TOME I - I.
Ariane soupira pour la énième fois. Sa migraine qui persistait depuis le matin l'empêchait de suivre le cours de Russe.
— Tu veux qu'on rentre ? demanda Louise, assise à côté d'elle.
— Ne te sens pas obligée. Ça me gênerait que tu rates le cours à cause de moi. En plus, tu adores le Russe.
— Tu rigoles, le prof est ennuyeux à mourir.
— Pourtant, tu prends toujours plein de notes.
— Ce n'est pas parce que je m'ennuie que je dois rater mon année ! Donc, on y va ? Je t'invite aux Délices si tu veux.
— Tu me prends par les sentiments... C'est d'accord. De toute façon, je risque d'exploser si je ne prends pas l'air dans les minutes qui suivent.
Les deux amies quittèrent l'amphithéâtre discrètement et se retrouvèrent dehors quelques minutes plus tard. Ariane respira un bon coup et suivit Louise.
— Rien que le fait d'être sortie, ça va mieux, fit-elle remarquer.
— Tant mieux. Tu ressembles à un zombie depuis ce matin.
— Merci, ça fait toujours plaisir, tiqua la jeune femme.
— Je t'en prie. Bon, magne-toi les fesses, Mathilde nous attend.
Les deux amies avaient pressé le pas jusqu'aux Délices. C'était le café du coin où se retrouvaient tous les étudiants. En entrant, la chaleur avait envahi leur corps et la bonne odeur de café était montée jusqu'à leurs narines. Louise repéra une table vide dans un coin de la salle. Elle se dirigea vers elle, Ariane sur ses talons. Mathilde, la serveuse, ne mit pas beaucoup de temps avant de venir vers elles.
— Salut les filles ! Vous prenez quoi aujourd'hui ? demanda-t-elle, son éternel sourire aux lèvres.
— Salut Mathilde. C'est quoi les sandwichs aujourd'hui ? la questionna Louise.
— Saumon.
— Mon préféré ! Prends moi en un s'il te plait, avec une canette de Coca.
— Ce que tu voudras. Et toi Ariane ?
— Hum... La même chose, avec de l'eau s'il te plaît.
— OK. Je reviens tout de suite.
La jeune serveuse se détourna des deux amies et repartit vers d'autres clients.
— Ah, cette Mathilde, toujours aussi speed, plaisanta Louise.
Elle laissa échapper un rire. Ariane adorait le rire de son amie, il était cristallin, comme une mélodie légère qui flottait dans les airs. Elle se surprenait souvent à se comparer avec Louise, alors qu'elle était la première à dire qu'elle était contente de ce qu'elle était. Mais il faut avouer que Louise est une très jolie jeune fille. Elle a des cheveux bruns coupés courts, à la garçonne, de magnifiques yeux bleus océan, et un merveilleux sourire. Ariane, quant à elle, avait une taille très fine, de longs cheveux châtains et des yeux marrons pétillants. Elle avait toujours été grande, alors que Louise était plutôt petite. On pouvait dire qu'elles se complétaient.
— Tenez les filles, bon appétit !, dit Mathilde d'un ton enjoué.
— Merci Mathilde, tu veux t'asseoir avec nous ? proposa Louise.
— C'est gentil, mais il y a beaucoup de clients. Si je prends une pause, la patronne ne va pas être contente. Elle me paye quand même pour ça !
— Oui, je comprends. Appelle nous dès que tu as du temps libre, on s'organisera une sortie Ariane, toi et moi.
— Carrément ! Allez, j'y vais. Bonne fin d'après-midi, les filles !
Elle agita la main. Aussi loin que se rappelait Ariane, Mathilde avait toujours été serveuse ici. Les deux amies avaient tout de suite sympathisé avec la jeune femme. Mathilde a vingt-trois ans, elle est blonde, un blond plus blanc que blond d'ailleurs. Ariane la soupçonnait de les avoir décolorés. Elle a de grands yeux marrons, elle est grande et toute fine et ne porte que du blanc, pratiquement. La patronne était une femme bien en chair, aussi gentille qu'elle pouvait être autoritaire. Elle était appréciée de tous ses clients.
Louise avait entamé son sandwich avec entrain pendant qu'Ariane en mâchouillait un morceau, lasse.
— J'ai recommencé à lire Le Seigneur des Anneaux, commença Louise.
— Ça doit bien faire la cinq centième fois, ironisa Ariane.
— Ouh là. Non, je dirais la dixième fois. Non, onzième. Oui, voilà, onzième.
— Ah, oui, quand même.
— Eh oui, c'est ça la fan-attitude.
— Toujours aussi amoureuse de ton Adagorn ? demanda Ariane d'un ton moqueur.
— Aragorn, corrigea Louise légèrement agacée.
— Je sais, je te taquine.
Elles finirent leur déjeuner en papotant et rentrèrent chez elles, après avoir dit au revoir à Mathilde. Ariane s'assit sur leur canapé en cuir beige et posa ses lunettes sur son nez. Elle en avait besoin pour se concentrer lorsqu'elle travaillait, ou alors c'était la migraine assurée. Soudain, on sonna à la porte. Ariane fronça les sourcils et remonta ses lunettes sur son front. Elle posa ses cours à côté d'elle et alla ouvrir.
— Thibault ! s'écria Ariane en voyant son petit-ami.
Elle fit un mouvement vers lui pour l'embrasser mais il la repoussa.
— Ariane, je... Il faut qu'on parle.
Ariane se sentit immédiatement très mal. Elle avait compris. Les larmes lui montaient aux yeux mais elle faisait de son mieux pour les repousser. Elle hocha vivement la tête pour l'inciter à continuer.
