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Chapitre 14

     Je sors de ma chambre pour me détendre sur le canapé, mais j'aperçois une chaussette venue de nulle part qui traîne en plein milieu du couloir. Je me baisse pour la ramasser et reconnais immédiatement le vêtement.

     - Justin ! Pour la onzième fois cette semaine, range tes chaussettes !

     Ce type m'exaspère, il laisse toujours tout traîner. J'attends, plantée devant sa chambre que celui-ci veuille bien venir récupérer la chaussette. Mais il ne sort pas et après avoir toqué une nouvelle fois à sa porte, c'est la porte de la chambre de Kate qui s'ouvre. Elle me fixe, puis la chaussette avant de faire un sourire en coin et de me dire.

     - Tu sais que Matthew et Justin sont partis ce matin ? Leur mère n'allait pas bien et ils ont été obligés d'aller la voir. Tu t'en rappelles, n'est-ce pas ?

     Mon sang s'enfuit de ma tête me laissant blanche de honte. J'avais complètement oublié. Cette chaussette est sûrement juste tombée de sa valise, qu'il a faite en quatrième vitesse ce matin. Je baisse les yeux, mais j'ai tout de même le temps de voir mon amie sourire avant de chuchoter "il te manque hein" et de refermer sa porte.

Ça y est, je ne sais plus où me mettre.

     Je décide de mettre la chaussette de côté et de la rendre à Justin quand il rentrera. Et surtout de ne jamais reparler de cet incident. Évidemment qu'ils sont partis. Hier soir, ils ont reçu un message de leur mère, qu'ils ont ignoré, puis un deuxième que seul Justin a ignoré et enfin un troisième après lequel Matt a décrété qu'ils devaient absolument y aller. À ce que j'ai compris, leur mère ne va pas bien du tout, elle serait malade et personne ne serait en mesure de la soigner. Justin n'avait aucune envie d'aller la voir, car il ne la considère pas vraiment comme sa mère mais Matt a réussi à trouver les mots pour toucher sa corde sensible. Comment ai-je pu oublier ? Surtout qu'ils ont fait un bruit monstre ce matin en descendant leurs valises sans les porter, directement avec les roulettes.

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     L'après-midi est déjà bien entamé et je n'ai toujours rien fait. Je sais bien que c'est dimanche, mais pour une fois, j'aurais vraiment voulu aller travailler à la boutique. Ça aurait été un peu plus intéressant que de rester ici à tourner en rond. Affalée dans le canapé, je regarde depuis plus d'une heure une série policière. Il est grand temps que je bouge. Je me lève et rejoins les filles qui jouent aux cartes avec ma tante. Je m'appuie sur une des chaises et me mets à leur hauteur pour leur demander.

     - Vous ne voudriez pas aller vous promener un peu ?

     Daisy, qui était en train de mélanger les cartes, s'interrompt et répond par la positive. La proposition à le même succès auprès de Kate mais Lucy répond l'air désolé :

     - Non désolée, justement j'allais monter dans ma chambre, il faut que j'aille travailler, j'ai un contrôle demain matin. Ça fait déjà presque une heure que j'ai pris une pause, il est temps que je m'y remette.

     Ma tante répond également par la négative, nous expliquant qu'elle est fatiguée et qu'une petite sieste ne lui ferait pas de mal. Je pense que c'est aussi qu'elle veut nous laisser un peu entre amies, ce qui est quelque chose qui n'arrive plus si souvent depuis notre arrivée ici. Soit nous travaillons, soit les jumeaux sont avec nous. J'ai l'impression de ne plus partager autant avec elles, ce qui est assez paradoxal étant donné que maintenant, nous vivons toutes sous le même toit.

