Bonus - Side Story - Une Lumière dans l'Obscurité
NdA : Je vous poste ici avec l'accord de son auteure Onyxdiamond09 la petite histoire qu'elle a écrite à partir de deux de mes personnages de Experience Audacieuse. Je tiens tout de même à préciser qu'elle m'a demandé l'autorisation, que j'ai dit oui et que je l'ai lue en avant-première avant de la poster ici.
Voilà. Bonne lecture !
(PS : Elle est telle qu'elle je l'ai reçue, j'ai juste corrigé quelques petites fautes d'inattention.)
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Couché dans l'enclos des dragons, Dragon-Montor était plongé dans ses pensées.
Il songeait à la guerre, à l'avenir incertain qui était le sien et celui de tous, à ces combats incessants pour rester en vie.
Mais surtout, il pensait à celui à qui il tenait le plus au monde, et qui risquait lui aussi sa vie dans ces combats.
Ce garçon aux cheveux auburn qui emplissait ses pensées depuis longtemps.
Ramons.
Les deux garçons se connaissaient à peine, avant cette année, car ils n'étaient pas de la même maison. Mais justement, tout avait changé cette année là.
Montor, Ramons, Potter et Malefoy avaient été choisis pour être changés en dragons, afin d'apprendre à leurs camarades à se défendre. Pour une raison de sécurité, les quatre dragons avaient été parqués dans un enclos, dans la Forêt Interdite. Étant amenés à rester ensemble toute la journée durant quatre mois, ils avaient appris à se connaître.
En ces quatre mois, Montor avait découvert en Ramons un garçon sensible, loyal, courageux, qui n'hésiterait certainement pas à se battre pour ce qui lui était cher le moment venu.
Si Montor a souvent entendu parler de coups de foudre, ses propres sentiments ont été plus progressifs. D'abord discrets, puis prenant petit à petit de plus en plus d'importance, jusqu'à ce qu'ils emplissent finalement tout son être pour devenir impossible à ignorer.
Le jour où c'est arrivé, sa prise de conscience l'avait frappé tel un éclair, et depuis ce jour-là la foudre n'avait cessé de s'abattre dans le cœur du jeune homme.
S'était-elle abattu dans celui de Ramons aussi ? Montor le voudrait tellement...
Il sourit lorsqu'il se rendit compte que penser à celui qu'il aimait avait chassé l'espace de quelques minutes ses pensées obscures.
Dragon-Montor leva la tête et contempla la nuit. Tout était sombre, plongé dans le noir. La seule lumière qu'il pouvait apercevoir était la lune. Alors une pensée lui vint, qu'il murmura tout bas:
"On a tous une lumière qui nous guide dans l'obscurité... en ces temps troublés, j'aurai plus que jamais besoin de trouver la mienne."
"Qu'est-ce que tu dis ?", demanda soudain une voix non loin.
Dragon-Montor sursauta violemment. Il tourna la tête de tous les côtés pour voir qui avait parlé, et découvrit alors Ramons, appuyé contre l'enclos.
"Ramons ! Par Merlin, tu m'as fichu une de ces frousses ! Qu'est-ce que tu fais ici ?"
"Shhhh, parle moins fort... Je ne suis pas censé être ici, à cette heure... En plus, tu risques de réveiller Dragon Malefoy."
Il désigna d'un signe de tête le dragon blanc qui dormait, inconscient de ce qui se passait autour de lui.
"Et donc...", reprit Ramons.
"Pour répondre à ta question, je suis là parce que je voulais te voir."
"Moi ?", s'étonna Dragon-Montor.
"Mais oui, toi.", répondit le jeune Serdaigle, un rire dans la voix.
"Et... pourquoi voulais-tu me voir, dis-moi ?"
"Pour passer un moment avec toi, tout simplement. Pour parler. Enfin, si tu es d'accord, évidemment."
"Bien sûr ! Mais ne reste pas à l'extérieur, entre donc !"
Ramons ouvrit la porte de l'enclos à l'aide du sortilège de déverrouillage, et alla s'asseoir à côté de son ami. Celui-ci se leva pour changer de position et vit le Serdaigle frissonner craintivement.
"Tu... tu es vraiment immense."
"Je sais, mais tu n'as pas à avoir peur, Ramons. Tu sais très bien que je ne te ferai jamais de mal."
