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Chapitre 15

      Toujours planté sur la dernière marche, Lucy me regarde en plissant les yeux. Elle ne comprend absolument pas ma réaction. Je prends mes mains l'une dans l'autre pour éviter qu'elles ne tremblent. Je repasse les derniers évènements dans ma tête. Je nous revois toutes les quatre en nous tenant par les bras, assise sur ce banc froid à discuter. J'attrape mon pendentif dans un geste qui est devenu un réflexe et répond à la question muette de mon amie.

     - Tu étais là pendant la balade Lucy, tu étais avec nous, on est resté à se balader toutes les quatre pendant presque deux heures. Tu as changé d'avis au dernier moment et tu as fini par nous accompagner.

     Elle ne semble pas totalement comprendre et me fait répéter. Elle réfléchit à mes paroles tout en franchissant la distance qui nous sépare. Kate et Daisy, qui ont tout entendu, se rapprochent également, sous le choc des déclarations de Lucy. Comme si de rien n'était, nous ramassons le courrier qui est une nouvelle fois sur le sol. Quand nous le posons délicatement sur la console, la phrase fatidique sort de la bouche de mon amie.

     - Non, ce n'était pas moi, je suis resté ici depuis votre départ à travailler dans ma chambre.

     Après une seconde de silence qui paraît être une éternité, Kate demande alors :

     - Mais si tu étais ici, alors qui était avec nous tout à l'heure ?

     Je la regarde et ne réponds pas. Que pourrais-je répondre ? Je n'ai absolument aucune idée de la réponse. Qui est en capacité de prendre la place de Lucy ? Un sorcier serait la réponse la plus probable, un don de métamorphose rendrait la chose très facile mais après tout, un sorcier puissant peut très bien transformer momentanément un humain.

     Mais pour moi, la question la plus importante est pourquoi ? Dans quel but se faire passer pour notre amie ?

     Et là, en une seconde, mon cerveau connecte toutes les informations et je comprends.

Le livre.

Exponentia.

     Evidemment. Lucy, enfin la personne qui a pris sa place, a voulu aller vérifier qu'il était bien à sa place. Quand j'y pense, elle n'a pas précisé que nous devions aller à la boutique, seulement jeter un œil à la cachette, être sûr qu'il était toujours à sa place. Sans doute tout simplement parce que la personne ne savait pas où il était caché. Nous avons, sans nous en rendre compte, aidé celui qui nous veut du mal à trouver un livre extrêmement puissant et dangereux. La chose qu'il cherche depuis près de deux ans. Et nous lui avons presque servi sur un plateau.

     La panique monte en moi. Nous n'avons rien vu. Absolument rien. Rien. Lucy est une de nos meilleures amies et nous n'avons même pas compris que ce n'était pas elle. Comment avons-nous pu ne rien comprendre ni rien voir ? Si j'analyse la promenade du début à la fin, oui, peut-être était-ce anormal que Lucy abandonne ses révisions simplement pour se balader. Oui, peut-être qu'elle a fait une ou deux blagues contrairement à ses habitudes plus timides, mais est-ce vraiment bizarre ? Aurions-nous pu comprendre ? Une part de moi en est persuadée et cela me rend malade.

     Mon cerveau est en ébullition et mon corps se met alors à bouger, presque sans que je ne puisse le contrôler, dans l'espoir de réparer l'énorme erreur que nous avons commise. Je me précipite pour récupérer mon manteau et crie à mes amies de me suivre. J'ouvre la porte en quatrième vitesse et m'élance dans le jardin sans même vérifier que les autres sont bien derrière moi. Je cours jusqu'au portail, qui, comme pour m'embêter, semble résister plus qu'à l'accoutumée. Je finis par donner un gros coup de pied dedans ce qui l'ouvre immédiatement me laissant enfin la possibilité de m'échapper. Alors que je me mets à courir, j'entends les battements de mon cœur qui s'accélèrent, peut-être même à une vitesse anormale, raisonner dans mes oreilles. Mais pour l'instant, c'est le dernier de mes soucis si mon cœur bat trop vite. C'est comme si l'enfer nous avait rattrapés. Et bien trop vite, bien trop fourbement.

