Matt reprit connaissance, ce souvenir n'était que le début de la fin !

Il avait pris conscience de son acte trop tard, l'enflement était aussi gros qu'une balle de tennis. La paupière avait gonflé pour entièrement recouvrir l'œil gauche. Il avait bloqué le bas ventre du blessé sous un pied dominateur pour le piétiner en s'exclamant vainqueur.

— Personne ne touche à Linéa.

Ce n'était pas son geste excessif qui le dérangeait, mais le regard de Linéa. Elle ne quittait pas du regard le blondinet, n'avait désormais plus aucun intérêt pour lui ! Comment pouvait-on changer de sentiments aussi rapidement ? Aimer, détester était-ce une simple équation ? Comment avait-il pu ne pas s'en apercevoir ? Comment était-elle parvenue à simuler une vie de couple normale ?

La réputation de l'adultère des hommes était surfaite. Il était assez habituel pour le chromosome Y, donc l'homme, de regarder l'autre sexe, mais cette faiblesse ne confirmait pas pour autant la faute. Matt était il responsable de la situation ou Linéa avait-elle été abusé par le blondinet qui avait su habilement la détourner du droit chemin ?

L'égalité des sexes était une utopie, elle était voué à l'échec. Dés que l'un du couple pouvait mettre en échec son conjoint, il le ferait irrémédiablement. Il existait évidemment un faible pourcentage qui vivront en harmonie toute leur vie ! Vous croyez trop aux contes de fées.

Il obliqua en direction du défunt chercheur en virus pour apercevoir la déchirure dans la combinaison. Son infection attestait la pandémie mortelle ! Les deux virologues étaient présents sur les lieux un ou deux jours avant l'arrivée de Mathieu. L'absence de signes du virus indiquait qu'ils n'avaient pas fréquenté les mêmes endroits.

Matt était tourmenté par les présent, les souvenirs de l'altercation à la Fac de Linéa.

Lequel surpassait l'autre ?

Le célibat ou le virus mortel ?

La perte de Linéa était établie, l'infection ne l'était pas encore. Il décida de ne plus approfondir ses recherches, d'éviter les endroits non visités. Le soleil se couchait à l'horizon, il devait regagner sa couchette ou la villa de la résidence. Il choisit la propreté, la douce chaleur, de la maison des survivalistes. L'absence de lumière sur le trajet lui rappela l'absence totale d'électricité autre que dans le CUB. Mais, rien n'en expliquait la raison exacte, il faisait face à une pandémie, pas à une guerre nucléaire !

Les docteurs en combinaisons devaient bien rendre compte à quelqu'un, posséder un moyen de communiquer avec l'extérieur ? Il changea de route pour finalement prendre la direction de la résidence. Il frémit de dégout en songeant aux pustules du virologue.

Après l'habituel désinfection, Matt fouilla la salle de repos. Il farfouilla dans quelques magasines, journaux, bande dessinée, traités pharmaceutiques traînant sur une étagère. Il évita les congélateurs, réfrigérateur contenant des virus et toutes sortes de liquides toxiques. Des DVDs étaient entreposés par ordre alphabétique. Il trouva un panneau d'affichage journalier qu'il lut rapidement pour stopper sur celui datant du 21 octobre 2021 ou l'un des virologues, Stéphane avait écrit, « j'ai découvert à 14h45 sur le point C45-8 une capsule du LV poxvirus. Il était piégé, des pointes en sont sortis lorsque je l'ai récupéré. Elles ont perforé la membrane des gants, mais sans traverser la peau. Il existe cependant un risque de...

— Hé voilà comment tu t'es fait baisé, s'exclama Matt en secouant frénétiquement le bras de joie. Dans ta gueule !

Matt supposa que le bioterroriste avait dû jeter des fioles de virus un peu partout dans sa fuite. Il finit par trouver un téléphone mural, mais il réclamait un code d'authentification.

Il quitta les lieux déçus, mais en ayant revêtu une combinaison de protection. Il voulait mettre toutes les chances de son côté.

De retour à la résidence, il referma la chambre où avait été emprisonné le virologue. Il nettoya ensuite à la javel tout le parcours emprunté par le fuyard dans sa fuite.

Il se débarrassa de la combinaison pour l'étendre sur le dossier de la chaise. Il prit ensuite une douche bien méritée pour se perdre dans les actions de la journée.

Il s'étendit sans se rhabiller sur le lit de la sœur aînée pour s'enrouler dans la couverture.

Il s'endormir aussitôt.