"Oui, je sais... Juste avant d'être changé en dragon, je me rappelle avoir dit que les dragons me terrorisaient. Il m'en est visiblement resté quelque chose, même si j'ai évidemment beaucoup moins peur qu'avant. La peur, c'est quelque chose qu'on ne peut pas toujours contrôler."
"Je comprends, moi aussi j'ai mes propres peurs..."
"Et quelles sont ces peurs, Montor ? Tu ne parles jamais de toi, raconte !"
"Je ne parle jamais de moi parce qu'il n'y a pas grand-chose à dire. En réalité, j'ai une vie assez normale, enfin... normale pour un sorcier. Pour ce qui est de ma peur... eh bien, pour ne rien te cacher... J'ai peur du combat qui va devoir bientôt arriver, des combats tout court en fait. Je ne suis pas vraiment un guerrier dans l'âme."
Ramons le regarda, un sourire solidaire aux lèvres.
"Moi non plus, en réalité. Moi aussi, je redoute ce combat, peut être même autant que toi. J'essaye de paraître fort devant les autres, parce que c'est ma façon à moi de me protéger... Mais en vérité, je tremble, je suis terrifié lorsque je pense à cette bataille... Mais personne ne le sait, tu es la première personne à qui j'en parle."
Dragon-Montor fut touché par ces paroles, car si Ramons lui en parlait à lui, c'est qu'il devait lui faire confiance.
"Ta confiance en moi me fait vraiment plaisir, tu sais. Je ne dirai rien, ne t'inquiète pas.", dit-il avec un sourire.
"Merci, Montor. Tu as raison, je te fais entièrement confiance. Et toi, as-tu confiance en moi ?"
"Plus qu'en n'importe qui.", répondit son ami sans aucune hésitation.
"Je te propose quelque chose: Je vais te poser une question, et toi tu vas m'en poser une aussi, et on y répondra franchement quelle que soit la question. D'accord ?"
"D'accord. J'y vais en premier, si tu veux."
"Ok, alors vas-y."
Le dragon baissa l'une de ses énormes pattes avant, et désigna du doigt la main de Ramons. Sur la paume du jeune homme s'étalait une vilaine brûlure.
"Comment t'es-tu fait cette blessure ?"
Ramons marqua un temps avant de répondre, comme s'il s'agissait là d'un souvenir qu'il aurait préféré ne pas raconter, mais finit tout de même par dire:
"C'est un Mangemort qui me l'a faite, lorsque j'avais quinze ans... Depuis toujours, mes parents ont préféré rester à l'écart du combat contre Voldemort, pour la raison que selon eux, cette bataille n'est pas la nôtre. Certains y voyaient de la sagesse, d'autres de la lâcheté. Les médisances ne nous atteignaient pas, ni moi ni mes parents. Nous vivions notre vie, et cela nous convenait très bien. Mais depuis son retour, Voldemort envoie ses Mangemorts un peu partout pour semer la terreur... L'un d'eux connaissait ma famille, pour qui il éprouvait du mépris à cause du fait qu'on ne les affrontait jamais, et il nous a attaqués chez nous. J'étais dans ma chambre à ce moment-là, en entendant du bruit je suis descendu voir ce qu'il se passait. Lorsque le Mangemort m'a vu, il m'a attrapé de force et m'a jeté un sortilège qui a eu pour conséquence de me faire une brûlure irrémédiable, un peu comme une marque au fer rouge, et il a dit à mes parents que désormais je porterai cette brûlure pour qu'ils se souviennent à l'avenir que la lâcheté n'est pas la marque des sorciers. Finalement, nous avons tous réussi à nous en sortir, grâce à l'arrivée des Aurors, qui étaient venus dès qu'ils avaient appris l'attaque. Néanmoins, ce jour m'a marqué, dans les deux sens du terme. J'ai réalisé que mes parents seraient morts sans l'intervention des Aurors, parce que nous n'avions pas appris à nous battre... Je crois que quelque part, je m'en voulais de ne pas avoir pu me défendre ni les protéger. C'est depuis que je suis si déterminé à me battre... Et chaque fois que je vois cette brûlure, elle me rappelle que même si j'ai peur, je dois me battre aussi, pour protéger ceux à qui je tiens et parce que moi aussi, je payerai avec les autres si je ne fais rien."
Ramons avait parlé d'une traite, sans s'interrompre, ayant visiblement besoin de se décharger d'un poids qu'il ne pouvait plus porter seul. Lorsqu'il eut fini, il s'écroula avec un soupir de soulagement contre le ventre de Dragon-Montor, qui sentit aussitôt son rythme cardiaque accélérer.
Merlin, ce garçon allait finir par lui faire perdre la tête...
"Je suis désolé, Ramons...", dit le dragon lorsqu'il réussit enfin à retrouver contenance. "Ça a dû être terrible pour toi, et ça a peut être été difficile de te confier... Je n'aurais peut-être pas dû te demander ça."
"Ne sois pas désolé, Montor. J'ai dis que je répondrais franchement à ta question, et je l'ai fait sans aucun regret. Ça m'a fait du bien de me confier à toi, tu sais."
"Je suis content que tu te sentes mieux, dans ce cas."
Ramons sourit, toujours allongé contre le ventre du dragon.
"À mon tour de te poser une question..."
"Vas-y."
"Pourquoi ton cœur bat si vite, Montor ?"
S'il n'avait pas été un dragon recouvert d'écailles, nul doute que le visage de Montor aurait l'air d'être en combustion spontanée. Que pourrait-il répondre ? Il avait dit qu'il répondrait franchement, mais alors cela voulait dire qu'il allait devoir se déclarer au garçon qui lui plaisait tant...
"Eh bien..."
"Oui ?"
"Parce que... parce que tu es près de moi !", lâcha Dragon-Montor dans un murmure presque inaudible.
"Qu'est-ce que tu as dis ? Je n'ai rien compris."
Dragon-Montor répéta sa phrase, cette fois assez fort pour que Ramons puisse l'entendre. Les yeux du jeune homme s'écarquillèrent de surprise, et ses joues se colorèrent de rouge alors qu'il comprenait ce que son ami voulait dire.
"Tu veux dire que... tu es amoureux de moi ?"
"Oui... Je n'aurais jamais imaginé te l'annoncer comme ça, mais oui."
"Wow..."
Ramons ne savait visiblement pas quoi dire.
"S'il te plaît... dis-moi juste ce que toi, tu ressens pour moi."
"Je ressens des sentiments que j'ai essayé désespérément de combattre, mais ce soir je comprends plus que jamais que combattre ses sentiments est impossible..."
"Tu veux dire que... tu m'aimes aussi ?"
"Tu ne pourras jamais t'imaginer à quel point...", murmura Ramons avant de se lever et d'éteindre ce qu'il pouvait d'un dragon qui faisait plusieurs fois sa taille, c'est-à-dire son cou.
Difficile de dire ce que les deux garçons éprouvaient à ce moment-là. Une tendre joie ? Sans le moindre doute.
Une grisante euphorie ? Évidemment.
De l'amour pur ? C'était plus que certain. Certainement un mélange de tout ça à la fois.
Ils restèrent encore quelques minutes à s'étreindre, puis ils se détachèrent doucement, sourire aux lèvres.
"Je t'aime depuis bien longtemps.", dit Ramons, que l'amour rendait plus beau que jamais.
"Je suis cependant surpris que ce soit réciproque, je ne m'y attendais tellement pas... Je suis vraiment heureux !"
"Tu pensais que ce n'était pas réciproque ?", s'étonna Dragon-Montor.
"Je pensais pourtant que c'était de notoriété publique, autant pour toi que pour les autres. Je n'ai jamais été doué pour cacher mes sentiments."
"L'amour rend aveugle, comme on dit. Je pourrais en dire autant de toi, d'ailleurs. Je pensais que tu savais ce que j'éprouvais, mais que tu ne disais rien parce que tu ne m'aimais pas. Je n'osais plus y croire, tu sais."
"Vraiment ?"
Une question lui vint soudainement l'esprit.
"Ramons, tu disais tout à l'heure que tu essayais de combattre tes sentiments pour moi... pourquoi ? Est-ce que c'est parce que tu ne veux pas qu'on sache que tu es gay ?"
"Non, ce n'est pas du tout pour ça. Je n'ai pas honte d'être gay, et l'avis des autres je m'en fiche. Si j'essayais de combattre mes sentiments, c'est parce qu'on est en pleine guerre, Montor... En y allant, on court les mêmes risques que tout le monde, et je me disais que si je libérais mes sentiments, si je m'autorisais à penser à toi et moi et que l'un de nous deux venait à tomber au combat, ça serait vraiment trop cruel, pour toi comme pour moi."