     Je ne sais pas combien de mètres j'ai effectué quand une voiture me rattrape. Mon sang ne fait qu'un tour et je tente d'accélérer la cadence bien que je sois vraisemblablement déjà à mon maximum. Mais une voix atteint mon oreille, une voix que je connais ce qui me fait m'arrêter brusquement. La voiture arrive enfin à ma hauteur et c'est ma tante et mes amies que j'aperçois à l'intérieur. Lucy me crie de monter et je m'exécute. De toute vitesse, je referme la portière derrière moi et ne prends même pas le temps de m'attacher avant de dire à ma tante de démarrer. Je comprends vite que les filles ont été plus malignes que moi et ont prévenu ma tante avant de partir. En voiture.

     Le petit kilomètre qui nous sépare de la boutique semble bien plus long que d'habitude. J'ai l'impression que nous avons parcouru une dizaine de kilomètres sans même nous rapprocher de notre destination. Le paysage désormais familier ne m'intéresse plus, seul le point d'arrivée compte. Et il n'arrive pas assez vite. Il ne m'a jamais semblé aussi long. Même quand je rentrais dans un silence de mort avec Justin le chemin ne m'a jamais semblé aussi long. Les pneus de la voiture crissent quand ma tante freine brusquement avant de ré-accélérer après un virage. Je vois bien qu'elle conduit différemment de d'habitude. Plus vite, plus saccadé, plus pressé. Elle, toujours si prudente sur la route, ne doit pas vraiment être dans son état normal. Elle doit être aussi paniquée que moi, bien qu'elle se contienne plus aisément. Ses doigts sont crispés sur le volant et sa mâchoire serrée. Aussi muette qu'une tombe et que Lucy, Kate, Daisy et moi. J'essaie de m'empêcher de réfléchir, mais mes pensées partent inévitablement sur cette fausse Lucy, sous notre nez, toute l'après-midi.

     Quand derrière le pare-brise, la rue de la boutique se dessine enfin, je ne tiens plus en place sur mon siège. Ma tante braque le volant et s'arrête brusquement sur le bas-côté. A peine a-t-elle coupé le moteur que je me précipite hors du véhicule et parcours les quelques mètres qui me séparent de la porte. Je suis tellement survoltée que j'arrive la première. Mais je m'arrête net alors même que je ne suis qu'à quelques centimètres de l'entrée. Mes yeux braqués sur l'espace entre la porte et son encadrement. Ces quelques millimètres qui m'enlèvent toute mon énergie et mes espoirs. Daisy, qui arrive en dernière, lâche un "merde" avant de se stopper à son tour. Quelqu'un est déjà passé. Nous arrivons sûrement trop tard. Derrière moi, ma tante pose sa main sur mon épaule pour me réconforter, mais ce geste est vain. Rien ne peut me réconforter. Après la panique, c'est la peur qui s'empare de moi. Si le livre arrive entre de mauvaises mains, nous risquons beaucoup. Et pas seulement nous.

     Alors que je n'arrive toujours pas à bouger, ma tante passe devant moi. Elle s'engouffre la première dans la boutique, seule, et commence à inspecter le lieu. Quelques secondes plus tard, je lance un regard à mes amies, comme pour nous donner à toutes un peu de courage, et nous entrons toutes ensemble dans la boutique. Cherchant en moi la lueur d'espoir à laquelle je pourrais m'accrocher, désespérément. La boutique me semble froide et inaccueillante quand je passe le seuil de la porte. Les meubles n'ont plus d'histoire, juste celle d'avoir été témoin d'un vol de la plus haute importance. Tout semble fade dans cet endroit qui, il y a quelque temps encore, semblait rempli de magie. Mes yeux scannent la pièce en cherchant le livre, que je suis sûre au fond de moi de ne pas trouver. Ma tante et les filles font de même et le constat est sans appel. L'espace où se trouvait le livre est complètement vide.

Exponentia a été volé.

