Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 23

     - Et c'est pour ça que la guerre des sorciers s'est déclarée. Au départ, tout à commencé avec nos deux familles. Mais cette guerre était bien plus importante que ça. Elle concernait bien plus de gens que nous. Ce n'était pas qu'une guerre entre deux familles qui ne s'aiment pas, mais une guerre pour l'acceptation de la différence.

     J'ai l'impression de ne plus pouvoir bouger, qu'aucun de mes membres ne peut répondre. J'écoute ce que dit mon père depuis tout à l'heure, mais j'ai l'impression d'être toujours aussi perdue. En fait, je le suis encore plus. Qui aurait pu croire que la plus grosse guerre de ce siècle était la cause de ma famille ? Ma main réussit son premier mouvement pour aller se réfugier sur mon collier. Machinalement je fais glisser le cœur le long de la chaîne, comme si cela pouvait m'être utile pour réfléchir. Personne ne m'a jamais parlé de ça. A croire que personne n'est au courant. Pour tout le monde, cette guerre est une sorte de guerre civile, d'idéologie. Ce n'est pas faux, mais à l'évidence, elle a en réalité commencé à cause de l'étroitesse d'esprit de mes grand-parents maternels.

     Je ne comprends pas vraiment pourquoi ma tante à fait ça. J'imagine que je ne peux pas me mettre à sa place pour essayer de comprendre. En revanche, je saisis pourquoi mon père lui en veut. Si ce qu'il dit est vrai, alors ma tante aurait trahi sa soeur. Ma mère. Je n'arrive pas à voir ma tante comme cela. J'ai l'impression que mon père me parle d'une autre personne. Certes, quand elle s'énerve, il ne vaut mieux pas être contre elle mais de là à attaquer sa propre sœur...

     - Pendant la guerre, ta tante ...

     - Ça suffit maintenant ! Arrête de parler de ça ! Je ne veux plus t'entendre dire quoi que ce soit.

     Je me retourne vers elle, je ne sais pas comment, mais elle a réussi à se libérer du sort de mon père. Elle semble essayer de se contenir mais cela devient compliqué pour elle. Va-t-elle se remettre dans le même état qu'il y a vingt ans ? En tout cas, je ne me souviens pas l'avoir déjà vu autant en colère. La façon dont elle a parlé m'a presque fait sursauter. Qu'est-ce qui peut bien la mettre dans cet état ? J'ai l'impression que le récit de ce qu'il s'est passé réveille des souvenirs douloureux, aussi bien pour elle, que pour l'homme qui vient de le raconter.

     La tête de Sylvia se tourne dans ma direction, et son regard s'adoucit spontanément. Quelques secondes plus tard, elle prend un grande inspiration et me sourit en disant :

     - Eléanore ma chérie. Tu ne dois pas écouter ce qu'il dit. Ce ne sont que des mensonges. Je t'aime. Je tiens à toi plus que tout. Tu sais que jamais je ne pourrais te faire du mal, à toi ou à qui que ce soit. Evidemment, pendant la guerre nous n'avions pas le choix, nous devions nous battre. Mais c'était il y a des années. Aujourd'hui, les choses ont changé.

     Je la fixe ne sachant pas vraiment quoi faire. Je vois dans ses yeux qu'elle est sincère. Qu'elle m'aime. Je suis persuadée qu'elle m'aime autant que si j'étais sa fille. Mais une question tourne en boucle dans ma tête et il faut absolument que je la lui pose.

     - Est-ce que tu savais que mon père était vivant ? Tu m'as toujours affirmé qu'il était mort, alors pourquoi tu n'étais pas vraiment étonné de le voir ?

     - Je... non, je n'étais pas certaine qu'il était vraiment mort. Mais comme je te le disais, c'était une période vraiment compliquée. On a entendu parler de la disparition de tes parents, il n'y avait plus aucune trace d'eux. Alors je pensais qu'ils étaient morts oui, mais...

     - Comment peux-tu dire ça ? Tu sais très bien ce qui est arrivé à Emilie !