Dragon-Montor sentit son cœur fondre une nouvelle fois en entendant ces paroles. S'il n'était pas déjà amoureux, il le serait devenu là, maintenant. Il ignorait qu'il se passait exactement la même chose dans le cœur de Ramons.
Celui-ci avait parlé à celui qu'il aimait en toute sincérité. Pour la première fois il avait livré tout ce qu'il avait sur le cœur. Depuis si longtemps Ramons gardait en lui l'amour qu'il éprouvait pour son ami. Il l'aimait si fort, il avait si peur de le perdre qu'il avait cru devoir se cacher, pour les protéger tous les deux, car la vie lui avait appris que personne n'était à l'abri d'un malheur. Mais à présent il comprenait... Il savait que ses sentiments ne disparaîtraient jamais, et qu'ils finiraient par le rattraper tôt ou tard.
Il ne servait à rien d'essayer d'éteindre un feu qui brûlait si fort.
"Je comprends ton inquiétude.", répondit Dragon-Montor. "Mais je sais aussi que nous ne pouvons pas vivre dans la peur. Nous ne pouvons pas passer à côté de nos sentiments. J'ai tout aussi peur que toi que le pire arrive, mais le destin est encore une chose contre laquelle on est incapable de lutter. Tout ce que nous pouvons faire, c'est faire en sorte que ce destin nous permette de nous en sortir. Mais il y a une chose que je sais par-dessus tout, c'est que je t'aime, Ramons, et je veux être avec toi. Et toi, le veux-tu aussi ? Veux-tu sortir avec moi ?"
Dragon-Montor, qui regardait Ramons dans les yeux depuis le début, vit son regard briller de larmes.
Le jeune homme murmura, la voix chargée d'émotion:
"Bien sûr que je le veux !"
Il ajouta, d'une voix encore plus basse:
"J'ai besoin de toi."
Jamais les deux sorciers n'avaient été aussi heureux.
"J'aurais aimé pouvoir échanger notre premier baiser, comme dans les films.", soupira Ramons avec un sourire. "Malheureusement, on ne peut pas le faire tant que tu es un dragon, pour les raisons que tu imagines."
"C'est sûr.", soupira Dragon-Montor à son tour. "Mais nous aurons plein d'autres occasions, j'en suis sûr."
Ramons regarda alors le ciel d'un air pensif.
"Je sais bien que je n'ai pas le droit, mais je peux rester avec toi cette nuit ? Je n'aurais qu'à retourner à mon dortoir au lever du jour."
"Oui, restons ensemble cette nuit."
"Ces prochains jours vont être chargés, avec la bataille finale qui approche...", soupira Ramons en allant se blottir contre le ventre du dragon.
"J'aimerais tant que tu n'y ailles pas..."
"Nous n'avons hélas pas le choix. Nous aurons un rôle important dans la bataille, celui de diriger l'une des équipes de combattants. Si nous n'agissons pas maintenant, Voldemort risque de gagner et nous allons nous noyer dans le sang au côté des autres, sans avoir agis. Nous devons accomplir notre devoir. Mais nous ne serons pas seuls, tous les autres seront avec nous et nous nous entraiderons. D'autant que maintenant, j'ai une raison supplémentaire de me battre..."
"Laquelle ?"
"Toi. Je vaincrai pour toi, pour nous, pour l'avenir que nous pourrons construire ensemble !"
"Je te protégerai au péril de ma vie, Ramons. Je ne laisserai pas ces sales Mangemorts s'approcher de toi !"
La nuit étant déjà bien avancée, le sommeil gagna les deux sorciers. Ils passèrent la nuit ainsi, blottis l'un contre l'autre.
Les amoureux d'hier, les âmes sœurs d'aujourd'hui, les amants de demain... ils étaient tout cela à la fois.
Deux âmes, deux cœurs réunis par le destin.
Lorsque le jour commença à se lever, Ramons dû comme prévu regagner son dortoir. Il étreignit une dernière fois son petit ami, puis se mit en route.
Avec un tendre sourire, Dragon-Montor le regarda s'éloigner. Et, alors qu'il disparaissait au loin, le sorcier eut une pensée:"Je l'ai trouvée, ma lumière dans l'obscurité."
Fin
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