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Chapitre 10: Vous êtes difficile à ne pas détester, Patronne

Perséphone poussa la porte du bar avec une lenteur calculée. Le tintement familier de la clochette au-dessus de l'entrée résonna derrière elle, mais quelque chose dans l'air lui sembla différent. Une présence.

Devant l'établissement, sous l'enseigne vacillante d'un croissant de lune, Lupa était assise sur les marches, une main pressée contre son nez ensanglanté. Sa chemise sombre, ouverte à mi-hauteur, révélait une peau hâlée par le soleil et un collier en argent mat qui semblait accrocher la lumière des néons.

Perséphone haussa un sourcil en la voyant, mais resta coite un moment. Les prunelles jaunes de la louve finirent par rencontrer les siennes. Elle se lança, ignorant les battements de son coeur dans ses doigts nerveux.

- On t'a cognée ou tu as décidé de te battre contre un mur ? lança-t-elle d'une voix aussi froide qu'un soir d'hiver.

Lupa leva la tête, dévoilant un air mauvis malgré le filet de sang qui coulait le long de sa lèvre supérieure.

- Les murs sont plus respectables et ont plus de répondant que certaines de mes connaissances.

Perséphone plissa les yeux, s'arrêtant à une distance respectable. Lupa représentait tout ce qu'elle détestait: cette désinvolture provocante, cette insolence à fleur de peau, cette colère grotesque et ridicule. Mais sous son masque d'indifférence, un autre sentiment, diffus et indéfinissable, s'insinuait. Elle ignora la sensation et fouilla dans son sac en cuir.

- "Chien qui aboie ne mort pas". Toujours aussi bruyante, Lupa de Ranagan. Beaucoup de paroles, peu d'actions.

Elle tendit un mouchoir brodé, un geste à la fois condescendant et... étrange venant d'elle. Lupa haussa un sourcil en le saisissant, ses doigts effleurant brièvement ceux de Perséphone. Un silence s'installa. Les bruits du bar, assourdis par la porte fermée, semblaient appartenir à un autre monde. Ici, il n'y avait que la lumière des néons, le vent tiède de la nuit et cette tension palpable qui les liait malgré elles. Lupa finit par briser le silence.

- J'en veux pas de ton sale mouchoir. 

Elle le laissa tomber par terre, alors que la blonde croisait les bras, masquant immédiatement sa frustration. 

- Tu saignes comme un chien.

- C'est pas toi qu'aimais ça ? 

Lupa lui rit au nez, dévoilant ses dents coupantes, et sa langue rouge... Perséphone essaya de se concentrer sur autre chose, n'ayant pas envie de se détourner de l'amère rancoeur qui imprégnait son coeur.

- Apparemment, tu travailles ici. Tu sais que je suis ta patronne, alors ? 

- Visiblement cela a l'air de te rendre euphorique, dit sèchement la vampire, serrant les dents.

- Bah tu sais quoi ? Si tu veux une prime, viens lécher ce précieux sang qui te fait tant perdre la tête.

Le regard de Perséphone aurait pu transformer Lupa en pierre, si cela avait été possible. Droite, debout, elle n'avait cessé de regarder avec une envie non dissimulée le nez de Lupa, et celle-ci s'en était rendue compte. Il fallait avouer que les deux femmes se connaissaient plus que bien, et cela aux dépends de la blonde. La colère irradia dans ses joues alors qu'elle rougissait de honte:

- Je ne suis pas une putain.

- Et bah ? Tu travailles pour avoir de l'argent, nan ? 

Lupa tendit sa main couverte du liquide rouge, et lui offrit un grand sourire plein de haine. Ses dents étaient tachées de sang. Cela fit déglutir Perséphone, qui serra les poings, tremblante:

- Je ne ferais pas ça.

- Tu veux que je te fixe un prix ? Ou alors, non, l'inverse ! Peut-être que le faire gratuitement te ferais plaisir. Après tout, tu m'as bien montré que ta langue pouvait faire ce genre de choses...

La main qui attrapa le col de Lupa la souleva assez pour que celle-ci pousse un grognement de surprise, mêlé à un peu de panique. L'autre main de Perséphone, blanche, se leva en un poing serré, prêt à frapper...

- Patronne.

La voix froide et tranchante d'Elektra résonna derrière le comptoir, perçant l'atmosphère déjà tendue du bar. Perséphone, qui tenait encore le col de Lupa avec une poigne rageuse, sursauta et se retourna brusquement. Sa prise se relâcha immédiatement, et elle recula de quelques pas, les mains tremblantes et le regard encore incandescent de colère.

Lupa, quant à elle, resta figée sur les marches de pierre, les yeux oscillant entre Perséphone, qui s'éloignait rapidement dans une autre partie du bar, et Elektra, désormais immobile, les bras croisés. La barman la fixait avec un mélange glacé de déception, de lassitude et de colère contenue. Ses lèvres étaient pincées, et ses yeux perçaient Lupa comme des lames.

- E-Elektra... bégaya Lupa, incapable de dissimuler sa surprise.

Elle passa nerveusement une main dans ses boucles brunes, cherchant instinctivement une contenance. Mais ses yeux, désorientés, ne pouvaient s'empêcher de suivre la silhouette de Perséphone disparaissant dans l'ombre.

- Qu'est-ce que j'avais dit ? soupira Elektra, son ton à la fois terriblement calme et insidieusement accablant.

Lupa sentit son cœur s'emballer, ses oreilles bourdonnant sous la culpabilité qui montait en elle.

- Pas d'histoires avec des femmes... Je sais, murmura-t-elle, presque inaudible. Elle baissa la tête, le poids de ses émotions écrasant ses épaules. Mais... c'est différent.

- À la bonne heure, répondit Elektra d'un ton acide, ses bras toujours fermement croisés.

- Ce n'est pas une 'histoire', Elektra, tenta-t-elle faiblement, les mots semblant se briser dans sa gorge. Ses doigts tremblaient légèrement alors qu'elle les tordait dans un geste maladroit. C'est... c'est compliqué.

La blonde haussa un sourcil, ses lèvres se plissant davantage en une moue presque amusée, mais sans chaleur.

- Vous êtes difficile à ne pas détester, Patronne, finit-elle par dire, un soupir las s'échappant de ses lèvres avant qu'elle n'enfile son tablier avec des gestes assurés.

Lupa ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun mot ne vint. Ses épaules s'affaissèrent davantage, et son regard, d'habitude vif et audacieux, était maintenant terni par une honte insidieuse.

- Je suis vraiment désolée, dit-elle finalement, sa voix pleine d'une sincérité désarmante. Elle releva timidement les yeux, lançant à Elektra un regard presque suppliant. J'ai besoin d'un verre...

Elle se redressa maladroitement et se dirigea vers le comptoir, chaque pas alourdi par le poids des émotions contradictoires qui la traversaient. Les souvenirs de la confrontation avec Perséphone se mêlaient à la tension palpable avec Elektra. Tout ce qu'elle voulait à cet instant, c'était un bref répit, une échappatoire liquide à cette soirée désastreuse.

Mais avant qu'elle ne puisse formuler sa commande, Elektra posa une main ferme mais délicate sur son bras, l'arrêtant net.

- Ce sera de l'eau ou du jus d'orange pour vous ce soir, déclara-t-elle d'un ton sans appel, bien qu'adouci par une légère inquiétude.

Lupa leva les yeux vers elle, un sourire triste effleurant ses lèvres.

- Je sais que tu as mieux à me proposer, murmura-t-elle avec un mélange d'espoir et de regret dans la voix.

Elektra haussa un sourcil, mais son expression s'adoucit légèrement. Elle s'approcha lentement, son regard toujours ancré dans celui de Lupa. Leur proximité fit naître une tension différente, une tension chargée d'émotions complexes, de mots non dits et d'une étrange intimité.

Le souffle de Lupa s'accéléra lorsque leurs visages se rapprochèrent. Elektra pencha légèrement la tête, hésitant un instant, puis déposa un baiser léger et timide sur ses lèvres. Ce n'était pas une explosion de passion, mais un geste simple, empreint d'une douceur inattendue. Lupa ferma les yeux, savourant ce bref instant de répit. Ce contact, si fragile mais si réel, était comme un baume apaisant sur son cœur meurtri. Elle ne chercha pas à approfondir le baiser, ne voulant pas briser cette délicate trêve.

Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Elektra recula légèrement, ses yeux brillant d'une tristesse résignée.

- Viens chez moi ce soir, murmura Lupa, sa voix rauque et pleine d'une culpabilité qu'elle ne pouvait dissimuler.

La blonde la fixa longuement. Puis, elle hocha la tête, un sourire triste mais sincère se dessinant sur ses lèvres.

-Ça marche, Patronne.

Puis elle se retourna, reprenant son travail derrière le comptoir avec une grâce mécanique, laissant Lupa seule avec ses pensées et une étrange chaleur qui persistait sur ses lèvres.

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