Chapitre 25
Matt réfléchissait confortablement assis au bout du lit. Son diabète lui avait autorisé un sommeil réparateur. Les insulinodépendants ne réagissaient pas de la même manière, certains ne subissaient aucune gêne des hyperglycémies. Ce n'était heureusement pas le cas de Matthieu qui pouvait donc enrayer le désagrément en s'injectant un taux d'insuline.
Ce n'était pas simple de vivre avec un handicap passant inaperçu. Les gens pensaient comprendre le problème de cette maladie, mais ils ne le pouvaient malheureusement pas ! Les phrases du genre, c'est bon y a du sucre dans le dessert, on mangera vers vingt-deux heures ou on commence l'apéro à dix-huit heures et on mangera à vingt-trois heures, étaient inadaptés comme réelle solution.
Un diabétique devait manger à heure précise, calculer avec précision un taux de glucide dans son repas. Il devait pouvoir gérer trois repas, le petit déjeuner, le déjeuner et enfin le dîner. Il devait adapter son insuline avant chaque repas pour qu'au prochain, le taux de sucre soit compris entre 0,80 et 1,20 gramme dans le sang. Il fallait en ajouter une dernière le soir devant se répandre dans l'organisme pendant vingt-quatre heures.
C'était simple à expliquer, mais plus complexe à réaliser.
L'absence du capteur de glycémie n'arrangeait pas la situation.
— Le CUB, s'exclama-t-il. L'électricité fonctionne.
Il se rhabilla précipitamment pour ensuite enfiler la combinaison de protection.
C'était assez étrange de se mouvoir dans cet attroupement. Cela ne permettait qu'une vision à quatre-vingt-dix degrés en atténuant le bruit environnant. Une personne malintentionnée pourrait le surprendre assez facilement en le suivant.
Il traversait la rue principale lorsqu'un mouvement dans le ciel attira son attention. Un drone le survolait sur sa gauche pour prendre la direction de l'emplacement du CUB derrière un bâtiment. Les récents souvenirs le pressaient moins de rejoindre l'extérieur de la zone. La prison l'attendait au-dehors !
Il prit la décision de se camoufler derrière une voiture. Il suivit les mouvements de l'appareil de surveillance au travers des vitres du véhicule. Il sortit bientôt de son champ de vision derrière les bâtiments. Cherchait-il les virologues ? Pourquoi ne pas envoyer d'autres personnes en combinaisons de protection ? La situation était bien étrange. Le drone pouvait n'avoir aucun rapport avec eux ?
Il serra les poings de colère pour subitement se relever en hurlant.
— J'en ai marre de tout ça. Vous me faites chier. Putain, ça suffit pas le diabète ? Va te faire foutre, hurla-t-il au ciel. Allez tous vous faire foutre.
Il saisit une caisse vide traînant par terre pour la fracasser sur le capot de la voiture. Il frappa ensuite la vitre passager de coups de poing en hurlant. Il pivota ensuite pour observer la rue principale, les véhicules abandonnés, les magasins, les publicités. Matt aperçut une grosse pierre contre le trottoir. Il se pencha pour la ramasser, puis la jeta pour briser la vitre arrière.
Il retomba à genoux pour croiser les doigts entre ses jambes.
— J'en ai marre. Je n'en peux plus. Fais chier ce putain de diabète ! Fais chier cette putain de ville ! Fais chier cette vie de merde.
Une demi-heure plus tard, il décida de se lever pour prendre la direction de la pharmacie. Il avait peiné à la forcer avec un pied de biche. Il avait été obligé de s'y reprendre à trois fois avant de parvenir à l'ouvrir. Il traversa complètement pour se rendre dans le stock des médicaments afin de récupérer trois capteurs ainsi qu'un lecteur complet. Une fois rechargé, le lecteur de glycémie pourrait lui permettre de vérifier le taux de sucre dans le sang pendant quarante-cinq jours.
Il se rendit ensuite au CUB pour le mettre en charge.
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