— Je... Je peux entrer ? demanda Thibault.
— Ou-Ouais...
Ariane s'écarta et laissa son futur ex petit-ami entrer. Elle referma la porte et après avoir soufflé un bon coup elle se retourna vers Thibault.
— Bon, je pense que tu as compris... Ariane, je préférerais qu'on s'arrête là. Je ne voulais pas le faire par téléphone, je ne suis pas un connard malgré que tu le penses sûrement maintenant.
— Et j'ose espérer que tu me donneras une explication ? demanda Ariane, qui avait reprit du poil de la bête.
— Eh bien, je trouve que notre relation n'est pas aussi... fusionnelle qu'au début.
Ariane arqua un sourcil.
— Ce que je veux dire, c'est que tu bosses souvent et on arrive plus à se voir... On a 20 ans et on ressemble déjà à un vieux couple, enfin, Ariane ! T'es une fille adorable, mais c'est pas une relation comme ça que je cherchais. Je préfère que ça s'arrête là avant que je te fasse souffrir, parce que ce n'est pas du tout ce que je veux. T'as beaucoup compté pour moi, et tu compteras toujours, mais je veux pas continuer dans ces circonstances...
Ariane se contenta d'hocher la tête en silence.
— Tu m'en veux ? risqua Thibault.
— Qu'est ce que tu veux que je te dise ? Que je t'insulte ? J'en ai pas envie. Alors va-t-en, s'il te plaît.
Thibault pinça les lèvres, sincèrement gêné. Ariane se mordait la lèvre inférieure pour s'empêcher de fondre en larmes. Il voulait partir en courant pour ne pas avoir à regarder cette dernière pleurer, il en était incapable. Il l'avait toujours connue forte, et le fait qu'elle pleure par sa faute lui briserait le cœur. Au moment où il quitta l'appartement, Louise fit son apparition.
— Qu'est ce qui se passe ? demanda-t-elle en voyant son amie avec les yeux humides.
Ariane se jeta dans ses bras et lui raconta tout ce qui venait de se passer.
— Va lui parler, s'il te plaît, supplia Ariane. Je suis sûre qu'il y a une autre fille.
— C'est pas son genre, tu le sais bien...
— Mais pourquoi il est parti alors ? Pourquoi il ne me dit rien de plus que "ça va plus entre nous" ?
— C'est sûrement ce qu'il ressentait, de son côté.
— Tu crois que je bosse trop ?
— Non, tu fais ce qu'il faut pour réussir. Il aurait dû le comprendre.
— Je t'en supplie, Louise, parle lui ! Tu en apprendras sûrement plus... S'il te plaît...
Louise soupira.
— Ok, je vais l'appeler... Mais tu ne pleure plus, d'accord ?
— C'est promis... Merci.
— Qu'est ce que je ne ferais pas pour ma meilleure amie ?
Ariane lui sourit tristement.
Le soir même, Louise appela Thibault mais ordonna à son amie de ne pas être présente. Elle souhaitait avoir une discussion calme avec le jeune homme et elle connaissait assez bien Ariane pour savoir qu'elle pouvait s'emparer du téléphone de force et vociférer des insultes comme une hystérique.
Quelques instants plus tard, Louise ressortit de la cuisine et s'assit à côté de sa meilleure amie, le visage fermé.
— Alors ? Qu'est ce qu'il t'a dit ?
— Il a...
— Il y a une autre fille ? J'en étais sûre. Tu vois, je te l'avais dit.
Louise soupira tristement.
— Il y a bien une autre fille... qu'il aurait rencontré en soirée et il a... Il aurait couché avec elle.
— Je le savais. Quel connard, mais quel connard ! cracha Ariane. Il a eut le coup de foudre, c'est ça ?
— En quelques sortes. Il me déçoit...
— Et moi donc. Ah, les mecs, tous les mêmes, je te jure !
— Ne vas pas trop vite en besogne, il ne sont pas tous comme lui.
— Pourquoi il faut toujours que je tombe sur des connards, hein ? Tu m'expliques ? Pourquoi chaque mec que je trouve finit toujours par se barrer ? Je les fais fuir ? Sincèrement, Louise, qu'est ce qui cloche chez moi ?
— Rien ne cloche chez toi, ma poule, tu es simplement tombée sur de mauvais garçons...
— Je suis maudite, c'est ça ? Eh bah, tu sais quoi, je te jure que je ne tomberais plus jamais amoureuse !
— Ne dis pas ça...
— Retiens bien, Loulou, je ne tomberais plus jamais amoureuse. Je ne veux plus souffrir à cause de pauvres mecs dans le genre de Thibault.
— Ariane...
— Plus jamais ! répéta la jeune fille en fermant la porte de sa chambre.
Louise soupira. Elle savait qu'Ariane se cachait derrière sa colère parce qu'elle ne voulait pas paraître faible. Mais elle avait aussi entendu sa voix trembler et avait vu les larmes qui perlaient dans le coin de ses yeux. Si Ariane avait quitté la pièce et était partie s'enfermer dans sa chambre, c'était pour pleurer. Et ça, ça lui brisait le cœur.
Et voilà ! J'espère que cela vous plaît, même s'il ne se passe rien de très important. C'est plutôt une mise en place pour introduire les personnages 😂 j'ai hâte de vous retrouver pour la suite ! À bientôt 👣
P-S : pour l'interprète d'Ariane, je vois Felicity Jones :
P-S 2 : si l'un ou l'une d'entre vous sait faire des couvertures, je veux bien faire appel à vos services 😅 je ne trouve pas la mienne top moumoute, mais j'ai jamais pris le temps d'en faire une étant donné que je ne comptais pas poster immédiatement 😂 merci d'avance !
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