     Celui que j'ai encore du mal à admettre comme étant mon père semble sortir de ses gonds. Ses poings sont tellement serrés que ses jointures deviennent blanches. Moi, je reste là, immobile, scotchée par ce nom qui semble tourner autour de nous. Emilie. Maman. Je ne comprends pas ce que mon père insinue. Ma mère est morte pendant la guerre. Bien que Sylvia était dans le camp opposé, je ne vois pas en quoi elle saurait mieux que les autres ce qui est arrivé ce jour-là.

     Ma tante n'a pas le temps de répondre à toutes mes interrogations que quelqu'un enfonce la porte d'entrée de la cabane. Des morceaux volent autour de nous sans que nous ne bougions d'un millimètre. Je suis des yeux un morceau qui vient s'arrêter à mes pieds avant de lever la tête pour savoir qui vient d'entrer en trombe à l'intérieur, faisant une pause forcée dans cette conversation de plus en plus tendue.

     En réalité, ce n'est pas une personne, mais bien deux sur lesquelles mes yeux se posent. Frissonnant au courant d'air créé, je ne peux que fixer ces visages familiers, et un léger sourire de soulagement apparaît sur mon visage. Justin et Matthew sont là, comme surpris eux-même par ce qu'ils ont devant leurs yeux. La première chose qui me vient à l'esprit, là, maintenant, c'est un soulagement extrême. Comme si leur simple présence allait tout arranger. Ils ont eu mon message et ils sont rentrés. Je ne sais pas comment ils ont pu savoir que nous étions là, mais je suis tellement contente qu'ils nous aient trouvé que je me fiche de savoir comment. Ensuite, je réalise que leur présence peut encore plus compliquer les choses et les mettre en danger. Mais je n'ai pas le temps de creuser ma réflexion que leur mouvement me sort de mes pensées. Ils s'approchent en courant et Matthew se place devant Daisy et Lucy tandis que Justin se place entre mon père et moi. Son bras se tend instinctivement vers moi tandis que son regard est fixé sur l'homme en face de lui. La dernière fois que je l'ai vu aussi protecteur, c'était au bar du village, quand Luke, complètement bourré, avait été un peu trop insistant avec moi. Mais aujourd'hui, la situation est bien différente. Mon regard se porte sur sa main, à quelques centimètres de ma jambe. Mais le regard de mon père est si lourd que je le reporte sur la scène qui se joue devant moi.

     Mon père a les yeux braqués sur les jumeaux. Il semble tout analyser. Il les observe, essayant de comprendre qui vient de s'introduire dans la pièce. Son regard dur et fermé se détend quand il finit par reconnaître les jumeaux. Il prend un air moqueur et me demande un léger sourire aux lèvres :

     - Eléanore, vous avez sérieusement gardé ces deux-là ? Pourtant crois moi, ils ne sont pas très brillants !

     Sa réflexion ne me fait pas rire et il semble le comprendre, car son air redevient sérieux. Devant moi, Justin fulmine. Son corps est tendu comme une arbalète.

     - Vous êtes qui vous ?

     Il semble réfléchir quelques secondes, mais avant que qui que ce soit puisse parler, il reprend :

     - Mais attendez, c'est vous l'homme qui nous avait demandé de vous rapporter le livre ! Vous ne pouvez pas nous laisser tranquille hein ? Il fallait que vous continuiez à nous traquer ! Maintenant ça suffit ! C'est fini pour vous.

     Sur ces mots, Il lève son bras et une énergie d'un bleu sombre se forme dans sa main. Je ne peux pas laisser faire ça. J'ai peut-être enfin retrouvé mon père, et j'ai surtout besoin de comprendre ce qu'il se passe. Il est hors de question qu'il se mette en tête de l'attaquer. Alors qu'il est sur le point de lancer sa magie, je donne un coup dans son bras et son attaque atterrit sur le plafond. Je n'ai pas le temps de m'attarder sur la tâche grisâtre sur celui-ci qu'il se retourne légèrement. Je peux enfin voir son visage. Tout semble indiquer qu'il est choqué par ma réaction. Je n'ai rien le temps de dire car il me demande :

     - Eléanore, est-ce que je peux savoir ce qu'il te prend à la fin ?

