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Lorsque Harry arriva dans le bureau du Directeur, il découvrit Rogue, McGonagall, le Pouffsouffle Montor, le Serdaigle Ramons, et Malefoy. Aussitôt, une petite alarme s'agita dans son estomac.
— Entrez, monsieur Potter, dit le vieux sorcier, la mine grave, assit à son bureau. Bien, nous pouvons commencer. Allez-y Severus, qu'aviez-vous de si important à me dire ?
Rogue hocha la tête et Harry prit place sur une chaise à côté de Malefoy.
— Ce midi, je me suis rendu à une réunion de Mangemorts auprès de Voldemort, dit le professeur en noir. Le Lord avait convoqué ses fidèles à sa façon et je n'ai pu me soustraire à l'appel. Là-bas, j'ai appris qu'un plan d'invasion du château était en branle et bientôt terminé. Selon ses dires, Lord Voldemort attaquera le château dans une semaine, à cette heure-ci...
— Je me doutais bien que son silence n'était pas normal, dit Dumbledore dans un soupir.
— Qu'allez-vous faire ? demanda Montor. Et pourquoi nous avoir convoqués ?
Dumbledore retira ses lunettes en demi-lune et se frotta les yeux. McGonagall enchaîna :
— Nous allons avoir besoin de vos dons de « cracheurs de feu », jeunes hommes...
— Vous allez nous retransformer en Dragons ? demanda Ramons.
— Non, dit Dumbledore. Enfin si. Enfin... Seulement deux d'entre vous. Les deux autres seront leurs écuyers.
— Écuyers ? répéta Harry. Mais nous ne sommes pas cavaliers pour un sou...
— Moi si mais... dit Malefoy. Les Dragons ne font pas partie des animaux que je monte habituellement...
Harry se retint de sourire et détourna la tête.
— Peu importe, dit Rogue. Voldemort possède huit Magyars à Pointes, et chacun sera monté par un Mangemort entraîné exprès durant les neuf derniers mois.
— Mais sous notre forme de Dragons, nous n'avons que trois mètres de haut, les Magyars en font six ! dit Harry. C'est perdu d'avance...
— Vous serez peut-être moitié moins grands que les Magyars, dit Dumbledore. Mais vous avez une chose en plus, la solidarité et l'amour pour ce château. Au prix de votre vie, vous ne laisserez personne s'emparer de Poudlard.
— Évidemment que non, marmonna Malefoy. Seulement... à côté des Magyars, nous sommes des crevettes...
— Quelle comparaison, monsieur Malefoy, dit Rogue avec un sourire sarcastique. Je suis certain que vous ne diriez pas cela si vous aviez quelqu'un à protéger au péril de votre vie.
Le blond serra les mâchoires sans répondre. Rogue sourit puis Dumbledore reprit :
— Bien, dois-je désigner deux d'entre vous ou vous le faites vous-même ?
— Nous allons redevenir des Dragons dès ce soir ? demanda Harry.
— Oui, monsieur Potter, répondit McGonagall. Une semaine, c'est court pour vous habituer à évoluer avec un humain sur le dos, mais nous ferons en sorte que tout soit prêt pour le jour du combat.
Harry hocha la tête puis il se leva et dit :
— Je suis partant alors.
Montor se leva à son tour et Dumbledore hocha la tête.
—Potter , dit soudain Malefoy. Laisse-moi y aller.
— Pourquoi ? demanda le Gryffondor en baissant les yeux sur son amant.
— Changé en dragon, tu ne pourras pas combattre Voldemort comme la prophétie te le destine, dit le Serpentard. Laisse-moi devenir ce Dragon à ta place et je ferais en sorte que tu gagnes ce combat, dussé-je y laisser ma vie.
Harry rentra le menton. Il plissa le nez puis hocha la tête.
— Bien, dit alors Dumbledore. Allez, suivez le professeur Rogue jusque dans l'enclos où vous avez passé quatre mois. Vos camarades et moi-même vous rejoindrons un peu plus tard.
Rogue s'éloigna alors et Malefoy et Montor le suivirent. Lorsque la porte se fut refermée sur eux, Dumbledore se leva de son siège et se dirigea vers la bibliothèque au fond de la vaste pièce circulaire. Il tendit la main vers un livre et le tira doucement. Un petit cliquetis se fit entendre puis tout un pan de la bibliothèque recula et disparu ensuite sur le côté.
— Suivez-moi, dit le vieux sorcier.
Il baissa la tête en tenant son chapeau et disparu dans l'ombre. Harry regarda McGonagall qui lui fit signe d'y aller. Suivit de Ramons, le Gryffondor s'engagea dans un long couloir, bas de plafond et à peine éclairé de quelques points jaunes fichés entre les pierres.
— Entrez, dit Dumbledore en poussant une porte en bois devant lui.
Harry le suivit, puis Ramons, et enfin McGonagall.
Les appartements de Dumbledore... songea Harry en découvrant un immense lit à baldaquin bleu. Quel honneur...
— Vous voici chez moi, dit alors le vieux Directeur en montrant la pièce autour de lui.
Elle était aussi vaste que son bureau mais semblait plus grande grâce aux millions de petits miroirs grands comme la main qui décoraient les murs et le plafond en pente.
