en référence à l'héroïne d'un jeu en ligne. Je ne me souviens plus du titre. Ta mère lui a dit, même pas en rêve ! C'est elle qui a eu le dessus en choisissant Dalhya. Tu sais que c'est le prénom d'une déesse grecque, je crois ? Ou romain, ou latin ? Oh, regarde, j'ai trouvé de vieilles photos de vacances en Italie.
Il les sortit pour les déposer sur la table. Le directeur se leva précipitamment pour simuler un appel sur son portable en s'écartant.
— Vous pouvez partir, s'exclama-t-il en faisant demi-tour.
Mathieu patienta un court instant avant de lever. Il se pencha pour lui déposer un baiser sur le front.
— Cette entrevue m'a mis en retard. Je repasserai, ma puce.
Elle aperçut partir en faisant tourner sa canne entre ses doigts, mais son léger boitement démontrait une similitude handicapante avec George. Lydia sortit son portable pour faire une recherche internet, Mathieu avait une ressemblance frappante avec Gérald Ventys. Il devait exceller dans l'art du maquillage.
Dans une nouvelle recherche, elle ne découvrit aucune trace d'un Mathieu Pinon.
Qui était-il ?
Dans le parking visiteur, Mathieu étendit la jambe pour la secouer, craquer, puis jeta la canne dans une poubelle. Il ouvrit la portière d'une voiture de sport jaune pour se caler dans le siège de même couleur. Il secoua le visage pour transformer ses traits pour un trentenaire blond d'origine nordique. Il démarra le véhicule de quatre cent soixante chevaux pour faire rugir le moteur, puis recula précipitamment pour la faire déraper en sens contraire.
La nouvelle identité lui ouvrirait les portes de l'ÉSA !
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