     Sentant mes jambes trembler, je m'assois rapidement dans un vieux fauteuil avant que mes jambes ne me lâchent. Je suis totalement désespérée. Que pouvons-nous faire maintenant ? Le livre a disparu et le retrouver sera bien plus difficile que de lancer un simple sort de localisation. Ma tante fait les cent pas dans la boutique, les mains derrière le dos, depuis bien dix minutes sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Seul le bruit rythmé de ses pas résonne dans la pièce. Tout à coup, elle s'arrête, se redresse et déclare :

     - J'ai peut-être une idée, je ne sais pas si ce sera d'une grande aide, mais je pense connaître un sort qui pourrait déjà nous permettre de savoir si la personne qui a volé le livre est un sorcier ou une sorcière. C'est un sort que j'ai appris il y a déjà pas mal d'années, il permet de détecter si de la magie a été utilisée et fait apparaître les traces laissées depuis moins de vingt-quatre heures dans un endroit. C'est un ami qui travaille pour la BPS qui me l'avait enseigné, il leur est très utile au cours d'enquêtes. Le seul problème, c'est qu'il y aura aussi toutes nos traces à nous.

     Les mots de ma tante me redonnent de l'espoir, quitte à ne pas pouvoir localiser le livre, si nous identifions le voleur, nous pourrions le localiser lui. En plus, la Brigade de Protection des Sorciers est l'agence qui protège les dirigeants du monde magique, donc elle connaît les sorts les plus efficaces. C'est sûrement notre plus sûr moyen de trouver notre voleur.

     Je me relève, intriguée par ce qui va suivre et observe ma tante se concentrer. Apparemment, le sort est trop complexe pour être effectué avec une simple formule. L'emploi d'un pentagramme va être nécessaire et cela complique notre tâche. Si quelqu'un passe dans la rue et nous voit, nous sommes plutôt mal. Mais je crois que, s'il y a un moment où il faut prendre des risques, c'est bien maintenant. Je vois ma tante se tourner vers les fenêtres, et d'un coup de main, un filtre noir apparaître devant les vitres. Evidemment, avec ça, ce sera beaucoup plus simple. Ensuite, elle se retourne vers nous et écarte tous les meubles. Puis elle fait apparaître une craie dans sa main et grâce à la télékinésie, elle l'utilise pour dessiner sur le sol le pentagramme. Elle commence par dessiner une étoile aussi grosse qu'elle le peut. En son centre, elle ajoute deux traces de pas sur lesquelles elle pose ses pieds. La craie disparaît juste quelques secondes plus tard, au moment où ma tante ferme les yeux. Je jette un dernier coup d'œil à l'extérieur où la nuit est désormais tombée. Personne à l'horizon. Je sais que personne ne peut voir à l'intérieur, mais ça me rassure de savoir que personne ne passe par ici. A peine quelques secondes plus tard, ma tante entame l'incantation.

En ce lieu qui a été visité, je veux découvrir la vérité.

Toutes les traces qui ont été laissées, je veux pouvoir les observer.

S'il y a des marques de magie, je veux les voir apparaître ici.

     Alors qu'elle prononce ces derniers mots, des dizaines de traces de pas de différentes couleurs partent du centre du pentagramme pour se déposer tout le long de la pièce. Je remarque rapidement que les couleurs sont les mêmes que celles de notre magie. Cela crée plusieurs chemins partant de la porte et traversant la pièce dans tous les sens. Certaines viennent se déposer juste devant moi, preuve de la venue où je me trouve actuellement. J'observe ainsi tous les chemins créés. Il est aisé de distinguer celui que nous avons emprunté cet après-midi. En observant correctement, j'arrive à comprendre que les différentes couleurs correspondent aux personnes, car la couleur des pas qui viennent jusqu'à l'endroit où je me trouve est la même que ceux qui tracent le chemin que je crois avoir pris quand je suis venue un peu plus tôt. Sur la poignée de la porte, des résidus de magie apparaissent, preuve que nous sommes rentrés grâce à la magie tout à l'heure. Malheureusement, si le voleur en a fait de même, ce n'est pas visible, car les marques seraient superposées à notre propre trace.

     Très vite, une suite de pas attire notre attention. Toutes les lignes que j'ai pu observer depuis tout à l'heure sont toujours de la même couleur du début à la fin. Mais une ligne de pas est différente. Au départ, la couleur est jaune, la même que les traces qui, actuellement, mènent jusqu'à la place de Lucy. Mais, arrivé au milieu de la boutique, la couleur se transforme et devient orange foncé. Et si on observe attentivement, la taille des pas semble différente, plus grande. Soit notre voleur est une voleuse aux grands pieds, soit, plus vraisemblablement, c'est un voleur. Je continue d'observer ces pas qui se dirigent vers l'armoire où notre livre était caché. Ensuite, ils se dirigent vers le fauteuil où j'étais assise il y a encore quelques minutes. Je ne comprends pas vraiment pourquoi il n'est pas reparti aussi vite qu'il est arrivé, prenant ainsi le risque qu'on le surprenne. Pour finir, les pas se dirigent vers la sortie, et à un peu plus de deux mètres de la porte, ils reprennent une couleur jaune et une taille plus petite avant de finalement sortir de la boutique.