     Lorsque je mets le nez dehors, je suis d'abord surprise par la température extérieure. Pour une journée d'automne, il fait bien plus froid que d'habitude. Je suis plutôt contente d'avoir sorti un manteau un peu plus épais, mais j'ai tout de même un léger frisson. Heureusement, la douceur des rayons du soleil qui traverse les feuilles me conforte dans mon idée d'aller me dégourdir les jambes. Derrière moi, Daisy trouve, évidemment, une ou deux raisons de se plaindre, mais s'active tout de même pour arriver à ma hauteur. Kate, elle, semble un peu dans sa bulle et avance les yeux fixés vers le ciel. Elle ne nous fait pas vraiment part de l'avancement de ses conversations avec sa sœur ces derniers temps. Mais j'ai l'impression que, depuis qu'elle a revu Alex, elle va un peu mieux. Évidemment, elle ne peut pas tout lui dire, mais elle n'a plus à l'éviter comme elle le faisait avant, et cela semble l'apaiser. Tout ce que j'espère, c'est qu'elle lui a parlé de sa sœur, parce que j'ai peur que, si elle n'en parle à personne, elle se renferme à nouveau sur elle-même.

     Daisy frissonne avant de m'attraper le bras comme quand nous étions enfants. Kate, qui est revenue à la réalité, s'accroche au deuxième bras de ma meilleure amie et nous partons en balade. Mais à peine avons-nous dépassé la maison que le bruit de ferraille de notre portillon nous fait nous retourner. C'est Lucy qui s'empresse de nous rejoindre. Tandis qu'elle trottine, elle nous crie presque :

     - Finalement, je vais venir avec vous ! J'ai déjà beaucoup révisé et puis j'ai vraiment envie de passer du temps avec mes meilleures amies.

     Je souris de la voir nous rejoindre, je suis vraiment heureuse qu'elle ait pris cette décision. Mais mon sourire s'étant encore plus quand Daisy répond, "Allez accroche-toi" en faisant signe à Lucy d'attraper le bras de Kate que cette dernière lui tend.

     Le sentier autour du lac est tout aussi beau que la forêt. L'herbe y est très verte et légèrement humide. Des gouttelettes d'eau en coulent encore bien que nous soyons dans l'après-midi. Les rayons du soleil se reflètent sur l'eau nous faisant oublier la température à nous glacer les doigts. L'endroit est extrêmement calme, nous n'avons croisé que quelques promeneurs emmitouflés dans leurs manteaux. Je ne sais pas depuis quand nous sommes dehors, mais ce que je sais, c'est que cela me fait un bien fou d'être là à respirer au grand air. Et ce, malgré les températures.

     Je sors de mes pensées quand Daisy dit, un peu trop fort peut-être :

     - Lucy, tu peux nous faire une sculpture d'eau avec ton don ? Ça serait trop beau. Et puis tu t'entraînes tellement dans ton coin que je veux voir où tu en es !

     L'intéressée rosie, mais s'empresse de répliquer que ça n'est pas vraiment l'endroit. Même s'il n'y a personne, nous ne sommes pas à l'abri que quelqu'un débarque et se retrouve quelque peu surpris de voir de l'eau bouger toute seule.

     Se rendant compte que c'est effectivement risqué, Daisy abandonne vite, mais boude tout de même un peu dans son coin.

     - Mais tu peux aller te baigner et faire une sculpture vivante sur l'eau si ça te chante, je suis sûre qu'elle est bonne !

     Kate explose de rire suite à la remarque de Lucy. Elle lui tape dans la main alors que Daisy ronchonne encore plus. C'est drôle de voir Lucy comme ça, elle n'est pas souvent du genre à lancer des blagues, mais quand elle s'y met, c'est sûr qu'elle peut être piquante. Le sourire jusqu'aux oreilles, elle reprend la marche, et c'est seulement à cet instant que je me rends compte que nous nous étions arrêtées.

