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Dragon-Harry eut beaucoup de mal à reparler avec Dragon-Malefoy après l'incident. Le Dragon blanc s'éloignait dès qu'il voyait le Dragon noir approcher et cette attitude mettait ce dernier dans une colère silencieuse mais sans nom.
— Sacré bon sang, jura Dragon-Harry un matin alors que Dragon-Malefoy s'éloignait vers la porte de l'enclos en voyant Dragon-Harry s'approcher de lui. Mais reste-là, nom d'un chien...
La porte de l'enclos pivota soudain sur ses gonds et Hagrid apparut. Dragon-Malefoy quitta alors l'enclos sous le regard étonné du demi-géant qui arrêta Dragon-Harry lorsqu'il s'approcha de lui.
— Il est de mauvais poil le blondinet ? demanda Hagrid.
— Juste un peu, railla Dragon-Harry.
— Hum, dit Hagrid. Toi aussi on dirait.
Dragon-Harry ne répondit pas et passa devant Hagrid pour rejoindre la pelouse du collège.
Les deux autres Dragons passèrent ensuite devant Hagrid qui les suivit jusque devant le collège avant de faire un crochet et de rentrer chez lui.
— Malefoy, dit Dragon-Harry en s'arrêtant à la hauteur du Dragon blanc. Tu boudes ?
Dragon-Malefoy tourna son œil gris vers le Dragon noir puis il s'éloigna dans un soupir. Dragon-Harry le suivit sur quelques mètres et soudain, le Dragon blond fit volte face et donna un grand coup de tête dans la mâchoire de Dragon-Harry.
Dragon-Harry se retrouva allongé sur le flanc, sonné, et, avant même qu'il n'eut comprit ce qu'il s'était passé, une grande main griffue lui emprisonna la gorge et lui écrasa la trachée sur le sol.
— Tu m'étrangles... souffla Dragon-Harry en prenant le bras musclé du Dragon blanc entre ses pattes avant. Lâche-moi... Malefoy...
Pour toute réponse, le Dragon blanc appuya un peu plus sur la gorge d'Harry qui ferma les yeux et tendit la tête en arrière dans l'espoir de se soustraire à la pression. Ramenant ses puissantes jambes sous lui, Dragon-Harry réussit à se remettre sur le ventre et, dans un effort extrême, il balança sa lourde queue sur le Dragon blanc. L'éperon caudal plat frappa la colonne vertébrale du Dragon blanc qui lâcha prise et se redressa en hurlant de douleur. Harry jeta un regard au château et jura l'avoir vu trembler... Dragon-Harry en profita alors pour s'éloigner mais Dragon-Malefoy revint à la charge. Il saisit le Dragon noir aux épaules et tenta de le mordre. Ce dernier griffa le plastron en argent du Dragon blanc et soudain, il trébucha. Le Dragon noir tomba en arrière et le blanc passa par-dessus lui. Ils s'écroulèrent sur le sol dans un fracas épouvantable et Dragon-Harry dit :
— Malefoy, arrête, je ne veux pas me battre avec toi...
— Pourtant tu fais tout pour, répliqua le Dragon blanc en se redressant.
Il s'éloigna de quelques pas et Harry se tourna sur le ventre. Il allongea alors son cou sur le sol et posa sa tête dans l'herbe en étalant ses ailes de chaque côté de son corps.
— Le coup de la soumission ne marche pas, Potter ! répliqua Dragon-Malefoy.
Il se rua alors sur le Dragon noir et Harry présenta son éperon caudal. Le dragon blanc pila et siffla :
— Tu n'es qu'une mauviette, tu refuses de te battre.
— Je ne suis pas une mauviette, dit Dragon-Harry. Je ne veux pas me battre contre toi, c'est tout. Ca n'en vaux pas la peine et je n'en vois surtout pas le motif.
— Ha ouais ? Et ça, tu l'as oublié, peut-être ? demanda le Dragon blanc en montrant la forme en V à la base de son cou. Tu m'as marqué sans mon consentement.
