Chapitre 9: Félice et l'existence des femmes nues
(Titre proposé par Mia)
Le bruit de clés qui retentit dans l'appartement annonça l'arrivée de Mia dans l'appartement. Comme un petit renard, Félice sauta de son canapé, posant son ordinateur sur la table basse, et trottina jusqu'à l'entrée.
La violette semblait de bonne humeur, tenant à la main un sac rempli de négatifs de photos qu'elle venait de prendre, et un appareil autour du cou. La magicienne croisa les bras et s'adossa à un mur, la regardant poser ses affaires d'un air tendre:
- Hey. Ça s'est bien passé aujourd'hui ?
- Oh, mon dieu Félice ! Cette coupe te va trop bien. À la garçonne, comme ça ? Génial.
Alors que Mia ne tarissait pas d'éloges pour sa petite amie, celle-ci tournoya sur elle-même, flattée, lui montrant ses cheveux sous tout les angles. La loup-garou se dirigea vers la cuisine, joyeuse mais visiblement un peu fatiguée. Elle prit une chaise, et se servit un café en racontant la séance shooting qu'elle avait effectué ce matin-même. Félice buvait ses paroles, contente de la retrouvée, et captivée par son récit.
Après avoir prit un petit carré de chocolat, et fini son café, Mia souffla un peu, et se frotta les yeux. Félice se pencha pour embrasser son front, mais se figea soudain à mi-chemin, grimaçant:
- Oulah, tu sens le chien.
- J'ai pas mis de déo ce matin, s'excusa la violette, un peu honteuse. Attend, je vais changer de tee-shirt.
Alors qu'elle se levait rapidement pour sortir de la cuisine, passant devant la salle de bain grande ouverte pour rejoindre leur chambre, Félice se souvint soudainement de son invitée surprise. Elle la suivit à grandes enjambées, enjouée, essayant de l'arrêter:
- Mia je...
Celle-ci ouvrit grand les portes de la chambre, et se retrouva nez-à-nez avec Perséphone de Brières, enveloppée dans la serviette de Félice, des seins jusqu'au haut des cuisses. La tête qu'elle fit en la dévisageant fut impossible à décrire.
La blonde, ses cheveux collant à son visage, sursauta et faillit laisser tomber le vêtement de son corps, dans un geste protecteur, et regarda tour à tour Mia, surprise et dégoutée, et Félice, désolée et gênée.
- Bonjour Mia, dit avec douceur la vampire, même si ses joues rougissaient, brisant le silence qui se faisait pesant.
- Euh, bonjour.
Mia referma la porte, restant devant, abasourdie. Félice posa une main sur son épaule, sentant des gouttelettes de sueur froide dévaler son dos. Décidément, rien ne se passait comme elle le prévoyait, en ce moment. Puis, la violette se tourna lentement vers la rousse, se dégageant de la main qu'elle avait posé sur elle.
- On peut parler deux minutes ?
- Oui ? dit Félice en se faisant toute petite.
Mia montra autoritairement une chaise dans la cuisine. La magicienne s'y assit en la regardant avec de grands yeux, culpabilisant déjà pour quelque chose qu'elle n'avait pas fait. La loup-garou ne prit pas compte de son air adorablement stressé, et croisa les bras en levant un sourcil. Elle baissa le ton, demandant d'un ton furieux:
- Qu'est-ce que cette... pétasse fait chez toi ?
- Bah, on s'est croisées, et je lui ai proposé de faire un tour à la maison, répondit la magicienne en se recroquevillant.
- Un tour à la maison, ça implique de la retrouver dans ta chambre ?
- Elle avait besoin de se laver ! Elle s'est séchée et...
- Ne me fais pas rire, coupa la violette avec acidité. Une fille de son rang, venir se laver chez quelqu'un d'autre ? Pourquoi elle est nue dans ton appart, Félice ?!
- Mais ce n'est pas du tout ce que tu crois !
- Je ne crois que ce que je vois. En l'occurence, une femme avec qui mon ex m'a trompée et qui ne te laisse pas indifférente. Comme par hasard, le jour où je pars au travail, elle se retrouve à moitié nue chez toi ! s'impatienta Mia, devenant rouge de colère alors que Félice blêmissait.
- Mon coeur, ça n'a rien à voir. Tu ne m'as pas laissé le temps de m'expliquer...
- Pourquoi ça n'a pas été la première chose que tu m'as dit, quand je suis rentrée ?
- J'avais oublié !
- T'as oublié l'existence d'une femme nue chez toi ?
- Elle n'était pas nue, à la base !
- Tu l'as déshabillée, peut-être ?!
- Mais... Non ! Tu es juste jalouse, déclara Félice en fronçant les sourcils.
- Evidemment que je suis jalouse, finit par dire Mia, sa lèvre inférieure tremblant.
