Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 2

[ 2 mois plus tard]

     Mon regard se perd sur l'étendue d'arbres qui me fait face. Cette forêt est vraiment magnifique, je ne regrette pas d'avoir proposé une balade aux filles. Se ressourcer avant la "rentrée" était vraiment une bonne idée. Techniquement, seules Kate et Lucy continuent leurs études, dans le commerce pour la première et dans la physique pour la seconde. Je pense que Daisy et moi avions vraiment besoin d'un break après tout ce qu'il s'est passé. Une pause ne peut pas faire de mal. Mais malheureusement, je n'ai toujours pas trouvé dans quoi j'allais travailler et j'avoue que cela me stress un peu. J'aimerais vraiment pouvoir participer économiquement à la vie de notre nouvelle et grande famille. C'est vrai que passer de deux à sept, c'est un sacré changement. Et ma tante ne veut pas qu'on reste à rien faire à la maison toute l'année.

     Je contourne un énorme séquoia avant de rejoindre le groupe de mes amies qui m'avait distancé. Nous marchons en silence et en cadence depuis déjà une bonne heure. Seuls les chants des oiseaux nous rappellent qu'il y a de la vie dans cette forêt. Si on regarde bien, il y a les mêmes arbres et les mêmes animaux que celle près de notre ancien village. Mais pourtant, elle semble totalement différente. En réalité, c'est sûrement notre passif avec la forêt en Californie qui la différencie de celle-ci.

     Je lève la tête et remarque que le soleil n'est plus aussi haut que ce que je pensais. Il faudrait sûrement que nous fassions demi-tour. Je fais part de ma constatation à mes amies et toutes approuvent pour reprendre le chemin vers la maison. Je regarde autour de nous et repère un petit sentier plus en contrebas. Je le désigne du doigt pour le montrer aux filles et nous décidons de l'emprunter pour rentrer. Je m'accroche à une vieille branche un peu branlante d'un arbre pour ne pas tomber. Pour rejoindre le chemin, il faut descendre une pente plutôt abrupte et je ne voudrais pas me retrouver sur les fesses. Ma main s'agrippe à l'écorce et je me laisse descendre tranquillement. Derrière moi, les filles font de même, mais la branche craque au passage de Daisy qui manque de dégringoler la montagne.

     Je lui tends ma main pour l'aider à se relever quand une sonnerie attire mon attention. Je me retourne en direction de Lucy et Kate et remarque que cette dernière à l'air ennuyée. Elle sort son téléphone de sa poche, soupire, et rejette l'appel entrant. Je ne comprends pas bien ce qu'il se passe, mais je ne fais pas de commentaire.

     - Nous ferions mieux de nous dépêcher.

     J'acquiesce aux paroles de Kate tandis que Lucy prend la tête de notre convoi. Je ne peux m'empêcher de remarquer le malaise chez mon amie. Maintenant que j'y réfléchis, cela fait quelques jours qu'elle n'est pas dans son assiette. La tête penchée vers ses pieds, elle est désespérément muette. Même sa respiration est inaudible. Moi, mes jambes commencent à me faire mal et ma respiration est saccadée depuis ma descente pour trouver le chemin. Elle non. Et quand j'y pense, même lors de notre balade, elle n'a pas été très bavarde.

     Une nouvelle fois, son téléphone sonne, déstabilisant l'équilibre paisible de la forêt. Des oiseaux s'envolent apeurés par le bruit, et j'aperçois un écureuil remonter à la cime d'un arbre. Dans la même rengaine que tout à l'heure, Kate rejette l'appel avant d'éteindre complètement son portable. Je me demande bien ce qui lui arrive.

     Une légère tape dans mon dos me fait me retourner et je me retrouve face à ma meilleure amie. Elle m'arrête et approche sa bouche de mon oreille pour me murmurer :

     - Tu sais ce qu'il se passe avec Kate ?

     Je lui fais un léger signe négatif de la tête puis elle reprend

     - Il faudrait qu'on lui demande ce qu'il lui arrive. Je n'aime pas la voir comme ça. Et on la connaît, elle ne va pas nous en parler d'elle-même.

     J'acquiesce, bien consciente que nous sommes dans l'obligation de faire quelque chose pour aider notre amie. Il n'est pas question de la laisser malheureuse dans son coin. Je reporte mon attention devant moi et repère un tronc d'arbre couché à quelques mètres. Je pose ma main droite sur ma taille avant de déclarer.

     - On peut faire une pause ? Je ne sais pas comment c'est possible mais j'ai un point de côté.

     Lucy et Kate se retournent et haussent les épaules. Je les remercie et me dirige vers le tronc pour m'y asseoir. J'évite un champignon avant de poser mes fesses sur un endroit me semblant pas trop sale. Mes amies font de même et je lance un clin d'œil à Daisy quand elle passe à ma hauteur. Elle comprend immédiatement que mon point de côté n'est en réalité qu'une excuse pour pouvoir parler tranquillement avec Kate.