     Après bien une heure de marche, nous nous octroyons une pause sur un banc près du lac. La surface froide me repousse légèrement dans un premier temps, mais je finis tout de même par m'y habituer. Daisy, elle, dit préférer rester debout après avoir lâché quelques jurons en voulant s'asseoir sur le banc qui selon elle "est plus froid qu'un bloc de glace".

     Les discussions entre nous vont bon train et je me surprends à penser que notre vie n'est pas si horrible que ça. Je vis avec mes amies et avec deux énergumènes, dont je peux désormais dire que je les aime bien. Nous habitons dans une très jolie maison dans une ville tout à fait charmante, même si elle est un peu recluse. Et j'ai un travail qui me plaît. Je me rends bien compte que tous les gens sur cette planète ne peuvent pas en dire autant. Nous avons traversé des malheurs, certes, mais je pense que ça nous a rendus plus fortes et que, dans un monde où la magie existe, les morts ne sont jamais vraiment morts. Enfin, c'est ce que j'aime penser, même si je sais pertinemment que je ne reverrais jamais Cinder, Mathis ou encore mes parents. Par réflexe, je lève les yeux vers le ciel, et, hasard de la vie, y repère un nuage en forme de cœur. Ma main vient instinctivement se placer sur mon collier dont le pendentif représente également cette forme. Je suis sûre maintenant qu'ils sont tous sont bien là quelque part. Et puis, je sais que je peux compter sur mes amis, aujourd'hui nous formons un peu comme une grande famille.

     - Éléanore !

     Je sors de mes pensées et regarde Kate qui semble ne pas m'appeler pour la première fois.

     - On se disait qu'on allait reprendre notre chemin et rentrer par le village.

     - Oh, euh, oui, j'arrive.

     Je me lève précipitamment du banc et reprends la marche avec les filles. Nous atteignons rapidement l'orée du village et arpentons les quelques rues qui la composent. Alors que nous ne sommes plus très loin de la boutique, Lucy nous demande :

     - Depuis ce matin, je me dis qu'on devrait peut-être jeter un coup d'œil au livre. Vous savez, juste être sûr qu'il est toujours caché. Parce que je ne sais pas vous, mais je suis toujours un peu anxieuse à l'idée que quelqu'un ne s'en empare sans qu'on ne s'en rende compte. Juste pour être rassurées, ce serait peut-être plus prudent de vérifier.

     Nous nous lançons un regard, et Kate continue :

     - Oui, elle n'a pas tort. Et puis depuis la Toussaint, personne n'est retourné à la boutique, alors ce serait effectivement plus prudent d'aller vérifier, et puis on est juste à côté donc ça ne coûte rien de jeter un coup d'œil.

     Elle n'a pas tort, après la fête d'Halloween, ma tante a décidé de prendre quelques jours de repos, donc nous avons posé des vacances et fermé boutique pour la semaine. C'est surtout que ma tante devait aller acheter de nouveaux objets pour renflouer un peu les stocks qui se sont amenuis lors de la soirée du 31 octobre. Donc ni elle, ni moi, ni Justin n'avons passé la porte de la boutique depuis plus d'une semaine. Il vaudrait donc mieux rester sur nos gardes et ne pas oublier que quelqu'un nous en veut, sûrement encore, à nous et à notre précieux grimoire.

     Nous bifurquons vers la boutique et arrivons rapidement devant la porte. La boîte aux lettres que nous avons installée devant me semble contenir quelque chose alors je l'ouvre et en extrait quelques papiers. Ce sont surtout des publicités pour des ventes aux enchères et quelques factures. Je ne saurais pas dire de quoi, puisque c'est ma tante qui gère toute la partie administrative. Je tente de fourrer les papiers dans la poche intérieure de mon manteau, en essayant de les enfoncer au maximum pour qu'ils ne tombent pas pendant le trajet, tout en essayant de ne pas trop les abîmer. Les filles sont déjà entrées, grâce à la magie, parce que, évidemment, aucune de nous n'a pris les clés en partant.