— Vous êtes les premiers élèves à poser le pied ici, reprit Dumbledore. Mais c'est pour la bonne cause.
Harry regarda McGonagall. Elle n'avait pas l'air surprise de se retrouver dans les appartements privés de son supérieur et Harry cru même voir une ombre de sourire sur son visage si sévère.
— Asseyez-vous où vous pouvez, dit alors Dumbledore. Minerva, venez avec moi, ajouta-t-il.
Le professeur de Métamorphose hocha la tête puis suivit le Directeur et Harry regarda autour de lui. Il poussa une pile de livres et s'assit sur un coffre en bois ferré d'or et d'argent. Les douze serrures qu'il comptait renseignèrent Harry sur sa provenance : c'était le fameux coffre où le faux Maugrey Fol Œil avait enfermé le vrai lors de la quatrième année d'Harry...
Ramons s'installa sur un coussin à même le sol et il regarda Harry. Il le questionna du regard mais le Gryffondor haussa les épaules. Un bruit de pas leur fit alors tourner la tête vers l'endroit où avaient disparu les deux professeurs, et ceux-ci apparurent, l'un à reculons, l'autre de face, transportant une grosse malle entre eux.
Les deux professeurs déposèrent la malle sur le lit et Harry et Ramons se levèrent. Dumbledore les regarda puis hocha la tête.
— Dans cette malle se trouvent des objets qui n'ont pas servit depuis plus de cent ans, dit-il. Il y a tout un assortiment d'armes blanches, des couteaux, de poignards et des épées, ainsi que des arcs et de flèches, que j'ai récupéré au cours de mes voyages dans le monde. Des protections s'y trouvent également. J'ai rassemblé cet assortiment alors que j'étais encore un jeune homme et que je pouvais encore voyager. Toutes les armes se trouvant dans cette malle ont au moins servit une fois pour tuer une personne ou un animal. Plusieurs d'entre elles ont réussit à blesser des Dragons, notamment. Mais blesser un Dragon ne le rend que plus furieux encore.
— J'en ai fait l'expérience, dit Harry amèrement en se souvenant de la première tâche du Tournoi des Trois Sorciers.
Dumbledore le regarda puis McGonagall ouvrit la malle sur son ordre silencieux et les deux sorciers s'approchèrent sur un signe de Dumbledore.
— Hagrid et le professeur Rogue sont sûrement en train d'équiper vos amis, dit-il. Ils seront parés d'une armure aux endroits sensibles comme la nuque, la base de la queue, le ventre et la gorge.
— La base de la queue ? demanda Harry. Pourquoi donc ? Malefoy à des écailles aussi épaisses de la largeur de ma main à cet endroit...
— Elles sont peut-être épaisses, dit McGonagall. Mais ne pas les protéger reviendrait à signer l'arrêt de mort de monsieur Malefoy ou de monsieur Montor. C'est à cet endroit précis de réside la puissance magique des Dragons. Un vaisseau sanguin spécial véhicule, depuis une glande située à la base de la queue, la magie qui imprègne leur peau. Si jamais cette glande est détruite, le Dragon est réduit à l'état d'un lézard normal.
— C'est que nous devrons essayer de frapper alors, dit Ramons.
— Oui, mais vous ne pourrez atteindre cet endroit avec une épée, dit Dumbledore. Une lance ou une flèche pourrait faire l'affaire mais le cuir des dragons est très résistant. Une hache peut se briser dessus comme du verre sur du carrelage.
— Je sens que ça ne va pas être une partie de plaisir, dit Harry.
— Mais nous sommes volontaires, dit Ramons. Et nous gagnerons contre cet infâme serpent qui n'a que trop régné ! Il a tué trop de sorciers et de Moldus pour qu'on le laisse vivre encore un jour de plus. Promet-moi, Potter, que tu lui régleras son compte une bonne fois pour toutes !
— Je te le promets, Ramons, je l'anéantirais, ne serais-ce que pour venger la mère de Malefoy, répondit Harry, les mâchoires serrées.
— La venger ? demanda McGonagall, étonnée. Elle a été tuée par un Mangemort...
—Non, Voldemort l'a tuée pour faire un exemple, et Malefoy l'a regardée mourir... Je ne l'aimais pas, mais elle ne le méritais pas, j'en suis certain !
Dumbledore se tourna alors vers la malle et soupira profondément.
— Bien, dit-il. Le professeur McGonagall et moi allons vous laisser choisir vos armes. Nous retournons dans mon bureau. Je vous fais confiance, vous êtes ici dans l'endroit le plus secret du château... Ne touchez à rien.
— Oui, monsieur, dit Ramons en hochant la tête.
Harry en fit autant puis les deux professeurs quittèrent la pièce en laissant la porte ouverte. Harry s'approcha ensuite de la malle et se mit à farfouiller dedans. Il trouva un long poignard et le montra à Ramons qui secoua la tête.
— Je te le laisse, il doit bien y avoir d'autres trucs sympas là-dedans, dit-il.
Harry hocha la tête puis ils décidèrent de vider la malle sur le sol et ils s'assirent ensuite au milieu de toutes les armes éparpillées, comme des gamins au milieu de leurs cadeaux de Noël, et prirent leur temps pour choisir.
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