     - Tu devrais boire quelque chose ça pourrait t'aider, tu n'as rien bu depuis le début.

     Je remercie Lucy, c'est vrai qu'elle ne sait pas que je n'ai pas réellement mal. Mais après tout, elle n'a pas tort, je n'ai rien bu de toute notre balade et il se trouve que j'ai soif. Je bois quelques gorgées à la bouteille avant de demander le plus innocemment possible à Kate :

     - Qui est-ce qui t'appelait au fait pour que tu lui raccroches au nez deux fois ?

     Le regard de mon amie se tourne vers le mien et la tristesse que j'y lis me déstabilise. Aurais-je mieux fait de ne rien dire ? Je ne pense pas. Je pense qu'elle a besoin de se confier mais qu'elle n'ose pas nous en parler. Elle semble chercher la bonne position sur le banc improvisé en même temps que les mots qu'elle va nous répondre. Elle reste à fixer une feuille morte devant elle avant qu'une larme ne coule sur sa joue. Qu'est-ce qui peut bien la tracasser à ce point ? Elle la sèche rapidement puis nous avoue.

     - C'était Alex. Vous allez croire que je suis horrible de ne pas répondre à mon petit copain, mais je n'en avais pas la force. Je n'y arrive plus.

     Son regard se baisse sur ses pieds mais je l'incite à continuer. Elle sait que, quoi qu'il arrive, nous serons là pour elle et nous serons de son côté. Toujours.

     - Je sais très bien ce qu'il allait me demander. Il veut me voir, venir ici, et je n'aurais pas réussi à trouver une nouvelle excuse pour lui dire non. Et je n'ai plus la force de lui dire non. Je meurs d'envie de le voir, de le serrer dans mes bras, de l'embrasser... mais je sais que nous ne devons dire à personne où nous sommes car ce serait dangereux, autant pour nous que pour lui. Je ne sais plus quoi faire. Alors pour le moment, j'évite ses appels pour ne pas avoir à lui cacher la vérité.

     Cette fois, Kate éclate complètement en sanglots. Ça me brise le cœur de la voir comme ça, et je n'ose même pas me mettre à sa place. Quand je pense que Zack me manque alors qu'il n'est même pas mon petit ami, je ne peux imaginer à quel point ça doit être difficile pour elle de ne pas voir Alex. Mais elle a raison, ce pourrait être dangereux. S'il nous trahit et que "l'homme" parvient à savoir où nous sommes, nous sommes en danger. Et même s'il ne dit rien et que, à terme, notre cachette est découverte, s'il vient nous voir, il sera en danger lui aussi. Et il ne faut pas que des innocents soient encore mis en danger. Et pourtant, quand je vois mon amie dans cet état-là, je n'ai qu'une envie, c'est de lui promettre qu'il va venir.

     Kate s'essuie les yeux avec le revers de sa manche avant de se relever, déterminée.

     - Nous ferions mieux de repartir, le soleil descend vite, donc il ne va pas tarder à faire nuit.

     Un coup d'œil au-dessus de nos têtes confirme les dires de mon amie. Nous en avons pour au moins une heure avant de rentrer alors il faut vraiment que nous reprenions notre marche. Avant de repartir, je prends quelques secondes pour envoyer un message à ma tante pour qu'elle ne s'inquiète pas.

     Lorsque j'aperçois notre maison au loin, la douleur dans mes pieds passe au second plan. Je suis tellement contente de rentrer enfin, même si cette balade au grand air a été libératrice pour tout le monde. Je m'essuie les pieds sur le paillasson extérieur avant d'appuyer sur la poignée pour m'engouffrer dans la maison. Le sourire de ma tante nous accueille, mais rapidement, elle me reproche de ne pas avoir répondu à son dernier SMS et nous dit qu'il était vraiment temps de rentrer puisque la nuit est presque tombée. Je jette un œil à mon portable et m'aperçois qu'il ne s'allume pas.

     - Désolée, je n'avais plus de batterie, je vais aller chercher mon chargeur pour le brancher, je te répondrais à ce moment-là.

     Ma tante lève les yeux au ciel suite à ma blague mais je vois surtout qu'elle est rassurée de nous retrouver en vie. C'est vrai que la dernière fois que nous sommes rentrés d'une forêt... Je préfère ne pas penser à ça maintenant.

     Je balance mon manteau sur le canapé sous les cris de ma tante "S'il y a un porte-manteau dans l'entrée, c'est pour s'en servir" avant de m'engouffrer dans l'escalier à la recherche de mon chargeur. Je monte les marches deux par deux avant d'atteindre le palier. La télé est allumée, mais personne ne se trouve dans le canapé. Je l'éteins donc afin d'éviter qu'elle ne tourne dans le vide et me dirige vers ma chambre. Cependant, l'absence du bruit de la télévision laisse parvenir à mes oreilles le son d'une conversation. Je ne peux m'empêcher d'écouter. Je me rapproche de la chambre des jumeaux d'où provient le bruit et écoute à travers la porte entrouverte.