     Je m'engouffre dans la boutique et retrouve mes amies qui admirent les objets. Je m'approche de la fameuse bibliothèque où est caché le livre Exponentia. Heureusement, il est parfaitement à sa place ce qui me rassure. Kate se tourne vers moi et me dit :

     - Je ne savais pas que vous vendiez un livre sur l'évolution ! J'adore ce genre de truc. Tu crois que je pourrais l'emprunter le temps d'y jeter un œil ?

     Je hoche la tête et elle sautille de joie avant de mettre le livre sous son bras et de continuer son petit tour. Lucy esquisse un sourire en la regardant, mais reprend vite son expédition dans la boutique. Daisy, quant à elle, est affalée dans un fauteuil, pouvant enfin se reposer sur quelque chose qui n'est ni mouillé ni trop froid. Je regarde mon téléphone et me rends compte qu'il est déjà un peu tard et que nous devrions commencer à prendre la route du retour. J'en informe mes amies et nous sortons rapidement de la boutique. Je propose de passer par le chemin de la forêt et Kate et Daisy acquiescent. Lucy, quant à elle, semble gênée et nous dit qu'elle préfère rentrer directement pour tout de même réviser un peu pour son évaluation avant que la journée ne se termine. Elle semble vraiment déçue de ne pas pouvoir rester plus longtemps, mais nous assure que nous pouvons continuer sans elle, et après lui avoir dit que nous comprenions qu'elle souhaite réviser, nous la voyons s'éloigner afin de rejoindre la route principale pour rentrer chez nous. Je ne me rends plus compte de ce que c'est d'avoir des contrôles, de devoir apprendre des choses, mais je me souviens que cela me stressait et que je préférais bien réviser pour m'assurer une bonne note. Et Lucy est de loin la plus studieuse d'entre nous. Ça me fait déjà plaisir qu'elle ait pris du temps pour venir avec nous pendant près de deux heures. Après quelques mètres, nous l'embrassons de loin et prenons donc la direction de la forêt tandis qu'elle s'apprête à disparaître de notre champ de vision après un virage.

     La forêt me semble un peu plus lugubre que d'habitude, ou peut-être est-ce juste qu'il fait nuit de plus en plus tôt. Je n'avais pas mesuré que le petit détour par la forêt serait si long et finirait presque dans le noir. Quand nous sortons enfin des grands arbres, mon téléphone n'indique pourtant qu'il n'est que 17h37. Hors des broussailles, il semble faire un peu moins nuit, mais le soleil, déjà bas au loin, m'indique qu'il était quand même grand temps de rentrer. Nous traversons la route et atteignons rapidement la maison. Le portillon en métal est froid sous mes doigts, je me dépêche donc de l'ouvrir et de le refermer derrière Kate. Les mains dans les poches, je m'empresse ensuite de retrouver le confort douillet de la maison.

     Le choc des températures se fait ressentir dès que je passe le premier pied dans la maison. Je referme rapidement la porte pour conserver la chaleur et retire mon manteau en faisant attention de ne pas faire tomber le courrier. Je me contorsionne pour y parvenir mais sans réussite puisque la moitié de ce que j'ai ramené se retrouve étalé sur le carrelage. J'accroche mon manteau avant de me baisser pour ramasser une par une les lettres. Le bruit a dû attirer ma tante puisque sa tête sort de la cuisine pour voir ce qu'il vient de se passer. Je lui montre le courrier et elle me dit que j'ai bien fait de le ramener, que je n'ai qu'à le laisser sur la table du salon. Je me relève et vais pour m'exécuter quand le bruit de Lucy qui descend les escaliers me fait me retourner.

     - Alors les filles comment c'était cette balade ? Promis la prochaine fois, je viens avec vous.

     Je mets quelques secondes à réaliser ce qu'elle vient de nous dire, et tout le courrier que je venais de ramasser se retrouve une nouvelle fois au sol.

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