Chapitre 13 Le sanctuaire
Lydia ouvrit précipitamment les paupières pour apercevoir Saturne se reflétant sur un océan limpide. La commandante était étendue dans un sable multicolore recouvert aux rythmes de vagues améthystes. Elle ressentit la fraîcheur du sable, des petites pierres sous les fesses, les jambes, le dos. Elle était entièrement nue. Lydia n'avait aucun problème avec la nudité, mais n'en comprenait pas la raison ! En se levant, elle aperçut un soulèvement de sable flottant étrangement, comme en apesanteur.
Autant la surface dégageait une légère froideur, autant le vent possédait une chaleur douce et délicate. Sa vue se brouilla subitement, comme si certaines inclinaisons réclamaient un nouveau calcul de la vision !
La commandante avança quelques pas en ressentant le craquement des petits cailloux, l'explosion des grains de sable. C'était assez agréable à ressentir, comme les crépitements de poudres sucrés, parfumés dans la bouche. Cela provoqua de légers chatouillements sous la plante des pieds.
Où était son frère ? Elle le chercha vainement pour découvrir l'absence totale de présence humaine !
Elle aperçut une plage s'étalant à perte de vue. De légères palpitations résonnèrent à ses oreilles. Lydia se mouvait sans aucun problème, en contradiction avec la pression au sol d'environ une fois et demie celle de la Planète bleue.
Ce n'était pas réel !
— Où êtes-vous, s'exclama-t-elle en pivotant ?
Un carré de lumière bleutée se forma à environ une douzaine de mètres de sa position. Un second pivota dans son centre en accélérant pendant quelques secondes. Ils tremblèrent simultanément pour se disloquer afin de s'élargir pour former une silhouette humaine.
— Bonjour Lydia Duclos, annonça une voix féminine.
— Maman s'étonna-t-elle pour secouer le visage de refus ? Prendre l'apparence de ma défunte mère ne vous mènera à rien.
— C'est l'image de la sincérité dans votre esprit.
— Qui êtes-vous ?
— Les premiers colons interstellaires de Hyo3, troisième planète de Hyo !
Lydia comprit qu'elle faisait référence à notre planète, ainsi que le soleil.
— Je sais que vous ne faites que répéter des...
— Sur quoi basez-vous cette remarque ?
— Vous êtes une intelligence artificielle !
— Le peuple extérieur n'a décidément pas changé, vous n'êtes pas le centre de l'univers. Existence extra-terrestre ? Toute forme de vie présente ailleurs que sur notre planète d'origine. Votre narcissisme vous impose à croire que vous étiez la forme de vie à prendre comme exemple.
La commandante encaissa sans broncher le ton narcissique.
— Étiez-vous déjà présent pendant la dernière ère glaciaire ?
— Les récalcitrants de notre peuple, les abstinents, les croyants en un dieu miséricordieux, les délaissés, abandonnés à leur triste sort, étaient présents !
— Hé bien, vous n'en faites pas d'éloge. Ils ont péri lors de la glaciation ?
— Non, après avoir décimé l'australopithèque, les homo sapiens en ont exterminé la quasi-totalité!
La commandante secoua négativement la tête.
— Et vous n'avez rien fait !
— Non, quelle en aurait été la raison ?
Lydia comprit la coupure définitive entre leurs peuples !
— Pourquoi avez-vous énoncé « peuple extérieur » ?
— Nous étions la première forme de vie humanoïde à prendre naissance au centre de la Terre dix millions d'années avant l'apparition de l'homme extérieur.
— Quoi ?
L'étrangère quitta la silhouette de la mère de Lydia pour une femme aux cheveux courts. Elle dévisagea longuement la jeune femme en hochant le visage.
— Je ne souhaite pas compromettre votre exploration !
— Quoi ?
— Nous sommes bien trop proches, cela pourrait nous nuire autant à vous qu'à moi.
— Comment ça ?
Lydia peinait à respirer, elle prit appui sur ses cuisses pour inspirer avec difficulté. Elle se sentit défaillir. Elle trébucha pour tomber face contre terre ! Le sol semblait se dérober, elle chuta jusqu'à sa perte de connaissance.
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