      Je reprends mes esprits, inspire, et dis dans un murmure.

     - Je crois que j'ai compris ce qu'il s'est passé.

     Elles me regardent toutes et attendent plus d'explications de ma part. Je leur montre la ligne de pas que j'étudie depuis quelques secondes en leur faisant part de mes observations. La seule explication, pour moi, est qu'un métamorphe est entré avec l'apparence de Lucy. Sûrement pour que, s'il croise quelqu'un, cette personne ne soit pas surprise de voir Lucy rentrer dans la boutique. Ensuite, c'est là que je ne suis pas sûre, sachant qu'il avait cette apparence depuis des heures, il devait être fatigué et a donc repris son apparence normale. Il a subtilisé le livre et s'est reposé quelques instants pour pouvoir avoir l'énergie nécessaire à une nouvelle transformation. Daisy, bien plus sérieuse que d'habitude, continue :

     - Oui, il a dû prendre l'apparence de Lucy et arriver par l'arrière de la maison pendant qu'on partait en balade. Et c'est pour ça qu'il a demandé à jeter un œil au livre sans préciser qu'il fallait aller dans la boutique. Etant donné que ce n'était pas vraiment Lucy, il n'était pas au courant de l'endroit où nous l'avions caché. Et c'est aussi pour ça qu'il n'a pas voulu rentrer par le même chemin que nous, c'était pour retourner à la boutique et récupérer le livre...

     Nous restons sans voix. Qu'est-ce qu'on a fait ? Une personne peut-être extrêmement dangereuse a sûrement récupéré le livre et c'est en partie de notre faute. Le silence règne de nouveau et, sans un mot, ma tante fait disparaître le pentagramme et replace tous les meubles de la boutique. Elle nous fait ensuite signe qu'il est temps pour nous de sortir et de rentrer chez nous. Nous ne pouvons pas protester, nous ne pouvons plus rien faire ici. Nous la suivons donc, toujours en silence, et remontons dans la voiture.

     Etrangement, le chemin semble beaucoup plus rapide dans ce sens, peut-être parce que l'adrénaline est retombée, ou parce que nous n'avons plus rien à découvrir. En un rien de temps, nous sommes arrivées devant la maison, mais je ne sais pas vraiment si j'en suis heureuse. J'ai l'impression d'être dans un mauvais film et de ne pas pouvoir en sortir. Je sors de la voiture et me traîne à l'intérieur de la maison. J'ai comme l'impression que des larmes me montent aux yeux pourtant ceux-ci sont secs. J'ai cette boule dans l'estomac, comme à chaque fois que quelque chose ne va pas et que je suis responsable.

     Devant moi, ma tante se dirige vers la cuisine pour nous préparer rapidement à manger. Je ne sais même pas si je pourrais avaler quoi que ce soit ce soir. Mon ventre et ma gorge serrés m'en empêcheront sûrement. Mais je la suis pour lui poser la question qui me trotte dans l'esprit depuis plusieurs minutes. Elle me sent derrière elle et se retourne pour me faire face. Je baisse la tête, trop lourde de culpabilité et lui demande.

     - Sylvia, est-ce que tu m'en veux ?

     Elle me lance un regard, et je continue précipitamment.

     - Si j'avais compris que ce n'était pas Lucy qui était avec nous, on ne lui aurait pas donné la cachette du livre et il n'aurait pas pu le récupérer. Je suis désolée, je ne voulais...

     - Eléanore, calme toi. Bien sûr que non, je ne t'en veux pas du tout. Ce n'est en aucun cas ta faute. Ce n'est la faute d'aucune d'entre vous. C'est extrêmement difficile d'identifier un métamorphe, c'est pour ça que ce don peut-être très dangereux. Physiquement, il est impossible de faire la différence entre un métamorphe et la véritable personne. Et si on en croit les évènements des derniers mois, cette personne devait nous observer, donc tout devait être prévu pour que vous ne puissiez pas découvrir sa véritable identité. Et à mon avis, il nous observe depuis plus longtemps que quelques mois, parce que je suis certaine que la personne qui est derrière tout ça est celle qui en avait déjà après nous en Californie.

