Matt était retourné à la résidence pour regagner la demeure des survivalistes. Il longea le couloir soucieux, son prisonnier serait à prendre avec des pincettes ! Comment pourrait-il le contraindre à lui confier le code d'ouverture du CUB ? Il aperçut horrifier la porte entrouverte. Il colla son oreille sur le mur pour rechercher une présence inopportune. L'absence de bruit l'encouragea à entrer.

Il se figea sur place en découvrant que la chambre contenait seulement le prisonnier enchaîné. Où était passé l'autre, le mort ? Il pénétra dans la pièce pour fouiller en pataugeant dans le sang, mais ne parvint pas à débusquer le manquant. Il ferma dans son dos pour partir à la recherche du bâton de hockey, plus sécurisant que sa lame pour frapper au corps à corps.

Il serrait de nervosité son arme protectrice tout en restant immobile. Un cadavre n'était pas censé bouger.

Il jeta un rapide coup d'œil à son prisonnier encore inconscient. Comment faisait-il pour respirer ? La combinaison étanche, donc hermétique filtrait elle l'air ? Il vérifierait quand la zone serait totalement sécurisée.

Il s'apprêtait à quitter la chambre, mais fit demi-tour pour se pencher sur son prisonnier. Le souffle de l'expiration faisait de la buée sur la paroi transparente, il respirait ! Il leva les poignets de son prisonnier pour apercevoir l'état de sa bombe à oxygène à demi utilisée. Rassuré, il l'abandonna.

Les rayons du soleil éclairèrent subitement le couloir pour montrer les traces de sang menant à la porte. L'aurait-on aidé ? Improbables, sinon ils auraient récupéré l'autre séquestré !

Matt n'était pas rassuré, il ne cessait de regarder aux alentours afin de repérer une éventuelle présence.

Il marcha à petits pas en direction de la sortie.

Matt suivit les traces de sang sur les marches, puis le trottoir. Que ferait-il lorsqu'il l'aurait retrouvé ? Comment avait-il pu se mouvoir en aveugle, l'intérieur de la paroi plastique était entièrement recouvert de sang ! Il n'était probablement pas seul !

Il serra de nervosité le bâton en accélérant le pas.

Il suivit les traces hors de la résidence pour longer à contre sens son parcours habituel. Où allait-il ? Qui rejoignait-il ? L'inquiétude d'un virus mortel présent dans l'air le tourmenta à nouveau.

Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il avait toujours eu un comportement irréprochable, mais pas au point de mériter cette sentence sordide.

Aucune présence dans son champ de vision, heureusement les taches de sang trahissaient son passage.

Il traversa la route extérieure pour longer le fossé en cherchant les traces. Il trébucha subitement pour tomber à la renverse dans la boue spongieuse.

— Hé merde, hurla-t-il furibond.

Il aperçut son cadavre affalé sur le ventre, le masque facial s'était déchiré dans la chute. Matt osa passer deux doigts au travers de la brèche pour palper les veines jugulaires. L'absence de battements cardiaques confirmait son décès. Il était désormais vraiment mort.

Matt retira sa main en remarquant un code à quatre chiffres, six, trois, huit, quatre sur le poignet du cadavre. Serait-ce le code du CUB ?

Il devait aller vérifier ! Il esquissa un sourire de satisfaction, la chance semblait de retour. Il en oublierait presque ses vêtements dégoulinants de boue!

Matt détourna un dernier regard en direction du cadavre, il n'éprouvait absolument aucun regret, aucun remord. Le monde était injuste. Il prit la direction du CUB en se secouant les membres.

Il pianota le code sur le clavier avec succès, la paroi pivota pour libérer le passage. À peine était-il entré que cela se refermait dans son dos pour l'emprisonner dans un sas. Des turbines soufflèrent de partout pour gonfler ses vêtements ainsi que sa bouche. De puissants jets de liquides visqueux jaillirent de tous côtés pour le recouvrir entièrement en s'écoulant. Ce fut ensuite de l'eau chaude qui nettoya le produit désinfectant. Une seconde soufflerie le sécha complètement.

La paroi coulissa pour lui permettre d'entrer. Il pénétra les bras ballants dans une pièce servant de transition avec la seconde pièce. Il se débarrassa de ses affaires trempées afin d'enfiler un pantalon en toile ainsi qu'une blouse. Il posa les fesses sur une chaise pour mettre des chaussettes courtes.

Il secoua sa chevelure emmêlée pour ensuite observer six écrans de différents formats accrochés au mur. Ils devaient être connectés en wifi avec un ou plusieurs ordinateurs ?

Un volumineux caisson d'un mètre vingt de haut attira son attention. Il approcha pour se figer de stupeur en découvrant un homme d'une trentaine d'années sous appareils respiratoire. Il était enfermé hermétiquement à l'intérieur. Il aperçut à son poignet une étiquette, sujet 1 !

Matt recula terrorisé, serait-ce possible qu'il soit le sujet 2 ? Cela expliquerait bien des choses. Il s'adossa contre une armoire pour ne plus bouger. Il songea "il valait mieux parfois ne rien savoir"!