Son regard brilla quelques instants, avant qu'elle ne détourne ses pupilles canines vers le sol. Il y eut un silence. Elle tapait du pied sur le sol, et sa queue de loup, dans son dos, faisait de grands battements énervés.
- Je suis jalouse parce qu'elle a déjà pris une des femmes que j'aimais. Alors pas toi.
- Je suis désolée... Je ne pensais pas que tu réagirais comme ça, murmura la rousse d'un ton qui se voulait apaisant. Perséphone est mon amie. Je ne savais pas que tu nourrissais autant de ressentiments envers elle.
- Tu n'as pas pensé à ce que je ressentirais moi, murmura Mia d'un air buté, s'asseyant sur une chaise en face d'elle, regardant la table, se mordillant la lèvre.
- C'est bon ?
La voix cassée de Perséphone fit relever les yeux marrons de Félice et les pupilles vertes de Mia. Le couple dévisagea la blonde. Cette dernière avait relevé ses cheveux trempés en un chignon haut, et avait revêtu le grand tee-shirt oversize que Félice avait donné à Mia la veille au soir, avant de dormir. Il avait dû trainer par terre dans leur chambre, la vampire s'en était emparée. En guise de bas, elle avait mis une jupe longue bleue foncée qui appartenait à Félice. Mia la dévisagea, interdite, alors que la rousse semblait plutôt soulagée.
- Installe toi, fais comme chez toi. Mia était simplement surprise... Je ne l'ai pas averti de ta venue, c'est tout.
- À vrai-dire, Félice et moi n'avions pas prévu de nous voir, dit la vampire de sa belle voix, se tournant vers la loup-garou qui avait croisé les bras et serrait ses mâchoires puissantes. Elle a gentiment accepté que je puisse prendre une douche. Je n'ai pas encore trouvé d'endroit où m'installer et viens juste à peine de trouver un travail. C'était gentil de sa part. S'il y a une personne à blâmer, c'est moi.
- D'accord, grinça la violette en détournant le regard, posant sa main sur la table. Je vois. Tu as une sale mine.
- Je ne dors pas très bien en ce moment.
- Tu n'es pas avec miss-Colère ? demanda Mia, lançant un regard à Félice.
Si elle sait où elle se trouve, ça aidera Félice à la retrouver. Et plus ce truc se finit vite, plus je serais à l'aise avec le fait de couper les ponts avec cette partie de mon passé pour avoir Félice pour moi toute seule.
- J'ai des vues sur un homme, hésita la blonde, arrangeant la vérité.
- Ça se passe bien ? demanda la magicienne avec douceur.
- Je le connais bien. Nous avions eu une brève histoire, il y a quelques temps. C'est quelqu'un de bien, à mon avis.
- Essaye de pas merder, alors, grogna Mia en la regardant de haut en bas, instaurant un silence tendu. Comme t'as merdé avec mon ex... Que dis-je, notre ex.
- Je ne suis jamais sortie avec Lupa de Ranagan.
- Elle t'aimait plus qu'elle ne m'a jamais aimé. Ne me fais pas offense en prétendant qu'il ne s'est rien passé entre vous deux ! s'énerva Mia, haussant à nouveau le ton, poings serrés et griffes sorties.
- Mia...! tempéra la rousse, posant sa main sur son épaule.
- Non ! J'en ai marre. Elle me saoule, avec son air hautain. Ça va, l'aristocrate ? Pourquoi t'es sorti de ton joli petit manoir, alors que t'as tout l'argent que tu veux ? Il doit bien y avoir quelque chose que tu n'as pas, genre, des personnes. Tu serais bien le type de richos qui achète l'amour des gens, mais moi je te laisserais pas avoir Félice, okay ?! Tu peux bien avoir Lupa, mais tu n'auras pas Félice ! Je te laisserais pas l'acheter !
Perséphone tenta de se lever, jetant un regard éloquent à la magicienne qui semblait clairement en détresse. Seulement, la loup-garou l'avait fait en première, et l'avait bousculée en sortant de la cuisine. La rousse se précipita à sa suite, alors que Perséphone ne bougeait pas d'un poil, le menton haut, digne.
- Mia ! Qu'est-ce que tu fais !
- Retourne aller te doucher avec elle ! Moi je me casse. J'ai pas envie de faire semblant.
Félice tenta d'attraper son bras, mais ne faisait pas le poids par rapport au physique musclé de la violette. Celle-ci dégagea sa main d'une pichenette, et claqua la porte derrière elle. Le coup de vent que cela créa souleva les cheveux de la rousse qui eu tué grognement désappointé.
- Je crois que je ne suis pas la bienvenue, murmura Perséphone.
- Je ne crois pas non plus, répondit la magicienne en la regardant, avec une sincère déception dans ses grands yeux marrons.
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