Chapitre 2: Enfin arrivées !
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- Enfin arrivées !
Félice s'étira, et se releva hâtivement. Elle faillit se prendre la tête de Mia, penchée sur elle. La rousse, magicienne, avait posé sa tête sur les genoux de la loup-garou pour dormir, extenuée. Félice avait trouvé cela fantastique. Elle ne supportait plus les disputes incessantes entre Lupa et Mia. Ses deux amies entrenaient une tension palpable dans l'air, depuis que Lupa avait décidé de sauter par la fenêtre en plein vol et de faire une pause.
Le carrosse avait dû s'arrêter. Il faisait nuit noire, c'était un grand chalet et Mia et Félice étaient sorties du véhicule. Amande, la mère de la louve, commençait déjà à s'énerver contre sa fille, qui semblait avoir disparu dans les environs.
- Elle est vraiment intenable ! C'est pas possible d'être aussi irresponsable.
- Ne vous inquiétez pas, on va la retrouver, assurait la magicienne en posant une main apaisante sur l'épaule de Mia, qui semblait tourmentée.
Mais la nuit noire et l'absence de lune dans le ciel les persuadèrent bien vite que c'était une mauvaise idée. Les trois femmes rentrèrent et prirent une chambre toutes ensemble, compte tenu des prix plus que chers que proposaient le chalet.
"Chalet pittoresque au charme sûr !" clamait la pancarte en dessous de celle des prix. Mia pesta, bien qu'elle insista pour payer la chambre. Et bien sûr, le lendemain matin, Lupa avait apparu à sept heures du matin, ses habits froissés à la main, entièrement nue. Heureusement, ce fut Félice qui lui ouvrit avec discrétion, pour ne pas réveiller sa mère ou sa petite amie. Ce qu'elle avait fait cette nuit-là était évident, la magicienne n'était pas idiote.
Elle ne se demandait même pas où Lupa avait bien pu trouver une fille dans les environs, mais bon, ça n'était pas la première fois. Elle lui promit de garder le secret par rapport à Mia, même si ça ne devait pas valoir grand-chose.
Félice s'en était un peu voulu, le matin même, en voyant Lupa et Mia s'envoyer des tas de choses dessus en se criant l'une sur l'autre. "TU T'ES PERMIS UNE PETITE EXCURSION SANS NOUS PREVENIR ? MAIS C'EST QUOI TON PUTAIN DE PROBLEME ?" "JE FAIS CE QUE JE VEUX, T'ES PAS MA MERE !"
La magicienne rousse sentit une pointe de culpabilité percer son estomac lorsqu'elle apaisa la colère de Mia avant de remonter dans le carrosse. La violette n'avait rien fait pour mériter de s'attacher à une charo absolue... Félice la couvrait injustement.
Lorsque le trajet se termina, tout le monde soupira, soulagé. Amande, à l'avant, tira le petit loquet pour regarder à l'arrière. Mia croisa son regard et se pencha à la fenêtre, battant de la queue, tout excitée.
- On arrive, les filles ! déclara la mère en souriant avec sérénité.
Lupa était en train de faire semblant de dormir, chose qu'elle avait fait tout le long des sept jours de voyage pour que sa petite amie arrête de l'emmerder (il fallait dire les termes). Celle-ci avait un caractère un peu collant, parfois, et s'était plutôt attachée à Félice. Cela ne dérangeait pas cette dernière, qui aimait bien écouter Mia parler pendant des heures, la tête sur les genoux de la violette.
- Yes ! déclara Mia.
Elle apercevait un grand manoir qui se fondait presque avec le ciel gris sombre pleins de nuages. Félice regarda au dehors en se posant à côté de son amie Lupa qui avait ouvert les yeux. Les arbres noirs et rouges, menaçants, se penchaient vers la résidence comme si c'était leur objet de convoitise. Le vent sifflait autour de la voiturette, mauvais, sanglant. Ce climat faisait froid dans le dos de la magicienne, mais les deux loups garous ne semblaient pas y prêter attention.
Lupa contourna son amie rousse pour prendre la main de Mia:
- Ca va ?
- Je suis trop contente d'être arrivée.
La jeune femme tourna ses yeux jaunes pâles vers sa petite amie et ses oreilles frétillèrent. Elle était si contente de voir que sa petite amie lui adressait quelques mots que son amour pour elle déborda et elles s'enlacèrent toutes les deux.
Amande descendit en première du carrosse pour regarder avec lassitude Lupa et Mia s'embrasser langoureusement, avec Félice au milieu, très gênée, essayant de ne pas regarder ni entendre ces bruits de bouches qui la rendaient affreusement mal à l'aise.
- Bon, les tourterelles, ça y est ? On descend ! Et essuie la bave au coin de ta bouche, Lupa, c'est vraiment dé-gou-tant.
Les deux jeunes femmes se lâchèrent en se regardant amoureusement. Amande soupira, excédée.
- Tenez vous bien. C'est quoi cet air niais sur vos visages, là ? Je n'en peux plus de toi, Lupa.
Toutes les quatre se turent en regardant le manoir. Au fur et à mesure qu'elles marchaient, elles pouvaient voir cinq ou six personnes se tenir droites devant la porte lugubre, en rang. Lupa passa une main dans ses cheveux bruns, débridée. Elle considéra ses propres habits, un jogging et un top qui laissait apercevoir sa peau dorée au niveau de son nombril. Puis elle regarda les smokings, les cravates... oups ? Sa mère allait vraiment la tuer.
