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Chapitre 21

« La blessure vit au fond du cœur. », Virgile

Orion sortit silencieusement du château. Dehors, la neige avait cessé de tomber et le paysage était baigné dans le halo de la lune, créant ainsi une atmosphère fantomatique. Le roi avait gardé le large manteau et les gants sur lui, de peur de croiser quelqu'un. Il n'était que sorti très rarement après transformation et ne tenait pas à rencontrer qui que ce soit – mis à part Céleste qui avait déjà fait connaissance avec le monstre qu'il devenait la nuit, pensant là qu'il s'agissait de son frère.

Malgré les alentours gelés, il avait chaud. Son corps semblait soumis à une chaleur surnaturelle et étouffante qu'il n'arrivait pas à comprendre et qui l'étouffait un peu. Orion grogna et enleva la capuche de sa tête pour laisser le vent lui refroidir le front. Il se mit à avancer. Emprunta le chemin tortueux et sinueux qui menait au village en contrebas en descendant le long de la montagne et s'entortillant autour des arbres sombres. Le jeune homme se demanda un instant s'il aurait dû prévenir Adrien qu'il partait. Ou bien même le docteur. Il secoua la tête : ils tenteraient seulement de le retenir et retenir il ne se laisserait pas.

Il descendit la pente, tournant à droite et à gauche occasionnellement, un peu perdu dans ses pensées, boitant maladroitement, inattentif à ses environs, tenant une petite lanterne dans une main. Cependant, il aperçut finalement les toits fumants du village, sentant les odeurs de vin déversé, de viande rôti, de linge et d'homme. Il s'avança à l'ombre des maisons, priant fermement pour que personne ne le voit. Personne ne devait le voir. Il se passa une patte dans la chevelure en désordre avant de remettre la capuche voilant son visage étrangement déformé par la malédiction. Subitement, il cessa d'avancer, grognant intérieurement.

Comment était-il censé savoir où vivait Céleste ? Comment pouvait-il la retrouver parmi toutes ces petites maisons plus ou moins identiques ?

Il se maudit intérieurement.

Avec son apparence normale, il aurait pu tout simplement toquer à la première des portes et demander aux habitants : sous sa forme momentanée, il ne pouvait même pas sortir à la lumière sans créer une émeute. Il réfléchit quelques instants. Que pouvait-il faire ? Regarder par les fenêtres comme un voleur ?

Il n'avait pas le choix.

Imbécile.

Orion se passa les deux mains sur le visage avant de se mettre à avancer lentement. Dans la plupart des maisons, les volets étaient fermés mais il ne cessait d'espérer que Céleste se trouverait dans une des habitations qui avaient encore leurs volets ouverts et leurs intérieurs ruraux à découverts. Il arriva au bout de la première rue, dépité. Passa la deuxième, passa chaque ruelle sur son chemin sans jamais apercevoir la jeune femme, sans entendre une voix similaire à la sienne à travers les murs fins. Peut-être dormait-elle dans le noir, dans une des maisons qu'il venait de passer ? Il grogna et avança encore un peu, arrivant à une partie décrépie du village. Les maisons éloignées les unes des autres semblaient être en ruine, dévastées et vides. Céleste ne serait pas ici. Elle ne semblait pas avoir une vie facile mais Orion était persuadé qu'elle ne vivait pas dans un endroit pareil –

Un bruit retint son attention.

Un pleur silencieux, presque étouffé, résonnant lugubrement dans les alentours.

Il fronça les sourcils et s'avança vers la source du son. Une grande maison presque détruite. Il hésita un instant et posa sa patte contre la porte instable avant de l'ouvrir d'un geste lent, passant sa tête cachée par la capuche à l'intérieur. Il regarda à gauche et à droite avant que ses yeux ne se baissèrent au sol. Il inspira bruyamment. Céleste ! Sa petite forme était recroquevillée douloureusement sur elle-même, ses bras entourant sa taille, sa tête baissée, comme si elle voulait se cacher dans son propre corps.

Orion pénétra à l'intérieur de la pièce et ferma doucement la porte derrière lui. Que faisait la jeune femme ici ? Seule, au milieu de la nuit ? Il s'accroupit à côté d'elle, sentant ses genoux craquer bruyamment et la douleur dans sa jambe s'intensifier. Il posa la lanterne à ses côtés. Il se racla la gorge pour éviter de pousser un gémissement de souffrance, jetant un regard inquiet autour de lui, incertain si quelqu'un d'autre se trouvait dans la maison en ruine.

« Céleste ? », murmura-t-il, secouant un peu le corps de la jeune femme, puis, parlant un peu plus fort : « Céleste ! »

Elle sursauta et leva des yeux embués de larmes vers lui. Elle s'assit en se redressant, cligna plusieurs fois des yeux, comme si elle ne comprenait pas qui elle avait en face d'elle. Comme pour confirmer ceci, elle bégaya :

« Qui...Qui... est là ? »

Son regard humide semblait ne rien discerner dans l'obscurité et un air apeuré caressait son visage rougi. Orion se racla la gorge, mal à l'aise.

« C'est la bête. », dit-il doucement, se souvenant juste à temps que la jeune femme ne savait pas que la bête et le roi ne faisaient qu'un. Céleste écarquilla ses yeux.

« La bête ? » Elle plaqua une main sur sa bouche de surprise « Bon dieu, mais que faites-vous ici ! Je pensais que vous ne sortiez pas du château ! »

Orion grogna un peu.

« Je... Vous n'êtes pas venues à notre rendez-vous. Je me suis inquiété. »

Elle lui lança un regard encore un peu plus surpris puis sourit doucement à travers les gouttes salées qui avaient séchées sur son visage. Elle hésita quelques secondes. Subitement, elle tendit ses bras et les enroula autour de la taille, serrant le corps de l'homme étrange contre le sien, un sanglot douloureux quittant sa gorge.

« Je m'excuse. », souffla-t-elle d'une voix éteinte, « Je ne voulais pas vous faire du souci. »

Ce fut au tour de la bête d'être surprise. Maladroitement, elle posa ses larges bras autour du corps de Céleste qui tremblait un peu et posa son menton contre le haut de son crâne, formant comme autour de la jeune femme une sorte de protection contre le monde extérieur.

« Que vous arrive-t-il ? », demanda doucement la bête, « Vous deviez rester une semaine au château ! »

Involontairement, son ton était devenu accusateur et Orion avait senti le corps de Céleste se tendre un peu entre ses bras. Il jura intérieurement. Si seulement il n'était qu'un tout petit peu plus doué avec les mots – tout ce qu'il parvenait à faire en ouvrant sa bouche était de blesser son entourage.

Il sentit la jeune femme secouer la tête.

« Je... je ne voulais pas partir. Seulement la nuit dernière... je me suis réveillée et il y avait une bête – pardonnez-moi ! » Elle écarquilla les yeux et rougit violemment, pressant son visage un peu plus contre la poitrine humanoïde de la bête. Elle n'avait pas voulu utiliser ce mot pour ne pas offenser l'homme mais l'expression avait quitté sa bouche sans qu'elle puisse l'éviter. La bête soupira et Céleste sentit son souffle chaud lui caresser le front.

« Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle. On m'a déjà traité de bien pire. »

Céleste ferma les yeux un instant puis repris son récit.

« Je me suis donc réveillée alors qu'un être semblable à un grand loup se trouvait au pied de mon lit. J'ai eu affreusement peur et suis sorties de la pièce alors que l'animal me courait après. J'ai appelé à l'aide mais personne n'est venu – j'ai donc couru sans réfléchir vers la première sortie, le loup toujours sur mes pas. J'ai couru dans la forêt et finalement, je suis arrivée à la maison d'un chasseur qui m'a ouvert et a tiré sur la jambe de l'animal avant de me faire entrer dans sa maison. Je pensais avoir à faire à un homme bon, un sauveur. Mais maintenant... » Un tremblement parcourut son corps frêle « Il m'a ramené au village. A raconté à tout le monde que le roi m'avait pris ma vertu et je suis par sa faute contrainte de l'épouser. Lui. Il me fait peur et je... je ne veux pas... » A nouveau un sanglot. La bête serra ses bras un peu plus autour d'elle et les berça doucement d'avant en arrière, le temps que ses pleurs cessent.

« Au moins, vous êtes saines et sauves. », dit Orion d'une voix calme mais un peu étranglée.

« Je n'aurais pas dû fuir. », souffla Céleste, « J'aurais mieux fait de me faire dévorer par la bête que d'épouser un homme menteur. »

La bête secoua un peu la tête.

« Ne dites pas ça. », murmura-t-elle de sa voix aux allures animales, « Tout vaut mieux que votre mort sous les dents de... d'un animal sauvage. »

Céleste resta silencieuse. Doucement, son corps se détendait entre les bras chaud et épais de la bête. Elle tendit une main, voulant se redresser un peu et s'appuya sans le vouloir sur la jambe d'Orion qui, surprit par la douleur soudaine traversant tout son corps, eut un mouvement de recul en poussant un rugissement rauque. Céleste leva brusquement la tête.

« Qu'est-ce qu'il y a ! », s'exclama-t-elle, inquiète, presque paniquée. Orion serra les dents. Céleste ne devait pas savoir. Elle ne pouvait pas voir la plaie, ne devait pas en connaître l'existence. Même si les chances qu'elle la mette en relation avec le chasseur lui ayant apparemment tiré dessus était minimes... il ne pouvait pas courir le risque qu'elle sache que la bête n'était autre que le roi.

« Rien. », dit-il d'une voix pressée entre ses canines. La jeune femme lui jeta un regard incrédule.

« Rien ? », répéta-t-elle, « Mais enfin, vous semblez avoir mal ? Est-ce que je vous ai fait mal ? Est-ce que... » Son regard se baissa puis s'écarquilla brusquement lorsqu'elle perçut sur la cuisse de l'homme. Céleste pâlit et elle tendit une main tremblante que la bête retint presque brutalement.

« Que faites-vous ! », s'exclama-t-elle. Céleste secoua la tête, blanche comme un linceul.

« Vous saignez. », souffla-t-elle, « Que vous est-il arrivé ? Et cessez de me mentir ! »

Lentement, la bête relâcha le poignet de la jeune femme et déglutit, baissant son regard vert clair vers sa jambe douloureuse.

« Je... » Orion ne trouvait pas ses mots. Il ne voulait pas qu'elle sache la vérité mais n'arrivait pas à trouver un mensonge assez réaliste « J'ai été... attaqué. » Il pria intérieurement pour qu'elle ne pose pas plus de questions. Mais Céleste étant Céleste, elle poussa un cri de surprise et l'observa avec des grands yeux horrifiés.

« Attaqué ? Où ça ? Par qui ? Les bois n'ont pourtant pas la réputation d'être dangereux mais si-»

« Je ne veux pas en parler. », la coupa-t-il rudement et Céleste serra les dents. Elle hésita un instant.

« Très bien. », finit-elle par grommeler, « Mais seulement parce que vous êtes blessé et que je suis trop fatiguée pour me disputer avec un rustre comme vous. »

La bête rit doucement et elle lui lança un regard meurtrier avant de se lever du sol, ses yeux cherchant les environs.

« Il faut bander votre plaie. », grogna-t-elle, « Et la désinfecter. »

La bête leva les yeux aux ciels.

« Il n'y a rien dans cette maison ni pour désinfecter, ni pour bander la blessure. »

Céleste lui lança un autre regard meurtrier, lui indiquant de se taire. Intérieurement, Orion continua à ricaner, pas le moins du monde inquiété par la petite femme devant lui qui se donnait des allures de dur. Elle ouvrit un placard, puis un autre avant de pousser un petit bruit triomphant. Elle revint vers lui, une bouteille avec un liquide translucide à la main et dans l'autre, un bout de tissu ressemblant à une taie d'oreiller. Contente d'elle-même, elle s'assit en face de lui et le regarda droit dans les yeux.

« Déshabillez-vous. », ordonna-t-elle d'un ton victorieux. Orion sentit son cœur manquer un battement et il ouvrit grand les yeux, reculant un peu.

« Me déshabiller ? », demanda-t-il, sidéré. Céleste lui lança un regard ennuyé.

« Oui. Déshabillez-vous. Votre plaie est sous le tissu et je peux difficilement m'en occuper si vous vous obstinez à garder ce pantalon sur vous ! »

Orion se maudit intérieurement et jura silencieusement. Il n'avait jamais eu honte de son corps et assez de femme l'avait déjà vu nu et apprécié sa nudité pour l'empêcher d'avoir des doutes sur sa propre beauté. Néanmoins, il ne tenait pas à ce que Céleste le voit aussi vulnérable – à moitié dans le corps d'une bête et blessé.

Il tenta une autre approche.

« Mademoiselle... Ce ne serait pas acceptable qu'une jeune femme comme vous voit-»

« Taisez-vous ! J'ai déjà vu des hommes nus, si c'est ce qui vous inquiètes, alors par pitié, n'essayez pas de préserver une vertu inexistante et enlevez ce pantalon pour que je puisse m'occuper de cette plaie avant qu'elle ne s'infecte. »

Céleste rougit violemment et fut reconnaissante pour la lumière tamisée procurée de la lanterne qui empêchait la bête de voir la couleur tintant ses joues. Celle-ci grogna mais finit par obtempérer, se levant difficilement et enlevant avec précaution l'habit. La jeune femme se retourna, tête basse. Elle avait menti. Elle n'avait jamais vu un homme nu. Et encore moins touché. Ses mains se mirent à trembler un peu. Certes, ce n'était que la bête, cependant...

« Vous pouvez vous retourner. », dit alors la voix grave de la bête. Lentement, elle fit un tour sur elle-même et attrapa l'alcool et le tissu blanc un peu usé. Elle garda le regard baissé, fixé sur la plaie de l'homme qu'elle sentit ricaner un peu. Elle souleva un sourcil. Le son émit ressemblaient étrangement au rire d'Orion – finalement, les frères étaient semblables sur certains points. Elle ouvrit la bouteille et trempa un morceau de tissu qu'elle déchira au préalable. Elle jeta un regard à la bête.

« Ça va faire mal. », prévint-elle, avant de presser l'objet contre la blessure. La bête écarquilla les yeux et un rugissement de douleur quitta ses lèvres. Céleste souleva le tissu et secoua la tête.

« Je vous ai prévenu. Cessez maintenant de bouger. »

Pour éviter que la bête ne fasse un autre mouvement, la jeune femme posa délicatement une main sur la cuisse de la bête avant de doucement appuyer à nouveau avec le tissu sur la plaie qu'elle nettoya du mieux qu'elle put.

Orion ne bougea pas d'un millimètre. Son corps était tendu, parcourut par un frémissement, son attention concentrée non-pas sur la douleur mordante qui traversait sa jambe à chaque fois que l'alcool touchait sa blessure mais sur la petite main de Céleste posait sur sa peau et dont le pouce faisait des va-et-vient, presque comme une caresse incessante qui ne faisait qu'augmenter la chaleur de son corps.

Il n'avait pas touché une femme depuis le début de sa malédiction.

Depuis qu'une femme avait causé sa perte.

La main de Céleste ne cessait de remonter plus haut et si elle ne s'arrêtait pas, il allait devenir fou. Son corps se tendit un peu plus et il respira le plus calmement possible, ignorant la tension et le mouvement sur sa jambe. Finalement, la jeune femme s'arrêta et enroula sa jambe dans le tissu restant.

« Voilà. », dit-elle d'une voix timide et Orion émit un sourire en coin. Sa nudité la rendait mal à l'aise. Elle lui lança un regard indéchiffrable.

« Vous pouvez vous rhabiller. », grommela-t-elle et se retourna. Il ricana et enfila avec difficulté son pantalon, contemplant un instant le bandage que Céleste avait fait.

« C'est bon. », dit-il, et elle se tourna vers lui à nouveau, en soupirant. Orion réfléchit un instant puis se souvint brusquement d'un élément important.

« Je... je vous ai apporté quelque chose. » Il baissa la tête, un peu gêné. Céleste leva un sourcil tandis qu'un sourire presque enfantin caressa son visage exténué de fatigue.

« Quoi donc ? »

Orion mit une main dans sa poche et en sortit doucement le livre qu'il avait pris dans sa bibliothèque. Il lui tendit. Céleste le prit et se rapprocha un peu de la lanterne pour pouvoir déchiffrer les petites lettres gravées sur la couverture sobre.

« La belle et... la bête. » Elle rit doucement et leva la tête vers lui, un air interrogateur sur le visage. Orion s'assit à côté d'elle, souriant un peu.

« J'ai appris que vous aimiez lire. Je tenais... Comme je ne savais pas si vous étiez définitivement partie du château, je voulais vous faire un présent. Ce livre semblait...approprié. »

Céleste rit à nouveau et secoua un peu la tête, ne disant rien. Elle ouvrit la première page, doucement. Elle sentit la bête se pencher un peu vers elle.

« Est-ce que vous pouvez... lire pour moi ? », demanda-t-elle doucement, « Cela fait si longtemps que je n'ai plus lu. Mes... pattes m'empêchent de facilement tourner les pages. »

Céleste l'observa un instant puis hocha la tête.

Bonjour, bonsoir les cocos!

Bon sang, Orion, dit lui que tu es la bête! Mentir n'a jamais fait de bien à personne - on le sait tous. TOUS. Mais bon, ce crétinet ne veut pas le voir comme ça.

Des bisous ♥

Blondie

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