— Oui, dit Dragon-Harry. Hé mais attend ! C'est vrai, ça, je t'ai marqué, mais alors ? Pourquoi est-ce que tu peux m'attaquer ? Tu ne le devrais pas !
Dragon-Malefoy agrandit ses yeux gris puis il montra ses fines dents coupantes comme des rasoirs, dans une sorte de sourire vicieux, et il dit :
— Ça m'arrange plutôt, vois-tu. Ainsi je vais pouvoir te faire passer l'envie de TE MELER DE CE QUI NE REGARDE PAS ! hurla-t-il en se ruant sur Dragon-Harry. JE VAIS TE FAIRE BOUFFER TES ECAILLES UNES A UNES ! TU VA REGRETTER D'AVOIR VOULU TE MELER DE MES AFFAIRES !
Dragon-Harry se releva vivement et recula. Il se dressa sur ses pattes arrières et reçu le Dragon blanc contre lui. Ses griffes postérieures profondément enfoncées dans le sol glissèrent en arrière et tracèrent de grandes rainures dans l'herbe humide. Le choc coupa le souffle à Dragon-Harry l'espace d'une seconde puis il prit le taureau par les cornes et attaqua.
Ouvrant sa gueule noire, hérissée de dents, il la referma sur l'épaule du Dragon blanc et brisa le plastron d'argent qui vola en éclats. Dragon-Malefoy hurla de douleur et Harry serra les mâchoires. Le sang gicla et les portes du château s'ouvrirent sur une poignée d'élèves et de professeurs alertés par les hurlements de rage.
Le Dragon blanc s'immobilisa alors et Dragon-Harry dit, entre ses dents serrées :
— Je te lâche et je te soigne si tu me promets de ne plus m'attaquer. Je ne t'ai rien fait qui justifie une telle haine envers moi.
Le Dragon blanc ne répondit rien et ses mains griffues patinèrent sur le plastron de Dragon-Harry qui desserra sa prise en disant :
— Je ne veux aucun mal, Malefoy, je veux juste t'aider à t'en sortir. Laisse-moi t'aider...
— Je n'ai pas besoin d'aide ! dit Dragon-Malefoy en cherchant un endroit où planter ses griffes sur le torse de Harry.
Ses griffes rayèrent le plastron d'or et Harry repoussa le Dragon blanc en le lâchant. Dragon-Malefoy recula de plusieurs pas, l'épaule droite broyée. Il tituba un instant puis s'appuya contre le fût de l'arbre le plus proche et de sa gueule sortit un râle de douleur.
— Ça devait arriver ! Ça devait arriver ! tonna soudain une voix. Potter !
Dragon-Harry se retourna et vit Rogue arriver à grand pas sur la pelouse verte, gonflée d'eau. Le professeur de Potions avait l'air furieux et Dragon-Harry regarda Hagrid venir de sa maison avec un gros collier de cuir dans les mains.
— Hagrid ? Mais... dit le Dragon noir quand le demi-géant lui lança la langue de cuir brut sur le cou avant de refermer les agrafes. Hagrid, qu'est-ce que vous faites... ? Détachez-moi...
Dragon-Harry saisit le collier à deux mains et tira dessus. Des chaînes passèrent alors sur ses poignets et lui tirèrent les bras loin du cou. Le Dragon noir se débattit et le professeur Vector, qui tenait la chaîne reliée à la main droite de Dragon-Harry, glissa sur plusieurs centimètres en avant de se reprendre et de reculer en tirant sur la chaîne.
— Lâchez-moi ! hurla Dragon-Harry. Je n'ai rien fait ! C'est Malefoy qui a commencé ! Montor, aide-moi, vous êtes témoins !
Le Dragon brun et le rouge regardèrent le noir, tête basse, puis Dragon-Harry vit McGonagall devant eux. Elle leur intima, de ses bras, l'ordre de retourner dans leur enclos et les deux Dragons obéirent sous les cris d'Harry que Hagrid entraînait en direction du stade de Quidditch, loin de Dragon-Malefoy qui gisait à présent sur le flanc, dans une flaque de sang noir.