- Bonjour, dit soudain l'un des hommes, au centre.
Il se fendit d'une révérence si prompte et basse que Lupa crût qu'il allait toucher ses pieds. Elle lança un coup d'oeil amusé à Félice qui pensait sûrement la même chose.
- Bonjour à vous, lança dignement Amande en faisant une grandes révérence, agitant un peu nerveusement ses oreilles et sa queue.
- Je m'appelle Ray. Ray de Brières, et j'espère que vous vous plairez ici.
Il avait des cheveux bruns clair, plaqués vers l'arrière, un sourire vide et un corps plutôt petit. Par rapport à Lupa qui faisait plus d'un mètre quatre-vingt... Il ressemblait aux barbies que l'on donnait aux enfants... Ken. Lupa sentait déjà qu'elle allait vraiment s'ennuyer.
- Je suis Amande, de Ranagan. Voici ma fille, Lupa, Mia de Ranagan, et Félice des Chauvettes.
- Je suis ravi de vous rencontrer toutes.
Il serra la main de toutes les filles. Lupa la prit en le regardant de ses yeux sombres et mystérieux. Mia lui sourit, un peu mal à l'aise, et Félice répondit à sa poignée de main par un compliment.
- Excusez-moi, mais... Ce n'est pas avec vous que j'avais convenu du voyage, s'étonna Amande poliment.
- Parce que je ne suis pas de la famille du manoir, s'empressa de répondre Ray.
Il fit un pas en arrière alors qu'un homme enrobé de noir, l'air livide et le teint ombre s'avançait.
- C'est moi. Bonjour, Amande de Ranagan. Je suis Dracula de Brières.
C'était un homme grand, grand pour un vampire. Il ne dépassait pas Lupa en taille mais sa présence et sa voix l'impressionnaient. Il avait des cheveux noirs plaqués sur les côtés d'une raie élégante, des lèvres rouges et des yeux saillants. Lorsqu'il parlait, ses canines blanches ressortaient, impressionnantes. Ses yeux étaient d'un noir profond, abysses insondables.
- Voici ma femme, Elizabeth.
Celle-ci était presque pareille à son mari. On aurait dit qu'elle était malade, tant elle était blanche. Sa robe noire était élégante, son chapeau de la même couleur relevait encore plus le fait qu'elle était très pâle. Elle s'inclina avec distinction. Lupa se sentit encore plus inutile avec son jogging sale.
Lupa, fatiguée, n'écouta pas la suite des présentations. Elle regardait autour d'elle, les mains dans les poches. Elle n'avait vraiment pas envie d'être ici...
Deux femmes regardaient fixement les quatre voyageuses. La première était plus la plus grande. Elle avait des cheveux blonds qu'elle avait attaché en un chignon, et des lunettes à monture dorée qui relevaient son regard. Des yeux verts baissés, désintéressés. Un visage fin, des lèvres roses. Elle portait une robe simple, noire, qui mettait son corps délicat en valeur. La femme à coté d'elle était plus petite, et plus enfantine. Ses cheveux étaient noirs, ses yeux aussi. Elles étaient toutes deux très pâles mais c'était la plus blanche de tous. Elle tenait une étrange poupée dans ses bras qui était trouée, brûlée et percée de toutes parts. Lupa regarda cet artefact un moment, intriguée, mais une sensation de sueur froide dans son dos la fit arrêter tout de suite.
Il y avait d'autres personnes, mais elles flottaient au dessus du sol. C'étaient surement les fantômes chargés de servir la famille (l'expression jusqu'à leur mort aurait été un peu étrange dans ce cas-ci, vu que c'était à leur mort qu'ils commençaient à travailler).
Après de trop longues présentations, ou Mia, Lupa et Félice préférèrent rire entre elles des manières de certaines personnes du manoir, ils entrèrent tous, trainant leurs valises derrières elles. La mère de la loup-garou se tena it droite devant les trois femmes, avança avec le père de famille tout en discutant avec lui.
- Merci beaucoup de nous avoir invité chez vous. C'est un honneur, Dracula.
- Mais je vous en prie, c'est moi qui suit honoré. Une si grande dame sur mes terres !
Il s'arrêta pour lui prendre la main et déposer un baiser sifflant dessus. La loup-garou eut des frissons imperceptibles en sentant les deux canines tranchantes frôler sa peau lors du baisemain, mais n'en dit rien. Il valait mieux ne pas froisser le vampire.
- Vous êtes un gentleman. Est-ce en réponse à ma proposition que vous nous avez conviés ?
Le vampire se tourna vers elle, dardant son regard rougeoyant sur elle, et sa nuque brune. Puis il murmura:
- Parlons-en plus tard, voulez-vous ? La voilà derrière qui pourrait nous écouter.
- Oh, bien sûr ! Nous en reparlerons ce soir, avec votre femme.
- Excellente idée. Il me semble que je ne lui en ai pas parlé.
- J'espère qu'elle sera pour.
- Oh, oui ! Les mariages sont bienvenus pour nos filles... Surtout qu'elles sont en âge de se marier. Mais vous verrez, le diner s'annonce bien.
Dracula se pencha pour faire un petit sourire à Amande, qui y répondit avec sympathie. Tout cela s'annonçait très bien...
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