Chapitre 11: Quand les rôles s'inversent
Lupa sent un soupir las traverser ses lèvres alors que Ray semble avoir vu un démon. Qu'est ce qu'il a l'air bête, avec ses yeux de charmeur écarquillés et l'air révolté qu'il affirme alors qu'il se baisse pour ramasser, tremblant, la lucarne qu'il vient de faire tomber bruyamment.
Il faut dire que la vue de Perséphone, la bouche en sang, les crocs sorti, l'air affamée et assise sur une table comme si elle venait de se faire prendre dessus ne doit pas aider. Surtout que Lupa a la gorge en sang et parait indéniablement plus sexy qu'elle ne l'est. En passant sa main dans ses cheveux, elle regarde l'intrus.
- Tu vas mater encore pendant longtemps ?
- Je... Mais qu'est-ce que vous faites ! balbutie le chevalier avec un air outré.
- On lave les carreaux, ça se voit pas ? Allez, déguerpis.
Ray a l'air si bouleversé qu'il n'a pas le temps d'exprimer sa stupeur de voir Perséphone aux bras de celle qu'il commence à détester, Lupa. Enfin aux bras, pour la loup garou ce n'est pas grand chose. Elle a posé ses grandes mains griffues autour des genoux de la vampirette, et est penchée sur elle.
Lupa gronde d'une façon si inhumaine qu'il est pris de peur et rebrousse chemin en fulminant, visiblement plus qu'à vif de l'apparent charisme de la louve plus efficace que le sien sur l'indomptable Perséphone. Satisfaite, la brune caresse le bout de ses oreilles d'un air songeur, puis regarde à nouveau la vampire.
- Toi, tu m'attires des ennuis.
- Je ne sais pas si je dois dire "désolée" ou "tu te fous de moi ?"
À ces mots, Perséphone esquisse un sourire et regarde d'un air avide les quelques gouttes de sang qui traversent le cou musclé de Lupa pour venir se loger dans son tee shirt. Ne pas gâcher ne serait-ce qu'une seule goutte de sang lui semble indispensable et Lupa est presque attendrie de son air attentif, quémandeur.
Elle passe un doigt griffu sur ses lèvres avec un sourire charmeur. Perséphone se laisse faire, passant sa langue sur son doigt en plissant les yeux. Ses yeux sont redevenus gris mais elle semble toujours avoir envie de se repaitre de la chair de la loup-garou.
Cette dernière sent que sa peau picote à l'endroit où elle l'a mordue plusieurs fois, mais cette douleur n'est rien par rapport à la satisfaction avec laquelle elle s'imagine déjà embrasser cette fille. Elle adore avoir le contrô-
Perséphone vient de la tirer vers elle par le bout de son tee shirt et, déstabilisée, Lupa pousse une exclamation avant de tomber à moitié sur elle, une main posée sur la table, une main sur son épaule. La blonde la croque à nouveau et Lupa sent un léger soupir de bien-être la traverser. Ça commence à devenir cool.
Elle passe sa main dans les cheveux de la fille avant de lui embrasser le front en souriant. La proie est bien dans son filet... Ses bras musclés s'enroulent autour de sa taille et la soulèvent comme si c'était un poids plume (ce qui est, finalement, le cas).
Mais Perséphone n'en démord pas. Elle enroule ses jambes autour de la taille de la grande femme pour mordre sa chair plus profondément. Lupa esquisse une grimace, elle aimerait que Perséphone arrête parce que ça lui fait un peu mal, désormais.
Elle s'extirpe de la table en caressant les côtes de la blonde qui relève la tête après que Lupa ait exprimé un petit bruit de douleur mécontent. Le sang ruissèle sur la commissure de ses lèvres, et son regard semble moins méfiant, plus doux. Lupa ne veut pas qu'elle dise quelque chose qui pourrait briser la bulle d'intimité qu'elle a mit tant de temps à créer.
Elle pose ses lèvres sur les siennes et le gout du sang se mêle à celui de leurs hormones en folie.
Lupa soutient son bassin et se permet de poser sa main timidement sous ses fesses. Perséphone rompt le baiser et lui lance un regard qui parait à première vue assez effrayant.
- Désolée... dit Lupa, gênée, en décalant sa main sur sa cuisse.
- Remet-la, ordonne-t-elle d'une voix sèche.
Son ton autoritaire surprend Lupa qui se voit obéir et s'étonne presque. Mais de toute façon, elle ferait tout pour la prendre ce soir, donc un petit manque de respect peut bien s'excuser pour une fois. Alors Lupa l'accule lentement contre un mur et ça lui plait de la voir frissonner parce que la surface est froide. Ses doigts palpent sa chair bombée et lui transmettent des frissons énergiques le long de sa colonne vertébrale.
Perséphone répond langoureusement au baiser et elle enroule ses bras autour de la nuque de la louve. Le parfum de la chair qu'elle s'empresse de gouter à pleines lèvres la rend confuse, mais d'une façon très agréable.
Leurs bassins collés l'un contre l'autre, la sensation du poids du corps de Lupa contre le sien la font respirer plus vite, et tout cela est très agréable.
Jusqu'à ce que les mains de Lupa se posent sur ses seins. La forme de sa paume s'allie parfaitement avec sa peau froide et pâle mais...
Perséphone ouvre les yeux et fronce les sourcils:
- Tu fais quoi, là ?
Lupa la regarde avec un air d'imbécile heureuse, qui se fait prendre en train de manger un gâteau de trop.
- Euh... Rien ?
- Bas les pattes.
Lupa retire ses mains avec un air de chien battu qui fait rire intérieurement la blonde, qui la repousse comme si de rien n'était.
- Repose moi.
Lupa s'exécute d'un air un peu coupable.
- J'ai fais quelque chose qui fallait pas...?
- Tu devrais aller dans ta chambre, Lupa de Ranagan. Il se fait tard.
Cela ne se voit pas, mais Perséphone est très satisfaite d'elle-même et de la loup-garou. Cette dernière a l'air perdue, et dit simplement d'une voix vexée:
- J'ai pas d'endroit où dormir.
- Et bien, soupire Perséphone d'un ton saoulé. C'est très dommage.
- Hé ! T'as pas le droit de me faire dormir dehors ! C'est moi ton invitée !
- Tu as un problème ?
Le ton de la vampire se fait à nouveau glacial et elle dit d'une voix basse, chuchotée, presque menaçante:
- Tu veux peut-être que je raconte à mon père où est-ce que tu viens de poser ta main alors que je suis déjà promise à quelqu'un ?
- Grrr...
- Tu sais que mon père a la réputation de pouvoir briser le cou d'un éléphant juste avec ses canines ?
- Bon, écoute, on peut dormir ensemble c'est pas la mort non plus, dit Lupa avec un air colérique. Tu me passes ton lit et toi tu dors dans un cercueil ou ce genre de conneries.
- Mais bien sûr.
Lupa la suivit, sûre d'elle, l'air plutôt contente d'avoir pécho ce soir-là. Presque sûre d'avoir le lit douillet de Perséphone et elle à côté, l'adorant et l'adulant comme la déesse qu'elle était, elle ne s'attendit pas au ton sec de Perséphone:
- Par contre, tu dors par terre. Hors de question d'avoir ton odeur de chien mouillé une seconde de plus sur moi. Ça me dégoute.
Quel affront.
Lupa rumina ça toute la nuit qu'elle passa tête contre le plancher.
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