Les yeux à demi-clos sous la douleur, Dragon-Malefoy regarda Hagrid entraîner Dragon-Harry vers le lac, et il souleva la tête en gémissant.
— Ne bougez pas, monsieur Malefoy, dit la voix bienveillante de Dumbledore. Nous allons vous soigner...
— Potter... souffla le Dragon blanc. Où l'emmènent-ils ?
— Loin de vous, Malefoy, dit la voix froide de Rogue qui s'affairait près du bras inerte du Dragon blanc. Et ne dites rien, au moindre mouvement vous vous videz de votre sang. Mais ? Malefoy, ne bougez pas, j'ai dit ! Restez couché !
— Je dois... Ce n'est pas lui, il n'a fait que se défendre... C'est moi qui l'ai attaqué, professeur...
Dragon-Malefoy se hissa sur son bras valide et chercha à se lever en tenant son bras droit contre son torse ensanglanté mais sa main gauche dérapa sur l'herbe souillée de sang et le Dragon blanc s'effondra sur le ventre dans un bruit sourd. Il grogna de douleur et Dumbledore s'approcha de lui.
— Ne bougez pas, monsieur Malefoy, vous empirez le mal...
— Laissez, professeur... dit Dragon-Malefoy. Il me soignera... Il veut m'aider, c'est tout...
— Qui ? Potter ? demanda Rogue. Mais oui, évidemment, dit-il ensuite sur le ton de l'évidence.
Dumbledore fronça ses sourcils broussailleux puis il regarda en direction de l'endroit où Hagrid, Vector et un autre professeur entraînaient un Dragon-Harry très agité et très bruyant.
— Il nous l'a dit, monsieur, vous vous en souvenez ? demanda alors Rogue. Lorsque j'ai proposé à Potter de...
— Oui, Severus, dit Dumbledore, lui coupant brusquement la parole. Je m'en souviens. Vous avez raison. Mais monsieur Malefoy, pourquoi l'avoir attaqué ? Vous savez qu'il est plus fort mentalement que vous...
— Merci de m'enfoncer un peu plus, professeur, dit Dragon-Malefoy entre ses dents. Je l'ai attaqué parce qu'il m'a soûlé. Depuis hier soir, il a constamment cherché à me faire parler mais je ne veux pas parler avec lui de mes problèmes personnels.
— Pourtant cela fait du bien, vous savez ? dit Dumbledore en haussant ses sourcils touffus. Cela vous aiderait peut-être à y voir plus clair et en plus, avec le mental du Dragon dont vous avez prit l'apparence, vous découvririez des réponses que vous ne soupçonniez pas, qui sait ?
Dragon-Malefoy baissa les yeux sur Dumbledore qui le regard fixement puis le Dragon blanc dit :
— Très bien... Je vais essayer... Mais je ne vous garanti pas qu'il n'y aura pas d'autres bagarres entre Potter et moi.
— Cela vous forgera l'esprit, dit Dumbledore avec un petit sourire bienveillant.
Dragon-Malefoy hocha légèrement la tête puis il déplia son bras blessé avec un grognement de douleur et Dumbledore envoya Rogue chercher Hagrid.
Celui-ci venait d'enchaîner le Dragon noir à un arbre et celui-ci tirait sur la chaîne dans l'espoir de déraciner l'arbre mais Vector avait jeté un sortilège pour empêcher cela si bien que Dragon-Harry s'étranglait plus qu'autre chose en rugissant plus faiblement de secondes en secondes.
— Regardez-le, dit Dumbledore à Dragon-Malefoy. Si ce n'est pas malheureux... Il va nous en vouloir maintenant...
— Il y a des chances, dit Dragon-Malefoy en hochant la tête, couché sur le flanc gauche, son bras droit inerte posé sur son ventre. Et il va m'en vouloir aussi.
Dumbledore hocha la tête puis il dit :
— En toute sincérité, monsieur Malefoy, je pense qu'il serait bénéfique pour la magie blanche que vous soyez amis, monsieur Potter et vous. Je suis certain que vous pouvez vous comprendre tous les deux. Vous avez quasiment la même vie à quelque chose près...
— La même vie ? dit Dragon-Malefoy en haussant les sourcils. J'ai mes parents, moi...
Dumbledore regarda le Dragon blanc avec un sourcil haussé et Dragon-Malefoy rectifia :
— Bon, d'accord, je l'admets, j'ai passé la majeur partie de mon enfance sans mes parents, mais ils sont vivants... Enfin, mon père, du moins... Presque.
— Ceux de Harry aussi, monsieur Malefoy, dit Dumbledore. Ils sont vivants dans son cœur, comme les vôtres...
— J'ai un peu de mal à comprendre votre raisonnement, professeur, dit le Dragon blanc en secouant la tête de droite à gauche. Mais je vais essayer de mettre mes sentiments haineux envers Potter de côté. Pour lui cela ne sera pas dur puisqu'il est prêt à m'aider depuis un bon moment déjà, mais moi j'ai du mal. Vous comprenez, j'ai été élevé dans les traces de mon père, et vous savez parfaitement qui est Lucius Malefoy, comment il raisonne et autre.
Dumbledore hocha la tête pour affirmer et Dragon-Malefoy reprit en regardant vers le Dragon noir qui semblait se disputer violemment avec une petite silhouette sombre à ses pieds, le professeur Rogue.
— Potter est un Gryffondor, il est quelqu'un de naturellement généreux, il a un grand cœur et des sentiments positifs même pour ses ennemis.
— Monsieur Malefoy, est-ce que vous savez pourquoi vous vous détestez à ce point, tous les deux ? demanda alors Dumbledore.
— Aucune idée précise, professeur, dit Dragon-Malefoy en secouant doucement la tête. En fait si... Je crois que j'ai commencé à le détester le jour même où nous avons mit les pieds dans ce château pour la première fois. Je me souviens, il était avec Granger et Weasley et je lui ai proposé de venir avec moi au lieu de rester avec ces racailles. Je pensais qu'il était plus du même genre que moi, mais je me suis trompé et lorsqu'il a refusé de me serrer la main, j'en ai été profondément humilié. Je crois que je ne l'ai toujours pas digéré du reste. Je crois que je suis jaloux en fait... Oui, c'est cela, je suis jaloux de Potter.
Dragon-Malefoy sentit soudain quelque chose de bizarre en lui, une sorte de frisson, et il leva les yeux. Hagrid se tenait devant lui, et derrière lui se dressait Dragon-Harry. Les yeux verts de celui-ci étaient fixés sur lui et Dragon-Malefoy jura y voir un éclat étrange, comme dans les yeux des personnes très touchées par des paroles.
— Pourquoi ? dit le Dragon noir en clignant lentement de ses grands yeux vert émeraude qui contrastaient fortement avec sa peau noire. Pour ne pas m'avoir dit cela plus tôt, Malefoy ?
Le Dragon blanc regarda le noir puis il détourna la tête et Dragon-Harry se laissa tomber sur ses mains. Il contourna Hagrid et s'approcha du Dragon blanc qui ne bougea pas d'un pouce. Un roulement se fit alors entendre du large poitrail de Dragon-Harry et le vaste front écailleux rencontra durement la mâchoire blanche, saillante, de Dragon-Malefoy, mais sans aucune brutalité.
— Tu aurais dû me le dire plus tôt, dit Dragon-Harry en laissant glisser son front le long du cou du Dragon blanc. Tu aurais dû me le dire que tu étais jaloux, Malefoy...
Dragon-Malefoy ferma les yeux et Dragon-Harry se redressa. Il regarda Dumbledore qui inclina la tête puis s'éloigna en entraînant derrière lui ses professeurs.
— Je suis désolé... dit alors Dragon-Malefoy en remuant légèrement.
Il grogna doucement et Harry baissa la tête en voyant la plaie béante à l'épaule blanche, maculée de sang noir et de chair rouge. Dragon-Harry soupira alors puis il ouvrit légèrement sa grosse gueule noire et une épaisse langue râpeuse se déroula et le Dragon blanc ferma les yeux quand ladite langue baveuse passa sur sa blessure.
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