Chapitre 8
Un bruit sourd le réveilla en le faisant sursauter. Sa nudité n'était pas adéquate à la situation, mais ses vêtements se trouvaient à l'autre bout du couloir. Il se leva précipitamment pour fouiller dans la commode. Il aperçut à sa grande surprise un paquet de sous-vêtements masculins, jogging, tee-shirt à sa taille. Il les déplia pour découvrir avec soulagement une taille M. Cela devait appartenir au compagnon de Laurine.
Enfin vêtu d'un pantalon blanc, débardeur bleu clair, chaussettes mi-longues bleu foncé, il enfila une taille trop grande de baskets coïncidant malgré tout à la sienne. Il se sentait bien physiquement, aucune fatigue, aucun mal de tête, aucun essoufflement.
Matt approcha furtivement de la porte pour coller une oreille dessus. Il entendit des bruits de pas. Avait-on découvert son passage secret ? Avait-il verrouillé l'accès ? Le doute disparut aussitôt, il se souvenait parfaitement de la fermeture. Son sac, ses vêtements trahiraient sa présence.
Il fit demi-tour pour retirer une crosse de hockeyeur d'une poubelle en liège, puis inspira lentement avant d'ouvrir la porte.
Il mit un certain temps à s'adapter à la légère pénombre. Il se plaqua contre le mur en apercevant une silhouette agenouillée observant les vêtements étendus au sol. Il était débusqué ! Matt prit courage en levant le bâton de hockey sur glace pour avancer lentement.
La silhouette devint plus claire en approchant, l'intrus avait des formes cubiques de couleur uniforme gris anthracite avec des tuyaux incurvés. Quelle créature se tenait à ses pieds ?
Il stoppa à trois mètres de la créature, il ne l'avait jamais approché d'aussi près !
Il manqua subitement de courage, elle pouvait posséder des griffes, des crocs acérés !
Il ne la percevait que partiellement dans le couloir seulement éclairé par des fenêtres opaques filtrant la lumière.
Il sursauta en apercevant un halo de lumière éclairant ses vêtements au sol.
Une clarté bleutée débordait de partout en éclairant les murs, le plancher, une étrange sonorité l'accompagnait dans ses déplacements.
La créature n'était pas humaine.
Provenait-elle des étoiles, d'une autre dimension ou des enfers ?
Il ne pouvait la laisser partir. Il devait agir avant d'être débusqué. Matt serra fermement la poignet de la crosse tout en le brandissant dans les airs. Il ne se trouva bientôt qu'à seulement cinquante centimètres de l'autre. Il fixa le sommet de la silhouette, une espèce de crâne rectangulaire recouvert de tubes. Le halo de lumière blanche pivota lentement sur la gauche, il se retournait.
Matt abattit violemment son arme sur le sommet de la créature qui hurla de douleur. Il rabattit puissamment sa crosse pour frapper une seconde fois la tête rectangulaire. La créature obliqua la face de son crane pour montrer un réceptacle rouge sang. Matt cria sa peur en défonçant à répétitions l'autre qui s'écroula sur son poing en stoppant le halo et la clarté bleutée.
Matt persista à le frapper pendant plusieurs minutes avant de relâcher son arme inondée du sang de ses mains. Son esprit se mêlait d'émotion, l'excitation, la peur, la détresse. Il avait vaincu la créature, l'autre, mais à quel prix ? Il circulait toujours à deux.
Il courut dans la chambre de Lorie, la sœur cadette, pour retirer d'un coût sec la couverture.
Il revint ensuite dans le couloir pour recouvrir le cadavre en évitant de le regarder. L'autre pouvait posséder le pouvoir de pétrifier celui qui la regardait, tout comme la méduse. Rien ne certifier que même mort, le danger n'était pas présent !
Il le contourna pour le presser à plusieurs endroits de l'embout du bâton, aucune réaction ! Pas totalement convaincu, il frappa le cadavre avec force en se concentrant au niveau de la tête. L'absence de mouvements confirmait au moins la perte de connaissance.
Cela lui rappela le lapin qu'il avait renversé en traversant la route à proximité de la base 106 à Bordeaux. Le désagréable souvenir l'avait tenaillé pendant plusieurs mois. Il se souvenait encore de l'impact, de la bosse écrasée par la suspension de la voiture. Il avait freiné juste après pour observer le cadavre ensanglanté de l'animal pris de spasmes post mortem.
Certains ne jugeraient pas l'acte à sa juste valeur en remarquant que ce n'était qu'un lapin, mais pas Matt. Il rechignait même à écraser les insectes, mis à part les araignées évoluant dans son appartement de Mérignac centre. Là, c'était tout à fait différent, cela restait une invasion pure et simple de son domicile !
Il revint au présent pour plier les jambes afin de pousser le cadavre en direction de la chambre de Lorie.
Dix minutes plus tard, Matt serrait fièrement la clé de la chambre verrouillée, le problème était réglé !
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