Chapitre 12
Matt scrutait la porte depuis un temps indéterminé. Il maintenait la poignet de la chambre de Laurie sans oser la tourner. De quoi avait il peur ? La confirmation d'un soupçon, ou une cruelle constatation !
Il était si facile d'oublier les erreurs de parcours, mais l'ère d'internet nous mettait à jour, partageait sans état d'âme tous les secrets inavouables. Il désirait authentifier le cadavre, son diabète avait pu influencer la réalité. Dans le pire des cas, il n'aurait tué qu'un innocent ! C'était assez cruel comme commentaire, mais plus rassurant que d'être confronté à une créature surnaturelle !
Croire en l'existence d'une créature irréelle n'était pas si burlesque. Aucune réelle analyse ne pouvait certifier de sa non-existence ! Avec les moyens actuels, on pouvait désormais attester l'existence d'un multivers, c'est-à-dire d'univers parallèles au nôtre. Simple théorie ? Deux physiciens mondialement connus partaient du postulat que notre univers n'était pas unique, mais qu'il existait des univers parallèles. Le détenteur de l'idée était décédé avant pouvoir le démontrer.
Doté de trois dimensions spatiales, plus une temporelle, notre Univers n'en serait qu'un parmi tant d'autres.
Depuis la nuit des temps, nombre de traditions, religions, philosophes considéraient que l'être humain était composé d'un corps mortel et d'une âme immortelle ou, d'un corps, d'un esprit et d'une âme. Le thème de morts revenant hanter les vivants était aussi ancien qu'universel.
Matt avait l'esprit ouvert à toute revendication surnaturelle, aux nouvelles expériences.
L'absence de toutes personnes dans la ville de Préchac situé à seulement trois kilomètres n'était pas rationnelle. Que s'était-il passé ? Les autres villes alentours, Pompéjac, Bernos-Beaulac, se trouvant à égale distance que la première avaient tout simplement disparu. Pourquoi ? Comment ?
Matt n'était jamais venu dans cette région de Gironde, mais des cartes détaillées lui avaient permis de faire une estimation de la topographie, géographie des lieux.
Dés les premières heures de son arrivée, Matt avait été terrifié.
Le premier jour, il avait maudit la vie, la destinée.
Aux troisièmes jours, il avait trouvé la solitude apaisante. Il pouvait faire tout ce qu'il souhaitait, quand il le désirait. Le seul manque restait une compagne, sa compagne Linéa !
Mais, il n'était pas seul, il y avait les autres !
Il tourna la poignet de la porte pour entrer dans la chambre de la sœur cadette.
Il avança de quelques pas en évitant de regarder le drap recouvrant le cadavre. L'immense peluche de winny l'ourson dans le fauteuil attira son attention. Il n'avait aucun moyen de vérifier le taux de sucre dans le sang, mais il devait être correct. Il ne ressentait ni fatigue, ni maux de tête, ni essoufflement, il avait l'esprit clair !
Il s'agenouilla pour empoigner le drap. La silhouette au-dessous démontrait une présence palpable, pas un mirage. L'absence du moindre mouvement confirmait un évanouissement, au mieux, un décès, au pire.
Il retira lentement le linge pour bientôt libérer le sommet cubique de la silhouette. Il aperçut ensuite un amalgame de tubes reliés à un volumineux boîtier dorsal. Matt se figea en apercevant un sigle étrange, un torse humain noir avec visage noir dont le thorax serait creusé de fissures croisées. Un serpent orange croisant une coupe rouge avec les initiales SS étaient affichés au-dessous. Il retira complètement le drap pour apercevoir une large combinaison intégrale étanche, avec gants et chaussures intégrés à la tenue.
Il n'osait le toucher. Il chercha du regard ou se trouvait la crosse de hockey pour la saisir à pleine main.
Il s'en servit pour faire pivoter le corps à demi sur le dos. Une longue fermeture traversait la combinaison du sommet du crâne jusqu'au ventre. L'immense rectangle camouflant le visage était recouvert de sang.
Matt se releva pour rester immobile.
Il dévisagea longuement le corps étendu. Il s'était trompé !
Il fit subitement demi-tour pour quitter la chambre.
Il s'immobilisa pensif, le premier pictogramme figurait dans le code la route. Quant au second, c'était une adaptation colorée d'un vieil emblème pharmaceutique. À quoi correspondaient les initiales ?
La seule certitude restait que cela avait un rapport indéniable avec la santé ! La seule raison pouvant expliquer la combinaison étanche était le risque de contamination. Pandémie ?
Était-il immunisé naturellement ? Subirait-il prochainement de graves lésions cutanées ou dégradations internes ?
Le temps le dirait !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro