TOME II - XXVIII
Le lendemain, Emelya vint réveiller Ariane tôt dans la matinée. Celle-ci était très fatiguée. Elle avait passé presque toute la nuit à cogiter. Beaucoup de pensées traversaient son esprit. Frodon et Sam étaient-ils sains et saufs ? Allait-elle bientôt revoir Merry et Pippin ? Théoden avait-il prit la bonne décision ? Allait-elle recroiser le chemin d'Eomer, à qui elle n'avait cessé de penser depuis qu'il l'avait ramené ici ?
— Ma Demoiselle ? interpella Emelya d'une petite voix. Le Magicien Gandalf vous demande.
— Savez-vous pourquoi ? interrogea Ariane.
— Non, je suis navrée. Il a juste réclamé votre présence dans la salle du trône au plus vite.
— Très bien, merci Emelya.
Ariane se dépêcha de se préparer pour éviter à Gandalf d'attendre. Elle passa de l'eau sur son visage. Elle revêtit ensuite une simple robe en toile et noua rapidement ses cheveux — ayant repoussé — en une demi-queue de cheval. Après cela, elle quitta sa chambre et se dirigea rapidement vers le grand hall. Gandalf, Aragorn, Legolas et Gimli l'attendaient, assis à la même table que la veille au soir.
— Bonjour, Ariane ! lança Legolas, guilleret. Vous avez bien dormi ?
— Ça a été, oui, répondit Ariane sans s'étaler. Et vous, alors ? Vos chambres étaient confortables ?
— Se plaindre serait de mauvaise foi, avoua Gimli, sa pipe dans la bouche. Mon sommeil n'a pas été troublé une seule fois !
— Tant mieux, sourit Ariane.
Elle se tourna vers Gandalf.
— Vous vouliez me voir, Gandalf ? lui demanda-t-elle.
Elle espérait au fond d'elle qu'il lui raconte son retour miraculeux parmi les vivants.
— Il faut que je parte, ma chère. Je tenais à vous prévenir.
Il ne perdit pas plus de temps et se dirigea à grands pas vers la porte.
— Partir ? s'exclama Ariane en se lançant à sa suite, rapidement suivie par les autres. Mais partir où ? Pourquoi ? Gandalf !
— Je ne sais pas vraiment où, je vous l'avoue, répondit-il lorsque la jeune fille fut à ses côtés. Mais je sais pourquoi : nous avons besoin de renforts.
Il sema Ariane à nouveau. Elle dut presque courir pour revenir à son niveau.
— Comment ça ? Expliquez-moi !
Dehors, l'agitation régnait et Gandalf ne fit pas attention à la requête de la jeune femme.
— Par ordre du Roi, la cité doit être évacuée, rapportait l'un des gardes du Roi répondant au nom d'Háma. Nous partons nous réfugier au Gouffre de Helm ! Ne vous chargez pas outre mesure, ne prenez que le strict nécessaire !
— Le Gouffre de Helm ! grogna Gimli derrière Ariane. Ils fuient vers les montagnes alors qu'ils devraient rester et se battre. Qui les défendra si ce n'est le Roi ?
Ils pénétrèrent dans l'écurie. Ariane marchait à côté de Gandalf, les yeux fixés sur ce dernier, attendant une réponse.
— Il fait ce qu'il croit être le mieux pour son peuple, répondit Aragorn, marchant à côté d'Ariane. Le Gouffre de Helm les a sauvés, par le passé.
Il paraissait peu convaincu de ses propres paroles.
— Il n'y a aucun moyen de sortir de ce ravin, fit enfin Gandalf. Théoden fonce dans un piège.
Les cinq compagnons arrivèrent près du box de Gripoil, le cheval immaculé de Gandalf.
— Il croit les mettre en sécurité, alors qu'il va droit au massacre, reprit Gandalf en s'arrêtant juste devant la porte du box, tourné vers Aragorn. Théoden a une volonté de fer mais j'ai peur pour lui... J'ai peur pour la survie du Rohan. Il aura besoin de vous avant la fin, Aragorn. Le peuple du Rohan aura besoin de vous. Leurs défenses doivent tenir.
Aragorn sembla réfléchir à la chose un instant.
— Elles tiendront, assura-t-il.
Gandalf hocha discrètement la tête. Il pénétra dans le box et se tourna vers Ariane.
— Le Pèlerin Gris... c'est ainsi qu'ils m'appelaient, dit-il. Depuis trois cent vies d'hommes je foule cette terre et aujourd'hui le temps me manque. Avec de la chance, ma quête ne sera pas veine...
Il grimpa sur le dos de Gripoil, son bâton toujours dans sa main.
— Attendez ma venue aux lueurs du cinquième jour, lança-t-il aux compagnons. A l'aube, regardez à l'est.
Ariane eut à peine le temps de répliquer, il était déjà parti. Elle resta bouche-bée.
— Qu'est-ce que... Comment... Pourquoi est-ce qu'il...
— Je crains que tu ne trouves pas de réponse à tes questions, fit Aragorn avec un léger sourire.
— C'est... C'est incroyable, ce don de nous laisser toujours dans une intense réflexion après chaque phrase ! s'exclama Ariane.
— C'est Gandalf. Il a toujours fonctionné ainsi.
— Je l'ai malheureusement appris à mes dépends, sourit la jeune fille.
Bientôt, on vint la quérir pour qu'elle prépare un cheval. Ariane se mit à paniquer. Elle n'était jamais monté à cheval de sa vie. Jamais seule, en tout cas. Allait-elle devoir le conduire seule ? Elle doutait fortement qu'il y ait quelqu'un pour l'aider.
On lui donna tout l'attirail nécessaire au pansage du cheval, ainsi qu'une selle, un grand tapis aux couleurs du Rohan et un filet. On la conduisit devant un box où l'animal à la robe crème et aux longs crins dorés attendait sagement.
— C'est une jument, dit le soldat en s'arrêtant devant le box. Elle n'a pas encore de nom, donc si vous voulez lui en donner un... libre à vous.
Ariane hocha la tête.
— Merci, dit-elle.
Le soldat s'éloigna, la laissant en tête à tête avec la jument. Ariane posa tout ce qu'elle avait dans les bras en équilibre sur la porte et ouvrit celle-ci. Elle s'avança doucement vers la jument et posa une main sur son encolure cachée par sa longue crinière.
— Bonjour, ma belle... murmura Ariane. Il va bien falloir que je te trouve un nom, s'il faut que l'on soit partenaires de route dans les jours qui suivront.
Elle réfléchit. Quel genre de nom donnait-on à une jument ?
— Il te faut un vrai nom de reine...
Ariane examina chaque parcelle du corps de la jument. Cette dernière avançait sa tête vers Ariane, cherchant les caresses. La jeune femme lui en offrit volontiers. Son regard s'attarda sur sa longue crinière dorée, légèrement ondulée.
— Ta crinière me fait penser aux cheveux de la Vénus de Botticelli...
La jument souffla doucement, comme pour communiquer.
— Ça te plaît, Vénus ? J'avoue que c'est pas mal... Alors on dit ça ?
La jument émit un nouveau soufflement, un peu plus fort cette fois.
— Très bien, fit Ariane. Alors enchantée, Vénus.
Vénus secoua la tête. Ariane rit, légèrement détendue.
— Tu fais connaissance avec ta monture ? lui demanda une voix à l'entrée du box.
Ariane tourna la tête vers Aragorn, qui l'observait.
— Ne nous dérange pas ! Je suis en train de créer un vrai lien. Tu verras, dans quelques jours nous deviendrons inséparables. N'est-ce pas, Vénus ?
— Vénus ? C'est le nom que tu lui as choisi ? C'est beau.
— Chez moi, Vénus est le nom de la déesse de l'Amour.
— Je vois, serait-ce un message subliminal à faire passer à quelqu'un ? taquina Aragorn.
— À qui penses-tu ? réagit immédiatement Ariane, le rouge aux joues.
— Je ne sais pas, peut-être à un certain soldat qui chevaucherait en ce moment même les plaines du Rohan...
— Chut ! s'exclama Ariane, paniquée.
Elle s'approcha d'Aragorn.
— Comment sais-tu ça ?
— Ne sois pas menaçante, Ariane, tu arriverais presque à me faire peur, plaisanta Aragorn.
— Désolée...
— Si tu veux tout savoir, j'ai croisé Eomer dans le Riddermark il y a quelques jours. Il conduisait toute une troupe de cavaliers et portait les bannières du Rohan.
— Que t'a-t-il dit ??
— Qu'il t'avait trouvé alors que tu étais blessée, et qu'il t'avait ramené ici.
— Et alors ? Qu'est-ce qui te fait dire que je pense à lui ?
— Ta réaction quand je l'ai évoqué parle d'elle-même. Et puis, j'ai remarqué cette lueur d'espoir dans tes yeux lorsque tu as demandé à la Dame Eowyn si Eomer reviendrait.
— Tu as le sens de l'observation, mon ami.
— Rien ne m'échappe.
— Quoi qu'il en soit, je te prierai de n'en toucher un mot à personne.
— Tu peux compter sur moi.
— C'est gentil.
— Tu devrais commencer à préparer Vénus. Nous n'allons pas tarder à partir.
— J'aimerais bien. L'ennui, c'est que je ne sais pas comment on fait.
— Tu n'es jamais montée à cheval ? demanda Aragorn en haussant un sourcil.
— Jamais, hélas.
— Veux-tu que je te montre ?
Ariane leva les yeux vers lui.
— Tu ferais ça ?
— Évidemment !
— Je t'en remercie sincèrement, Aragorn. Je ne savais pas comment j'allais pouvoir m'en sortir seule.
— C'est simple, tu vas voir. Tout ce que tu as à faire c'est de savoir appréhender l'animal. Anticiper ses réactions et les comprendre. Mais, tout d'abord, tu as besoin de le brosser. En plus d'enlever la poussière, le pansage le détend et il n'en sera que plus agréable avec toi.
— Tu as l'air de t'y connaître, dit Ariane.
— J'ai souvent eu l'occasion de le faire, répondit Aragorn.
j'espère que ce chapitre vous a plu !! je suis actuellement en train de me faire le Retour du Roi en version longue alors j'ai pensé que c'était le bon moment pour poster :) surtout que j'ai repris assidûment l'écriture de cette fiction et que je suis plutôt contente de ce que j'écris haha :')
sur ce je vous embrasse, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé 💙
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