     Je sens mon cœur manquer un battement. Il m'a appelé par mon prénom. Il ne le fait jamais d'habitude. Mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur ce détail. La situation est déjà assez compliquée.

     - S'il te plait, il ne faut pas l'attaquer. En réalité, je crois que c'est mon père.

     - Pardon ? Ton père ? Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

     - Oui, c'est mon père. Avant que vous n'arriviez il nous à raconté ce qu'il s'est passé il y a vingt ans et je pense qu'il ne ment pas. S'il te plait, reste calme, j'ai besoin qu'il me donne des explications.

     - Mais attends. C'est peut-être ton père le gars qui essaye de nous tuer depuis des mois et toi tu veux juste discuter ?

     - Oh ça va ! Déjà, il n'a pas vraiment cherché à nous tuer, il voulait récupérer le livre, pas nous tuer. Et puis si je me rappelle bien, toi par contre, tu as essayé de nous tuer.

     - Non, je ne voulais pas tous vous tuer, juste ta tante parce que je penser pouvoir venger mon père.

     - C'est la même chose, tu voulais tuer ma tante, alors je ne pense pas que tu sois le mieux placé pour donner des leçons.

     - Euh, vous-deux, vous pensez pas que c'est pas vraiment le bon moment pour vos petites scènes de ménage ?

     Nous nous retournons en même temps vers Daisy et le rose me monte aux joues. Elle n'a pas tort, la situation est assez critique, ce n'est clairement pas le moment de nous disputer pour ce genre de choses.

     Je m'apprête à demander à l'homme face à nous de reprendre son récit, mais ma tante me dit :

     - Maintenant Eléanore, je t'en prie, il faut que tu me donnes le livre, pour qu'on puisse l'arrêter et reprendre notre vie.

     Avec toute cette histoire j'avais presque oublié que je tenais Exponentia entre mes bras. Je fixe le vieux grimoire mais avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, la voix de mon père résonne dans la pièce.

     - Sylvia ça suffit. Je te l'ai dit, tu ne t'approcheras plus de ma fille.

     - Ce n'est pas ta fille. Tu ne sais rien d'elle. Tu ne la connais pas. C'est moi qui l'ai élevée. C'est moi qui me suis occupé d'elle.

     - Évidemment que je ne la connais pas, tu me l'as prise alors qu'elle n'était qu'un bébé. Alors oui, c'est vrai, je ne me souviens que d'une petite fille d'à peine deux ans qui marchait tout juste. Je me souviens d'une adorable enfant qui souriait sans cesse, toujours pleine de vie. Je me souviens qu'elle a une tâche de naissance dans le cou, une tâche de vin que seule une personne au courant de cette trace peut voir tellement elle est bien caché à la racine de ses cheveux.

     En entendant les mots que prononce cet homme, les larmes aux yeux, je ne peux m'empêcher de placer ma main sur ma nuque. Il ne peut pas savoir ça. Sauf... sauf s'il est bel et bien mon père. Je sens une larme couler sur ma joue. Je ne me rappelle de rien, rien de ce qu'il me raconte. J'ai l'impression d'avoir perdu énormément. Bien que ma tante se soit occupé de moi comme personne, rien ne peux remplacer des parents.

     La situation m'échappe complètement, j'ai l'impression d'être spectatrice de ma propre vie. Une nouvelle larme coule sur ma joue mais je ne prends pas le temps de l'essuyer. J'assiste impuissante au déchirement de ma famille et de tout ce que je pensais être vrai.

     Sans vraiment que je ne m'en rende compte, je m'approche de lui. Mon père, que je pensais ne jamais pouvoir voir, que je pensais ne jamais pouvoir rencontrer. Mais alors que je n'ai fais que quelques pas, ma tante se met à hurler. Elle semble folle de rage. Je crois ne l'avoir jamais vu dans cet état.

     - Non ! Non, ça suffit ! Christopher je ne te laisserai pas me la prendre. J'ai mis des années à construire toute cette vie loin de toi et de ta famille néfaste.