     - Alors qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

     La voix de Kate dans mon dos me fait me retourner et je réalise que toutes mes amies sont appuyées sur le montant de la porte. Leurs têtes doivent faire aussi peur que la mienne mais ma tante s'obtine à nous rassurer.

     - Je ne sais pas encore Kate. Pour l'instant, vous devriez essayer de manger quelque chose et vous reposer un peu. Il faut que je réfléchisse, il ne faudrait pas faire quelque chose dans l'impulsion, ça ne donnerait sûrement rien de bon. Mais ne vous inquiétez pas, je suis sûre qu'on va s'en sortir.

     Nous acquiesçons toutes avant de laisser ma tante tranquille. Nous nous affalons comme des mollusques dans le canapé, sans savoir quoi faire. Je ferme les yeux dans l'espoir de trouver du réconfort quand quelque chose me traverse l'esprit. J'attrape rapidement mon portable et fais défiler mes contacts jusqu'au nom que je cherchais. Justin. J'appuie sur le bouton d'appel, mais après quelques tonalités, je suis redirigée vers la messagerie. Je ne renonce pas et décide d'essayer avec son frère, mais c'est le même résultat. Evidemment, c'est dans une situation pareille qu'ils ne répondent pas. Ce qui m'inquiète, c'est que si c'est effectivement le même homme que celui avec qui les jumeaux ont travaillé l'année dernière, il pourrait s'en prendre à eux pour ne pas avoir respecté leur part du contrat. Je tente d'appeler Justin puis Matthew encore trois fois de suite avant d'abandonner. Enfin, pour le moment. Il faut absolument que je les mette au courant de la situation.

     Ma tante ressort de la cuisine en nous demandant si nous voulons manger quelque chose, mais tout le monde répond de façon négative. Elle se rapproche de nous avec un plateau de petits sandwichs et insiste pour que nous mangions. Il ne faut pas que nous ayons le ventre vide d'après elle. Personnellement, c'est presque comme si l'odeur me donnait envie de vomir. Mais sous l'impulsion de Sylvia, nous finissons toutes par grignoter un petit bout de sandwich.

     Alors que nous finissons de "manger", je ressens le besoin de m'isoler. Je me lève et décide de monter et de m'installer sur le canapé du palier. Mes jambes recroquevillées contre ma poitrine, je tente d'arrêter mes pensées qui dérivent dans tous les sens. Je ne dois pas me mettre à paniquer. Pas maintenant.

     Je ne sais pas exactement depuis quand je suis assise ici. Parfois j'entend des bribes de conversations qui proviennent du salon, mais n'y prête pas grande attention. Peut-être que m'isoler de mes amies n'est pas la meilleure idée dans une situation comme celle-là, mais je n'y peux rien, c'est tout ce que j'arrive à faire. Sans que je ne puisse le contrôler, des images de l'année dernière reviennent. Je tente de les chasser et récupère mon téléphone. Pour la seizième fois, j'appuie sur le bouton d'appel sous le contact de Justin. Et pour la seizième fois, je suis redirigé vers sa messagerie. Cette fois, je décide de lui laisser un message, en espérant qu'il me rappellera au plus vite. Mais alors que je suis encore en train de lui laisser le message, j'ai l'impression d'entendre toquer à la porte, puis la voix de Lucy me demandant de descendre immédiatement. Je raccroche en plein milieu d'une phrase mais en ayant eu le temps de lui dire qu'il y avait un problème ici. Je saute du canapé et descends précipitamment l'escalier. Nous sommes toutes devant la porte quand trois coups se font à nouveau entendre. Je prends une grande inspiration et ouvre la porte d'un seul coup. J'observe la personne devant nous, mais ne comprend pas ce qu'il fait ici. Dans la nuit, seulement éclairé par la lumière venant de l'intérieur de la maison, se trouve Alex, le visage fermé. Avant que nous ne puissions dire quoi que ce soit, il nous lance :

     - Les filles, il faut que je vous parle. Je crois que je viens de faire une connerie.

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