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— À présent que vous savez tous à quoi vous en tenir, il va de soit que vous ne devrez pas en parler à tout le collège, dit Rogue en observant les adolescents à la ronde. Pas dans l'immédiat, du moins.
Son ton n'avait rien d'amical, il était même presque... gourmand, comme s'il se délectait à l'avance de ce qui allait arriver.
— Tout ceci n'est pas confidentiel, ajouta-t-il. Seulement, beaucoup d'élèves pourraient prendre peur, notamment les jeunes années. Vous pouvez en parler, mais si jamais la panique gagne les élèves, vous serez seul pour vous en dépêtrer.
Les quatre garçons se regardèrent en hochant la tête puis McGonagall prit la parole.
— Nous vous attendrons, le professeur Rogue, Hagrid, le professeur Dumbledore et moi-même, ce soir après le dîner, à vingt-heures trente, devant la maison de Hagrid, dit-elle. Vous pouvez pouvez venir accompagné d'un ou deux amis, ou seul, c'est vous qui voyez. Les choses se sauront très vite, ajouta-t-elle avec un regard pour Rogue. L'efficacité de notre téléphone arabe m'a toujours surprise...
Elle eut un sourire en coin puis les quatre garçons furent libérés et ils regagnèrent leurs compartiments respectifs, pensifs.
Alors que Ramons et Montor s'engouffraient l'un après l'autre dans deux compartiments différents, Malefoy, lui, se glissa dans les premières toilettes qui croisèrent son chemin et Harry le suivit. Il avait besoin d'un grand coup d'eau sur le visage pour réaliser, et, visiblement, le blond aussi car il s'effondra devant un lavabo et s'arrosa copieusement le visage d'eau glaciale. Harry préféra une eau un peu plus tiède, mais froide ou pas, cela lui remit les idées en place.
— Je ne suis pas rassuré quant à cette expérience, dit le Gryffondor en regardant son carnet qu'il avait posé sur le petit meuble blanc qui contenait des serviettes pour s'essuyer les mains. Cependant, je fais confiance aux professeurs et à Hagrid, s'il y a quelque chose qui va de travers, il saura le maîtriser.
— Pardonne-moi de ne pas avoir une confiance aveugle à ton ami le demi-géant, répliqua Malefoy en passant ses mains dans ses cheveux pour les discipliner un peu mieux. Si j'ai accepté de participer à cette expérience, c'est uniquement pour avoir de quoi faire lorsque je ferais face aux Dragons de Voldemort.
— Ce ne sera peut-être pas suffisant, dit Harry. Mais ce sera toujours ça, je te l'accorde. Et puis, tu ne seras pas tout seul.
— Pour ça, si, dit le blond en récupérant son carnet sous celui de Harry. C'est une vengeance personnelle. À cause de ce salopard, je suis orphelin maintenant.
— Ton père est toujours vivant, dit Harry en haussant les sourcils. Non ?
— Si, mais plus pour longtemps, il n'a jamais été très fort mentalement, il succombera rapidement aux Détraqueurs.
Le blond serra alors ses mâchoires et ferma les yeux. Harry sentit en lui quelque chose se serrer et il s'approcha du blond. Il posa une main sur son épaule et serra les doigts.
— Dès que tout sera terminé, Malefoy, dès que Voldemort sera tombé, je te promets que je ferais libérer ton père d'Azkaban.
— Toi ? Et pourquoi donc ? demanda Malefoy en regardant le Gryffondor.
— Parce que c'est moi qui l'ai fait mettre en prison et aussi parce que...
Il se tut soudain et ses doigts relâchèrent légèrement l'épaule du blond.
— Parce que ? demanda celui-ci.
— Parce que je n'aime pas te voir dans cet état, dit Harry rapidement.
Il s'éloigna alors et Malefoy soupira.
— Tu ne t'arranges pas avec le temps, Potter.
— Parle pour toi, Malefoy, dit Harry en le regardant. Après tout, c'est humain de s'en faire les personnes pour qui on a de l'estime.
— Toi ? Tu aurais de l'estime pour moi ? J'ai du mal à te croire ! s'esclaffa le Serpentard.
— Et pourtant, c'est vrai, dit Harry en revenant vers le blond. Je t'estime beaucoup, Malefoy, tu sais, et je ne permettrais à personne de te faire du mal parce que ce qu'il y a entre toi et moi, c'est personnel.
— Je suis d'accord, dit Malefoy en fronçant les sourcils, un sourire vicieux sur les lèvres. C'est une affaire personnelle que nous devons régler entre nous, sans personne d'extérieur.
Harry regarda le blond puis celui-ci releva le menton, et Harry sourit.
— Je ne me lasserais jamais de ça, dit-il.
— Ça quoi ?
— Tes regards de haut, dit Harry avec un sourire en relevant le menton. Je crois que bien que tu vas me manquer l'année prochaine.
— Tant que ça ? dit Malefoy en haussant les sourcils.
— Ne dit-on pas que la haine est une forme d'amour ?
— Mais bien sûr, dit Malefoy sur un ton désinvolte. Aller Potter, ce n'est pas que ta présence m'ennuie mais je vais aller causer deux trois mots à mes amis sur cette histoire.
— Tu ne crains pas leur réaction ?
— Ce ne sont pas mes amis pour rien, dit Malefoy. Aller, on se revoit à Poudlard.
Le blond se détourna alors et quitta les toilettes, son carnet sous le bras. Harry récupéra le sien puis retourna dans son compartiment où il trouva Hermione et Ron en train de disputer une partie de cartes auto-battantes.
Refermant la porte, Harry fit cesser le jeu de cartes d'un mot sec et il s'assit à droite d'Hermione, dos à la fenêtre. Il posa son carnet sur ses genoux et chercha par quoi commencer pour annoncer la nouvelle à ses deux meilleurs amis.
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