     Quand je tourne la tête, je vois que son regard à complètement changé. Elle n'est plus la tante aimante qui m'a élevé. Ce n'est plus la femme avec qui j'ai tout fais, débatu de tout, rit de tout. On dirait une personne totalement différente. Je voudrais faire quelque chose mais je ne vois pas quoi. Je la vois en face de moi, de plus en plus en colère et je ne peux rien faire. Mon regard est finalement attiré par quelque chose. Sa main. De la magie s'y accumule. Plus la forme orange grandit, plus je sens la peur monter en moi. Qu'est-ce qu'elle compte faire ? Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Je l'entends murmurer des choses que je ne comprends pas. Je voudrais essayer de la calmer, lui dire que je l'aime. Que je sais qu'elle a tout fait pour moi. Que je ne veux pas la perdre, mais rien ne sort de ma bouche. Elle reprend donc, encore plus en colère, et cette fois, elle semble en colère contre moi.

     - Eléanore, comment peux-tu me faire ça ? Je t'ai élevée, je me suis occupée de toi depuis ton enfance, et c'est comme ça que tu me remercie ! A la première occasion tu te retournes contre moi et tu me trahis. Tout ça pour quoi ? Pour lui ? Cet homme?

     Sans que je puisse dire quoi que ce soit pour lui faire comprendre que ce n'est pas ce que je compte faire, que je ne veux pas l'abandonner, elle réagit de plus en plus mal. C'est comme si les souvenirs d'il y a vingt ans se mélangeaient au présent. Sa colère semble l'emporter sur sa raison. Comme au ralentit, je vois sa main se lever devant elle. Lorsqu'un cri sourd, rempli de rage et de désespoir sort de sa bouche, elle lance sa magie. La boule orange, destructrice, arrive droit dans ma direction. Je sais que je devrais bouger, me décaler pour éviter ce coup, mais j'en suis incapable. Je n'arrive pas à bouger, je suis comme paralysée. Quand la boule d'énergie n'est qu'à un mètre de moi, je perds espoir. Je sais que je vais la prendre en pleine poitrine, et je sais aussi, en connaissant la force de ma tante, que cette attaque sera d'une douleur insupportable. Elle pourrait m'infliger des blessures graves, et si elle a vraiment mis toute sa puissance dans cette attaque, je pourrais sûrement ne pas m'en relever.

     Puis, sans que je ne comprenne quoi que ce soit, quelque chose, comme une ombre, passe devant mes yeux. Ils s'écarquillent lorsque je comprends que quelqu'un s'interpose entre moi et cette attaque. Non ! Malheureusement, je ne le comprends que trop tard puisque je ne peux pas empêcher cette personne de prendre le coup pour moi. Ma tante me fixe alors que je tends le bras pour pousser la personne maintenant que mon corps réagit enfin. Mais je suis trop loin et trop lente. Bien trop lente. Je discerne finalement la silhouette d'un homme. Je ne vois plus que son dos. Celui-ci se courbe quand l'impact inévitable à lieu. J'ai l'impression de ne plus respirer. C'est encore plus le cas lorsque le corps, inerte, tombe lourdement sur le sol. Ce n'est que là que je comprends de qui il s'agit. Justin.

     Justin est inconscient à mes pieds. Sa tête repose sur le sol en bois et ses paupières sont désespérément closes. Sur son torse, au niveau du cœur, je ne peux que remarquer que son tee shirt est presque calciné.

Tout tourne autour de moi.

Non.

Non, ce n'est pas possible.

Ça ne peut pas se passer comme ça.

Pas lui.

     Pourquoi a-t-il fait ça ? Mon cœur se met à battre de plus en plus vite et j'ai du mal à respirer. C'est comme une crise de panique. Toute cette histoire ne peut pas se terminer comme ça. Je détourne les yeux ne pouvant plus regarder son corps par terre. Dans le monde qui m'entoure, je ne distingue plus rien, j'entends seulement mon père parler, mais sa voix semble si loin.

     - Comment tu peux faire ça ? Après avoir envoyé Emilie dans les limbes, maintenant tu cherches à tuer Eléanore ?



Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro