cinquième souvenir.
"Je me rappelle d'une de ces fin d'après-midi de fin d'été.
L'air frais remplaçait la chaleur à laquelle nous nous étions habitués, et la nuit tombait beaucoup plus rapidement.
Assis à tes côtés sur la balançoire, l'aire de jeu venait de se vider de ces enfants, nous étions les deux derniers sur les balançoires profitant des derniers instants de l'été avant la reprise. Le regard sur mes pieds se balançant d'avant en arrière, tu me parlais du lendemain, puis de l'année prochaine, imaginant un futur pourtant si lointain pour moi.
-tu sais ce que tu veux faire quand tu seras grand jaemin ?
J'avais haussé mes épaules, sans aucune expression, car pour moi, tout était logique, et déjà préparé.
-je te l'ai déjà dit, jeno... t'as déjà oublié ?
Tu avais reniflé, la chaire de poule sur des bras face au vent qui se voulait autoritaire, comme pour nous ordonner de rentrer. Tu avais des égratignures sur les coudes, et des pansements sur les genoux, difficile pour toi de rester à un même endroit.
-non. mais je veux que tu me le redise.
Tu m'as souris, et j'ai su que tu aimais simplement m'écouter parler, raconter ce que mon moi de dix ans avait à dire.
Pendant que je parlais, je te regadais sauter de la balançoire pour planter tes pieds sur le sable fin de l'aire de jeu et te retrouver en face de moi, reniflant toujours plus fort.
-je veux être docteur.
Et tu avais sourit, avant de rire doucement. Je sais que tu ne te moquais pas de moi, mais je ne sais pas vraiment la raison. Tu m'as alors posé de nombreuses questions, te dirigeant vers le toboggan, et je continuais de parler, encore et encore. Je me souviens avoir parlé de choses que tu savais déjà, et pourtant, toi qui était sans arrêt à la recherche de nouvelle chose, tu t'interessais aux mêmes histoires que je te racontais.
Je me suis repositioné sur la balançoire, me balançant doucement alors que tu escaladais l'aire de jeu, tes cheveux était décoiffés et je me rappelle avoir aperçu un trou sur ton tshirt salit par l'herbe.
-si tu es médecin, tu avais répondu, tu pourras me mettre un pansement quand je tombe.
Je me rappelle de manière vivide, ce sentiment de joie que j'ai eu dans mon ventre, ma poitrine, j'ai heureux de pouvoir t'être utile. J'ai toujours voulu t'aider, vivre pour être utile, parfaitement utile. pour toi, mes parents et tout le monde.
-j'aurais besoin d'une centaines de pansements! il faut que tu fasses attention aussi.
Et tu as simplement hoché la tête avant de monter sur le tunnel en métal. Je t'ai demandé de faire attention à toi, car demain, nous retournions à l'école.
Le ciel était rose, et je crois que j'entendais nos parents s'approcher pour venir nous chercher.
-j'ai pas peur! jaemin est mon docteur.
Et je me souviens de ton sourire, tes lèvres s'étirer pour montrer tes dents, une canine manquait à l'appel et tu avais finis par sauter de la plateforme, tombant sur tes genoux déjà amoché. mais je n'ai rien dit, rien fait, beaucoup trop heureux de t'entendre parler d'un futur si lointain ou nous serions toujours aussi proche.
-je serais pas toujours ton médecin, j'aurais d'autre patients.
-c'est pas grave, j'attendrais mon tour.
Je me rappelle de la douleur de m'être mordu la lèvre fort, le doute grandissant en moi.
-.... tu penses que je peux être un bon docteur ? je sais que la maitresse m'a dis que j'étais le meilleur de la classe mais...
Tu m'as soudainement attrapé les épaules, et ton regards perçait le mien, serieux.
-tu seras le plus grand et le meilleur docteur du monde!!
-et si j'ai pas de personnes à soigner...?
Je me souviens de ton rire, alors que nos parents appelait nos noms. Je me souviens seulement de ton rire, de ta voix.
-je serais toujours là. tu pourras toujours me soigner.
Je me souviens de cette peur en moi diminuer aussi vite qu'elle n'avait grandit, je me souviens de ton sourire et de tes blessures que je voulais soigner.
J'aimerais que ce passé, si lointain maintenant, redevienne mon présent, et continue dans mon futur, dans notre futur."
Jaemin regarda l'heure, et enfonça son visage dans son écharpe. A trois heures cinquante-deux du matin, il referma l'enveloppe dans laquelle la lettre s'y reposait.
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