     Je sais, c'est une très mauvaise habitude, mais je ne peux pas m'en empêcher.

     - Bon, ce n'était pas le plus incroyable des anniversaires qu'on ait eu, mais on ne peut pas dire que c'était le pire. Maman a même eu la bonté de nous envoyer un sms !

     - Justin arrête de te plaindre, je pense qu'on devrait se contenter de ce qu'on a, c'est-à-dire un toit et des gens qui nous tolèrent malgré nos erreurs.

     Je me plaque contre le mur en faisant le moins de bruit possible. Je reste immobile quelques secondes avant de me décider à aller vers ma chambre. Je ne me sens pas d'entrer dans la leur, qu'est-ce que je leur dirais ? Et puis je n'étais pas vraiment censé écouter cette conversation. Je rentre dans la pièce et vais récupérer mon chargeur. Une fois que je l'ai enfin trouvé, je fais demi-tour, et referme la porte derrière moi. Lorsque je me retourne, je me retrouve nez à nez avec Matthew qui sort aussi de sa chambre. Lorsque nos yeux se croisent, je me sens coupable, j'ai l'impression que sur mon front est marqué "écoute les conversations aux portes". J'ai envie de disparaître dans un petit trou de souris mais je ne peux pas. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je décide finalement de m'approcher de lui pour lui parler. Je prends mon courage à deux mains et me plante devant lui. Pourtant, c'est d'une toute petite voix que je lui demande :

     - Je peux te poser une question ?

     Il fronce un sourcil. Je pense que ça a dû le surprendre que je vienne comme ça lui parler. Il acquiesce et je lui demande :

     - C'est votre anniversaire ?

     Son regard qui chute vers ses pieds m'indique que la réponse est positive. Je n'arrive pas à croire que je ne le savais pas. Me l'avait-il dit avant toute cette histoire ? La vérité est que je ne m'en souviens plus. Si c'est le cas, je m'en veux d'avoir oublié. Mais je ne peux me retenir de demander :

     - Pourquoi vous ne l'avez pas dit ? On aurait pu...

     Il me coupe d'un air désolé.

     - On n'allait pas vous dire ça alors que vous nous évitez encore. Vous n'alliez pas faire une fête pour les deux personnes qui sont responsables du plus gros de vos malheurs. J'en suis bien conscient Eléanore, c'est encore difficile pour vous.

     Sa réponse me cloue sur place. Il n'a pas tort. Même si nous voudrions tous oublier ce qu'il s'est passé, des choses nous rappellent ce que nous avons perdu et qui nous les a pris. C'est à mon tour de baisser la tête. Je me sens mal sans vraiment savoir pourquoi. C'était peut-être un peu déplacé de ma part de lui reprocher de ne pas nous avoir dit que c'était leur anniversaire au vu de la situation. La seule chose que j'arrive à articuler c'est :

     - Bon anniversaire Matthew.

     Un maigre sourire barre mon visage et le sien. Il ne répond rien mais je n'attendais pas de réponse. Il se dirige vers les escaliers. Je reste quelques secondes immobiles, sans vraiment savoir quoi faire. Je vais pour m'engouffrer à mon tour dans l'escalier quand quelque chose me retient. Je me retourne, m'approche de la porte de la chambre des jumeaux et dis d'une voix assez claire.

     - Bon anniversaire Justin.

     Je ne sais même pas s'il m'a entendu, mais sans même savoir s'il va répondre quoi que ce soit, je fais demi-tour et descend les marches. Je ne sais même pas ce qui m'a poussé à le lui souhaiter. Peut-être tout simplement parce qu'il m'a souhaité le mien.

     Quand j'arrive en bas, l'ambiance dénote par rapport à ce que je viens de laisser. Ma tante est en pleine discussion avec mes amies en même temps qu'elle préparent ce qui semble être des lasagnes. Je branche mon téléphone près du canapé et attends pour pouvoir le rallumer. Une fesse sur l'accoudoir et l'autre dans le vide, ce n'est pas la position la plus confortable mais cela suffira pour voir le message de ma tante. Sur l'écran de mon téléphone, deux noms apparaissent, celui de ma tante évidemment, mais aussi celui de Zack. Je passe celui de ma tante sans même le lire pour me concentrer sur mon meilleur ami.

ZACK: Salut El, comment tu vas ? Ça fait longtemps que je n'ai pas eu de tes nouvelles.

     Je m'assois finalement normalement sur le canapé. Je crois que j'avais vraiment besoin de parler de tout ce qui est arrivé aujourd'hui à mon psy préféré. Lui est toujours de bon conseil.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro